Ce week end (du 27 au 30 janvier) a lieu à Paris, le Salon de la Rénovation, Porte de Versailles. On peut y voir un des multiples salons historiquement organisés chaque année dans la capitale&hellip; ou un exemple intéressant d&rsquo;une tendance illustrant l&rsquo;émergence d&rsquo;une nouvelle économie de l&rsquo;amélioration.&nbsp;Avant d&rsquo;approfondir ce point, il paraît important de se remémorer que si les Trente Glorieuses s&rsquo;illustrèrent par un niveau de construction record autour de 400 à 500.000 logements par an (1971 et 1975 étant restées gravées comme des années record avec plus de 500.000 logements alors construits), la construction de nouveaux logements s&rsquo;est depuis essoufflée pour atteindre un niveau de 300.000 logements par an dans les années 80 et 90, pratiquement réduit à néant après la crise économico-financière de 2008, à l&rsquo;exception du logement locatif social. Ce dernier, né après la deuxième guerre mondiale, a connu une forte progression jusqu&rsquo;à représenter plus de 20% du total des logements construits dans les années 60. Cette part est restée pratiquement inchangée jusqu&rsquo;en 2008, année à partir de laquelle elle s&rsquo;est progressivement accrue pour atteindre aujourd&rsquo;hui plus d&rsquo;un quart de la production globale, tendance fruit du double effet d&rsquo;augmentation de la production de logements locatifs sociaux et de la baisse de la construction privée, notamment de maisons individuelles, d&rsquo;autre part. Si on se projette dans le futur, nombre de scenarios convergent pour convenir qu&rsquo;il sera difficile de revenir à un niveau de construction au delà de 400.000 (un chiffre qui reste optimiste d&rsquo;ailleurs) et qui comprendrait de 100 à 150.000 logements sociaux. Voilà certainement quelques éléments de contexte qui permettent de mieux comprendre la question de ce marché émergent de la rénovation dans notre pays, dans lequel, pour le coup on dénombre 32.000.000 de logements au total dont plus de la moitié, soit 15 millions construits il y a largement plus de 20 ans, à une époque où le niveau d&rsquo;exigence en matière de performance énergétique était très basique voire inexistant.Ainsi ce Salon, apparu récemment, a vocation à regrouper en un seul lieu l&rsquo;ensemble des acteurs, produits et services identifiés comme permettant d&rsquo;accroitre le confort de l&rsquo;habitat, un enjeu assez classique, mais également, et, cela constitue une nouvelle démarche à part entière, d&rsquo;économiser de l&#39;énergie en pensant à valoriser le patrimoine en veillant à ce que l&rsquo;on appelle désormais la &laquo;&nbsp;valeur verte&nbsp;&raquo;. En effet, suite à l&rsquo;apparition des DPE (Diagnostic de Performance Energétique), depuis la moitié des années 2000, devenus obligatoires en cas de transactions immobilières (vente ou locations de biens), les Français, qui restent attachés à la propriété immobilière, réalisent peu à peu, que dans notre pays, un logement sur deux, est de 6 à 9 fois sur-consommateur d&rsquo;énergie si on le compare à un logement construit neuf, et donc contraint de respecter les réglementations thermiques (dites RT, dont celle actuellement en vigueur RT2012) imposant des normes visant à réduire les consommations d&rsquo;énergie. Ainsi, un logement neuf doit consommer moins de 50kwh/m2 et par an (la catégorie A de couleur verte que l&rsquo;on voit sur les étiquettes énergétiques qui apparaissent sur les annonces des devantures des agences immobilières) tandis que celui qui est en catégorie G, la pire, consommera plus de 450 kwh/m2/an.C&rsquo;est cette obligation qui a contribué à favoriser une prise de conscience individuelle et collective, même si celle ci se fait de façon très progressive. Il est cependant vrai qu&rsquo;elle est bien aidée par des factures d&rsquo;énergie qui sont en augmentation constante et qui pèsent significativement sur le budget des ménages (de l&rsquo;ordre de 8% en moyenne, mais pouvant aller jusqu&rsquo;à 10 voire 15% dans le cas de plus de 6 millions de ménages alors considérés comme étant en situation de &laquo;&nbsp;précarité énergétique&nbsp;&raquo;, -un sujet également assez nouveau et devenu préoccupant en France et partout en Europe-).A cette obligation s&rsquo;est additionnée, celle, faite concomitamment aux énergéticiens, d&rsquo;aider leurs clients à consommer moins, sur la base d&rsquo;un pourcentage calculé sur leurs volumes de vente d&rsquo;énergie historiques, ceci afin de contribuer à réduire les émissions de CO2 et ainsi lutter contre le changement climatique (qui lui, pour le coup s&rsquo;accélère bien plus rapidement que prévu&hellip;). Ces mesures réglementaires renforcées par une pression croissante en matière d&rsquo;environnement ont permis d&rsquo;&laquo;&nbsp;officiellement&nbsp;&raquo; inaugurer l&rsquo;énorme marché potentiel qu&rsquo;est celui de la &laquo;&nbsp;rénovation énergétique&nbsp;&raquo;.Pourtant, il ne s&rsquo;agit là que de conditions nécessaires mais pas suffisantes&hellip; En effet, peu d&rsquo;entre nous se lèvent le matin en se disant&nbsp;: &laquo;&nbsp;Tiens si je faisais des travaux de rénovation énergétique pour économiser de l&rsquo;énergie, améliorer la valeur verte de mon logement et réduire mon empreinte environnementale en émettant moins de C02, sachant que j&rsquo;améliorerais en plus probablement mon confort&nbsp;&raquo;&hellip; Aussi ce marché reste-t-il potentiel et, de facto, très en deçà du niveau qu&rsquo;il devrait atteindre et qui pourrait le situer à plus d&rsquo;un million de travaux par an pour parvenir à rénover l&rsquo;ensemble du parc de logements existants et &laquo;&nbsp;capturer&nbsp;&raquo; cette énergie que l&rsquo;on consomme indument et qui représente de l&rsquo;ordre de 20 à 25% de nos consommations, et donc de nos dépenses. On est loin du temps où le marketing détectait un besoin et où l&rsquo;on créait un produit y répondant, un temps cher à la société de consommation telle qu&rsquo;elle a été longtemps conçue et qui consistait à consommer plus.Il s&rsquo;agit désormais de promouvoir une logique consistant à investir pour consommer moins qui régit le développement d&rsquo;une économie de la rénovation où tant reste à faire&hellip; mais qui s&rsquo;avère porteuse d&rsquo;emplois et de développement (durable, bien sûr). Cela est d&rsquo;autant plus complexe qu&rsquo;il ne s&rsquo;agit plus pour un Etat, longtemps inspiré par les idées keynésiennes, d&rsquo;investir à sa guise, d&rsquo;autant que ses marges de manœuvre financière se sont considérablement réduites, mais de susciter l&rsquo;envie d&rsquo;investir chez les particuliers-consomm&rsquo;acteurs, qui deviennent partie-prenantes de la solution à une relance de l&rsquo;économie par l&rsquo;investissement privé, et d&rsquo;ailleurs également de la lutte contre le changement climatique.L&rsquo;enjeu fondamental est de passer d&rsquo;un marché de demande à un &laquo;&nbsp;marché d&rsquo;offre&nbsp;&raquo;. Cela suppose bien plus seulement de répondre au marché naturel des particuliers, qui, de toute façon, réaliseraient, des travaux de rénovation énergétique en profitant d&rsquo;un agrandissement, d&rsquo;un aménagement de leurs combles, du changement d&rsquo;une chaudière ou d&rsquo;appareils de chauffage qui ne fonctionnent plus ou plus très bien&hellip;., mais bien de convaincre des particuliers qui ne sont pas encore en condition, quelle qu&rsquo;en soit la raison, de réaliser des travaux visant à accroitre la performance énergétique de leurs logementsEn théorie, cela paraît simple&hellip; et la question est&nbsp;donc&nbsp;: concrètement comment faire&nbsp;? Il n&rsquo;y a pas de réponse miracle&hellip; mais il est quand même à noter que l&rsquo;une des clés consiste à conjuguer rénovation énergétique avec révolution numérique. En effet, quoi de plus naturel que d&rsquo;avoir recours aux nouvelles technologies pour créer des &laquo;&nbsp;market place&nbsp;&raquo; numériques de la rénovation énergétique accessibles à tous, partout en France, afin de sensibiliser, informer et expliquer à chacun l&rsquo;importance de faire des travaux? Dans un deuxième temps, une fois les éléments intégrés, il s&rsquo;agit d&rsquo;apporter des&nbsp; réponses à l&rsquo;ensemble des questions qui vont naturellement se poser, à savoir&nbsp;notamment: Quels travaux dois je réaliser&nbsp;? Par lesquels est-il le plus pertinent ou urgent de commencer&nbsp;? Combien ça va coûter&nbsp;? Comment puis je les financer&nbsp;? A quelles aides puis je prétendre&nbsp;? A qui dois-je m&rsquo;adresser&nbsp;? Quelles garanties dois-je demander&nbsp;? Quel matériel dois je choisir pour m&rsquo;assurer d&rsquo;avoir des performances optimisées et donc consommer le moins possible&nbsp;? Comment m&rsquo;assurer de bien réaliser les économies prévues&nbsp;? etc.De plus en plus de gens sont en quête de réponse, comme le démontre, pour ne citer qu&rsquo;un exemple, le succès d&rsquo;émissions de radio telle celle de l&rsquo;animateur Christian Pessey écoutée tous les samedis par des millions d&rsquo;auditeurs particuliers. Le même type de questions visant à comprendre quoi faire pour consommer moins se pose pour les entreprises, notamment les PME-PMI, le commerçants, les bâtiments publics.C&rsquo;est à ce chantier que se sont attaqués les plus grands noms de l&rsquo;énergie, qui étaient certes obligés de le faire, mais aussi la grande distribution, également concernée, les fabricants de matériel, les distributeurs, les installateurs, les banques, etc, qui ont identifié des opportunités à promouvoir ce marché de l&rsquo;efficacité énergétique. Ce sujet est également posé comme un des enjeux majeurs, aux côtés du développement des énergies renouvelables et de la transition énergétique (et figurant d&rsquo;ailleurs dans la Loi de Transition Energétique).Il est intéressant de noter que les pouvoirs publics se sont mobilisés depuis maintenant plus de dix ans pour créer une émulation dans une logique jamais vue jusque là en lançant notamment de nouvelles pratique tels les Certificats d&rsquo;Economie d&rsquo;Energie (CEE). Ce dispositif, original, permet aux énergéticiens et aux grandes surfaces de promouvoir la rénovation énergétique au travers de programmes et plateformes numériques innovants et de plus en plus visités tels&nbsp;: <a href="http://www.prime-eco-energie.auchan.fr/">www.prime-eco-energie.auchan.fr/</a> pour les particuliers - pour ne citer que la plus ancienne - ou <a href="https://www.changetogreen.fr/">https://www.changetogreen.fr</a>&nbsp; pour les entreprises, ou encore des sites d&rsquo;information tels&nbsp;: <a href="http://www.economiedenergie.fr/">http://www.economiedenergie.fr</a>Il faut également souligner qu&rsquo;il s&rsquo;agit de travaux&nbsp; qui ont une rentabilité et un temps de retour sur investissement propres dans la mesure où ils ont pour but de réduire la consommation énergétique et où il s&rsquo;inscrivent dans la durée&nbsp;(10/15 ans),&nbsp; dans un contexte de prix de l&rsquo;énergie susceptible de s&rsquo;accroitre au moins sur la période considérée. Il ne s&rsquo;agit donc pas juste des travaux de confort ou d&rsquo;esthétique, même si, bien sûr, ils peuvent y contribuer. Cette remarque n&rsquo;est pas anodine car elle permet de comprendre que nous sommes dans une logique d&rsquo;investissement d&rsquo;amélioration avec une vraie cohérence &laquo;&nbsp;Coûts/CO2/Bénéfices&nbsp;&raquo; fort différente des travaux de rénovations non énergétiques&nbsp;: réfection de cuisine, de salle de bains, peinture des façades, installations d&rsquo;ascenseurs...Ainsi, le marché de la rénovation énergétique apparaît-il comme l&rsquo;un des rares marchés à cumuler une série d&rsquo;avantages peu courants par les temps de crise actuels, notamment&nbsp;: une visibilité à long terme, puisque si l&rsquo;on parle de multiplier par 2 on est sur un horizon à plus de 15 ans au mieux et à 25 ans au pire&hellip;), condition de base pour construire un projet durable&nbsp;; un potentiel de croissance économique lié à la rénovation énergétique de 15 à 50 milliards d&rsquo;Euros/an en fonction du nombre de rénovations menées annuellement&nbsp;; un espoir important de création d&rsquo;emplois locaux et non délocalisables, une dynamique d&rsquo;innovations pour créer de nouveaux matériaux et solutions, et sans doute l&rsquo;opportunité de redynamiser la filière du bâtiment et, last but not least, le fait essentiel de lutter contre le changement climatique. &nbsp;

