<h3 class="s2">Atlantico : Selon une étude du journal Science, l’agriculture et l’industrie agroalimentaire représentent un tiers du total de gaz à effet de serre émis dans le monde. Afin de respecter l’accord de Paris sur le climat devons-nous nous pencher plus intensément sur la question de l’empreinte carbone de cette activité ?</h3>

<p><strong>Arthur Riedacker&nbsp;:</strong> Pour réduire les émissions de GES (gaz à effet de serre) on a préféré jusqu’ici mettre l’accent plutôt sur les secteurs ne concernant pas l’alimentation. Et cela d’autant plus que des réductions significative des intrants, en faisant baisser les rendements auraient augmenté les émissions de GES par unité de produit.</p>

<p>Rappelons que sous le Protocole de Kyoto la France n’avait d’ailleurs qu’à maintenir ses émissions au niveau de 1990. Mais avec l’objectif zéro carbone pour 2050, issu de l’Accord de Paris sur le climat, cela n’est plus possible: il faut maintenant les diviser au moins par 4 ou 5 !</p>

<p>En première approximation on peut retenir que la consommation d’aliments est, avec les comptabilités actuelles, adoptées en 2007 sous le Protocole de Kyoto et toujours en vigueur, responsable d’environ un tiers des émissions totales de GES (rapport spécial du GIEC sur l’utilisation des terres, approuvé en 2019). Mais il faut distinguer les cultures de l’élevage. Selon Poore and Nemecck (2018) l’élevage occupe 83% des surface agricoles du monde, via les herbages et les productions d’aliments du bétail, émet 58% des GES de l’agriculture (principalement du méthane), tout en ne produisant que 18% des calories et 37% des protéines. Comme sous le Protocole de Kyoto la menace climatique paraissait lointaine, les PRG (potentiel de réchauffement global) retenus pour les différents gaz étaient considérés pour un horizon de 100 ans. Mais pour un horizon de 20 ans (la neutralité carbone c’est pour dans 30 ans !), le PRG du méthane est trois fois plus élevé. La contribution de ce gaz aux émissions nationales de GES de la France n’est alors plus de 20%, mais le double. Et dans le secteur agricole, celle du méthane de l’élevage passe de 45 à 129 millions de tonnes d’équivalent CO2 (Riedacker 2020). Il n’y donc aucun doute que pour respecter les Accords de Paris sur le climat il faut se pencher également sur les émissions de l’alimentation, et en particulier réduire celles de l’élevage.</p>

<h3 class="s2">Quels sont les points dans notre production alimentaire qui polluent le plus ?&nbsp;</h3>

<p><strong>Réduire l’élevage de bovins à viande</strong></p>

<p>C’est donc avant tout de la réduction des émissions de méthane provenant de l’élevage dont il faut se préoccuper: il faut en particulier réduire les consommations de viandes de bovins. Comme les bovins laitiers, les bovins à viande consomment de l’herbe qui ne pourrait pas être valorisée autrement. Mais ces derniers la transforment moins efficacement.</p>

<p><strong>Réduire les déforestations dues aux importations de viande ou de soja</strong></p>

<p>Nous avons donc précédemment suggéré que l’on commence par réduire l’élevage de ces bovins dans les pays de l’OCDE, où 30% des calories et plus de 50% des protéines sont d’origine animales, alors que la moitié de ces apports suffirait pour rester en bonne santé et permettrait même de l’améliorer</p>

<p>Cela réduirait aussi les émissions dues aux importations de viande ou de soja dans les pays de l’OCDE, donc les déforestations importées, actuellement non comptabilisées dans celles des pays importateurs.</p>

<p><strong>Sans extensifier l’agriculture dans les pays de l’OCDE</strong></p>

<p>Il faudra aussi éviter d’extensifier l’agriculture dans les pays riches car une agriculture extensives émet plus de GES par unité de produit, par exemple par tonne de céréales. Elle ne pourra donc être ni biologique, ni agroécologique et plus extensive qu’aujourd’hui. Il faudra en effet trouver de terres, sans pour autant déforester, afin d’y produire plus de biomasses et remplacer ainsi encore plus d’énergies fossiles. Sans cette augmentation de production de biomasses non-alimentaires, atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 dans tous les secteurs, y compris dans l’alimentation et l’agriculture, nous paraît en effet totalement utopique.</p>

<p>L’Union Européenne dans le projet de sa nouvelle PAC n’a cependant pas encore pris les virages qui devraient s’imposer .</p>

<h3 class="s2">Existe-t-il des solutions simples et efficaces qui nous permettraient de faire baisser les émissions de CO2 de l’agriculture et l’industrie alimentaire ?</h3>

<p>Pour répondre à cette question il faut prendre en considération l’évolution mondiale des besoins alimentaires d’ici 2050. A régimes alimentaires identiques à 2003 et compte tenu de la croissance démographique, celles-ci augmenteront de 36%: de 147% en Afrique subsaharienne, de 70% dans la région Moyen Orient et Afrique du Nord et de 40% en Asie hors Chine.</p>

<p><strong>Cofinancer les intrants en Afrique subsaharienne pour éviter les déforestations</strong></p>

<p>Le moyen le plus simple serait de cofinancer les intrants avec les Pays de l’Afrique subsaharienne où les apports sont actuellement très bas et nettement insuffisants pour assurer la durabilité de l’agriculture. Si on ne le fait pas cela augmentera inévitablement les déforestations. A raison de 300 t de CO2 émise par hectare défriché, alors que les émissions de GES résultant d’apports d’engrais à des champs bien productifs sont cent fois moins élevé, le calcul ne laisse aucun doute: il faut mettre fin aux agricultures peu productives par hectare en y apportant plus d’engrais.</p>

<p><img alt="" src="https://atlantico-media.s3.eu-west-3.amazonaws.com/1_4_a4fa2b260b.png"></p>

<p><em>Fig. 1 Comparaisons, pour une production totale de céréale identique, des impacts territoriaux et sur la production de bois, de l’agriculture raisonnée et de l’agriculture à bas niveaux d’intrants par hectare.</em></p>

<p><img alt="" src="https://atlantico-media.s3.eu-west-3.amazonaws.com/2_2_a68d37917e.png"></p>

<p><em>Fig. 2 Consommations moyennes d’engrais en kg par ha de terre arable, en 2013, dans différents pays. (Source : Diarra et Riedacker (2017), d’après données de la Banque mondiale)</em></p>

<p><strong>Aller vers des régimes plus végétariens dans les pays riches</strong></p>

<p>Il faut aussi aller vers des régimes plus végétariens dans les pays riches. Manger plus de légumes et de produits non raffinés et moins de sucre, et diviser par deux les consommations de viande, réduit par exemple les empreintes territoriales de 23% et carbones de 37% des régimes dans les pays riches, tout en améliorant la santé.</p>

<p>De tels efforts ne peuvent en revanche par être demandés aux Indiens qui n’émettent en moyenne actuellement que de l’ordre de 2 tonnes de CO2 équivalent par personne: 3 à 7 fois moins que dans les pays riches. Et qui consomment déjà quatre à cinq fois moins de protéines animales. La natalité y a en outre déjà été fortement réduite : la fécondité, de 6 enfants par femme en 1960, y est passée à 2,2 en 2018. Malgré cela sa population, augmentera encore d’environ 250 millions de personnes d’ici 2050. Et comme on ne peut y réduire davantage les empreintes carbone de l’alimentation par personne, celles ci augmenteront encore inéluctablement de près de 20%.</p>

<p>&nbsp;</p>

<p><strong>Pour conclure, voici un résumé en français d'un chapitre de l'ouvrage&nbsp;"Trends in Technology for Agriculture, Food, Environment and Health" :</strong></p>

<p><strong>«&nbsp;Un Cadre d’Analyse Complémentaire pour atteindre la Sécurité Alimentaire en 2030 et une Neutralité Carbone en 2050: approche préliminaire pour les productions végétales et la gestion du bétail dans différentes régions du monde&nbsp;»</strong></p>

