<h3 class="s2">Atlantico : Globalement, quels enseignements peut-on en tirer de l&#39;impact d&#39;un changement de nom sur l&#39;électorat en général, et sur les sympathisants en particulier ?</h3><p style="font-size: 12px;"><span style="font-size: 12px; line-height: 1.5;"><strong>Christian Delporte :</strong> L&rsquo;impact est immédiat mais ne dure pas. Le changement de nom s&rsquo;accompagne de l&rsquo;affichage d&rsquo;une unité retrouvée, de sourires partagés, d&rsquo;un élan communicatif. Tous les médias ont le regard fixé sur la mutation en cours. L&rsquo;électorat se remobilise. Bref, c&rsquo;est le moment de l&rsquo;émotion. Et puis le quotidien de la politique revient, avec ses difficultés, ses épreuves, ses déceptions, et on s&rsquo;aperçoit que rien n&rsquo;a vraiment bougé, que les clivages sont les mêmes, que l&rsquo;échiquier politique français reste intact. En France, la politique tient du glissement, pas de la rupture.</span></p><p style="font-size: 12px;">Le changement de nom d&rsquo;un parti n&rsquo;a aucune importance. Ce qui compte, c&rsquo;est qu&rsquo;il réponde à la question fondamentale&nbsp;: au service de qui est-il placé&nbsp;? Surtout à droite où le parti est organisé autour du chef. En 1976, le passage de l&rsquo;UDR au RPR était symbolique&nbsp;: il signifiait que, désormais, le mouvement gaulliste se mettait en ordre de marche pour permettre à Jacques Chirac, et lui seul, de conquérir l&rsquo;Elysée. Le &quot;RPR&quot;, désormais, s&rsquo;identifiait à Chirac. Derrière le changement de nom, ce qu&rsquo;il faut observer, c&rsquo;est la mutation de la structure du parti, le renouvellement des hommes qui l&rsquo;accompagne, la transformation du projet au profit de l&rsquo;ambition présidentielle du chef.</p><p style="font-size: 12px;">S&rsquo;agissant des Républicains, ce qui compte c&rsquo;est l&rsquo;initiative du changement de nom par Nicolas Sarkozy, parce qu&rsquo;il prépare la suite pour la reconquête de l&rsquo;Elysée. En changeant le nom de l&rsquo;UMP, il veut certes tourner la page, mais surtout construire une machine électorale pour 2017. Ceux qui viendront rejoindre les Républicains dans les semaines et les mois prochains, entraînés par l&rsquo;émotion et l&rsquo;élan du changement, viendront d&rsquo;abord par adhésion à leur chef, Nicolas Sarkozy. Ils se transformeront comme autant de relais pour la primaire. Bref, en imposant un changement de nom, le grand vainqueur est nécessairement celui le porte&nbsp;: Chirac en 1976, Sarkozy en 2015 ou, à gauche, Mitterrand, en 1971.</p><ul><li><strong>Du RPR à UMP en novembre 2002</strong></li></ul><h3 class="s2">Après le changement de nom en novembre 2002, on observe une certaine stabilité de l&#39;opinion à l&#39;égard du parti. Mais une baisse des mauvaises opinions (passées de 44 à 40, données Ipsos <a class="Colorbox" href="http://www.tns-sofres.com/cotes-de-popularites" target="_blank">voir ici</a>). Comment l&#39;expliquer, au regard du contexte de l&#39;époque ?</h3><p>L&rsquo;UMP est créée entre les deux tours les législatives de 2002, après le coup de tonnerre du 21 avril, pour réunir la droite et le centre dans une &quot;majorité présidentielle&quot;. C&rsquo;est une idée de Jérôme Monod, grand fidèle de Jacques Chirac. Les élections gagnées, l&rsquo;Union pour la majorité présidentielle devient l&rsquo;Union pour un mouvement populaire&nbsp;: Alain Juppé voulait l&rsquo;appeler la &quot;Maison bleue&quot;, les centristes libéraux penchaient pour un nom propre du &quot;parti populaire&quot; européen. L&rsquo;Union populaire l&rsquo;a donc emporté.</p><p>A ce moment, on sort d&rsquo;une période pleine de turbulences où le Parti socialiste est totalement à reconstruire. Il n&rsquo;existe plus, seule la droite compte. La relative bonne image de l&rsquo;UMP est caractéristique des débuts du nouveau quinquennat, où les Français, bien que sans grandes illusions, ont besoin de reprendre confiance. Les électeurs de droite et du centre ont toujours souhaité l&rsquo;union&nbsp;: l&rsquo;UMP la réalise par sa structure et dans la durée, pas seulement à l&rsquo;occasion d&rsquo;un scrutin électoral. Les électeurs de gauche, eux, espéraient un geste d&rsquo;&nbsp;&quot;union nationale&quot; que Chirac a ignoré. D&rsquo;où ce résultat mitigé&nbsp;: le changement de nom, attirant l&rsquo;attention des médias, suscite une modeste émotion, mais pas vraiment d&rsquo;espoir. Au fond, dans le contexte si particulier de 2002, l&rsquo;apparition de l&rsquo;UMP est passée assez inaperçue.</p><h3 class="s2">L&#39;évolution de la côte de popularité de Nicolas Sarkozy ne suit pas la même logique : elle baisse de 3 points en décembre (à 50), puis remonte à 58 le mois suivant (janvier 2003). Quel est l&#39;effet du changement de nom sur les personnalités qui en sont à l&#39;origine ?&nbsp;</h3><p>Beaucoup d&rsquo;hommes politiques, à l&rsquo;époque, enviaient les chiffres de popularité de Nicolas Sarkozy&nbsp;! A cette époque, il est globalement dans une phase ascendante de sa popularité, qui fut toujours très médiocre avant 2002. Elle couronne l&rsquo;action du ministre de l&rsquo;Intérieur, pas du responsable UMP où il n&rsquo;a pas de fonction essentielle, l&rsquo;homme de la situation étant Alain Juppé. Sarkozy n&rsquo;a pas joué un grand rôle dans le choix du nom de l&rsquo;UMP, même s&rsquo;il en est nécessairement l&rsquo;une des figures marquantes, en raison de sa fidélité à Jacques Chirac pendant la campagne présidentielle. La haute popularité de Sarkozy, qui peut fluctuer au cours des mois, est une popularité personnelle sans lien avec celle de l&rsquo;UMP qui reste le &quot;parti du Président&quot;. Mais c&rsquo;est sa popularité auprès des militants qui lui permet d&rsquo;en prendre la tête en novembre 2004.</p><ul><li><strong>De l&#39;UDF au Modem en décembre 2007&nbsp;</strong></li></ul><h3 class="s2">On observe une forte évolution dans l&#39;opinion du parti suite au changement de nom de UDF à Modem. Ainsi, les opinions positives à l&#39;égard du parti augmentent de 9 points (à 41), quand l&#39;opinion négative baisse de 50 à 31. Comment l&#39;expliquer ? Pouvez-vous nous rappeler le contexte de l&#39;époque ?</h3><p>Le Modem est créé en décembre 2007, à la suite du très bon score réalisé par François Bayrou lors de l&rsquo;élection présidentielle&nbsp;: près de 19% des voix. Il réanime en quelque sorte l&rsquo;UDF et repositionne le Centre sur l&rsquo;échiquier politique. Bayrou lui-même, à l&rsquo;époque, bénéficie d&rsquo;une bonne image et son indépendance affichée à l&rsquo;égard de l&rsquo;UMP et du PS lui est favorable. En fait, le Modem bénéficie de l&rsquo;effet Bayrou dont la cote de popularité s&rsquo;élevait à 65% en mai 2007 et du caractère de nouveauté que représente son apparition. Mais l&rsquo;émotion de la présidentielle passée, la vague retombée, les perspectives électorales restant lointaines, la popularité de Bayrou et de son mouvement s&rsquo;érodent&nbsp;: en mai 2008, elle est retombée à 39%. Reste que le Centre est une donnée de la vie politique française&nbsp;: si ses leaders (à l&rsquo;exception de V. Giscard d&rsquo;Estaing) n&rsquo;accèdent pas à la magistrature suprême, ils bénéficient généralement d&rsquo;une assez forte popularité. Paradoxe d&rsquo;une France qui rêve d&rsquo;être gouvernée au Centre mais qui vote, alternativement, à gauche ou à droite&hellip;</p>