Tout savoir sur la rénovation énergétique

Atlantico Green

<h3 class="s2">1. Sans énergie bon marché, pas de progrès humain.</h3>Les principaux indicateurs de développement humain - mortalité infantile, pauvreté, santé, etc.- sont étroitement liés à la consommation d&rsquo;énergie par habitant. Le rattrapage des pays en développement (à titre d&rsquo;exemple, 1,2 milliard de personnes sont privées d&rsquo;électricité dans le monde) nécessite un développement soutenu de la consommation d&rsquo;énergie : il faudrait produire 16 fois plus d&rsquo;énergie pour assurer à l&rsquo;humanité le niveau de vie actuel des Etats-Unis.<h3 class="s2">2. L&rsquo;électricité : l&rsquo;énergie d&rsquo;aujourd&rsquo;hui et de demain</h3>Une part croissante de l&rsquo;énergie sera consommée sous forme d&rsquo;électricité - 45% en 2035 contre 42% actuellement - d&rsquo;abord du fait du rattrapage des pays émergents, mais aussi parce que l&rsquo;électricité est un vecteur d&rsquo;énergie qui permet de recourir à un mix d&rsquo;énergies primaires évolutif et d&rsquo;intégrer les productions d&rsquo;énergies renouvelables. Mais aussi parce que l&rsquo;électricité est l&rsquo;énergie du numérique (7,4% de la consommation d&rsquo;électricité en Suisse et 16% en Grande Bretagne) et de la robotisation.Le prix de l&rsquo;électricité constituera un déterminant majeur de la croissance économique.Mais, à l&rsquo;heure actuelle, la production d&rsquo;électricité est l&rsquo;activité la plus émettrice de C02 (elle représente 40% des émissions mondiales de CO2 fossile, loin devant les transports avec 22%) : du fait de l&rsquo;utilisation du charbon, c&rsquo;est également la première source de pollution de l&rsquo;air avec de gigantesques conséquences sanitaires !Selon l&rsquo;OMS, sept millions de décès prématurés sont liés à la pollution de l&rsquo;air chaque année.En Asie, 3,3 millions de décès sont liés à la pollution intérieure des habitations, due au mode de cuisson et de chauffage au bois et charbon et 2,6 millions de décès sont liés à la pollution extérieure.<h3 class="s2">Comment abandonner les énergies fossiles et réduire le CO2 : Pour des énergies renouvelables compétitives&nbsp;</h3>En effet, l&rsquo;énergie conditionne l&rsquo;accès de la population mondiale aux ressources les plus indispensables :- Près de la moitié de la population mondiale devra faire face à une pénurie d&rsquo;eau en 2030 (Source : UN). Or l&rsquo;eau, nécessite de l&rsquo;énergie pour le pompage ou la désalinisation. 200 millions de personnes sont déjà alimentées grâce au dessalement de l&rsquo;eau. En Inde, par exemple, 30,5% de l&rsquo;électricité serait consommée pour la fourniture en eau douce.- L&rsquo;accroissement des besoins en nourriture sera de 13% en 2020, 35% en 2030 (Source : NIC). Là encore, l&rsquo;augmentation de la production, requiert énergie et eau.<h3 class="s2">3. Le charbon, énergie la moins onéreuse mais la plus dangereuse pour l&rsquo;homme</h3>Une centrale électrique à charbon de 1000 MW rejette chaque année près de 300 000 tonnes de cendres, dont 400 tonnes de métaux lourds toxiques, arsenic, mercure, cadmium, dont 5 tonnes d&rsquo;uranium 238 et 13 tonnes de thorium, 350 tonnes de suie et de particules fines qui s&rsquo;échappent dans l&rsquo;atmosphère. Et aussi 7,8 millions de tonnes de C02 et 10 000 tonnes d&rsquo;oxyde d&rsquo;azote (NOX). Ainsi, selon l&rsquo;Université de Stuttgart, les centrales électriques au lignite et au charbon allemandes et polonaises provoqueraient 1000 décès par an en France.Les métaux lourds issus de la combustion du charbon pour la production électrique constituent la principale source de contamination de la chaîne alimentaire : le mercure pour le poisson, le cadmium et le plomb pour les végétaux et par conséquence la viande et les produits laitiers. Cent vingt Etats ont conclu un accord de limitation de leurs émissions&nbsp;de mercure en janvier 2013, tant le risque sanitaire apparaissait majeur.<a class="Colorbox" href="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u65387/2015/11/fc1_0.jpg" target="_blank"><img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u65387/2015/11/fc1.jpg" style="width: 480px; height: 218px;" /></a>Source : étude réalisée par Pierre-Yves Morvan-Ameslon à partir des données de A Rabl et JV Spardor (les coûts externes de l&rsquo;électricité) et de Bernard Durand (Energie et Environnement).Le charbon est donc la première énergie à remplacer mais c&rsquo;est aussi la moins chère. Or, il est prévu qu&rsquo;elle devienne l&rsquo;énergie la plus utilisée dans le monde dans les prochaines années.<h3 class="s2">4. Les énergies renouvelables peuvent-elles se substituer aux énergies fossiles ?</h3>A court et moyen terme, la substitution rêvée des énergies renouvelables aux énergies fossiles en particulier au charbon se heurte à leur coût élevé et à leur intermittence impliquant des coûts d&rsquo;intégration dans le système électrique très importants et qui croissent avec leur développement au point d&rsquo;être supérieurs à leurs coûts de production !Coût d&rsquo;intégration des différentes énergies dans le système électrique en Allemagne selon leur part dans la production en euros par MWh:<a class="Colorbox" href="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u65387/2015/11/fc2_0.jpg" target="_blank"><img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u65387/2015/11/fc2.jpg" style="width: 480px; height: 440px;" /></a>Source OCDELe coût d&rsquo;intégration de l&rsquo;énergie photovoltaïque passe de 36&euro;/MWh lorsqu&rsquo;elle représente 10% de la production à 82&euro;/MWh lorsqu&rsquo;elle représente 30% de la production, contre moins d&rsquo;un euro le MWh pour le charbon. Ce coût s&rsquo;ajoute aux coûts de production de chaque énergie.En 2014, les subventions à la production aux énergies renouvelables se sont élevées à 22,3 milliards d&rsquo;euros en Allemagne, soit une subvention de 163&euro;/MWh pour un prix de marché de 29&euro;/MWh !Plus les énergies renouvelables seront développées, plus il faudra mobiliser un stockage de longue durée sur plusieurs semaines ou&nbsp;plusieurs mois. Or, le coût du stockage est rédhibitoire à l&rsquo;heure actuelle. A long terme, on peut cependant espérer des progrès technologiques importants dans le domaine du stockage de l&rsquo;électricité, du photovoltaïque en couche mince et de la production d&rsquo;hydrogène. Mais il faudrait que ces progrès soient gigantesques &ndash; cela paraît pour le moment hors de portée- pour aboutir au modèle &quot;rifkinien&quot; dans lequel la production serait entièrement décentralisée et autonome, régie par les individus ou les villes. Il paraît plus vraisemblable que l&rsquo;on aille vers un mix d&rsquo;installations de grande taille permettant d&rsquo;alimenter de manière fiable les immenses zones urbaines complétées par des installations décentralisées, le réseau assurant une fonction de solidarité. Pour réduire la pollution atmosphérique, les grands pays en développement (Chine, Inde, Turquie) opteront pour partie pour des centrales nucléaires. On observe déjà cette tendance. En effet, le nucléaire n&rsquo;émet pas de carbone et surtout pas de polluants atmosphériques.