<p>Les ODD (Objectifs de Développement Durable) des Nations Unies de 2015 proposent d’éradiquer la faim d’ici 2030. Et en ratifiant l’Accord de Paris sur le Climat de 2015 les pays membres des Nations Unies ont aussi décidé d’atteindre la Neutralité Carbone d’ici 2050 afin de stabiliser le climat et de maintenir la température moyenne du globe en dessous de +2°C ,et même, si possible, en dessous +1,5 °C par rapport à l’époque préindustrielle. Plusieurs Parlements de Pays Européens ont à cette fin adopté des lois visant d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Le nouveau «&nbsp;Green deal&nbsp;» de la Commission de l’Union Européenne a le même objectif. Et le premier point à l’agenda de la rencontre Europe-Afrique prévue en Octobre 2020 est «&nbsp;de maximiser les bénéfices d’une transition verte, et de minimiser les menaces environnementales, conformément à l’Accord de Paris&nbsp;»</p>

<p>Cela supposerait d’abaisser les émissions moyennes par personne, actuellement en moyenne de 5 tCO2e (en tonne de CO2 equivalent) à 2 tCO2e d’ici 2050, c’est à dire de réduire les émissions mondiales de 60%, celles de l’Union européenne de 75%, celles de l’Amérique du Nord de 87% et de stabiliser les émissions de l’Inde et de l’Afrique. Mais dans le même temps la production alimentaire doit continuer à augmenter, puisque entre 1990 (date repère retenue sous la Convention Climat) et 2050, la population augmentera de 4 milliards de personnes.</p>

<p>Aucun pays ne peut à lui seul relever ce double défi: atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 et éradiquer la faim. Voici un défi sans précédent : sous le Protocole de Kyoto les pays industrialisés devaient seulement réduire leurs émissions de 5 % entre 1990 et 2012. En outre l’article 3.1 de la Convention climat impose d’atteindre cet objectif en partageant équitablement ce fardeau, donc de tenir compte, par exemple, des différences de revenus, du PIB moyen par personne dans les différents pays.</p>

<p>Pour permettre à tout le monde, et plus particulièrement aux décideurs, aux parlementaires et aux organismes d’aide, d’avoir une vue plus globale et de mieux comprendre ce qui devrait être fait maintenant, il est proposé un Cadre d’Analyse Complémentaire (CAC), complémentaire aux inventaires actuels des émissions de GES (gaz à effet de serre) par pays sous le format UNFCCC, c’est à dire des Nations Unies. Il faudrait, entre autres, qu’y figurent les empreintes territoriales, énergétiques et carbones, basées non pas sur les inventaires actuels par pays de l’ONU, mais en tenant aussi compte des émissions des produits importés et exportés. Les émissions par habitant des pays de l’OCDE augmentent alors. En France de 6,6 tCO2e (avec les inventaires UNFCCC actuels ignorant le commerce international) elles passeraient à 10.9 tCO2e. Alors qu’elles diminueraient pour les pays grands exportateurs nets.</p>

<p>L’Agriculture mérite ici une attention particulière. Elle est essentielle pour la production et la sécurité alimentaire et a une grande empreinte territoriale. Sous la comptabilité actuelle des N.U. elle émet seulement 10 à 12% des émissions brutes de GES d’origine humaine. Mais lorsque l’on tient compte des déforestations et des conversions des prairies en terres cultivables, celles-ci s’élèvent à environ 24 % des émissions mondiales. Comme la population mondiale continue de croître, les empreintes “territoriales par personne&nbsp;» devront diminuer et les «efficacités territoriales&nbsp;» (c’est à dire les productions totales annuelles par unité de surface) devront être maximisées, partout dans le monde, car nous n’avons qu’une planète. “L’utilisation des terres” est généralement ignorée par les spécialistes des énergies fossiles. Mais en les ignorant cela conduit, y compris de nos jours, très souvent, à des recommandations erronées.</p>

<p>De telles informations, importantes pour l’agriculture et la sécurité alimentaire (notamment l’évolution de la demande alimentaire, les écarts entre les rendements actuels et potentiels des cultures, les évolutions requises dans le niveau et la qualité des intrants, les niveaux actuels et futurs des empreintes territoriales, énergétiques et carbone, brutes et nettes, les émissions des ruminants, les actions pour limiter les impacts potentiels sur les rendements des changements climatiques, les contraintes économiques, etc.) devraient être plus largement disponibles et être inclues par exemple dans les communications nationales des engagements des pays, les NDCs, (les contributions nationales déterminées par les pays pour le climat communiquées à la Convention Climat des N.U).</p>

<p>Cela aiderait les citoyens, les décideurs nationaux et internationaux, ainsi que les donateurs à ajuster leurs politiques et mesures pour aller vers des développements plus inclusifs et des codéveloppements plus équitables. .<br>
Une utilisation préliminaire du CAC est proposée pour la sécurité alimentaire et l’élevage. Le processus de discussions de Koronivia, instauré sous la Convention Climat, piloté par la FAO, de même que le partenariat pour les NDCs ont en effet demandé d’examiner en 2020 ces deux questions très difficiles. Nous proposons donc de distinguer six catégories principales de régions: (1) les zones arides où l’élevage est essentiel et incontournable ; (2) les régions avec un pourcentage élevé de personnes sous alimentées ; (3) les régions où l’élevage est essentiel pour satisfaire les besoins quotidiens des petits exploitants agricoles ; (4) les régions de montagnes ; (5) les pays relativement riches, avec de fortes empreintes carbone par personne, où l’élevage des ruminants et la consommation de viande devraient diminuer pour réduire les émissions de méthane et les empreintes territoriales des élevages, afin de pouvoir y produire plus de biomasses non-alimentaires pour remplacer davantage de combustibles fossiles ; (6) les autres régions avec des revenus moyens par habitant, avec actuellement cependant d’assez grandes empreintes carbone, par exemple à cause de niveaux de déforestations élevés.</p>

<p>Dans beaucoup de pays en développement cela demanderait d’augmenter beaucoup la quantité et la qualité des intrants des cultures et d’améliorer la gestion des troupeaux de ruminants. Les décideurs et les donateurs ont malheureusement jusqu’ici négligé ces questions. L’IFSDAA (International Foundation for Sustainable Development in Asia and Africa) et l’Institut Oïkos proposent d’unir leurs efforts avec d’autres dans ce processus.</p>


Pas de respect possible des accords de Paris sans révolutionner la production alimentaire mondiale

Atlantico Green

Environnement

<h3 class="s2">Atlantico : Aaswath&nbsp;Raman, chercheur à l'université&nbsp;de Californie à Los Angeles a mis au point une technologie s'appuyant le "refroidissement radiatif" ou "réfrigération passive par rayonnement" afin de créer de la fraîcheur&nbsp;sans utiliser d'énergie&nbsp;ou émettre de gaz à effet de serre. Comment fonctionne cette technologie ?&nbsp;</h3>

<p><strong>Michel de Rougemont : </strong>C’est en fait l’effet de serre à l’envers.</p>

<p>La vitre d’une serre laisse entrer la lumière visible et une partie seulement des ultraviolets de l’irradiation solaire et elle est partiellement opaque à la sortie du rayonnement infrarouge qu’émettent le sol et les plantes. De la chaleur est piégée dans la serre et la température monte. Un équilibre est trouvé lorsque la vitre est à une température suffisamment haute pour que le rayonnement infrarouge qu’elle émet soit égal au rayonnement solaire qui pénètre dans la serre.&nbsp;</p>

<p>En Andalousie il y a des milliers d’hectares sous serre (de plastique). Le rayonnement en été est trop intense et les plantes en souffriraient si on ne blanchissait pas les serres avec de la chaux. Le rayonnement solaire est alors reflété plutôt qu’absorbé, ce qui limite la hausse de température dans la serre.</p>