Petite historiographie des changements de nom de la droite et du centre

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<h3 class="s2">Atlantico : Qu&rsquo;est ce qui ne va pas dans la réforme du collège&nbsp;mise-en-place par le gouvernement de Manuel Valls ?</h3><p><strong>François Bayrou :</strong> La réforme des collèges est passée en force dans la nuit de mardi à mercredi.<strong> Le gouvernement l&#39;a publiée subrepticement au journal officiel, en reniant tous ses engagements de concertation et de consultations. C&rsquo;est une réforme qui supprime les classes bilingues, les classes européennes, et les options de langues anciennes, latin et grec.</strong> Il suffit de lire l&rsquo;arrêté qui fixe les horaires d&#39;enseignement et qu&rsquo;on peut trouver sur notre site (<a class="Colorbox" href="http://mouvementdemocrate.fr" target="_blank">mouvementdemocrate.fr</a>).</p><p><strong>Cette réforme, censée être appliquée dès la rentrée scolaire 2016</strong>, (j&rsquo;espère bien que ce ne sera pas le cas&nbsp;!...) <strong>viendra supprimer &nbsp;des enseignements qui offraient aux élèves une véritable égalité des chances.</strong> &nbsp;Car la seule égalité des chances qui vaille la peine, c&rsquo;est celle qui propose aux élèves et à leur famille la découverte de disciplines et de langages qu&rsquo;ils ne peuvent pas trouver à la maison&nbsp;!</p><p>De plus, la réforme du collège institue des enseignements interdisciplinaires qui sont complétement flous et qui ne dureront, chacun, que quelques mois. <strong>C&#39;est-à-dire, qu&rsquo;elle tourne le dos à la transmission de connaissances sérieuses pour des improvisations qui couteront cher et qui ne structureront pas l&#39;esprit des élèves</strong>. Et ces heures d&rsquo;enseignement, on annonce qu&rsquo;elles seront retranchées des horaires consacrés aux disciplines&nbsp;! &nbsp;</p><p>Par ailleurs, elle s&#39;inscrit au nom d&rsquo;une lutte absolument infondée contre l&rsquo;élitisme républicain. C&rsquo;est une atteinte profonde à la philosophie même de l&rsquo;Education nationale ! <strong>En effet,&nbsp; le pacte fondateur de l&rsquo;Education nationale était, à l&rsquo;égard des jeunes français, le meilleur offert à tous. Quant à cette réforme, elle n&#39;est que le choix idéologique du nivellement&nbsp; par le bas !</strong></p><p>On comprend mieux dès lors l&rsquo;amplitude de l&rsquo;indignation, de la colère, venue de tous les bords politiques, syndicaux, professionnels, des intellectuels, de toutes les familles qui se passionnent pour l&rsquo;éducation.</p><h3 class="s2">Les programmes vont également être réformés. Qu&#39;est-ce-qui, dans cette réforme, est critiquable ?</h3><p>La réforme des programmes est également, aussi, en chantier. <strong>Le point majeur à souligner est que cette réforme vient &nbsp;supprimer les programmes annuels pour les classes de 5<sup>ème</sup>, de 4<sup>ème</sup> et de 3<sup>ème</sup>. On donne ainsi un programme en bloc pour ces trois années, qui n&#39;est pas fixé nationalement mais qui est&nbsp; à l&#39;initiative de chaque établissement.</strong> Etant donné que les programmes varieront en fonction des établissements, si l&rsquo;enfant change de collège,&nbsp; rien ne garantit qu&#39;il suivra une formation continue et homogène. Pareillement, si de nouveaux professeurs intègrent l&#39;école ou que la direction change, la continuité du programme ne sera pas forcément assurée. Cette réforme vient donc anéantir toute continuité des programmes sur l&#39;intégralité du territoire français !</p><h3 class="s2">L&rsquo;interdisciplinarité instaurée par cette réforme des collèges paraît difficilement critiquable. Qu&#39;en est-il ?</h3><p><strong>Cette réforme crée des enseignements interdisciplinaires qui ne dureront chacun que quelques mois et qui proposent pêle-mêle l&#39;introduction aux cultures de l&#39;antiquité, au développement durable et à la santé.&nbsp; Tout ceci sur une période unique de 4 mois et donc sans suivi et sans possibilité de construction sérieuse de connaissances.</strong></p><p><span style="font-size: 12px; line-height: 1.5;">A l&rsquo;origine l&rsquo;idée d&rsquo;une interdisciplinarité peut être positive, à condition qu&rsquo;elle ne s&rsquo;impute pas sur des heures d&rsquo;enseignements et que sa mise en place soit construite, organisée. Or, ici nous nous&nbsp; trouvons face à une interdisciplinarité dont on ne connaît &nbsp;ni le contour ni l&rsquo;organisation. Mettons-nous à la place d&rsquo;un principal de collège, comment fera-t-il&nbsp;pour les emplois du temps ? Mettre en place cette interdisciplinarité sera extrêmement difficile : cela prendra un temps fou et un lourd budget&nbsp;!</span></p><p>Mais bien sûr, de temps en temps, rien n&rsquo;empêche un professeur d&rsquo;inviter un de ses collègues à s&rsquo;exprimer dans son cours.</p><p>Ce peut donc être une idée utile mais elle ne peut pas et ne doit pas donner lieu à une désorganisation absolue&nbsp;! On ne connait ni les horaires, ni&nbsp;la composition de ces heures de cours.</p><p>La mission du collège, et de tout l&rsquo;enseignement secondaire, c&rsquo;est la transmission de connaissances aussi solides que possible, qui serviront de fondation à la construction d&rsquo;une culture pour toute la vie. Et cette acquisition de connaissances est d&rsquo;abord disciplinaire&nbsp;!</p><p>Le lien entre les différentes disciplines doit se faire par un travail spontané des professeurs. Amputer autoritairement les horaires dans le but de créer des enseignements et zones pédagogiques aussi floues n&rsquo;est pas une reforme positive, c&rsquo;est une régression.</p><p>Mais il y a une conséquence mécanique&nbsp;: on va voir se développer des réseaux d&rsquo;écoles qui garantiront plus de rigueur aux parents. C&rsquo;est l&rsquo;Education nationale qui va souffrir de ces amputations. Ces connaissances et ces découvertes seront réservées aux enfants des familles initiées, averties, et qui auront les moyens des cours particuliers. Ce qui fera la différence, ce ne sera plus ni l&rsquo;envie, ni le mérite, ce sera l&rsquo;argent et les réseaux.</p><p>Ce qui faisait jusqu&rsquo;à présent l&rsquo;espérance, la qualité du collège c&#39;était les possibilités qu&rsquo;il offrait aux élèves. Un élève arrivant de primaire se voyait offrir la chance, s&rsquo;il le voulait, si sa famille le souhaitait, d&rsquo;où qu&rsquo;il vienne, de découvrir ce que l&rsquo;école pouvait offrir de plus haut, de plus grand, en matière de connaissance et de culture. Demain, ces voies d&rsquo;accomplissement et d&rsquo;émancipation seront fermées, sauf pour les privilégiés. Comment ne pas ressentir une immense colère.</p><p><strong>Au lieu d&rsquo;offrir une vraie possibilité de&nbsp;rattrapage aux élèves en difficulté on désorganise l&rsquo;ensemble du collège en prétendant que l&rsquo;on va mettre en place des parcours différenciés, ce qui n&rsquo;est plus vrai dès lors que l&rsquo;on ampute les horaires de tous &nbsp;au profit d&#39;un égalitarisme minimal.</strong></p><h3 class="s2">Que faudrait-il faire selon vous ? Quelles sont les reformes positives et urgentes à accomplir&nbsp;?</h3><p>Tout d&rsquo;abord, il faut savoir ce que l&rsquo;on met dans le mot &laquo;&nbsp;réforme&nbsp;&raquo; qui veut aujourd&rsquo;hui dire tout et n&rsquo;importe quoi. <strong>La priorité des priorités doit être de donner la chance aux élèves du primaire de réussir scolairement (d&rsquo;apprendre à lire, compter, écrire et de pouvoir se concentrer)</strong>. L&rsquo;écriture et le contact avec le texte est en particulier indispensable. Sans cette maitrise on ne peut pas suivre correctement l&rsquo;enseignement secondaire des collèges et lycées. C&rsquo;est sur l&rsquo;écriture et la langue qu&rsquo;il faudrait concentrer tous les moyens.</p><p>Ensuite, il est important d&rsquo;aller vers un allègement des programmes qui sont aujourd&rsquo;hui trop compliqués. <strong>Effectivement, ils font appel à l&rsquo;abstrait, au conceptuel vague et lointain, alors qu&rsquo;un enfant a besoin de concret.&nbsp;</strong></p><p>Enfin, il faut favoriser l&rsquo;apprentissage actif&nbsp; qui permet aux élèves d&rsquo;apprendre à apprendre, de gagner une certaine confiance en eux, de découvrir des méthodes.</p><p>Ce sont trois missions essentielles de l&rsquo;école, peu chères à mettre en place et qui, aujourd&rsquo;hui et demain encore moins avec cette réforme, ne sont pas assurées.</p><h3 class="s2">Le problème ne vient-il pas du fait que l&rsquo;on s&rsquo;attaque à ce qui apparait comme l&rsquo;un des fondements de l&rsquo;identité française, à l&rsquo;heure où les Français s&rsquo;interrogent beaucoup sur cette identité&nbsp;?</h3><p><strong>Ce que l&rsquo;Education nationale offrait de plus sérieux jusqu&rsquo;à présent c&#39;était la promesse de l&rsquo;excellence offerte à tous. Ce qui ne veut pas dire qu&#39;elle était garantie à tous, les potentiels, les facilités varient selon les élèves.</strong> Mais cette possibilité de viser et d&#39;atteindre l&#39;excellence était bel et bien à la portée de tous. Contrairement à ce que prétend le gouvernement, il y a beaucoup de cours de latin dans des établissements difficiles&nbsp;! En outre, tout collégien qui le souhaitait pouvait sélectionner des optimiser en vue d&#39;optimiser ses chances de réussite et de s&#39;enrichir intellectuellement parlant.&nbsp;</p><p>Cette offensive contre l&rsquo;essentiel est particulièrement blessante&nbsp;: elle met en cause non seulement l&rsquo;avenir individuel des enfants, en particulier des enfants issus de milieux familiaux moins favorisés culturellement ou matériellement, mais encore qu&rsquo;elle touche à la culture commune de la nation, celle qui a fait de la France ce qu&rsquo;elle est, particulièrement dans les quatre ou cinq derniers siècles depuis les humanistes de la Renaissance, en passant par les lumières, jusqu&rsquo;aux combats d&rsquo;émancipation du XXe siècle. Si l&rsquo;on avait dit à Voltaire, à Jaurès et à Blum que leurs soi-disant héritiers détruiraient ce qui avait fait leur vie, quel ouragan on aurait déclenché&nbsp;!...</p><p>C&rsquo;est aussi un problème de conscience nationale et c&rsquo;est pourquoi l&rsquo;émotion est si grande.</p><h3 class="s2">Quel potentiel d&rsquo;extension de la contestation&nbsp;?</h3><p><strong>J&rsquo;espère bien que la contestation va s&rsquo;étendre et s&rsquo;accentuer&nbsp;!</strong> Nous n&rsquo;avons aujourd&rsquo;hui le choix qu&rsquo;entre deux attitudes&nbsp;: ou bien on arrête tout, on formule des vœux pieux en demandant au gouvernement de bien vouloir retirer son texte, ou bien on se bouge, de quelque bord qu&rsquo;on soit et on se regroupe, de tous bords et de toute responsabilité, pour dire non&nbsp;! Pour moi, le choix est vite fait&nbsp;: il faut se bouger et manifester tous ensemble notre refus d&rsquo;être ainsi manipulés et méprisés.</p><h3 class="s2">Pourquoi, selon vous, en arrive-t-on à un débat aussi pauvre sur un sujet aussi noble&nbsp;? Entre Nicolas Sarkozy, Najat Vallaud Belkacem et Manuel Valls on en est aux insultes&hellip;</h3><p><strong>Il y a peut-être des dérapages, mais le débat n&rsquo;est pas pauvre&nbsp;: c&rsquo;est un débat fondamental que le gouvernement veut faire avorter et disparaître, mais que nous ne devons pas laisser s&rsquo;éteindre</strong>. Devant des questions d&rsquo;aussi grande conséquence, la résignation est notre ennemie&nbsp;!</p><p style="text-align: right;"><em>Propos recueillis par Aude Solente</em></p>