<h3 class="s2">5. Intensifier l&rsquo;effort de recherche mondial sur les énergies renouvelables</h3>&quot;Développer une fourniture d&rsquo;énergies renouvelables en base meilleur marché que l&rsquo;électricité issue des combustibles fossiles&quot; par des avancées technologiques et scientifiques. Tel est l&rsquo;objectif que se fixe le &quot;programme Apollo mondial pour combattre le changement climatique&quot; élaboré entre autres par David King, ancien conseiller scientifique du gouvernement britannique et Nicolas Stern, auteur du fameux rapport sur l&rsquo;économie du changement climatique. Alors les énergies renouvelables évinceront naturellement les énergies fossiles grâce au mécanisme économique le plus efficient : le prix. C&rsquo;est la seule manière réaliste de laisser les énergies fossiles et leur carbone sous terre !Le programme Apollo souligne les effets pervers du développement actuel des énergies renouvelables par la subvention sur l&rsquo;effort de recherche : la part de la recherche sur les énergies dans les dépenses de recherche publique est tombée de 11% dans les années 80 à 4% à l&rsquo;heure actuelle. Les grands fabricants d&rsquo;éoliennes et de photovoltaïque n&rsquo;investissent que 2% de leur chiffre d&rsquo;affaires dans la recherche contre 5% dans l&rsquo;électronique et 15% dans la pharmacie.Dans l&rsquo;hypothèse d&rsquo;un échec de ces développements technologiques (leur succès n&rsquo;est pas garanti), le nucléaire demeurerait la seule alternative permettant de fournir à l&rsquo;humanité une électricité propre dépourvue de C02. Une meilleure utilisation des ressources en uranium par des réacteurs à neutrons rapides permettrait en effet de multiplier par 100 la production d&rsquo;énergie par ces mêmes réserves, ce qui multiplierait l&rsquo;ensemble des réserves mondiales d&rsquo;énergie par 6 toutes énergies confondues.Par exemple, avec les seuls produits de retraitement des combustibles nucléaires, la France pourrait, à partir de réacteurs à neutrons rapides, produire de l&rsquo;électricité au rythme actuel pendant 5000 ans.<h3 class="s2">6. La singularité française : un système électrique parmi les plus efficaces au monde</h3>Le système électrique français est parmi les 3 plus efficaces au monde avec une production à la fois bon marché et décarbonée à 98% grâce au nucléaire, à l&rsquo;hydraulique et aux renouvelables.Cela lui permet d&rsquo;avoir une des meilleures intensités carbone parmi les pays développés avec des émissions de CO2 de 5,7 tonnes par an par habitant contre 10 pour l&rsquo;Allemagne.<img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u65387/2015/11/fc3_0.jpg" style="width: 300px; height: 85px;" />Paradoxalement, les émissions de CO2 du système électrique français sont tellement minimes que le développement des énergies renouvelables sur notre territoire augmente les émissions de CO2. En effet, le solaire photovoltaïque émet beaucoup de C02 dans sa phase de fabrication : entre 60 et 150 g/KWh de CO2 selon le lieu de fabrication des panneaux. De plus, un développement important des énergies renouvelables nécessiterait de recourir en complément à davantage de centrales à gaz ou au charbon.Autant pour la planète que pour son économie, la France a intérêt à tirer tout le bénéfice possible de son parc nucléaire en prolongeant sa durée de vie. A court terme, cette énergie nucléaire propre et décarbonée évite de développer massivement par la subvention des technologies renouvelables non matures avec des conséquences majeures sur le pouvoir d&rsquo;achat des ménages, la compétitivité de nos entreprises et donc l&rsquo;emploi !<img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u65387/2015/11/fc4.jpg" style="width: 480px; height: 240px;" />Profitons des trois décennies de production électrique compétitive et sans carbone pour nous positionner par notre recherche sur les énergies de demain :- Le stockage de l&rsquo;énergie- Des énergies renouvelables réellement compétitives- Les réacteurs nucléaires de 4ème génération. La France qui a été leader dans le domaine des réacteurs à neutrons rapides avec le réacteur Phénix (250 MW) et son successeur Superphénix (1200 MW), malheureusement arrêté par décision politique, a un rôle majeur à jouer.<h3 class="s2">Conclusions et propositions</h3>1) Doubler en 5 ans l&rsquo;effort de recherche français sur les énergies renouvelables, le stockage de l&rsquo;électricité, production et stockage de l&#39;hydrogène pour développer des productions d&rsquo;énergies renouvelables meilleur marché que l&rsquo;électricité issue des combustibles fossiles. Cet effort de recherche pourrait être financé par une CSPE réduite.2) Mettre en place une coopération du CEA et du CNRS en matière de recherche avec les autres organismes de recherche mondiaux dans le cadre du programme APOLLO sous l&#39;égide de l&#39;AIE.3) Prolonger la durée de vie du parc nucléaire afin de nous donner le temps et les ressources pour réaliser les avancées technologiques dans le stockage et les énergies renouvelables et mettre au point des réacteurs à neutrons rapides. Cela nous donnerait une avance considérable.4) La France doit veiller à ce que les énergies renouvelables dont nous n&rsquo;avons pas besoin pour réduire nos émissions de C02 ne viennent pas gonfler le prix du KWh d&rsquo;électricité, qui reste un des derniers avantages comparatifs de notre pays. A la manière des Anglais, il faut stopper les subventions, en suspendant l&rsquo;obligation d&rsquo;achat des énergies renouvelables par EDF, et attendre qu&rsquo;elles deviennent compétitives en les laissant se développer librement sur le marché. Demander à l&rsquo;Allemagne de fermer ses centrales à charbon pour réduire les émissions de CO2, et cesser une pollution dramatique qui atteint parfois jusqu&rsquo;à la région parisienne.5) Fixer un prix-plancher de la tonne de CO2 à 30&euro; pour rendre les centrales électriques à gaz beaucoup moins émettrices de CO2 plus compétitives que les centrales à charbon.En résumé, une nouvelle stratégie française de l&rsquo;énergie pourrait se résumer comme suit :<ul><li>- Aujourd&rsquo;hui, le nucléaire ;</li><li>- Demain, les énergies renouvelables après les avoir rendues moins chères que les énergies fossiles par un très gros effort de recherche ;</li><li>- Un recours, le nucléaire de génération 4 qui permet de multiplier les réserves énergétiques mondiales par six.</li></ul>