<p>L’invention de Raman consiste en une feuille dont la surface exposée au soleil est un miroir presque parfait (une couche d’argent) qui reflète au maximum le rayonnement UV et visible et empêche donc sa pénétration sous cette feuille. Le rayonnement infrarouge &nbsp;provenant du sol ou d’autres équipements se trouvant dans un local recouvert par cette feuille la chauffe. Selon sa composition et la température qu’elle atteint, la feuille émet dans l’infrarouge un rayonnement qui se dissipera dans l’espace, évacuant donc de la chaleur provenant de l’intérieur du local. C’est l’application de la loi de Planck. Selon l’article original, la température de la surface exposée à un intense rayonnement solaire s’établit à environ 5 °C&nbsp;<u>en dessous</u>&nbsp;de la température ambiante alors que nous sommes habitués à ce que même le toit d’une voiture blanche devienne brûlant. Par cette différence de température il devient possible d’émettre un flux de l’ordre de 40 Watt par m<sup>2</sup>&nbsp;alors même que la feuille est exposée au soleil, et ce jour et nuit, au contraire des panneau photovoltaïques.</p>

<p>La composition de la feuille semble bien compliquée, avec de fines couche d’oxyde de hafnium dont on peut se demander à quel point sont-elles indispensables pour optimiser le spectre infrarouge à émettre (8 à 13 μm de longueur d’onde).</p>

<p><img alt="" src="https://atlantico-media.s3.eu-west-3.amazonaws.com/cid_image003_jpg_4001_D69_F01_c20bc66108.jpeg"></p>

<p>Figure 1 d de Raman, Aaswath P., Marc Abou Anoma, Linxiao Zhu, Eden Rephaeli, and Shanhui Fan. 2014.<br>
“<a href="https://doi.org/10.1038/nature13883.  Ted Talk de A. Raman : https://www.ted.com/talks/aaswath_raman_how_we_can_turn_the_cold_of_outer_space_into_a_renewable_resource?utm_campaign=tedspread&amp;utm_medium=referral&amp;utm_source=tedcomshare">Passive Radiative Cooling below Ambient Air Temperature under Direct Sunlight</a>.”&nbsp;Nature515 (7528): 540–44.&nbsp;</p>

<h3 class="s2">Quelles pourraient être les applications pratiques d'une telle technologie ?&nbsp;</h3>

<p>C’est une manière d’évacuer de la chaleur par radiation infrarouge.&nbsp;</p>

<p>C’est aussi une manière de ne pas laisser chauffer un espace par le rayonnement solaire. Avec ses couches multiples le feuillage d’un arbre est une meilleure ombre qu’une simple tenture, c’est à peu près le même effet qui peut être obtenu par cette feuille spéciale. Ne faudrait-il pas en recouvrir les automobiles&nbsp;?&nbsp;</p>

<p>Il est bien sûr possible de refroidir de l’eau ou tout autre liquide qui circulerait sous une telle feuille.&nbsp;</p>

<p>La compagnie&nbsp;<a href="https://www.skycoolsystems.com/" target="_blank">SkyCool Systems</a>&nbsp;qui a été fondée pour exploiter cette invention promet des économies d’énergie pour les installations frigorifique ou les climatiseurs. Dans le cas du refroidissement d’un «&nbsp;data center&nbsp;» gros producteurs de chaleur, il est prétendu qu’un panneau de 1 m<sup>2</sup>&nbsp;pourrait permettre d’économiser en moyenne 118 W tout au long de l’année (1000 kWh). Pour les besoins de réfrigération d’un supermarché, c’est une économie d’énergie de l’ordre de 10% qui est promise. Ces chiffres ne sont pas invraisemblables. Mais attention&nbsp;: la capacité d’évacuation est donnée par la surface de panneaux. Pour un climatiseur d’appartement de 2500 Watt, ce seraient alors 21 m<sup>2</sup>&nbsp;qui devraient être à disposition.&nbsp;</p>

<h3 class="s2">Est-ce une technologie que l'on peut espérer voir se développer et qui pourrait avoir un réel impact sur les émissions de gaz à effet de serre et le réchauffement climatique ?</h3>

<p>L’effet est celui d’une amélioration de l’efficience énergétique, ce n’est ni une substitution ni une révolution. De la chaleur peut aussi être évacuée à bon marché en évaporant de l’eau (si elle est disponible en quantité suffisante).</p>

<p>Les surfaces requises en limitent le développement, par exemple pour les bâtiments en zones urbaines denses. Du point de vue économique, la &nbsp;rentabilité promise doit être contrastée par les coûts d’investissements et la durée de vie de cet équipement, deux paramètres non dévoilés par l’entrepris. &nbsp;Si la source d’énergie utilisée pour faire fonctionner un climatiseur est d’ores et déjà pas ou très peu émettrice de CO<sub>2</sub>, comme l’est le nucléaire par exemple, alors l’impact sur les émissions sera insignifiant&nbsp;; mais au contraire si c’est une centrale à charbon qui est la source de courant électrique, alors une réduction d’émissions résulterait indirectement de l’économie ainsi réalisée.&nbsp;</p>


Dérèglement climatique : des scientifiques explorent la possibilité d'utiliser le froid du cosmos pour refroidir une planète