François Bayrou

F. Bayrou : "il faut manifester tous ensemble contre la réforme du collège"

Entretien politique

F. Bayrou : "sur la réforme du collège, il faut se bouger et manifester tous ensemble notre refus d’être ainsi manipulés et méprisés"

<p>Enfin une bonne nouvelle pour l&#39;UMP dans la conquête de son nouveau nom. Souhaitant désormais s&#39;appeler &quot;Les Républicains,&quot; le parti faisait face à une demande d&#39;interdiction en urgence de plusieurs associations de gauche et de particuliers, qui estimaient que l&#39;UMP ne peut s&#39;approprier un tel symbole. Le tribunal des référés a finalement rejeté la demande et ainsi autorisé le parti de Nicolas Sarkozy à s&#39;appeler de la sorte. Le tribunal a affirmé que &quot;<span style="font-size: 12px; line-height: 16.3636360168457px;">le trouble manifestement illicite et le dommage imminent ne sont démontrés sur aucun des fondements.&quot;</span><br /><br />Auparavant, l&#39;UMP avait déposé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) visant justement à interdire cette action en justice, au prétexte que cela violait la constitution puisque les partis politiques &quot;se forment et exercent leur activité librement&quot;.<br /><br />Mais ce mardi, le tribunal des référés avait rejeté cette demande et maintenu la procédure en cours. Mais c&#39;est finalement une victoire judiciaire pour Nicolas Sarkozy, à défaut d&#39;avoir convaincu les ténors du parti et en attendant le vote des militants qui aura lieu jeudi et vendredi.&nbsp;<br /><br />Ce n&#39;est pourtant que le début d&#39;un long combat judiciaire car les avocats des plaignants devraient faire appel tandis qu&#39;une procédure &quot;sur le fond&quot; est en cours.</p><blockquote class="twitter-tweet" lang="fr"><p dir="ltr" lang="fr">&quot;Constate que le trouble manifestement illicite et le dommage imminent ne sont démontrés sur aucun des fondements...&quot; <a href="https://twitter.com/hashtag/LesRepublicains?src=hash">#LesRepublicains</a></p>&mdash; Eric Morain (@EricMorain) <a href="https://twitter.com/EricMorain/status/603171109471703040">26 Mai 2015</a><br /><br />&nbsp;</blockquote><script async src="//platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script><blockquote class="twitter-tweet" lang="fr"><p dir="ltr" lang="fr">&quot;Dit que le Mouvement Républicain et Citoyen n&#39;a pas qualité à agir...&quot; <a href="https://twitter.com/hashtag/LesRepublicains?src=hash">#LesRepublicains</a></p>&mdash; Eric Morain (@EricMorain) <a href="https://twitter.com/EricMorain/status/603171585474895872">26 Mai 2015</a><br /><br />&nbsp;</blockquote><script async src="//platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script><blockquote class="twitter-tweet" lang="fr"><p dir="ltr" lang="fr">Vive les <a href="https://twitter.com/hashtag/R%C3%A9publicains?src=hash">#Républicains</a>!</p>&mdash; Geoffroy Didier (@GeoffroyDidier) <a href="https://twitter.com/GeoffroyDidier/status/603169897452023808">26 Mai 2015</a><br /><br />&nbsp;</blockquote><script async src="//platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script><blockquote class="twitter-tweet" lang="fr"><p dir="ltr" lang="fr"><a href="https://twitter.com/hashtag/lesR%C3%A9publicains?src=hash">#lesRépublicains</a> les organisations de gauche qui voulaient perturber notre <a href="https://twitter.com/hashtag/Congr%C3%A8s?src=hash">#Congrès</a> en seront pour leurs frais le référé a été rejeté</p>&mdash; Sébastien Huyghe &rlm;ن (@SebastienHuyghe) <a href="https://twitter.com/SebastienHuyghe/status/603170503826743296">26 Mai 2015</a></blockquote><script async src="//platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script><p>&nbsp;</p><blockquote class="twitter-tweet" lang="fr"><p dir="ltr" lang="fr">Nous pouvons donc nous appeler <a href="https://twitter.com/hashtag/LesR%C3%A9publicains?src=hash">#LesRépublicains</a>. Un parti plus décentralisé, plus démocratique, plus numérique.</p>&mdash; N. Kosciusko-Morizet (@nk_m) <a href="https://twitter.com/nk_m/status/603182526438473728">26 Mai 2015</a></blockquote><script async src="//platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script><p>&nbsp;</p>

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Les Républicains : la justice autorise l'UMP à changer son nom

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Petite historiographie des gains et des pertes électorales suite à un changement de nom de parti politique