Eoliennes

Comment abandonner les énergies fossiles et réduire le CO2 

Marché sous tension

Comment abandonner les énergies fossiles et réduire le CO2 : pour des énergies renouvelables compétitives

Décidément la décoration est une activité à la mode et ça dans les plus hautes sphères. En novembre dernier, la polémique enflait autour des travaux de rénovation du bureau de l&#39;ex-patron de la CGT, Thierry Lepaon, dont le coût avoisinait les 62 000 euros, avec un peu plus de 21 500 euros rien que pour la rénovation du mobilier. Un besoin de faire place nette dont aurait été victime Mathieu Gallet, le nouveau président de Radio France.Selon l&#39;édition de mercredi du Canard enchaîné, pour s&#39;installer confortablement dans ses nouveaux appartements, le jeune président, nommé il y a un an, aurait dépensé 100 000 euros pour travaux de réalisation. Un chiffre bien loin des 34 500 prévus, une information confirmé par la direction de l&#39;entreprise qui regroupe France Info, France Inter ou France Culture, entre autre.Le dépassement du budget original s&#39;expliquerait par la rénovation de boiseries précieuses en palissandre. Rien que pour rénover meubles et boiseries anciens, Radio France aurait dû dépenser 70 000 euros. Une goutte d&#39;eau pour Catherine Sueur, la directrice générale du groupe qui rappelle que 430 millions ont été dépensés depuis 2009 pour rénover la Maison de la Radio.Les révélations de l&#39;hebdomadaire satirique tombent toutefois au mauvais moment. Jeudi, les salariés de Radio France sont appelés à la grève pour protester contre les possibles suppressions d&#39;emploi. Déjà mardi soir, le syndicat de la Société nationale des journalistes s&#39;est dite choquée par ces montants. &nbsp;&quot;Comment a-t-il pu décider qu&rsquo;il ne pouvait pas vivre dans les meubles de son prédécesseur, surtout vu l&rsquo;état de nos finances ?&quot;, s&#39;étonne la SNJ.

Mathieu Gallet

Les très chers travaux de rénovation du bureau du président de Radio France

Nettoyage de printemps

Bien chez soi

Société

Environnement

Style de vie

Rénovation énergétique : tout ce qu'il faut savoir pour la financer chez vous et pour échapper aux escrocs