<h3 class="s2">Atlantico : Alors que l&#39;Arctique est particulièrement touchée par le réchauffement climatique, ce qui a pour effet de favoriser une expansion de la végétation. Pourtant, selon une étude menée une équipe de chercheurs Américains et Norvégiens, il apparaitrait que la faune, et notamment les caribous, seraient négativement touchés par cette expansion de la végétation, celle ci ayant été transformée. Comment expliquer une tel phénomène, quelles en sont les conséquences ?&nbsp;</h3><p><strong>Nicolas Imbert </strong>:&nbsp;<span style="font-size: 12px;">Malheureusement, plus que jamais, le Groenland mérite son nom de continent vert, et ce n&rsquo;est pas du tout une bonne nouvelle.&nbsp;</span><span style="font-size: 12px;">Rappelons de quoi nous parlons&nbsp;: L&rsquo;Arctique, au pôle Nord, se compose, d&rsquo;une part, de l&rsquo;Océan Arctique, dont une grande partie, la banquise, est gelée en permanence, et d&rsquo;autre part des terres qui bordent cet océan : le nord de la Russie et de la Sibérie, le nord de l&rsquo;Alaska, du Canada, le Groenland, la péninsule scandinave&hellip;</span></p><p><span style="font-size: 12px;">La frontière terrestre de l&rsquo;Arctique est difficile à déterminer. En 2005, la surface de l&rsquo;Arctique oscillait entre 15 millions de km2, en hiver, et 8 millions de km2, en été. Cette surface rétrécit d&rsquo;année en année, à une vitesse alarmante : sur les premiers mois de l&rsquo;année 2016, la banquise a d&rsquo;ailleurs enregistré des fontes parmi les plus fortes de tous les temps géologiques récents. Dans ce contexte, vous imaginez bien que la biodiversité marine et terrestre a été gravement affectée, et s&rsquo;est transformée. Effectivement, les effets sont très visibles sur les caribous, la forêts, des terres autrefois infertiles qui deviennent cultivables, mais on ne doit pas oublier pour autant les modifications essentielles sur l&rsquo;activité planctoniques, les régimes alimentaires et les migrations des ours, loups, tigres de Sibérie et autres gravement affectées&hellip;c&rsquo;est un immense territoire maritime et terrestre qui œuvre pour sa survie, avec des effets du dérèglement climatique irréversible et en plus des avidités humaines qui sont à l&rsquo;œuvre, que ce soit pour développer de nouvelles terres cultivables et déforester, notamment en Russie ou au Canada, ou bien ouvrir sans aucune précaution le passage maritime du Nord-Ouest.</span></p><h3 class="s2">Quels sont les autres effets du réchauffement sur cette région du globe ? En quoi les effets du réchauffement, notamment cette expansion de la végétation, conduisent ils à une accélération même du réchauffement climatique ?&nbsp;</h3><p>Tout d&rsquo;abord, il faut savoir que le verdissement de l&rsquo;Arctique génère aujourd&rsquo;hui de grandes avidités, et contribue lourdement à rendre le contexte géopolitique dans la région plus instable que jamais.</p><p><span style="font-size: 12px;">C&rsquo;est en particulier l&rsquo;une des raisons du comportement actuellement climato-sceptique et climato-dangereux de la Russie sur la scène internationale&nbsp;: le pays parie sur le fait que le dérèglement climatique rendra fertiles demain de grandes surfaces agricoles qui pourront être destinées à la production céréalière où à l&rsquo;élevage, permettra une exploitation encore plus forte de la forêt et des ressources minières, et permettra l&rsquo;émergence d&rsquo;un nouveau trafic maritime autour de la route du Nord. Ce qui est oublier un peu vite d&rsquo;une part que la fonte du permafrost génère non seulement des émissions considérables de méthane (à peu près&nbsp;</span><span style="color: rgb(51, 51, 51); font-size: 12px;">20 à 25 fois plus contributeur au dérèglement climatique que le dioxyde de carbone (CO2)</span><span style="font-size: 12px;">, &nbsp;mais il provoque également des effondrements et des glissements de terrain, mais aussi que la biodiversité et les parcours migratoires du Grand Nord sont irrémédiablement perturbés, et enfin que les conditions de mer très difficiles dans les mers arctiques nécessiteraient des navires et des bases arrières écologiquement novateurs, d&rsquo;une sécurité et d&rsquo;une sureté irréprochables, ce qui est très loin d&rsquo;être le cas. Autrefois climato-sceptique et climato-dangereux pour les mêmes raisons, le Canada fait désormais machine arrière et, heureusement inspiré, promeut une approche de l&rsquo;Arctique beaucoup plus respectueuse des milieux, là où les Etats-Unis, indépendamment des prises de position du récent exécutif quant aux conférences climat, ont mis en place autour de l&rsquo;Alaska l&rsquo;une des législations sur la pêche et le transport maritime les plus drastiques au monde, tout en développant une exploitation des ressources minières et de la forêt incompatibles avec le respect de l&rsquo;environnement et la lutte contre le dérèglement climatique.</span></p><p><span style="font-size: 12px;">La situation de l&rsquo;océan Arctique est également une source de préoccupation&nbsp;: qu&rsquo;il s&rsquo;agisse de pêche profonde ou de surpêche, en particulier dans l&rsquo;Arctique, de pollutions aux métaux lourds, ou même aux plastiques visibles ou micro-plastiques, les origines des dommages causés aux pôles sont variées et dangereuses. De même, les volontés de forage en grande profondeur, notamment pour l&#39;exploitation pétrolière, reviennent à l&rsquo;avant-garde des revendications des Etats, mais aussi de certaines entreprises d&rsquo;exploration ou d&rsquo;exploitation pétrolière. Nous reviendrons sur ces éléments le 8 juin 2017, journée Mondiale de l&rsquo;Océan, pour la sortie de l&rsquo;édition 2017 de notre ouvrage &laquo;&nbsp;<a class="Colorbox" href="http://gcft.fr/WP/en-2017-donnez-des-cles-pour-agir-a-locean/" target="_blank">Océan&nbsp;: des clés pour AGIR</a>&nbsp;&raquo;.</span></p><h3 class="s2">Si l&rsquo;Arctique subit fortement les effets du réchauffement, quelles sont les conséquences directes des transformations subies par l&rsquo;Arctique sur le reste de la planète ?</h3><p>Ce qui se passe en Arctique, comme ce qui se passe en Antarctique, influe directement dans la régulation mondiale du climat, et donc dans notre vie quotidienne. Beaucoup ont par exemple observé une instabilité climatique, probablement liés aux difficultés qu&rsquo;a désormais l&rsquo;anticyclone des Açores pour se stabiliser ainsi qu&rsquo;aux évolutions encore mal connues du Gulf Stream qui modère le climat européen.</p><p><span style="font-size: 12px;">La Terre est comparable à une immense machine thermique avec, d&rsquo;une part, les zones tropicales comme source de chaleur, et d&rsquo;autre part, les pôles comme réfrigérants. Ces écarts de température, alliés aux différences de salinité des masses d&rsquo;eau, engendrent la circulation océanique permanente à grande échelle, aussi connue sous le nom de circulation thermohaline. Les pôles jouent ainsi un rôle fondamental dans l&rsquo;équilibre du climat global, et il s&rsquo;avère primordial de les étudier pour mesurer l&rsquo;ampleur des bouleversements climatiques à l&rsquo;œuvre.</span></p><p><span style="font-size: 12px;">C&rsquo;est pourquoi, à la suite de la CoP 21 il a été demandé au groupe d&rsquo;experts intergouvernemental sur l&rsquo;évolution du climat (GIEC), de réaliser un rapport spécial dédié aux océans et à la cryosphère. Nous anticipons de ce rapport, qui sortira sous la forme d&rsquo;un brief pour dirigeants mi-2017, qu&rsquo;il insistera sur le fait que la fonte de la cryosphère est beaucoup plus rapide que prévue, s&rsquo;accompagne d&rsquo;impacts alarmants sur la biodiversité, et aura des effets sur l&rsquo;ensemble du climat mondial. Je retiens un seul fait, dans ce contexte. &laquo; Larsen C &raquo; est la quatrième plus grande barrière de glace de l&#39;Antarctique : depuis quelques années, un immense glacier est en train de s&rsquo;en séparer pour former un iceberg impressionnant d&rsquo;une épaisseur de 350 mètres pour une surface supérieure à 5000 km2. Un tel événement, témoignage évident de la fonte des glaces, pourrait complètement déstabiliser toute la plateforme antarctique.</span></p><p><span style="font-size: 12px;">Pourtant, des solutions existent&nbsp;: il faut d&rsquo;une part pour protéger les pôles que nous accélérions encore plus la transition écologique de nos économies, notamment via l&rsquo;efficacité énergétique et en accélérant le développement des énergies renouvelables, mais aussi que nous stoppions le plastique dans l&rsquo;océan, et que nous fassions évoluer notre alimentation pour moins solliciter les ressources halieutiques de l&rsquo;Arctique et du Grand Nord. C&rsquo;est non seulement atteignable, mais ça nous permettra aussi une économie apaisée, et des relations géopolitiques d&rsquo;autant plus faciles avec la Russie, le Canada, le Groenland et les Etats-Unis que nous aurons accompli notre part du chemin. Préserver les mers arctiques, limiter le recul des glaciers et du permafrost autant que possible, diminuer la pression foncière sur le Grand Nord, endiguer la perte de biodiversité et les disparitions ou impacts sur les espèces tous préoccupants (Ours, Tigre de Sibérie, Caribous&hellip;) sont autant de défis collectifs pour le monde et de raison de faire évoluer notre consommation et nos investissements.</span><span style="font-family: arial, verdana, sans-serif; font-size: 14px; font-weight: bold;">​</span></p>