<p>&nbsp;</p><p><a class="Colorbox" href="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u70462/2014/11/capture_decran_2014-11-05_a_04.43.15.png" target="_blank"><img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u70462/2014/11/capture_decran_2014-11-05_a_04.43.15.png" style="width: 500px; height: 284px;" /></a></p><p style="text-align: center;"><em>Cliquez sur l&#39;image pour agrandir</em> - <em>Tous droits réservés France-politique.fr</em></p><h3 class="s2"><strong>2012&nbsp;: la majorité &nbsp;introuvable</strong></h3><p>Avec un FN plus fort qu&rsquo;en 2007 mais une droite moins forte qu&rsquo;en 2002, même une hypothétique coalition entre la droite de gouvernement et le FN ne permettrait pas de réunir la majorité absolue des sièges. Affaibli par rapport à 2007, le MoDem ne permettrait pas non plus à la gauche de gouvernement ou à la droite de gouvernement de former une coalition gouvernementale majoritaire. Encore une fois, par défaut la seule solution semblerait résider dans une &laquo;&nbsp;grande coalition&nbsp;&raquo; entre la droite et la gauche de gouvernement.</p><p>&nbsp;</p><h3 class="s2">&nbsp;</h3><p><a class="Colorbox" href="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u70462/2014/11/capture_decran_2014-11-05_a_04.48.58.png" target="_blank"><img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u70462/2014/11/capture_decran_2014-11-05_a_04.48.58.png" style="width: 500px; height: 278px;" /></a></p><p style="text-align: center;"><em>Cliquez sur l&#39;image pour agrandir</em> - <em>Tous droits réservés France-politique.fr</em></p><h3 class="s2"><strong>2007&nbsp;: le centre au centre du jeu</strong></h3><p>Si ni la droite ni la gauche n&rsquo;atteignent la majorité absolue des députés (289), une coalition entre la droite et le centre atteindrait relativement confortablement 312 sièges. Cette hypothèse serait d&rsquo;autant plus facile à mettre en œuvre que le centre, constitué par la MoDem, vient justement de la droite où sont restés une partie des anciens bayrouistes (Hervé Morin, François Sauvadet, Jean-Christophe Lagarde). Fort de ses 19% au premier tour de le présidentielle et des 49 députés de son nouveau parti, le MoDem, François Bayrou serait l&rsquo;homme fort de la nouvelle coalition, celui sans qui aucune majorité n&rsquo;est possible.</p><p>&nbsp;</p><p>&nbsp;</p><p><a class="Colorbox" href="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u70462/2014/11/capture_decran_2014-11-05_a_04.51.13.png" target="_blank"><img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u70462/2014/11/capture_decran_2014-11-05_a_04.51.13.png" style="width: 500px; height: 278px;" /></a></p><p style="text-align: center;"><em>Cliquez sur l&#39;image pour agrandir</em> - <em>Tous droits réservés France-politique.fr</em></p><h3 class="s2"><strong>2002&nbsp;: la tentation du FN à droite</strong></h3><p>Aucune majorité ne se dégage spontanément. L&rsquo;hypothèse d&rsquo;une coalition gouvernementale entre la droite de gouvernement et le FN, qui atteindrait tout juste la majorité absolue des sièges, se heurterait certainement au refus d&rsquo;une partie de la droite, à l&rsquo;image de ce qui se passa au conseil régional de Rhône-Alpes en 1998. Resterait alors la solution d&rsquo;une &laquo;&nbsp;grande coalition&nbsp;&raquo; à l&rsquo;allemande, associant la gauche de gouvernement et la droite de gouvernement. Cette révolution culturelle en France serait sans doute l&rsquo;unique moyen d&rsquo;éviter une crise institutionnelle.</p><p style="text-align: center;"><em><font face="Calibri">Laurent de Boissieu, fondateur des sites <a href="http://www.france-politique.fr/">France-politique.fr</a> et <a href="http://www.europe-politique.eu/">Europe-politique.eu</a></font></em></p><p>&nbsp;</p><p><a class="Colorbox" href="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u70462/2014/11/capture_decran_2014-11-05_a_04.53.28.png" target="_blank"><img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u70462/2014/11/capture_decran_2014-11-05_a_04.53.28.png" style="width: 500px; height: 277px;" /></a></p><p style="text-align: center;"><em>Cliquez sur l&#39;image pour agrandir</em> - <em>Tous droits réservés France-politique.fr</em></p><p>&nbsp;</p><p>&nbsp;</p><p><a class="Colorbox" href="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u70462/2014/11/capture_decran_2014-11-05_a_04.54.38.png" target="_blank"><em><img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u70462/2014/11/capture_decran_2014-11-05_a_04.54.38.png" style="width: 500px; height: 276px;" /></em></a></p><p style="text-align: center;"><em>Cliquez sur l&#39;image pour agrandir</em> - <em>Tous droits réservés France-politique.fr</em></p><p>&nbsp;</p><p>&nbsp;</p><p><a class="Colorbox" href="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u70462/2014/11/capture_decran_2014-11-05_a_05.12.55.png" target="_blank"><img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u70462/2014/11/capture_decran_2014-11-05_a_05.12.55.png" style="width: 500px; height: 276px;" /></a></p><p style="text-align: center;"><em>Cliquez sur l&#39;image pour agrandir</em> - <em>Tous droits réservés France-politique.fr</em></p><p>&nbsp;</p><p><strong>Méthodologie :</strong> proportionnelle intégrale (méthode d&#39;Hondt) à l&#39;échelon national (et non départemental comme aux élections législatives de 1986); sauf rares exceptions (MRG et majorité présidentielle en 1988 et 1993), les regroupements ne correspondant pas à une alliance électorale effective (extrême gauche, divers gauche, divers droite) n&#39;ont pas été pris en compte. Un seuil de 1% des suffrages exprimés a été appliqué.</p><p>Avertissement : les simulations électorales sont toujours hasardeuses, notamment parce que les comportements électoraux et la configuration politique dépendent du mode de scrutin; ces projections donnent cependant des ordres de grandeur suffisamment pertinents.</p><p>&nbsp;</p><p>&nbsp;</p><h3 class="s2">Les perdants&nbsp;: le PS et l&rsquo;UMP</h3><p>Les avantages et inconvénients des différents modes de scrutin sont connus. La représentation proportionnelle est la plus électoralement juste, car les sièges sont grosso modo répartis proportionnellement au nombre de voix obtenues. Le mode de scrutin majoritaire, lui, déforme la volonté mathématique du corps électoral mais permet, sauf exceptions, de dégager une majorité nette et donc d&rsquo;assurer la stabilité gouvernementale. Depuis 1988, la gauche (en 1988, 1997 et 2012) ou la droite (en 1993, 2002 et 2007) ont ainsi à chaque fois remporté une majorité absolue des députés à l&#39;Assemblée nationale.