<h3 class="s2">Atlantico : Au forum de Davos, Al Gore a présenté un plan de 90 000 milliards de dollars pour réduire la facture énergétique et réduire le facteur humain dans le processus de réchauffement climatique. Concrètement, quelle est la nature de son plan&nbsp;? Quels changements sont pour lui indispensables ?</h3>Jean-François Doulet : L&rsquo;ancien vice-président américain Al Gore et l&rsquo;ancien président du Mexique, Felipe Calderon, ont proposé mercredi dernier à Davos de consacrer 90 000 milliards de dollars d&rsquo;ici à 2030 pour réduire l&rsquo;empreinte climatique des villes. Ce chiffre est tiré d&rsquo;une étude de la Global Commission on the Economy and Climate publiée à l&rsquo;automne dernier sous le titre &laquo;&nbsp;Better Growth, Better Climate&nbsp;&raquo;. Cette &laquo;&nbsp;commission&nbsp;&raquo; est une espèce d&rsquo;ONG regroupant plusieurs centres de recherches internationaux sous l&rsquo;auspice d&rsquo;un conseil dirigé par Calderon&nbsp;; elle s&rsquo;est donné pour mission de sensibiliser les grands de ce monde à la nécessité de mettre en place les solutions nécessaires à la lutte contre le réchauffement climatique. Sa recommandation principale est d&rsquo;utiliser le montant estimé des investissements à venir dans les villes, l&rsquo;agriculture et l&rsquo;énergie jusqu&rsquo;en 2030, soit 90 000 milliards de dollars, à la mise en place d&rsquo;un mode de production plus économe en énergie. Pour Al Gore et Felipe Calderon, il y a urgence à transformer la façon dont nous fabriquons et gérons nos villes pour en limiter la consommation énergétique et ainsi diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre. Ils sont convaincus en particulier de la possibilité de limiter l&rsquo;usage de l&rsquo;automobile en transformant la façon dont les villes sont organisées.<h3 class="s2">Par quelles villes faudrait-il commencer ? Les villes ont-elles toutes la même densité ?</h3>Depuis les travaux fondateurs des chercheurs australiens Newman et Kenworthy à la fin des années 1980, nous savons qu&rsquo;il existe un lien entre la consommation énergétique des villes et la façon dont elles sont organisées. Ainsi, les villes américaines très étalées (moins de 5 000 habitants/km&sup2;) sont largement plus gourmandes en énergie que les villes asiatiques très denses&nbsp;(plus de 15 000 habitants/km&sup2;); les villes européennes sont dans une situation intermédiaire. Prenons un exemple&nbsp;: Washington est deux fois moins peuplée que Paris mais elle s&rsquo;étale sur une superficie quatre fois plus grande. L&rsquo;urgence est donc plus aigüe dans les pays qui ont une approche très extensive de l&rsquo;urbanisation avec des banlieues qui ne cessent de s&rsquo;étaler favorisant ainsi l&rsquo;usage de l&rsquo;automobile. Pour de nombreuses écoles en urbanisme, comme celle du New Urbanism qui a commencé à être influente aux USA dans les années 1990, il s&rsquo;agit de lutter contre l&rsquo;étalement urbain en favorisant des formes urbaines denses en particulier autour des gares des réseaux de transports collectifs&nbsp;; ces principes se sont depuis généralisés à travers le monde sous l&rsquo;expression Transit-Oriented Development (TOD), que l&rsquo;on traduirait en français pas l&rsquo;articulation urbanisme/transport. En France, la loi Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU) de 2000 reprend et adapte ces principes. A des degrés divers aujourd&rsquo;hui, la lutte contre l&rsquo;étalement urbain, même dans les villes asiatiques, est devenu un enjeu universel.<h3 class="s2">Quel est l&#39;impact de nos modes de transport au quotidien sur les émissions de gaz à effets de serre ?</h3>En moyenne, les transports sont responsables d&rsquo;environ un tiers des émissions de gaz à effet de serre,&nbsp; derrière l&rsquo;habitat. La raison principale est bien entendu la généralisation des modes automobiles à motorisation thermique. Avec le développement des pays émergents, la motorisation ne cesse de progresser à la surface du globe&nbsp;: en Asie, Afrique, Amérique latine, les nouvelles classes moyennes accèdent en masse à la voiture. On peut souligner les progrès considérables effectués par l&rsquo;industrie automobile pour améliorer l&rsquo;efficacité énergétique des moteurs&nbsp;: on fait aujourd&rsquo;hui plus de kilomètres avec moins d&rsquo;essence. Toutefois, l&rsquo;augmentation du nombre de véhicules en circulation tend à contrebalancer cet effet relativement positif&nbsp;; d&rsquo;autant plus qu&rsquo;une partie des voitures utilisées dans le monde en développement sont parfois polluantes et énergivores. Les investissements consentis dans la construction des réseaux de transport collectifs dans les villes, et plus généralement dans les grandes régions urbaines, ne cessent d&rsquo;augmenter, même aux USA. Ces investissements vont se traduire par la mise en service de réseaux de transports collectifs performants qui pourront certainement modifier en grande partie la façon dont les gens se déplacent en ville. Dans certains pays autoritaires, le soutien aux transports collectifs est couplé à des mesures limitant l&rsquo;acquisition personnelle d&rsquo;une automobile, comme c&rsquo;est le cas à Singapour et en Chine qui ont adopté des mesures de quotas ou de mise aux enchères des plaques d&rsquo;immatriculation.<h3 class="s2">La proposition d&rsquo;Al Gore vous semble-t-elle réaliste pour &quot;rénover&quot; toutes les villes de la planète ?</h3>Il ne faut pas surestimer bien entendu la portée de la recommandation d&rsquo;Al Gore et de Calderon&nbsp;; sa vertu est avant tout de sensibiliser les acteurs économiques et politiques à certains enjeux et de populariser certaines propositions. La Global Commission on the Economy and Climate n&rsquo;est qu&rsquo;un think tank et il n&rsquo;existe pas d&rsquo;organisation internationale capable de contraindre les gouvernements à travers le monde à flécher leurs investissements. L&rsquo;annonce d&rsquo;Al Gore peut pourtant avoir pour effet de pousser les acteurs économiques et politiques à accélérer leur stratégie de promotion du développement durable qui se décline toute à la fois dans des choix publics d&rsquo;investissements et dans le soutien aux éco-industries. Un peu partout dans le monde, les politiques urbaines sont de plus en plus définies selon les principes du développement durable&nbsp;; partout, à des degrés divers, on cherche à réduire l&rsquo;empreinte environnementale et énergétique des villes, même dans les pays où l&rsquo;urbanisation galopante est très peu contrôlée, comme en Chine.La prise de conscience est réelle et la dynamique pour la promotion d&rsquo;un urbanisme durable est effectivement enclenchée&nbsp;; cependant, les choses évoluent en fonction des conditions nationales de développement. Le nombre de villes ou de quartiers créés ex nihilo où l&rsquo;on pourrait appliquer des modes d&rsquo;organisation et des technologies pour le développement durable ne sont pas si nombreux&nbsp;; l&rsquo;enjeu réside plutôt dans la transformation des villes existantes, avec toutes les contraintes que cela implique. Des solutions existent qui sont déjà appliquées ici et là, qu&rsquo;il s&rsquo;agisse de l&rsquo;urbanisme du renouvellement urbain ou bien des solutions techniques pour améliorer l&rsquo;efficacité énergétique du bâtiment ou des différents réseaux sur lesquels se reposent les différents services urbains (les smart grids, par exemple). En France, en Europe ou ailleurs, on sait transformer des quartiers entiers pour les mettre aux normes techniques du développement durable. On sait aussi planifier des villes durables à des échelles variables. Cependant, il faut bien se garder de considérer que les solutions techniques pour le développement durable, aussi efficaces soient-elles, constituent une espèce de panacée&nbsp;; c&rsquo;est en effet un modèle global de développement qu&rsquo;il faut remettre à plat&hellip;et cela, bien évidemment, prend du temps.