Et l'herbe devint plus verte : les surprenants effets du dérèglement climatique 

<h3 class="s2">Atlantico : Donald Trump a signé mardi 28 mars un décret qui pour revenir sur les dispositions contre le réchauffement climatique prises par son prédécesseur. Au-delà de l&#39;aspect symbolique qu&#39;il y a à abroger ces dispositions, quelles seront les conséquences de cette décision pour la planète ? Sur quels points précisément souhaite-t-il revenir ?</h3><p><strong>Myriam Maestroni</strong> :&nbsp;<span style="font-size: 12px; color: rgb(51, 51, 51);">Rappelons que dès sa prise de fonction le Président Trump avait souhaité montrer que ses prises de position de campagne se transformeraient en réalités politiques, en signant un décret revenant sur la réforme de la santé (Obamacare), et en affichant sur le site de la Maison Blanche son intention de faire table rase des mesures en faveur du climat édictées dans la Loi Climat d&rsquo;Obama.</span></p><div>Hier, apparemment dépité par son échec sur le retrait de son projet de réforme de la santé, qui a de facto, laissé clairement apparaître les dissensions au sein de son propre parti, il s&rsquo;est attaqué, dans la foulée, à la question du climat, en signant un décret revenant sur le Clean Power Plan qui imposait notamment aux centrales thermiques des réductions de leurs émissions de CO2 -de 32% d&#39;ici 2030 par rapport à 2005-, en se vantant de &laquo;mettre un terme à la guerre contre le charbon &raquo; et de &laquo; prendre une mesure historique pour lever les restrictions sur l&rsquo;énergie américaine, pour en finir avec l&rsquo;intrusion du gouvernement et abroger les réglementations destructrices d&rsquo;emplois &raquo;. N&rsquo;en étant apparemment pas à une aberration près, Trump, chef de file d&rsquo;un mouvement climatosceptique (se caractérisant désormais par le fait de nier le rôle des activités humaines dans le réchauffement climatique attribué à l&rsquo;évolution naturelle de la planète), a sommé l&rsquo;Agence Américaine pour la Protection de l&rsquo;Environnement (EPA) qui avait sans doute pris trop de poids, à son goût avec des pouvoirs étendus, &laquo; de veiller à la qualité de l&rsquo;air et de l&rsquo;eau &raquo;&hellip; qui, bien sûr, semble, pour Trump n&rsquo;avoir rien à voir avec les émissions de CO2, et autres substances et microparticules issus de la combustion des énergies fossiles, pourtant désormais bien en cause, et, reconnus comme un sujet de santé publique&hellip; Ce raisonnement s&rsquo;inscrit à contre courant de la logique mondiale et notamment du consensus obtenu à dure peine après la COP 21 qui avait permis de voir les accords de Paris sur le climat ratifiés par plus de 190 pays, avec des exemples, tel celui de la Chine, qui démontre que quelle qu&rsquo;en soit la raison, la plupart des pays ont un intérêt direct ou indirect, même si dans une seule logique pascalienne pour certains, à lutter contre le réchauffement climatique.</div><div>&nbsp;</div><div>Trump, non content d&rsquo;une position qui prend à contrepied ces accords, dans un contexte d&rsquo;aggravation et de multiplication des événements climatiques dont les Etats Unis font pourtant régulièrement les frais (sécheresses intenses, incendies dévastateurs, inondations importantes, etc), n&rsquo;hésite d&rsquo;ailleurs pas à déplacer le débat du climat sur la question de l&rsquo;emploi, accusant les réglementations environnementales de détruire des postes et promettant aux mineurs du charbon de leur redonner du travail, en leur assurant qu&rsquo;ils sont des &laquo; gens fantastiques &raquo;&hellip; ce dont personne ne doute&hellip; tout en ne justifiant pas pour autant de prendre en otage le reste de la planète sur la question de la lutte contre le changement climatique.</div><div>&nbsp;</div><div>Il est vrai que le Clean Power Act, en promouvant la transition énergétique, menaçait de fermeture les centrales thermiques les plus vieilles et polluantes, dans un pays où l&rsquo;électricité est encore produite pour environ un tiers du total par plusieurs dizaines de centrales à charbon, quasiment ex æquo avec le gaz naturel, et dans une proportion bien supérieure au nucléaire ou aux renouvelables pourtant en fort développement, car correspondant à une volonté du gouvernement antérieur de moderniser la production électrique.</div><div>&nbsp;</div><div>Décidément bien remonté, Trump est également revenu sur l&rsquo;interdiction d&rsquo;Obama de construire l&rsquo;oléoduc Keystone XL -long de 1.900 km, dont 1.400 sur le territoire américain et devant acheminer le pétrole extrait des sables bitumineux de l&rsquo;Alberta vers les raffineries du Golfe du Mexique- et accordé le permis au titre de l&rsquo; &laquo; intérêt national &raquo;, car, toujours selon lui, porteur d&rsquo;emploi et d&rsquo;indépendance énergétique. Une position consistant à opposer environnement et économie que les Acoords de Paris ont pourtant commencé à ringardiser. Rappelons que ce projet, qui commence à dater, fait l&rsquo;objet d&rsquo;une mobilisation importante de la part des défenseurs de l&rsquo;environnement, qui, à n&rsquo;en pas douter, vont reprendre du service&hellip; et, ce sans compter, sur la propre position de Justin Trudeau, premier ministre canadien, qui annonçait, pas plus tard qu&rsquo;en janvier dernier, souhaiter &laquo; mettre un terme progressivement à l&rsquo;exploitation des sables bitumineux et rendre le Canada indépendant des hydrocarbures &raquo;.&nbsp;</div><div>&nbsp;</div><h3 class="s2">Cet accord pour poursuivre l&#39;exploitation des gaz et pétrole de schiste pourrait faire repartir à la hausse les émissions de gaz carbonique, ce qui serait contraire à l&#39;accord de Paris sur le climat signé en 2015. Les Etats-Unis pourraient-ils se retirer de leur engagement en faveur de la réduction des émissions de gaz a effet de serre ?&nbsp;</h3><div>Il est bien évident que face à l&rsquo;effort de réduction des émissions des gaz à effet de serre, c&rsquo;est bien chaque pays qui doit s&rsquo;engager. De fait, les Etats Unis, 2ème plus gros émetteur de CO2 après la Chine, avec plus de 5 milliards de tonnes émises par an 164 tonnes/seconde), ont un rôle essentiel à jouer dans le processus de lutte contre le changement climatique, tant pour réduire leurs propres émissions que pour contribuer à améliorer l&rsquo;intensité énergétique des pays émergents. Il est clair que la tentation du protectionnisme économique de Trump s&rsquo;accommode mal de la question planétaire du changement climatique, et ne peut s&rsquo;inscrire que dans une logique très court-termiste. Il est possible, (la preuve !) de revenir sur les engagements existants sur un plan juridique, néanmoins, et sans vouloir faire preuve d&rsquo;un excès de confiance, à l&rsquo;instar de l&rsquo; &laquo; obamacare &raquo;, il y a encore loin de la coupe aux lèvres, et en l&rsquo;occurrence de la ratification de ce décret. En ce sens, il ne faut certainement pas négliger les différentes parties prenantes aujourd&rsquo;hui engagées dans la question de la réduction des émissions de CO2 : villes, régions, entreprises de premier plan, ONG, et bon nombre de faiseurs peu capable de fédérer, comme vient de le prouver l&rsquo;échec cuisant de l&rsquo; &laquo; obamacare &raquo;. De plus, on appréhende mieux aujourd&rsquo;hui les approches des lobbies en faveur des énergies fossiles à la manœuvre, et ces derniers prennent des risques importants en maintenant leur pression. D&rsquo;ailleurs, Roy Tillerson, secrétaire d&rsquo;état (en charge des affaires étrangères), et ex patron d&rsquo;Exxon, a préféré s&rsquo;exclure des discussions et de la décision sur le sujet très controversé de Keystone, un élément intéressant à prendre en compte sans pour autant présager du futur qui n&rsquo;en reste pas moins préoccupant.</div><div>&nbsp;</div><div>De plus, il devient difficile d&rsquo;agiter sans cesse la question de l&rsquo;emploi existant dans les industries traditionnelles, en négligeant totalement les emplois créés et/ou attendus dans le domaine de la croissance verte. Dieu sait si Trump pourtant bien connaisseur de la nouvelle économie notamment en matière de numérique et de réseaux sociaux dans le domaine de la communication &ndash;il soit être un des plus gros utilisateurs de twitter au monde- semble assez peu s&rsquo;intéresser à une dynamique à la Elon Musk, pour ne prendre qu&rsquo;un exemple parmi tant d&rsquo;autres&hellip; Il y a fort à parier que ses véhicules électriques, ses batteries à énergie propre et autres innovations 3.0, doivent lui sembler un peu trop hollywoodiennes à son goût. Il est vrai que dans la représentation trumpienne du monde, Hollywood reste le fief d&rsquo;un de ses principaux contestataires sur la question du climat, à savoir, Arnold Schwarzenegger, pourtant du même parti, qui est passé du Hummer, à Président du R20, et plus engagé que jamais dans la lutte contre le changement climatique.</div><div>&nbsp;</div><h3 class="s2">Est-ce que ce retour en arrière de la part de Donald Trump sur les questions de climat pourrait être perçu comme un mauvais signal pour les autres chefs d&#39;Etat ?&nbsp;</h3><div>L&rsquo;isolationnisme américain a un prix&hellip; c&rsquo;est ce que le président Chinois Xi Jinping, rappelait à Trump lors du dernier sommet de Davos, auquel il participait pour la première fois un discours remarqué. Il faut dire que Xi Jinping, sous la pression des chinois de plus en plus sensibles à l&rsquo;environnement et au réchauffement climatique, était parvenu à un accord historique avec Barack Obama pour que les deux pays réduisent leurs émissions polluantes, ce qui avait d&rsquo;ailleurs, significativement pesé dans la balance pour permettre le succès des accords de Paris lors de la COP 21. Ainsi, en Janvier dernier, à Davos, le président Xi mettait en garde Donald Trump, en lui rappelant que : &quot;Tous les signataires doivent se tenir aux engagements pris car il s&rsquo;agit d&rsquo;une responsabilité que nous devons aux générations futures.&quot; &hellip; La réaction de la Chine face à cette provocation américaine est à suivre.</div><div>&nbsp;</div><div>Malheureusement, partout sur la planète, les occasions de constater les dégâts causés par le réchauffement climatiques se multiplient. La diplomatie économico-climatique, inspirée par l&rsquo;esprit des Accords de Paris, a un avenir lourd de défis à relever&hellip;.&nbsp;</div><div>&nbsp;</div><div>&nbsp;</div>