</p><p>Or, si on effectue une répartition proportionnelle des sièges à partir des résultats du premier tour des élections législatives depuis 1988, il n&rsquo;y aurait eu qu&rsquo;une seule fois sur six où la gauche ou la droite de gouvernement auraient atteint la majorité absolue des sièges (en l&rsquo;espèce la gauche en 1988). Toutes les autres fois, des négociations, inédites sous la Ve République, auraient été nécessaires afin de dégager une majorité gouvernementale. Une situation courante dans des régimes parlementaires classiques. Mais un retour en France au &laquo;&nbsp;régime des partis&nbsp;&raquo; auquel Charles de Gaulle avait voulu mettre fin avec les institutions de la Ve République.</p><p>Dès lors, tout serait envisageable. D&rsquo;autant plus que le vote comme l&rsquo;offre politique dépendent du mode de scrutin&nbsp;: nul ne sait quelle serait l&rsquo;étendue, dans la perspective d&rsquo;un scrutin proportionnel à un tour, des deux principales coalitions, celle de droite et celle de gauche. Si le Front de gauche et Europe Écologie Les Verts se sont éloignés du PS, si l&rsquo;UDI semble aujourd&rsquo;hui prendre son autonomie vis-à-vis de l&rsquo;UMP, cela n&rsquo;a pas toujours été le cas, en particulier lors des législatives passées. Il s&rsquo;agit là d&rsquo;une limite de l&rsquo;exercice de transposition des modes de scrutin. Tout au moins en ce qui concerne les rapports de force internes à la gauche de gouvernement et à la droite de gouvernement, car l&rsquo;effet d&rsquo;un changement de mode de scrutin est plus facile à appréhender pour les forces politiques qui proposent une troisième voie indépendante du PS et de l&rsquo;UMP.</p><h3 class="s2">Les gagnants&nbsp;: le FN et le MoDem</h3><p>L&rsquo;actuel scrutin uninominal majoritaire à deux tours est un scrutin d&rsquo;alliance au second tour. Les forces politiques qui ne veulent pas ou qui ne peuvent pas entre les deux tours s&rsquo;allier avec le pôle de gauche, dominé par le PS, ou le pôle de droite, dominé par l&rsquo;UMP, se trouvent laminées. C&rsquo;est en particulier le cas du centre, à équidistance de la droite et de la gauche, et de l&rsquo;extrême droite, isolée par le &laquo;&nbsp;cordon sanitaire&nbsp;&raquo; formé par les partis de gouvernement.</p><p>Le premier bénéficiaire d&rsquo;un passage à la représentation proportionnelle intégrale serait en effet le Front national. Depuis les élections législatives de 1988, l&rsquo;extrême droite est épisodiquement représentée au Parlement, et de façon marginale&nbsp;: une députée en 1988 (Yann Piat, qui quittera le FN dès octobre 1988) puis en 1989 à l&rsquo;occasion d&rsquo;une législative partielle (Marie-France Stirbois)&nbsp;; un élu en 1997 (Jean-Marie Le Chevallier, dont l&rsquo;élection sera finalement invalidée)&nbsp;; trois élus en 2012 (Marion Maréchal - Le Pen, Gilbert Collard et Jacques Bompard). Avec la représentation proportionnelle, en revanche, le FN aurait continuellement bénéficié d&rsquo;un groupe parlementaire avec 58 députés en 1988, 82 en 1993, 101 en 1997, 71 en 2002 (auxquels se seraient ajouts six dissidents mégrétistes), 27 en 2007 et 87 en 2012.</p><p>Le second bénéficiaire de ce changement de mode de scrutin serait le Mouvement démocrate. Si ce dernier s&rsquo;est rapproché depuis novembre 2013 de l&rsquo;UDI, au centre droit, le MoDem est historiquement issu de le la fraction de l&rsquo;UDF que François Bayrou a détaché de la droite entre 2005 et 2007, votant en 2006 une motion de censure déposée par la gauche contre le gouvernement de Dominique de Villepin puis refusant en 2007 d&#39;appeler à voter pour Nicolas Sarkozy entre les deux tours de l&rsquo;élection présidentielle. Avec la représentation proportionnelle, son nouveau parti, le Mouvement démocrate, aurait gagné 49 députés aux législatives de 2007, contre cinq au scrutin majoritaire&nbsp;: François Bayrou, Jean Lassalle, Jean-Christophe Lagarde (qui quittera aussitôt l&rsquo;UDF-MoDem), Thierry Benoit (qui quittera l&rsquo;UDF-MoDem dès décembre 2007) et Abdoulatifou Aly. En 2012, à la proportionnelle, le MoDem, en perte de vitesse, aurait malgré tout encore conservé 11 députés, contre deux au scrutin majoritaire&nbsp;: Jean Lassalle et Thierry Robert.</p><h3 class="s2">2017&nbsp;: une &laquo;&nbsp;grande coalition&nbsp;&raquo; face au FN&nbsp;?</h3><p>Le passage à la représentation proportionnelle intégrale pour les élections législatives de 2017, ou pour d&rsquo;éventuelles législatives anticipées en cas de dissolution de l&rsquo;Assemblée nationale, pourrait aboutir à une situation inédite en France.</p><p>Si l&rsquo;on se base sur les résultats des élections européennes de mai 2014 et sur les sondages d&rsquo;intentions de vote pour la présidentielle de 2017, l&rsquo;offre politique pourrait principalement se résumer à cinq pôles&nbsp;: la gauche de gouvernement autour du PS (dont une partie d&rsquo;Europe Écologie Les Verts), la droite de gouvernement autour de l&rsquo;UMP sarkozyste (dont une partie de l&rsquo;UDI), le Front national, le Front de gauche (élargi à une partie d&rsquo;Europe Écologie Les Verts) et le centre (MoDem et une partie de l&rsquo;UDI).</p><p>Dans l&rsquo;état actuel des choses, aucun de ces cinq pôles n&rsquo;obtiendrait à lui tout seul la majorité absolue des sièges de l&rsquo;Assemblée nationale. Face à un FN pesant autour de 30% des députés, l&rsquo;unique coalition gouvernementale possible consisterait à associer la gauche de gouvernement (éventuellement délestée de son aile &laquo;&nbsp;frondeuse&nbsp;&raquo; antilibérale), le centre et la droite de gouvernement (éventuellement amputée de son aile la plus droitière). Ce serait la concrétisation de l&rsquo;&laquo;&nbsp;UMPS&nbsp;&raquo; &nbsp;dénoncée par Marine Le Pen. Ce serait aussi la réalisation du rêve de François Bayrou d&rsquo;une majorité centrale, réalisant les réformes libérales découlant des engagements européens de la France mais qu&#39;au pouvoir ni l&#39;UMP ni le PS n&#39;assument jusqu&#39;au bout.</p><div style="text-align: right;"><div style="text-align: left;"><div><div style="text-align: right;"><em>Propos recueillis et mis en forme par <strong><a href="http://fr.linkedin.com/pub/franck-michel/32/b75/508/" target="_blank">Franck Michel </a>/ sur <a href="https://twitter.com/F_A_M_actu" target="_blank">Twitter</a></strong></em></div></div></div></div><div style="text-align: right;">&nbsp;</div><div style="text-align: right;">&nbsp;</div>