Redessiner les villes pour en sortir les voitures: le plan à 90 000 milliards $

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Redessiner les villes pour en sortir les voitures : le plan à 90.000 milliards de dollars pour sauver la planète qui flottait sur Davos

<h3 class="s2">Atlantico : Récemment, la BPIE -un think tank européen- a publié un rapport sur la stratégie des différents pays membres de l&#39;Union européenne en matière d&#39;efficacité énergétique, et sur le décalage de certains pays quant aux exigences de Bruxelles. Selon lui, (<a class="Colorbox" href="#.VF5KXGddNN8" target="_blank">voir ici en anglais</a>) la rénovation du parc immobilier qui est un des facteurs principaux pour l&#39;es économies d&#39;énergies n&#39;est pas suffisamment pris au sérieux. Ainsi, l&#39;Autriche aurait obtenu une note de 28%, et le Danemark et les Pays-Bas n&#39;auraient pas non plus obtenus des notes satisfaisantes. A contrario, la France et l&#39;Allemagne seraient en tête du classement. En quoi ce diagnostic révèle-t-il que l&#39;Europe n&#39;a pas suffisamment pris la mesure de l&#39;importance de l&#39;efficacité énergétique ?</h3>Myriam Maestroni : Force est de constater que le sujet de l&rsquo;efficacité énergétique n&rsquo;a pas été pris à sa juste valeur par l&rsquo;Union Européenne, qui a attendu fin 2012 pour enfin publier une Directive spécifique1. Ce retard est extrêmement difficile à comprendre car le paquet énergie-climat, voté début 2008, plus connu par son fameux objectif des &laquo;&nbsp;3X20&nbsp;&raquo;, prévoyait clairement de réduire les émissions de C02 des états membres de 20%, d&rsquo;accroître la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique à 20% et de baisser la consommation d&rsquo;énergie de 20%, d&rsquo;ici à 2020.Sans vouloir réécrire l&rsquo;histoire, il est quand même à noter qu&rsquo;il s&rsquo;agissait là d&rsquo;un tiercé établi dans l&rsquo;ordre inverse puisque c&rsquo;est une question de pur bon sens de comprendre qu&rsquo;en principe, il faut commencer par réduire la consommation, pour mécaniquement réduire les émissions de C02 (car il est évident que la seule énergie qui n&rsquo;émet pas de CO2 est celle que l&rsquo;on ne consomme pas), et finalement calculer la vraie part des énergies renouvelables sur la consommation d&rsquo;énergie optimisée. Cela revient aussi à mieux prendre conscience de l&rsquo;importance de cette Directive qui exigeait des Etats membres de fixer leurs objectifs d&rsquo;efficacité énergétique nationaux, de les notifier à la Commission en précisant les méthodes de calcul retenues pour garantir la baisse de consommation énergétique en valeur absolue, et enfin de préciser leur politique de mise en œuvre locale. Le délai fixé pour ce faire a expiré fin juin 2014,&nbsp; donnant lieu, depuis, à de premières évaluations dont certaines reprises dans le rapport de la BPIE, qui insiste sur l&rsquo;hétérogénéité des efforts consentis par les différents pays, mais également sur la question fondamentale de l&rsquo;efficacité énergétique des logements européens.Rappelons qu&rsquo;au cours de ces dernières années les particuliers ont découvert que tous les logements n&rsquo;étaient pas égaux en terme de performance énergétique et que si on avait la chance d&rsquo;habiter dans une belle maison toute neuve (catégorie A) on n&rsquo;allait dépenser que 50kwh/m2/an,&nbsp; tandis que si on vivait dans un logement en catégorie D, E, F ou G (ce qu&rsquo;on estime être le cas de la moitié du parc immobilier européen) on allait dépenser de 6 à 9 fois plus d&rsquo;énergie&hellip; et donc payer des factures d&rsquo;énergie en proportion, mais aussi émettre plus de C02 et alourdir notre impact sur le changement climatique.<h3 class="s2">Quelles en sont les conséquences concrètes ?</h3>Il est bien évident que temporiser sur le sujet de la rénovation énergétique des logements a toute une série de conséquences majeures. Des conséquences macroéconomiques d&rsquo;abord, puisque l&rsquo;Europe, fortement dépendantes de ses importations d&rsquo;énergie -jamais rassurant sur fond de crises géopolitiques de l&rsquo;Irak à l&rsquo;Ukraine- a vu sa facture énergétique quasiment doubler en moins de 10 ans. Cela se traduit également par des conséquences économiques, les ménages doivent allouer une part croissante de leur budget à leur poste énergie (3.204&euro; en moyenne par ménage en 2012 selon l&rsquo;INSEE), mais également sociétales car lorsque cette part passe la barre des 10% on se retrouve en situation de précarité énergétique. Un phénomène qui ne peut que s&rsquo;aggraver si le sujet n&rsquo;est pas pris à bras le corps, car la population vieillit, et cumule les handicaps&nbsp;: plus grande sensibilité au froid, plus de temps passé chez soi, moins de revenus et prix de l&rsquo;énergie à la hausse. Enfin des conséquences sur le climat à l&rsquo;heure où le GIEC vient de remettre son dernier rapport, très alarmant, à la France, qui accueillera en décembre 2015 la prochaine conférence mondiale sur le climat (COP21).<h3 class="s2">A quoi ressemblerait une Europe de l&#39;efficacité énergétique, quelles en serait les mesures prise à l&#39;échelle locale et supra-locales ?</h3>Ce qui est certain c&rsquo;est qu&rsquo;après avoir complètement raté l&rsquo;Europe de l&rsquo;Energie, je veux croire au succès d&rsquo;une Europe de l&rsquo;Efficacité Energétique&hellip; même si on en est encore loin. Pour ce faire on doit bien comprendre que l&rsquo;efficacité énergétique passe par la mise en œuvre de 3 leviers. Le premier concerne les comportements, et passe par une information claire et continue sur le sujet (on pourrait parler d&rsquo;Energie 1.0), le deuxième, celui que j&rsquo;ai largement décrit dans mon livre, <a class="Colorbox" href="http://www.amazon.fr/Comprendre-nouveau-l%C3%A9nergie-Myriam-Maestroni/dp/2840017636/ref=la_B004MWKZE8_1_1?s=books&amp;ie=UTF8&amp;qid=1415521401&amp;sr=1-1" target="_blank">Comprendre le nouveau monde de l&rsquo;Energie</a> 2.0, fait référence aux investissements à réaliser dans un logement pour améliorer sa performance énergétique et donc sa catégorie (on en dénombre une bonne vingtaine tels qu&rsquo;isolation des combles, des murs, changement de vieilles chaudières, mise en place de systèmes de régulation, de ventilation&hellip;), et enfin le recours aux technologies (Energie 3.0) qu&rsquo;il s&rsquo;agisse de la propre performance des nouveaux matériels, d&rsquo;un suivi précis des consommations ou encore de lissage des consommations (e.g. effacement consistant à utiliser l&rsquo;énergie électrique en dehors des heures de consommation pointe).Le chapitre des investissements est celui qu&rsquo;il faut actionner en priorité au travers d&rsquo;actions de sensibilisation, d&rsquo;information, d&rsquo;aide à la prise de décision, d&rsquo;accompagnement, et de suivi. Autant de nouveaux métiers et nouvelles missions incombant aux entreprises et aux états, qui doivent conjuguer leurs efforts&hellip; Le jeu en vaut la chandelle puisqu&rsquo;il s&rsquo;agit également de relancer une croissance durable qui suppose des créations d&rsquo;emplois locaux non délocalisables.<h3 class="s2">Bien que la France et l&#39;Allemagne soient bien classées en la matière, n&#39;ont-elles pas également un rôle d&rsquo;impulsion en Europe ? Comment cela pourrait-il se traduire politiquement ?</h3>Les investissements inhérents à la rénovation peuvent être financés au travers de 3 grands mécanismes&nbsp;: le tiers financement, le tiers investissements, et last but not least, les certificats d&rsquo;économie d&rsquo;énergie (également appelés certificats blancs). Pour promouvoir à grande échelle ces rénovations il y a 1001 choses à imaginer, dans une logique de coopération initiale entre les états les plus avancés : lancement d&rsquo;un marché européen des certificats blancs, unité de&nbsp; mesure européenne commune de l&rsquo;efficacité énergétique (pourquoi pas notre kwhcumac made in France ?), promotion de nouveaux métiers tels que celui d&rsquo;éco-rénovateur énergétique européen, mise en place de conditions de prêts à la rénovation à taux et conditions allégés, institut européen de la lutte contre la précarité énergétique définissant des règles communes et dotés de moyens mutualisés, passeport de la rénovation énergétique (dans la lignée des Diagnostics de Performance Energétique -DPE- déjà européen)&hellip; La liste est longue, mais les nouvelles technologies de la communication et de l&rsquo;information peuvent contribuer à rendre possibles des innovations que nous n&rsquo;aurions pu imaginer avant.En ce qui concerne la France, l&rsquo;enjeu à court terme est de clarifier au plus tôt les règles du jeu encore floues pour consolider une dynamique qui, est actuellement en train de s&rsquo;essouffler &hellip; Bref, tous les espoirs sont permis, à condition de créer les circonstances, notamment réglementaires, favorables sans tarder.