Donald Trump - Atlantico.fr

Economie américaine 1 - dérèglement climatique 0 : Donald Trump fait voler en 

Le torchon brûle

Economie américaine 1 - dérèglement climatique 0 : Donald Trump fait voler en éclat la politique environnementale d’Obama

<h3 class="s2">Atlantico : Si les panneaux solaires sont souvent loués pour leur rôle dans la réduction des gaz à effet de serre, des scientifiques de l&#39;université d&#39;Utrecht assurent que leur production nécessite beaucoup d&#39;énergie. Quels sont les aspects problématiques pour le climat de la production de panneau photovoltaïques ? Concrètement, en combien de temps les panneaux solaires sont-ils rentables pour l&rsquo;environnement ?</h3><p><strong>André Agout</strong> : La 22e session de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques a eu lieu au Maroc du 7 au 18 novembre 2016. Une étude de l&#39;ADEME a chiffré un potentiel de 900 000 emplois créés avec un scénario 100% renouvelable concernant la production d&#39;électricité, et ce, dès 2050. La France avec sa production électrique issue de centrales nucléaires est le pays en retard par rapport à l&#39;Union européenne.&nbsp; Pour obtenir une baisse de la consommation énergétique des ménages, les panneaux thermiques et photovoltaïques sont une solution intéressante.</p><p>L&#39;analyse du cycle de vie concerne le raffinage et la cristallisation du verre destiné à la fabrication des panneaux photovoltaïques, qui se font à l&rsquo;aide de fours à arc électriques. Le temps de retour carbone en France est estimé à 7 ans, ce qui représente une énergie très vertueuse.</p><h3 class="s2">Les panneaux solaires dans certains endroits comme au Maroc dépensent beaucoup d&rsquo;eau, notamment pour en nettoyer les miroirs et assurer leur efficacité. Dans quelle mesure est-il nécessaire d&#39;innover en matière de récupération des énergies renouvelables par exemple ?&nbsp;</h3><p>Vendre sa production au tarif de 24 centimes est le plus satisfaisant pour la production d&#39;énergie décentralisée, mais implique que les panneaux soient intégrés au bâti. C&#39;est une exigence française contraignante qui ne permet pas d&#39;optimiser le rendement à cause de la surchauffe des panneaux et qui occasionne fréquemment des problèmes d&#39;étanchéité de toiture. L&#39;avenir est à l&#39;hybridation avec des lentilles de Fresnel qui vont concentrer la puissance du rayonnement solaire et avec des panneaux mixtes qui associeront le solaire photovoltaïque au solaire thermique pour récupérer la chaleur latente.</p><h3 class="s2">Quels sont les nouveaux projets d&#39;utilisation d&#39;énergie solaire ? Quelles sont les ambitions pour l&#39;avenir de l&#39;énergie renouvelable ?</h3><p>Le photovoltaïque donne la jouissance de participer à l&#39;amélioration des habitudes de consommation énergétique. En effet, les usagers doivent apprendre à limiter leurs besoins en éliminant tous les appareils électriques inutiles trop fréquents dans les foyers. Et faire un usage raisonné et intelligent des appareils de base. Il en résultera de nombreuses économies salutaires au niveau individuel et au niveau national. Le point de rentabilité d&#39;une installation demande également des progrès des fabricants afin d&#39;abaisser les coûts d&#39;accès au produit pour les usagers finaux tout en assurant un seuil rémunérateur pour les installateurs.</p>

Les panneaux solaires sont-ils réellement bons pour l’environnement ?

Entretien, production, productivité : les panneaux solaires sont-ils réellement bons pour l’environnement à court terme ?

<h3 class="s2">Atlantico : Mistra Future Fashion, un organisme de recherches interdisciplinaire a publié un rapport qui évalue le coût d&#39;un vêtement comme le t-shirt en termes d&#39;usage, de déchet et de recyclage. A été pris en compte également l&#39;essence pour livrer les t-shirt depuis les ateliers jusqu&#39;aux points de vente. Quelle est l&#39;empreinte carbone d&#39;un vêtement basique comme le t-shirt ? Est-il possible d&#39;apporter une estimation chiffrée de cette empreinte ?&nbsp;</h3><p><strong>Roland Marion </strong>:&nbsp;<span style="font-size: 12px; color: rgb(51, 51, 51);">Ce qui ressort de cette étude, c&#39;est que l&#39;empreinte carbone est un indicateur de l&#39;impact écologique d&#39;un vêtement mais il y en a d&#39;autres. Dans les référentiels français qui mesurent les impacts environnementaux du textile, il faut compter les gaz à effets de serre, la consommation de l&#39;eau pour la conception et l&#39;eutrophisation de l&#39;eau, c&rsquo;est-à-dire, la dégradation de la qualité de l&#39;eau, liée en particulier au lavage en machine. N&#39;importe quel textile aura ces trois impacts sur l&#39;environnement. Qu&#39;il s&#39;agisse d&#39;un t-shirt, d&#39;un pantalon ou d&#39;un autre vêtement, ce sont les mêmes modes de productions, de transport et d&#39;utilisation.&nbsp;</span></p><div><span style="font-size: 12px;">Il est évidement possible de chiffrer l&#39;impact d&#39;un t-shirt sur l&#39;environnement, mais il faut distinguer deux t-shirts. Leur besoin en eau dépend du modèle qui est conçu, de son lieu de production, de sa matière. Aujourd&#39;hui, on distingue deux matières principales, le coton et le polyester. Pour chiffrer par exemple le cas d&#39;un t-shirt en coton, il faut prendre en compte les trois critères cités précédemment. Il faut prendre en compte également le cycle de vie du t-shirt qui est de cinquante lavages selon le référentiel, le lieu de culture de la matière première, son mode de transport, la distance qu&#39;il a à couvrir. La culture et la production de la matière première va émettre des gaz à effets de serre. Chaque producteur et chaque fabricant connait les chiffres relatifs aux total de litres d&#39;eau utilisé. C&#39;est à lui de les communiquer. Chaque fabricant va calculer l&#39;impact de la conception de ses t-shirts et vêtements. &nbsp;</span></div><div>&nbsp;</div><div>Toutes les informations relatives à cet impact environnemental des produits vont apparaître dans les rayons courant avril pour les entreprises les plus vertueuses. Des dispositifs sont en train de se mettre en place.&nbsp;<span style="font-size: 12px;">Les déchets de textile représentent en France chaque année un volume de 600 000 tonnes. 150 000 tonnes par an sont collectées et majoritairement destinées au réemploi, souvent à l&rsquo;export.&nbsp;</span></div><div>&nbsp;</div><h3 class="s2">Quelles sont les initiatives prises par les fabricants pour apporter plus de transparence sur ce problème ? Comment est-il abordé par les leader des filières textiles, le gouvernement et les associations ?&nbsp;</h3><div>Parmi les quelques filières très vertueuses dans ce domaine, le textile en fait partie. De grands acteurs français dont Décathlon ont donné l&#39;impulsion. Ils sont en train de calculer t-shirt par t-shirt l&#39;impact environnemental de leurs pièces selon le référentiel validé au niveau national. Cette initiative va leur permettre de savoir précisément ou se situe leur impact environnemental le plus lourd, si c&#39;est dans la production, l&#39;acheminement, le recyclage. Décathlon fait ça mais Okaidi également, et d&rsquo;autres. Ce qu&#39;ils commencent à faire avec les t-shirts va se poursuivre aux autres pièces d&#39;habillement. Les différentes pièces seront comparées et cela permettra de faire progresser la réduction de cette empreinte.&nbsp;</div><div>&nbsp;</div><div>La filière textile possède une vraie volonté pour montrer son exemplarité en matière environnemental. Il est important de le souligner, ce secteur est un moteur dans la réduction de son empreinte carbone. La loi transition énergétique pour la croissance verte a été développée dans ce sens. L&#39;article 90 stipule explicitement que les allégations environnementales doivent être justifiées. Les informations environnementales doivent avoir un sens technique précis. Les fabricants ne pourront pas mentir là-dessus. Toutes les fédérations professionnelles, les collèges d&#39;experts, le commissaire au développement durable (ministère de l&#39;environnement) ainsi que l&#39;Ademese réunissent pour faire le point. Nous nous sommes mis d&#39;accord pour calculer la même base, suivant les mêmes référentiels. Le calcul de l&#39;impact environnemental est détaillé et tous les commerçants devront la suivre. La base de donnée &quot;impact&quot; hébergée à l&#39;ADEME et qui est rendue publique recense l&#39;ensemble des impacts de la filière sur l&#39;environnement de tous les produits qui feront l&#39;objet de cet affichage. &nbsp;&nbsp;</div><div>&nbsp;</div><h3 class="s2">Quelle attitude peuvent adopter les consommateurs pour réduire l&#39;empreinte carbone des vêtements qu&#39;ils achètent et utilisent ?&nbsp;</h3><div>Le consommateur est la pierre angulaire du dispositif. Une information précise va leur être délivrée afin qu&#39;ils puissent choisir les produits qui auront le plus faible impact environnemental, et pour qu&rsquo;ils puissent répondre à la question : &laquo; est-ce que le produit que j&rsquo;achète a un impact fort ou faible &raquo;. Cette initiative va rendre commun cet affichage aux consommateurs, affichage qui est validé par le ministère via l&#39;article 90 de la loi sur la transition énergétique. Les consommateurs auront un geste pour l&#39;environnement avec ce logo. Ce logo est une petite planète bleue qui sera visible chez Décathlon et Casino pour l&#39;alimentaire, mais également pour les meubles, les tablettes et téléviseurs et bien d&rsquo;autres grands secteurs de la consommation.&nbsp;<span style="font-size: 12px;">Des études révèlent que les consommateurs sont prêts à agir pour l&#39;environnement, ils sont prêts à payer plus cher les produits s&#39;ils ont un impact positif pour l&#39;environnement. Les consommateurs sont prêts.&nbsp;</span></div><div>&nbsp;</div><div><span style="font-size: 12px;"><img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u71369/2017/04/capture_0.png" style="width: 383px; height: 385px;" /></span></div><div>&nbsp;</div>