Bienvenue dans le monde "merveilleux" de la proportionnelle intégrale 

Promesse 48

Bienvenue dans le monde "merveilleux" de la proportionnelle intégrale : ce à quoi aurait ressemblé l’Assemblée nationale depuis 1988 avec ce mode de scrutin

<p style="text-align: center;"><strong><em>Pour lire le document dans son intégralité, <a class="Colorbox" href="https://www.scribd.com/fullscreen/242935526?access_key=key-v9IE2opjkxxEy6rshIeq&amp;allow_share=true&amp;escape=false&amp;view_mode=scroll" target="_blank">cliquer ici</a>.</em></strong></p><p class="first">Si le centrisme a été marqué, notamment ces dernières années par une grande instabilité partidaire (avec l&rsquo;éclatement de l&rsquo;UDF et la création du Modem et du Nouveau Centre en 2007, puis de l&rsquo;UDI avec le renfort de cadres venus de l&rsquo;UDF et ayant transité par l&rsquo;UMP en 2012 et enfin le rapprochement de l&rsquo;UDI avec le Modem à l&rsquo;occasion de ce scrutin), la carte du vote centriste apparaît comme figée. Même si les catholiques pratiquants ne constituent plus, contrairement à l&rsquo;époque du MRP, les gros bataillons de l&rsquo;électorat centriste<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title="">[1]</a>, on voit ainsi réapparaître, élection après élection, la carte du vote pour la démocratie-chrétienne. De fait, le vote en faveur des listes Modem/UDI, au positionnement clairement pro-européen, a une nouvelle fois d&rsquo;abord émané des terres de tradition catholique&nbsp;: le grand Ouest, les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées, l&rsquo;Aveyron, le Cantal, la Haute-Loire et le Rhône, la Haute-Savoie et les départements concordataires (Alsace et Moselle)<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" title="">[2]</a>.</p><p align="center"><strong><em>Vote pour les listes UDI-MoDem aux élections européennes 2014</em></strong></p><p align="center"><em>(en pourcentage des suffrages exprimés)</em></p><p align="center"><a class="Colorbox" href="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u38983/2014/10/centre_europeennes_1.jpg" target="_blank"><img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u38983/2014/10/centre_europeennes_1.jpg" style="width: 480px; height: 624px;" /></a></p><p>Dans ces départements, où comme ailleurs, la pratique du catholicisme a beaucoup décliné<a href="#_ftn3" name="_ftnref3" title="">[3]</a>, l&rsquo;influence de cette religion a profondément marqué les mentalités et fait encore sentir ses effets dans de nombreux domaines, qu&rsquo;il s&rsquo;agisse par exemple du statut de la femme, des choix éducatifs ou de la fécondité, sur des populations locales plus forcément pratiquantes. Manifestement, l&rsquo;ombre portée du catholicisme (le &laquo;&nbsp;catholicisme zombie&nbsp;&raquo; de Todd et Lebras) influe toujours sur le vote notamment lorsqu&rsquo;il est question d&rsquo;Europe et derrière cela du rapport à l&rsquo;Etat-Nation. Toutes ces zones catholiques sont soit situées en périphérie soit relativement isolées du fait du relief. Elles correspondent pour la plupart aux anciens Pays d&rsquo;Etat, qui disposaient d&rsquo;une autonomie fiscale et réglementaire par rapport au pouvoir royal. Cette situation particulière a contribué à la persistance d&rsquo;une présence significative du catholicisme mais aussi au développement d&rsquo;un rapport particulier à l&rsquo;Etat. Toutes ces régions sont volontiers girondines et disposent d&rsquo;une identité affirmée, ce qui fait que les populations locales sont moins attachées que dans d&rsquo;autres territoires à l&rsquo;Etat-Nation jacobin. De ce fait, depuis les premières consultations sur l&rsquo;Europe (référendum sur l&rsquo;entrée de la Grande-Bretagne dans l&rsquo;Europe en 1972 et premières élections européennes en 1979), elles ont toujours manifesté une orientation assez nettement pro-européenne alors que dans d&rsquo;autres régions, déchristianisées de longue date et à faible identité locale, la construction européenne a toujours été davantage perçue comme une menace remettant en cause un modèle d&rsquo;Etat-Nation jacobin auquel on était beaucoup plus attaché qu&rsquo;en Bretagne, au Pays basque, en Alsace ou en Savoie.</p><p>Dans un climat d&rsquo;opinion de plus en plus eurosceptique, les dirigeants centristes ont fait le choix d&rsquo;assumer leurs conceptions clairement pro-européennes. Comme le montre le graphique suivant, la part de marché visé allait plutôt en se rétrécissant au fil du temps et notamment dans la dernière période.</p><p><a class="Colorbox" href="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u38983/2014/10/centre_europeennes_2.jpg" target="_blank"><img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u38983/2014/10/centre_europeennes_2.jpg" style="width: 480px; height: 200px;" /></a></p><p><em>* Sondage Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès réalisé du 7 au 14 janvier 2014 auprès d&rsquo;un échantillon de 804 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.</em></p><p>Mais par-delà la fidélité à leurs valeurs, les leaders de l&rsquo;UDI et du Modem avaient également fait le constat qu&rsquo;ils seraient quasiment les seuls sur ce créneau, le PS et l&rsquo;UMP, dans leur volonté de parler à la &laquo;&nbsp;France du oui et à la France du non&nbsp;&raquo; optant pour un discours européen relativement timoré. Au final, les listes UDI/Modem obtinrent 9,9% et devancèrent les Verts eux aussi positionnés sur une ligne pro-européenne. Dans un contexte, encore une fois très eurosceptique, le score des centristes est assez honorable. Néanmoins, il ne se situe qu&rsquo;1,4 point au-dessus de celui de 2009, quand le Modem de François Bayrou concourait seul (les futures composantes de l&rsquo;UDI à savoir le Nouveau Centre et les Radicaux étant alliées ou membres de l&rsquo;UMP lors de l&rsquo;élection de 2009), alors que cette année l&rsquo;UDI a noué une alliance avec le Modem. Les esprits grinçants en déduiront que l&rsquo;apport de l&rsquo;UDI n&rsquo;est donc pas décisif sur le plan de l&rsquo;arithmétique électorale&hellip;</p><p>Si la plus-value est effectivement modeste au plan national, on observe en revanche au niveau local toute une série de progressions par rapport à 2009. Ces gains, souvent très conséquents (de l&rsquo;ordre de 10 points voire davantage) se manifestent sur des territoires plus ou moins vastes correspondant aux zones d&rsquo;élection ou d&rsquo;influence de différentes figures centristes. Si la &laquo;&nbsp;prime au notable&nbsp;&raquo; est un phénomène bien connu, l&rsquo;ampleur qu&rsquo;elle a prise ici s&rsquo;explique selon nous, par deux facteurs. La faible participation d&rsquo;une part qui fait que, même avec un nombre de voix assez limité drainées par un candidat sur son nom dans les électorats concurrents, la traduction en pourcentage de la variation des scores par rapport à l&rsquo;élection précédente est mécaniquement très significative. La porosité de la frontière entre l&rsquo;électorat centriste et une partie de l&rsquo;électorat UMP sur la question européenne d&rsquo;autre part, a abouti au fait que la frange pro-européenne de l&rsquo;électorat oscillant entre UMP et UDI, qui avait pu voter pour les listes UMP/Nouveau Centre en 2009, ait choisi cette année de suivre sans trop de difficultés les cadres de l&rsquo;UDI alliés, cette fois, au Modem.</p><p>D&rsquo;après notre sondage Jour du Vote, au plan national 13% des personnes qui avaient voté pour l&rsquo;union UMP/NC ont basculé en 2014 vers les listes UDI/Modem. Cette proportion est sans doute bien supérieure dans toute une série de territoires où des élus centristes ont pesé de tout leur poids pour amplifier ce mouvement. Le cas le plus emblématique est celui de Jean Arthuis, tête de liste dans la circonscription Ouest, et dont la liste arrive en tête dans son département de la Mayenne avec une progression de 22,6 points par rapport à 2009 (de 9,6% à 32,2%&nbsp;!) et un score impressionnant de 45% dans son fief de Château-Gontier. Signe de sa puissance, &laquo;&nbsp;l&rsquo;effet Arthuis&nbsp;&raquo; déborde des limites de son département et se fait nettement sentir dans les cantons voisins&nbsp;: +13,9 points dans le canton de Pouancé et +13,4 dans celui de Segré dans le Maine-et-Loire, +10,8 dans celui de La Guerche-de-Bretagne, +9,8 dans celui de Fougères et +9,1 dans celui d&rsquo;Argentré-du-Plessis en Ille-et-Vilaine par exemple.</p><p>Sans qu&rsquo;il ne soit tête de liste, on retrouve un phénomène similaire (mais à une moindre échelle) dans le fief nordiste de Jean-Louis Borloo. Par rapport à 2009, la liste centriste enregistre une progression de 16,2 points dans l&rsquo;ensemble des cantons valenciennois, de 10,6 dans celui d&rsquo;Anzin ou de respectivement 8,5 et 8 points dans ceux de Condé-sur-Escaut et du Quesnoy. Tout comme pour Jean-Louis Borloo, le passage de Louis Giscard d&rsquo;Estaing de l&rsquo;UMP à l&rsquo;UDI, a eu des conséquences électorales dans la zone du Puy-de-Dôme où il est implanté. Par rapport à 2009, la liste centriste progresse ainsi de 11,1 points dans le canton de Chamalières (fief historique de la famille), de 9,2 dans celui de Veyre-Monton et de 5,8 dans celui de Cournon-d&rsquo;Auvergne. On enregistre également, mais sur un périmètre plus restreint, l&rsquo;impact du passage d&rsquo;Yves Jego de l&rsquo;UMP à l&rsquo;UDI, avec un gain de 14 points par rapport au score du Modem en 2009 dans son canton de Montereau-Fault-Yonne en Seine-et-Marne.