Comment l’Europe a renoncé à l’efficacité énergétique 

<h3 class="s2">Atlantico&nbsp;: Selon l&rsquo;estimation publiée jeudi 14 août par l&rsquo;Insee, l&rsquo;économie française a enregistré pour le deuxième trimestre consécutif une croissance nulle. Une nouvelle qui devrait plaire aux partisans de la décroissance, école de pensée selon laquelle l&rsquo;excès de croissance nuit à l&rsquo;environnement et à l&rsquo;humanité. Une économie moribonde est-elle vraiment propice à la protection de l&rsquo;environnement&nbsp;? Dans une telle situation, cette préoccupation ne devient-elle pas le cadet des soucis des pouvoirs publics&nbsp;?</h3>Stephan Silvestre : La faible croissance actuelle, voire les périodes de récession chronique, ne sont pas le fruit d&rsquo;une politique de décroissance délibérée. Néanmoins, une bonne partie de cette atonie économique provient des sempiternelles décisions politiques et réglementaires qui, bien que souvent prises avec de bonnes intentions, entravent continûment l&rsquo;activité économique. Une autre cause de ce ralentissement est la désindustrialisation, elle aussi provoquée par l&rsquo;excès de règlementation et de prohibition. L&rsquo;Europe se veut championne du monde de la règlementation verte et sociale et elle en paye le prix fort. Le cas des raffineries en est un exemple caractéristique&nbsp;: plutôt que d&rsquo;investir dans les vieilles raffineries européennes pour les moderniser, les exploitants préfèrent investir au Moyen-Orient ou en Asie, où les contraintes sont bien moindres. Dans ce contexte, l&rsquo;Europe est condamnée à moyen terme à se contenter d&rsquo;une croissance inférieure à 2,5%, quand d&rsquo;autres zones dépassent les 5%, de façon chronique ou durable. Dans une telle situation, les pouvoirs publics ont tendance à favoriser les mesures visant soit à apporter une aide aux populations victimes du manque d&rsquo;activité, soit à relancer la croissance. Dans le premier cas, qui est la voie traditionnellement privilégiée par la classe politique française, on assume, sans l&rsquo;avouer, une situation de stagnation économique en cherchant à amoindrir ses effets. Dans le second, on mise davantage sur l&rsquo;avenir, ce qui peut laisser une place à l&rsquo;économie verte. En principe, les politiques environnementales s&rsquo;inscrivent sur le long terme. Elles sont donc davantage structurelles que conjoncturelles. Néanmoins, la conjoncture oblige souvent à des arbitrages. Ainsi, en septembre 2012, le Premier ministre britannique décida-t-il d&rsquo;infléchir la politique environnementale de son gouvernement afin de focaliser ses efforts sur la reprise économique. On peut aussi citer le cas des États-Unis et du Canada, qui ont rejeté le protocole de Kyoto afin de ne pas hypothéquer leurs perspectives de reprise. Toutefois, il ne s&rsquo;agissait pas pour eux de renier leurs efforts environnementaux et il s&rsquo;est avéré que ce rejet n&rsquo;a pas empêché une importante baisse des leurs émissions de gaz à effet de serre (-15% aux États-Unis depuis 2008). Quant à l&rsquo;Espagne, prise dans la tourmente financière puis économique, elle a aussi revu à la baisse ses investissements verts après 2009.<h3 class="s2">Constate-t-on davantage d&#39;investissement pour protéger l&#39;environnement en période de croissance ou de récession&nbsp;?</h3>Les pays qui ont montré le plus de constance dans leurs dépenses environnementales sont ceux dont l&rsquo;économie est la plus dynamique, comme l&rsquo;Allemagne, la Corée du Sud ou la Chine. D&rsquo;aucuns verront dans cette préoccupation un problème de riches. Cependant, comme on l&rsquo;a vu, les politiques environnementales s&rsquo;inscrivent sur le long terme et il est tentant de reporter des investissements lorsque la conjoncture est défavorable. Par ailleurs, dans cette situation, on se pose davantage la question de la pertinence des politiques publiques. Le principal facteur qui pèse sur l&rsquo;environnement est la démographie humaine. Ce problème relève avant tout du développement économique. On sait que la démographie d&rsquo;un État ne se stabilise que lorsque celui-ci atteint un niveau de développement suffisant pour que ses populations subviennent à leurs besoins primaires sans avoir recours à la natalité. C&rsquo;est ainsi que la Chine se stabilisera avant l&rsquo;Inde, probablement d&rsquo;ici une dizaine d&rsquo;années. Ce n&rsquo;est que lorsque la population mondiale décroîtra, vers la fin de ce siècle, que la pression sur l&rsquo;environnement se relâchera, en particulier quant à l&rsquo;usage des sols. Un autre facteur important est l&rsquo;urbanisation&nbsp;: plus les populations sont concentrées dans des villes et moins elles impactent l&rsquo;environnement, sous réserve d&rsquo;un minimum de précautions, comme le traitement des eaux usées ou le développement d&rsquo;un réseau dense de transports urbains et interurbains. Les transports jouent un rôle prépondérant dans le développement humain et, s&rsquo;il convient de les rendre les plus propres possible, il ne faut surtout pas chercher à les restreindre.Si on considère la seule question climatique, les deux enjeux principaux se situent toujours en Asie&nbsp;: la production d&rsquo;électricité et la motorisation des populations. Les émissions humaines de gaz à effet de serres vont continuer d&rsquo;augmenter massivement durant les trois prochaines décennies, sous l&rsquo;effet conjugué de la démultiplication des centrales au charbon et de l&rsquo;extension du parc automobile asiatique. Tous les efforts de l&rsquo;Union Européenne, dont les émissions ne représentent que 10% du volume mondial, n&rsquo;y changeront donc rien. Même si, au prix de nouveaux sacrifices sur sa croissance, elle parvenait à les réduire d&rsquo;un tiers, soit 1 milliard de tonnes par an (Gt/an), cela ne pèserait rien face à l&rsquo;augmentation de 10&nbsp;Gt/an attendue dans les seuls pays émergeants. Les chiffres sont encore plus frappants en données cumulées&nbsp;: durant les trente prochaines années, l&rsquo;UE émettra 100&nbsp;Gt de CO2 au rythme actuel ou 90&nbsp;Gt en faisant d&rsquo;intenses efforts&nbsp;; dans le même temps, les pays émergeants vont émettre 800&nbsp;Gt. Quant à la France, elle ne représente que 10% des émissions européennes, soit 1% des émissions mondiales (la moitié de l&rsquo;Allemagne), grâce à son parc nucléaire et à sa forte proportion de chauffage électrique qui lui est associée.<h3 class="s2">Quels exemples viennent illustrer le fait que la croissance ne se fait pas nécessairement aux dépens de l&rsquo;environnement&nbsp;?</h3>Même est situation de décroissance, des solutions existent, à condition que l&rsquo;obscurantisme ne l&rsquo;emporte pas sur la raison. Dans le domaine crucial de l&rsquo;agriculture, et plus généralement de l&rsquo;usage des sols, le génie génétique est porteur d&rsquo;innombrables améliorations, sur les plans sanitaire, économique et environnemental&nbsp;: des céréales aux meilleurs rendements permettront de diminuer l&rsquo;emprise de l&rsquo;homme sur les zones sauvages et amélioreront le sort des agriculteurs&nbsp;; du riz cultivé sans immersion sera un bienfait pour l&rsquo;Afrique, mais aussi pour le climat en diminuant les émissions de méthane&nbsp;; des plantes non vivrières serviront à la production de carburants, mais aussi de nouvelles variétés d&rsquo;algues. Dans le domaine de l&rsquo;énergie, la quatrième génération de réacteurs nucléaires (dits à neutrons rapides) est très prometteuse pour la production à grande d&rsquo;échelle d&rsquo;électricité décarbonée. Elle permet, de surcroît, de diminuer fortement la dépendance à l&rsquo;uranium (déjà très modeste), mais aussi d&rsquo;éliminer les risques de prolifération du nucléaire militaire. La Russie dispose d&rsquo;ores et déjà d&rsquo;un programme à visée commerciale. À plus long terme, la fusion thermonucléaire pourrait permettre de s&rsquo;affranchir complètement des combustibles et des déchets. On peut aussi citer l&rsquo;hydrogène, qui devrait représenter la véritable alternative aux carburants fossiles, à condition qu&rsquo;il soit décarboné, c&rsquo;est-à-dire produit à partir d&rsquo;électrolyse de l&rsquo;eau et non par craquage d&rsquo;hydrocarbures. Cela nécessite donc une source puissante d&rsquo;électricité décarbonée, d&rsquo;où l&rsquo;intérêt de l&rsquo;électronucléaire. Tous ces domaines sont porteurs de croissance économique tout en offrant des solutions efficaces aux problèmes environnementaux.<h3 class="s2">A contrario, un arrêt de la croissance signifie-t-il mécaniquement moins de pollution&nbsp;? Combien de temps, et quelles conditions, faudrait-il après l&#39;arrêt de toute production industrielle pour faire baisser la pollution&nbsp;? Pourquoi&nbsp;?</h3>Oui, un arrêt de la croissance se traduit par une baisse de la pollution, souvent immédiat. Ainsi, la récession de 2009 a entraîné dès cette année une baisse des émissions de gaz à effet de serre et autres polluants atmosphériques. Cela fut dû d&rsquo;une part à la baisse de l&rsquo;activité industrielle et, d&rsquo;autre part, au comportement des ménages. Lorsque ceux-ci perçoivent une situation de crise, ils baissent leur consommation par réflexe conservatoire. De plus, les personnes en situation de chômage se déplacent moins. Une certaine rémanence a d&rsquo;ailleurs été observée dans l&rsquo;OCDE.<h3 class="s2">Pourrait-on également envisager que l&#39;absence de croissance entraîne davantage de pollution ?</h3>Oui, cela est possible sur le moyen terme. Pour les pays en développement qui investissent tant bien que mal dans la modernisation de leurs infrastructures industrielles et publiques, un ralentissement marqué de la croissance peut impliquer un coup de frein sur ces investissements. Dès lors, ils peuvent privilégier les solutions les moins onéreuses, souvent synonymes de pollution, comme les centrales à charbon, par exemple. Mais il s&rsquo;agit avant tout d&rsquo;une question de volonté politique. Ainsi, le Brésil, qui subit actuellement un net ralentissement économique, maintient sa politique environnementale et sa présidente vient de signer un important accord avec le nouveau premier ministre indien dans les domaines du changement climatique, de la reforestation, de l&rsquo;eau et des biocarburants. Il faut dire que ce secteur a été particulièrement bénéfique au Brésil depuis les années 1980.D&rsquo;où vient cette théorie de la décroissance verte, et sur quels arguments prospère-t-elle&nbsp;? Quel écho rencontre-t-elle dans les sphères décisionnelles&nbsp;?Cette théorie n&rsquo;est qu&rsquo;un nouvel avatar des thèses anticonsuméristes qui ont émergé dans les années 1970 dans le contexte de la Guerre Froide. Après l&rsquo;effondrement du Communisme, elles ont trouvé un nouveau souffle au travers de la vague environnementaliste. Elle a une forte prise sur les baby-boomers qui ont traversé cette période et qui, disposant maintenant d&rsquo;un certain confort, idéalisent un schéma de société qui ne serait plus basé sur la consommation. Cette population a maintenant l&rsquo;oreille des cercles politiques, quand elle n&rsquo;y participe pas directement, comme au conseil de Paris. Mais la réalité est plus complexe. Les bénéfices de notre société actuelle, santé, éducation, transports ou services, sont les fruits de notre développement intensif et, pour grande partie, de celui des États-Unis&nbsp;; dans un modèle &laquo;&nbsp;apaisé&nbsp;&raquo;, il faudrait y renoncer au moins en partie, comme peuvent en témoigner Grecs, Portugais et Espagnols. Mais sommes-nous en droit d&rsquo;imposer des restrictions de confort et de santé aux pays en voie de développement&nbsp;? Pour trouver des solutions à leurs problèmes agricoles et sanitaires, il faut des nouvelles technologies. Pour cela, il faut des ordinateurs. Et pour faire des ordinateurs, il faut des transports et de l&rsquo;énergie. La solution ne réside donc pas dans la décroissance, mais dans le progrès, la diffusion et la mise en œuvre des savoirs.Propos recueillis par Gilles Boutin