Moustique 

quel est l'impact environnemental d'un vêtement aussi simple qu'un T-Shirt

Et au fait, quel est l'impact environnemental d'un vêtement aussi simple qu'un T-Shirt : il est désormais possible de le calculer

Domino

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Et l'herbe devint plus verte : les surprenants effets du dérèglement climatique en Arctique 

<h3 class="s2">Atlantico&nbsp;: L&#39;étude des chercheurs de Santa Barbaraont mis en évidence les bienfaits d&#39;une alimentation saine sur la planète et le réchauffement climatique. Dans quelle mesure la production alimentaire participe-t-elle également à l&#39;émission globale&nbsp;de ces gaz&nbsp;?</h3><p><strong>Bruno Parmentier&nbsp;: L&#39;agriculture mondiale est responsable à elle seul du quart des gaz à effet de serre émis par l&#39;homme sur la planète</strong>&nbsp;; un peu moins en France (mais quand même environ 20&nbsp;%). C&#39;est effectivement un point qui est peu mentionné dans la presse, en particulier parce qu&rsquo;on se focalise souvent sur le seul gaz carbonique CO<sub>2</sub>, lequel ne représente que 10&nbsp;% des gaz à effet de serre émis par ce secteur (les émissions proviennent pour l&#39;essentiel des pots d&#39;échappement des tracteurs et autres camions utilisés).&nbsp;<strong>La moitié des dégâts provient du protoxyde d&rsquo;azote (N<sub>2</sub>0) issu des déjections animales et de la fertilisation azotée.&nbsp;</strong>En poids brut, nous parlons là d&rsquo;émissions beaucoup plus modestes, mais comme ce gaz est 298 fois plus réchauffant que le gaz carbonique, ses effets sont considérables. Les 40 % restants sont émis sous forme de méthane (CH<sub>4</sub>) provenant de la fermentation des végétaux (soit chez les ruminants, en particulier les &quot;pets et les rots&quot; des vaches, soit dans le sol, ou en milieu humide comme par exemple les rizières)&nbsp;; là aussi les quantités sont moindres, mais leur pouvoir réchauffant est 25 fois plus important&hellip;</p><p><strong>On voit que l&#39;élevage est fortement concerné&nbsp;; en fait il l&rsquo;est triplement&nbsp;: par les émissions directes issues de la digestion ou des déjections, mais aussi indirectement parce que près de la moitié des céréales produites dans le monde et les trois quarts des protéines végétales (soja, colza, etc.) sont destinés aux animaux, et enfin par le transport de ces énormes tonnages de nourriture vers les étables, porcherie et poulaillers</strong>&nbsp;;&nbsp;<a href="http://www2.energybulletin.net/node/5045">des experts ont ainsi estimé que le seul transport de la nourriture pour les animaux élevés en Grande-Bretagne entraînait la consommation de 1,6 milliards de litres d&#39;essence</a>. Au total l&rsquo;essentiel des émissions de gaz à effet de serre de l&rsquo;agriculture provient en fait du seul élevage, soit environ 14&nbsp;% du total émis en France.</p><h3 class="s2">Selon un rapport publié en décembre 2014 aux Etats-Unis (<a href="http://www.chathamhouse.org/publication/livestock-%E2%80%93-climate-change%E2%80%99s-forgotten-sector-global-public-opinion-meat-and-dairy">voir ici</a>), le public serait sous-informé sur l&#39;impact climatique d&#39;un régime alimentaire comprenant des produits issus d&#39;animaux. Que peut-on dire sur l&#39;évolution de la consommation de ces derniers produits depuis une cinquantaine d&#39;années au niveau mondial ? Celle-ci concorde-t-elle avec l&#39;augmentation des émissions de gaz à effet de serre ?</h3><p>Lorsque le professeur Mark Post, l&rsquo;inventeur du hamburger entièrement synthétique rappelle qu&rsquo;un &quot;<em>carnivore qui se promène à vélo est beaucoup moins écologiste qu&rsquo;un végétarien qui roule en 4/4</em>&quot;, il a parfaitement raison&nbsp;!</p><p><span style="font-size: 12px;">Or la consommation mondiale de viande a littéralement explosé depuis 50 ans&nbsp;; en effet, dans toutes les cultures, dès qu&#39;on sort de la pauvreté le premier réflexe est de manger et de donner à manger à ses enfants ce que ses grands-parents ne pouvaient pas se payer, à commencer par les produits animaux&nbsp;: viande, œuf et lait, la combinaison pouvant différer d&#39;un pays à l&#39;autre (par exemple les musulmans ne mangent pas de porc, et les Chinois boivent peu de lait), mais le mouvement est absolument général. La Chine de Mao, avec ses 700 millions de chinois, ne pouvait offrir que 14 kilos de viande par personne et par an.&nbsp;</span><strong style="font-size: 12px;">Aujourd&#39;hui les 1,3 milliards de celle Xi Jinping en consomment plus de 60 kg.&nbsp;</strong><span style="font-size: 12px;">La Chine a donc multiplié par huit sa consommation de viande en quelques dizaines d&#39;années, et est devenu, de très loin, le pays le plus consommateur. Et également le plus gros producteur&nbsp;; la moitié du milliard de porcs de la planète sont chinois, ainsi que 4,4 milliards de poulets (contre &quot;seulement&quot; 200 millions en France).</span></p><p><strong>Ce phénomène est mondial&nbsp;; en 1950, on a produit 44 milliards de tonnes de viande, aujourd&#39;hui on en produit 280 milliards. Il faut imaginer qu&#39;on abat plus de 1&nbsp;000 animaux chaque&nbsp;<em>seconde</em>&nbsp;sur terre&hellip;</strong></p><p>Cette augmentation gigantesque de la production animale dans le monde n&#39;est évidemment pas sans rapport avec l&#39;augmentation concomitante des émissions de gaz à effet de serre&hellip;</p><h3 class="s2">En quoi la spécificité des régimes alimentaires français participent-ils à ces émissions de gaz à effet de serre ? Où nous positionnons-nous sur ce point par rapport aux autres pays ?</h3><p>En moyenne, un Français consomme actuellement 85 kg de viande et de 90 litres de lait par an. C&#39;est environ deux fois plus que son grand-père (on consommait de l&#39;ordre de 45 kg de chacun de ces produits dans les années 50), et trois fois plus que son arrière-grand-père (de l&rsquo;ordre de 25 kg dans les années 30).