</p><p>D&rsquo;autres élus de l&rsquo;UDI ne sont pas des transfuges de l&rsquo;UMP mais en tant que membres du Nouveau Centre, ils avaient soutenu localement les listes d&rsquo;union UMP/NC en 2009. Ils ont fait cette année campagne non plus pour l&rsquo;UMP mais pour la liste UDI/Modem. Du fait de ce soutien, cette dernière progresse significativement chez Maurice Leroy dans la troisième circonscription du Loir-et-Cher (+11,3 points dans le canton de Droué, +10,7 dans celui de Vendôme et +7,3 dans celui de Savigny-sur-Braye) mais aussi dans le fief de Philippe Vigier dans l&rsquo;Eure-et-Loir voisine&nbsp;: +12,2 points dans le canton de Cloyes-sur-le-Loir, +6,7 dans celui d&rsquo;Orgères-en-Beauce et +6,2 dans celui de Janville. Même constat chez Jean-Christophe Lagarde (+12,1 points dans le canton de Drancy et +8,5 dans celui voisin du Bourget) ou pour Franck Reynier, maire de Montélimar (+11 points dans son canton et +5,6 dans celui voisin de Marsanne)<a href="#_ftn4" name="_ftnref4" title="">[4]</a>.&nbsp; &nbsp;</p><p>D&rsquo;autres territoires ont également vu le score de la liste centriste progresser par rapport à 2009 mais pas principalement sous l&rsquo;effet d&rsquo;un changement de pied de notables locaux. Ainsi, dans toute la Vendée, et principalement dans le bocage, cœur du fief villiériste, les scores centristes grimpent significativement&nbsp;: +10,8 points dans le canton des Herbiers, +8,7 points dans celui de Mortagne-sur-Sèvre, +8,2 dans celui de Saint-Fulgent ou bien encore +6,9 dans celui de Pouzauges. Est-ce à dire que la Vendée serait passée du souverainisme au fédéralisme du fait du retrait de Philippe de Villiers de la vie politique&nbsp;? La réalité est en fait différente. Comme les départements voisins de Loire-Atlantique et du Maine-et-Loire, la Vendée partage la même matrice démocrate-chrétienne et si elle a accordé des suffrages élevés au président du MPF, ce n&rsquo;était pas en signe de sa conversion aux thèses souverainistes mais une reconnaissance du travail et du bilan accomplis par le président du conseil général. Philippe de Villiers n&rsquo;étant plus candidat aux européennes, toute une partie de l&rsquo;électorat vendéen a retrouvé son orientation traditionnelle en faveur d&rsquo;un centre-droit modéré et pro-européen<a href="#_ftn5" name="_ftnref5" title="">[5]</a>.</p><p>Les communes bourgeoises de l&rsquo;ouest parisien constituent l&rsquo;autre type de territoires où le centre-droit a significativement progressé sans que ce phénomène ne puisse s&rsquo;expliquer par l&rsquo;influence locale de leaders centristes, qui du fait de leurs parcours politiques et/ou du changement d&rsquo;alliance intervenu entre ces deux scrutins seraient passés d&rsquo;un soutien de l&rsquo;UMP à un soutien en faveur de la liste centriste. Les 10 points de gagnés à Neuilly et les 6,6 points engrangés à Issy-les-Moulineaux par rapport à 2009 peuvent certes être mis au crédit de Jean-Christophe Fromentin et d&rsquo;André Santini mais le mouvement de hausse est bien plus large et touche trop de communes pour être seulement imputable à un &laquo;&nbsp;effet notables&nbsp;&raquo;. On constate ainsi les hausses suivantes : +8,6 points dans le canton de Saint-Nom-la Bretèche, +8,4 dans celui de Maisons-Laffitte ou +7,8 dans celui du Pecq dans les Yvelines, et +8,8 dans le canton de Sèvres, +8,4 dans ceux de Sceaux et de Saint-Cloud et +7,8 dans ceux de Boulogne-Billancourt dans les Hauts-de-Seine par exemple.</p><p>Sans doute faut-il y voir plutôt la traduction d&rsquo;un basculement vers le centre-droit pro-européen d&rsquo;une partie de la composante aisée de l&rsquo;électorat de droite francilien qui ne s&rsquo;est pas retrouvée dans le discours en partie eurosceptique adoptée par l&rsquo;UMP bien qu&rsquo;Alain Lamassoure ait été tête de liste en Ile-de-France. Les données de sondage dont nous disposons confirment partiellement cette hypothèse puisqu&rsquo;elles montrent que les CSP+ et les retraités étaient surreprésentés parmi l&rsquo;électorat de droite ayant quitté l&rsquo;UMP pour l&rsquo;union UDI/Modem.</p><p>&nbsp;</p><p><a class="Colorbox" href="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u38983/2014/10/centre_europeennes_3.jpg" target="_blank"><img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u38983/2014/10/centre_europeennes_3.jpg" style="width: 480px; height: 223px;" /></a></p><p><u>Note de lecture&nbsp;:</u> les retraités représentent 56% des électeurs UMP de 2009 ayant voté cette année pour les listes UDI/Modem.</p><p>Les milieux populaires sont, à l&rsquo;inverse, nettement plus représentés parmi l&rsquo;électorat de droite ayant basculé vers le FN. Sans leader ni ligne clairement identifiés, l&rsquo;UMP a donc été soumise à de violentes forces centrifuges l&rsquo;ayant dépossédée de pans entiers de son électorat.</p><p>Si l&rsquo;on ne s&rsquo;intéresse plus au profil sociologique des segments ayant fait défection à l&rsquo;UMP mais à leur poids électoral, on constate que les fuites vers la droite de la droite ont représenté 18% de l&rsquo;électorat de Nicolas Sarkozy au premier tour de la présidentielle (14% vers le FN et 4% vers les listes de Nicolas Dupont-Aignan) contre 12% en direction du centre. Sans que cet élément ne puisse à lui seul répondre à la question lancinante sur la stratégie électorale à adopter pour l&rsquo;UMP (rapprochement avec le centre ou ligne de droite décomplexée), ces données méritent, selon nous, d&rsquo;être prises en considération.</p><div><hr align="left" size="1" width="33%" /><div id="ftn1"><p><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" title="">[1]</a> Les Listes UDI/Modem ont obtenu 14% parmi les catholiques pratiquants (qui pèsent assez peu dans la population totale), 11% parmi les non pratiquants et 7% parmi les sans religion</p></div><div id="ftn2"><p><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" title="">[2]</a> A l&rsquo;inverse, les zones déchristianisées de longue date apparaissent comme de véritables terres de mission avec des scores faibles dans le Centre-Bretagne, en Picardie, dans le Limousin, dans l&rsquo;Est intérieur mais aussi et surtout sur toute la façade méditerranéenne (Ariège incluse).</p></div><div id="ftn3"><p><a href="#_ftnref3" name="_ftn3" title="">[3]</a> Pour des données actualisées sur l&rsquo;état de la pratique religieuse en France, on pourra notamment se reporter à &laquo;&nbsp;<em>La religion dévoilée. Nouvelle géographie du catholicisme</em>&nbsp;&raquo;. Jérôme Fourquet et Hervé Le Bras. Editions de la Fondation Jean Jaurès. Avril 2014</p></div><div id="ftn4"><p><a href="#_ftnref4" name="_ftn4" title="">[4]</a> On ne note pas de phénomène similaire dans les fiefs respectifs d&rsquo;Hervé Morin (progression de seulement 4,7 points dans son canton de Cormeilles, et faibles progressions voire légers reculs dans les autres cantons de sa circonscription de l&rsquo;Eure) et de François Sauvadet&nbsp;: seulement +0,6 point dans son canton de Vitteaux et des reculs assez fréquents dans les autres cantons de sa 4<sup>ème</sup> circonscription de Côte-d&rsquo;Or.</p></div><div id="ftn5"><p><a href="#_ftnref5" name="_ftn5" title="">[5]</a> De ce point de vue, le référendum de 2005 sur le traité constitutionnel européen avait constitué un signe avant-coureur. En dépit de sa très forte implication dans la campagne du &laquo;&nbsp;non&nbsp;&raquo;, c&rsquo;est le &laquo;&nbsp;oui&nbsp;&raquo; qui l&rsquo;emporta, certes de justesse, avec 50,2% des voix en Vendée contre seulement 45% au plan national. Plus grave encore pour le vicomte, le &laquo;&nbsp;oui&nbsp;&raquo; arrivait très largement en tête dans le bocage avec 64% aux Herbiers, 62% à Pouzauges ou 59% à la Chataigneraie quand le &laquo;&nbsp;non&nbsp;&raquo; l&rsquo;emportait dans le sud du département, historiquement de gauche et non acquis à Philippe de Villiers&nbsp;: 60% pour le &laquo;&nbsp;non&nbsp;&raquo; à Chaillé-les-Marais, 58% à Saint-Hilaire-des-Loges ou bien encore 54% à Maillezais par exemple.</p></div></div><p><strong><em>Pour consulter la note Ifop pour la Fondapol dans son intégralité, cliquer ici :</em></strong></p><p><a class="Colorbox" href="http://www.fondapol.org/etude/jerome-fourquet-europeenne-2014-1-la-gauche-en-miettes/" target="_blank"><img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u38983/2014/10/ifop_fondapol_europeennes_1.jpg" style="width: 150px; height: 229px;" /></a></p><p><strong><em>et ici :</em></strong></p><p><a class="Colorbox" href="http://www.fondapol.org/etude/jerome-fourquet-europeenne-2014-2-poussee-du-fn-recul-de-lump-et-vote-breton/" target="_blank"><img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u38983/2014/10/ifop_fondapol_europeennes_2.jpg" style="width: 150px; height: 229px;" /></a></p>