écolo environnement 

Quand la décroissance ne laisse pas présager de bienfait pour l'environnement

Croissance de l'aveuglement

Décroissez, décroissez, ce sera bon pour l’environnement qu’ils disaient… Quand l’ère de la croissance zéro prouve l’inverse

Avec le retour de l&#39;hiver, c&#39;est un casse-tête pour de nombreuses familles qui va à nouveau se poser. Alors que les tarifs du gaz ont augmenté le 1er octobre de 3,9% en moyenne, payer ses factures pour se chauffer, mais aussi s&#39;éclairer, va redevenir un geste difficile pour les Français. Ainsi selon un rapport l&#39;Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE), ils seraient plus de 11 millions, soient 5,1 millions de foyers, à se trouver en situation de précarité énergétique.Une précarité que l&#39;ONPE souhaiterait combattre grâce à l&#39;instauration d&#39;un chèque énergie, élargi à l&#39;ensemble des moyens énergétiques. Pour le moment, ces tarifs sociaux sont limités au gaz et à l&#39;électricité. Les modalités et le financement de cette nouvelle aide sont actuellement en discussion dans le cadre du projet de loi sur la transition énergétique à l&#39;Assemblée nationale.Jusqu&#39;alors, le chiffre avancé concernant les foyers touchés par la précarité énergétique était de quatre millions. Entraient dans cette catégorie, les 8 millions de personnes qui consacrent 10% de leurs revenus à leur facture de gaz ou d&#39;électricité. Une mauvaise définition de la précarité énergétique jugée trop approximative par l&#39;ONPE. L&#39;observatoire propose donc de combiner plusieurs indicateurs, comme le taux d&#39;effort, le niveau de revenus, les comportements comme moins se chauffer pour faire des économies et le ressenti du froid.&nbsp;