&nbsp;<strong>Pour rendre ces chiffres plus concrets, songeons qu&#39;en une vie, nous consommons chacun environ 7 bœufs, 33 cochons, 9 chèvres et moutons, 1&nbsp;300 volailles, 60 lapins, 20&nbsp;000 œufs et 32&nbsp;000 litres de lait</strong>. Vue comme ça, il est légitime de se demander si la gastronomie française est bien raisonnable&nbsp;! Elle ne l&#39;est ni pour notre santé (cet excès de produits animaux est probablement une des causes de l&#39;augmentation de la fréquence des maladies du type cancer, artériosclérose, diabètes, obésité, etc.), ni pour celle de la planète.<strong>&nbsp;Ce n&#39;est pas parce que les Américains en consomment beaucoup plus, de l&#39;ordre de 125 kg par an et par personne, que nous pouvons éviter de réfléchir à cette question.</strong></p><p>Il importe donc de baisser fortement notre consommation de produits animaux. De la même manière que nous avons fortement baissé notre consommation de vin (dans les années 50, nos grands-parents éclusaient 140 litres de vin par an et par personne, contre seulement une quarantaine aujourd&#39;hui). Mais nous pouvons observer qu&#39;il y a encore des viticulteurs&nbsp;: après les manifestations violentes des années 50 ou 60 à Carcassonne et Narbonne, ils ont fini par s&#39;adapter en nous expliquant&nbsp;: &quot;<em>vous voulez en boire moins, ce sera que du bon, que du cher</em>&quot;&hellip;<strong>&nbsp;Et il n&#39;y a plus de &quot;piquette&quot; dans ce pays&nbsp;! De la même manière, il serait souhaitable que, dans 20 ou 30 ans, nous mangions beaucoup moins de viande et beaucoup moins de lait, mais &quot;<em>que du bon que du cher</em>&quot;, ce qui permettrait aux éleveurs non seulement de survivre, mais également de vivre mieux. Et à la planète également&nbsp;!</strong></p><h3 class="s2"><span style="font-family: arial, verdana, sans-serif; font-size: 14px; font-weight: bold;">A quoi ressemblerait alors un régime équitable, responsable du point de vue de son impact climatique, sans pour autant faire une croix sur les aliments issus du monde animal ?</span></h3><p>La vérité est rarement dans le tout ou rien&nbsp;; en l&#39;occurrence, il ne s&#39;agit pas de passer, sauf choix personnel motivé par des considérations éthiques, d&#39;un régime excessivement carné un régime carrément végétarien. Il s&#39;agit de manger mieux. Chacun le sait, même s&#39;il n&#39;en tire pas toujours les conséquences, manger mieux c&#39;est d&#39;abord moins&nbsp;: moins de viande, de lait, de sel, de sucre, de matières grasses&nbsp;! Et plus de céréales, de légumineuses (les plantes qui contiennent beaucoup de protéines végétales comme les haricots, lentilles, pois chiche, soja, etc.), de fruits et de légumes (de saison), et de diversité. Finalement ce n&#39;est pas si difficile, et c&#39;est essentiellement l&#39;imagination qui nous manque et la volonté d&#39;inventer des chemins nouveaux en apprenant de nouvelles recettes. Les prêtres catholiques nous avaient bien convaincu qu&#39;il ne fallait pas manger de viande le vendredi, pendant le carême et l&rsquo;avent etc., et il ne s&rsquo;agit que de revenir à ces préceptes sages, mais cette fois-ci pour des motifs sanitaires et écologiques&nbsp;!</p><p>On peut déjà commencer par réaliser qu&#39;il est inutile d&#39;offrir un plat de viande à des amis que l&#39;on reçoit chez soi le soir, puisqu&rsquo;ils en ont déjà mangé au déjeuner&nbsp;;&nbsp;<strong>ce qui manque actuellement, c&#39;est le savoir-faire pour réaliser un bon plat de résistance sans viande. Et puis, même à midi il n&#39;est pas indispensable de manger chaque jour de la viande, et en quantité excessive</strong>. 100 g de viande quatre fois par semaine, (mais de la bonne, de la chère&nbsp;!), plus une fois du poisson et deux fois des protéines végétales, ça n&#39;est aucunement un programme triste, insipide et rabat-joie&nbsp;! Et si nous pouvons manger en plus pour l&#39;essentiel des produits de saison qui ont été cultivés à moins de 100 km de chez nous, ainsi que des animaux intégralement nourris avec des végétaux européens, ça diminuera d&rsquo;autant les transports (<a href="http://www.grid.unep.ch/products/3_Reports/GEAS_The_end_to_cheap_oil.pdf">une étude a montré qu&#39;en moyenne aux États-Unis des aliments parcourent 2&nbsp;400 km avant d&#39;arriver dans l&#39;assiette du consommateur</a>). Et enfin, cerise sur le gâteau, pourquoi ne pas augmenter la proportion de bio dans notre assiette, ça diminuera notre consommation indirecte d&#39;engrais et de pesticides très énergitivores, et donc producteurs de gaz à effet de serre. Des conseils à méditer au moment où nous allons prendre de bonnes résolutions pour l&rsquo;année prochaine&nbsp;!</p>

Voici le menu idéal pour faire baisser les émissions de gaz à effet de serre

<p>L&rsquo;Agence nationale sécurité sanitaire a publié mardi 24 janvier un avis sur la consommation alimentaire des Français, dans lequel elle recommande de réduire la consommation de viande, et notamment de charcuterie.&nbsp;</p><p>L&#39;Anses préconise tout d&#39;abord d&#39;apporter des &quot;évolutions fortes&quot; aux huit repères de consommation alimentaire, nés en 2002 (au moins cinq fruits et légumes par jour, trois produits laitiers quotidiens, des féculents à chaque repas, des protéines animales une à deux fois par jour, limiter les matières grasses, les produits sucrés et le sel, et boire de l&#39;eau à volonté).</p><p>Grâce à un algorithme, l&#39;agence a identifié quel régime alimentaire permettrait de combler les besoins nutritionnels de 97,5% de la population adulte, tout en sensibilisant celle-ci sur le risque de maladies chroniques et en limitant l&#39;exposition aux contaminants alimentaires.</p><p>L&#39;agence recommande de ne pas consommer plus de 500 g par semaine hors volaille (soit environ 5 portions), du poisson &quot;deux fois par semaine&quot; et la &quot;nécessité de réduire considérablement&quot; notre consommation de charcuterie, à 25 g au maximum chaque jour.&nbsp;</p><p><strong><a class="Colorbox" href="http://www.atlantico.fr/pepites/charcuterie-cancerogene-viande-rouge-probablement-aussi-selon-oms-2408435.html" target="_blank">&gt;&gt;&gt;&gt; À lire aussi : La charcuterie cancérogène, la viande rouge &quot;probablement&quot; aussi, selon l&#39;OMS</a></strong></p>

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