UDI : les leçons des Européennes sur le potentiel électoral du centre droit

<h3 class="s2">Atlantico : Alors que 15 % des Français estimaient se situer au centre en septembre 2010, ils ne sont plus que 12 % quatre ans après. Comment analyser cette tendance&nbsp;à la baisse&nbsp;? Pourquoi les Français se détournent progressivement du centre&nbsp;?</h3><p><strong>Jérôme Fourquet&nbsp;:</strong> On est aux alentours de 15 % sur la période comprise entre septembre 2006 et septembre 2010, c&rsquo;est-à-dire de la pré-présidentielle avec la dynamique de François Bayrou et le début quinquennat de Nicolas Sarkozy. Le premier décrochage intervient en octobre 2012. Si on est actuellement à 12 % il y a encore toutefois un espace politique.&nbsp;<span style="font-size: 12.222222328186px; line-height: 1.5;">Pour l&rsquo;expliquer il y a d&rsquo;une part les vicissitudes, les difficultés et les différentes évolutions concernant la trajectoire de François Bayrou qui est moins audible, mais aussi le fait que Jean-Louis Borloo soit pour l&rsquo;instant hors course. Le centre n&rsquo;apparaît plus comme étant un courant incarné par une personnalité. On voit que la bataille pour la présidence de l&rsquo;UDI ne passionne pas les foules et les leaders sont assez peu visibles.&nbsp;</span><span style="font-size: 12.222222328186px; line-height: 1.5;">Autrement dit, c&rsquo;est donc à la fois lié à la question du leadership mais aussi aux discours portés par les dirigeants. En 2007 François Bayrou est le premier à parler de la dette puis en 2012 il parle en premier du made in France. Le centre se fait alors entendre et porte des différences. Aujourd&rsquo;hui on a le sentiment que le centre est atone. O l&rsquo;a vu aux dernières européennes&nbsp;: alors que ce scrutin est traditionnellement plutôt faste pour les centristes, ces derniers ont eu cette fois du mal à organiser le débat et faire des propositions.</span></p><p><a class="Colorbox" href="http://Read more at http://www.atlantico.fr/decryptage/4-candidats-pour-udi-idees-qui-pourraient-permettre-reconstruction-centre-fort-stephane-rozes-jean-petaux-1804908.html#0QUjCmwbCLS1yBcI.99" target="_blank"><strong>A LIRE AUSSI-<span style="color: rgb(51, 51, 51); font-size: 12px; line-height: 1.4;">4 candidats pour l&rsquo;UDI&nbsp;: les idées qui pourraient permettre la reconstruction d&rsquo;un centre fort</span></strong></a></p><p>&nbsp;</p><p><a class="Colorbox" href="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u65387/2014/10/capture1_3.jpg" target="_blank"><span style="font-size: 12.222222328186px; line-height: 1.5;"><img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u65387/2014/10/capture1_2.jpg" style="width: 480px; height: 357px;" /></span></a></p><p style="text-align: center;"><em><span style="font-size: 12.222222328186px; line-height: 1.5;">Cliquez sur les images pour les agrandir</span></em></p><h3 class="s2">Si 36 % des sympathisants UDI s&rsquo;estiment à droite, seulement 8 % des sympathisants MoDem disent la même chose. En quoi peut-on dire qu&rsquo;il y a des différences notables entre les deux partis centristes qui ont pourtant présenté des listes communes lors des dernières européennes&nbsp;? Alors que 86 % des sympathisants du MoDem se disent au centre mais seulement 58 % des sympathisants UDI en quoi peut-on aussi dire qu&rsquo;ils ont une conception différente de ce qu&rsquo;est le centre&nbsp;?</h3><p><span style="font-size: 12.222222328186px; line-height: 1.5;">Le centre est en mal de leader identifié mais aussi d&rsquo;une structure qui permettrait de rassembler les centristes. Depuis l&rsquo;explosion de l&rsquo;UDF et la création de l&rsquo;UMP mais aussi en raison du parcours de François Bayrou il est difficile de se repérer. Il existe donc deux formations et deux familles politiques qui ont des électorats différents. &nbsp;Même s&rsquo;ils font liste commune lors des européennes et que les deux électorats partagent le même avis sur l&rsquo;Europe il y a pourtant des différences claires. A l&rsquo;UDI il y a autant de centristes qu&rsquo;au MoDem mais le centre de gravité de l&rsquo;UDI est clairement le centre-droit.</span></p><p><a class="Colorbox" href="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u65387/2014/10/capture2_2.jpg" target="_blank"><span style="font-size: 12.222222328186px; line-height: 1.5;"><img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u65387/2014/10/capture2_1.jpg" style="width: 480px; height: 489px;" /></span></a></p><h3 class="s2">Comment expliquer que le centre compte globalement moins d&rsquo;actifs que les personnes votant à gauche et à droite&nbsp;?</h3><p>Il faut bien faire la distinction entre l&rsquo;électorat du MoDem et celui de l&rsquo;UDI. Sociologiquement parlement les gens qui se placent au centre sont assez peu typés car cela agrège des gens du MoDem plus actifs et ceux de l&rsquo;UDI plus inactifs et plus retraités. Au final cela donne un profil dans la moyenne. La ligne de frontière est donc nette en termes générationnel et en termes de positionnement sur l&rsquo;échelle gauche-droite&nbsp;: l&rsquo;électorat MoDem est plus jeune et plus au centre tandis que celui de l&rsquo;UDI est plus âgé et plus à droite. Ce sont les deux visages du centre.</p><h3 class="s2">Si 7 % des personnes habitant dans le Nord-Est de la France disent être au centre, 15 % résidant en revanche dans le Sud-Est déclarent l&rsquo;être. Comment expliquer ces disparités locales&nbsp;importantes que l&rsquo;on retrouve seulement à droite ?</h3><p><span style="font-size: 12.222222328186px; line-height: 1.5;">Les disparités régionales sont en effet assez marquées. Au Nord-Est on est sur des zones où les élus locaux centristes sont peu présents et ce n&rsquo;est pas une terre d&rsquo;élection centriste. Dans le Sud Est on retrouve une partie du centre-droit qui correspond à l&rsquo;ancien Parti républicain, la droite non gaulliste, qui était historiquement implanté notamment en PACA. &nbsp;Ce sont des électeurs qui votent donc plus UDI que MoDem.</span></p><h3 class="s2">Autre enseignement intéressant de ce sondage, seulement 40 % des sympathisants de l&rsquo;UDI estiment que le parti devrait présenter son propre candidat à l&rsquo;élection présidentielle de 2017, contre 66 % pour le MoDem et 57 % pour le FN. De la même manière, 60 % des sympathisants UDI estiment que leur parti devrait participer à une primaire pour désigner un candidat commun avec l&rsquo;UMP. En quoi peut-on dire que les sympathisants de l&rsquo;UDI ne croient finalement pas aux chances présidentielles de leurs responsables&nbsp;et sont prêts à se rallier à la bannière UMP ?</h3><p>D&rsquo;abord rappelons qu&rsquo;une majorité de Français souhaitent que l&rsquo;UDI soit autonome. Les gens du MoDem sont cohérents&nbsp;: ils se placent au centre et veulent un candidat autonome. Du côté de l&rsquo;UDI les sympathisants disent qu&rsquo;il faudrait que le parti participe à une primaire avec l&rsquo;UMP. Ils sont donc différents de ceux du MoDem car majoritairement ils se sentent dans une configuration d&rsquo;alliance dans la tradition historique de centre-droit.&nbsp;<span style="font-size: 12.222222328186px; line-height: 1.5;">En 2011 Jean-Louis Borloo avait choisi de rallier Nicolas Sarkozy. Cela s&rsquo;explique à la fois par tradition et par réalisme politique mais aussi par le fait qu&rsquo;une majorité de ses électeurs se sentent de droite. Il y a donc le fait qu&rsquo;il n&rsquo;y ait pas de candidat qui émerge mais aussi la menace frontiste qui pèse aujourd&rsquo;hui et pèsera encore plus demain. Les sympathisants UDI jouent sur ce fait et disent que si leur parti présente un candidat celui de droite sera affaibli et tout sera alors possible avec le FN.</span></p><p>Les sympathisants UDI ont des positions différentes de celles défendues par les quatre candidats à la présidence du parti car ils sont d&rsquo;emblée dans une perspective d&rsquo;alliance avec l&rsquo;UMP à la présidentielle d&rsquo;où un décalage. Il est toutefois impossible pour les dirigeants de l&rsquo;UDI qui se présentent à cette élection de dire qu&rsquo;ils vont s&rsquo;allie ou fusionner.&nbsp;<span style="font-size: 12.222222328186px; line-height: 1.5;">Dernier facteur, la perspective que le candidat incontournable de la droite ne soit pas forcément Nicolas Sarkozy. En effet si jamais c&rsquo;est Alain Juppé le maire de Bordeaux est compatible avec le centre-droit et c&rsquo;est peut-être ce que l&rsquo;électorat UDI appelle de ses vœux.</span></p><h3 class="s2">Qui sont ces Français qui se déclarent &quot;ni à gauche ni à droite&quot; et où se situent-ils&nbsp;alors qu&rsquo;ils sont biens plus nombreux à se classer dans cette catégorie&nbsp;?</h3><p><span style="font-size: 12.222222328186px; line-height: 1.5;">Il peut avoir dans cette catégorie des gens qui sont peu politisés et qui refusent de choisir et on peut aussi avoir les ninistes c&rsquo;est-à-dire ni à droite ni à gauche qui sont très représentés dans l&rsquo;électorat du FN. Le FN compte un quart de gens de gens qui se disent à droite, 42 % très à droite et 28 % ni à gauche ni à droite. Ce sont des gens qui sont en rupture.&nbsp; On peut globalement analyser cette catégorie comme un signe de dépolitisation ou comme un signal négatif à l&rsquo;égard de la politique. Soit ils rejettent le système, soit comme certains écolos ils estiment que les enjeux sont ailleurs.</span></p><h3 class="s2">Méthodologie :</h3><p><img alt="" height="313" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u39253/2014/10/capture_0.jpg" width="480" /></p><p><iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="922px" marginheight="0" marginwidth="0" mozallowfullscreen="" scrolling="no" src="//www.youscribe.com/BookReader/IframeEmbed?productId=2507202&amp;documentId=2484238&amp;token=&amp;width=620&amp;height=922&amp;startPage=1&amp;displayMode=scroll&amp;fullscreen=0" style="border:1px solid #44444a;width:620px;height:500px;margin:0;padding:0;" webkitallowfullscreen="" width="620px"></iframe></p><p>&nbsp;</p><p>&nbsp;</p>

françois bayrou modem

86% des sympathisants MoDem se disent au centre mais 58% des sympathisants UDI

Quand le centre penche à droite

86% des sympathisants Modem se disent au centre mais seulement 58% des sympathisants UDI 

Quelles forces ?

Europe

UDI : les leçons des Européennes sur le potentiel électoral du centre-droit

<h3 class="s2" style="text-align: left;"><span style="font-size: 14px; line-height: 1.5;">Atlantico : On assiste ces derniers jours à rapprochement entre François Bayrou et Jean-Louis Borloo. L'Union des démocrates et indépendants (UDI) et le MoDem pourrait ainsi passer des alliances en vue des élections européennes et municipales de 2014. Peut-on envisager une renaissance du centre ?</span></h3><div><span style="font-size: 12px; line-height: 1.4;"><strong>Thomas Guénolé</strong> : Le mode de scrutin des élections reines – la présidentielle, les législatives, les municipales – est étudié pour pousser les forces politiques du pays à se regrouper en deux blocs. Si ça ne se fait pas au premier tour, ça se fait au second. Cela posé, le centre est un espace politique avec son propre électorat et sa propre pensée politique, faite de compromis et de juste milieu. Au maximum de l’unification de son électorat, il peut atteindre 20 voire 25% des voix. <strong>Cependant, dans tous les cas où il a des chances raisonnables de ne pas se qualifier au second tour, la question "à quel bloc nous rallions-nous ?" se pose.</strong> C’est là que le bloc du "grand centre" éclate, au moins en trois grands morceaux.</span></div><div>&nbsp;</div><div>Le centre-gauche choisit d’être hégémonique à l’intérieur du PS – deux tiers de l’électorat et la moitié des adhérents –, ce qui donne les jospino-rocardiens dont François Hollande est le profil-type. Le centre-droit choisit d’être allié à la droite, comme l’UDI de Jean-Louis Borloo, voire imbriqué à la droite, comme des transfuges de feue l’UDF à l’instar de Pierre Méhaignerie. L’extrême centre choisit d’être non-alignée et de choisir ses alliances de second tour au cas par cas, comme le MoDem de François Bayrou. <strong>Ces grands blocs du centre, auxquels on pourrait ajouter un centre écologiste incarné par Daniel Cohn-Bendit et la branche "Europe Ecologie" d’Europe Ecologie Les Verts, sont d’accord sur le fond. Leur seule vraie divergence porte &nbsp;sur les choix d’alliances. De fait, si les règles des élections reines de la Ve République prévoyaient la proportionnelle intégrale, ils seraient tous dans le même grand parti central.</strong></div><div>&nbsp;</div><div>Par conséquent, les élections européennes étant en pratique une addition d’élections proportionnelles à un seul tour dans des circonscriptions immenses, il est parfaitement logique que le centre-droit, c’est-à-dire l’UDI, et l’extrême centre, c’est-à-dire le MoDem, veuillent s’allier, car la question qui fâche, celle des alliances au second tour, n’y est pas posée. Pour les mêmes raisons, il est tout aussi logique que pour accepter un attelage UDI-MoDem plus durable qui puisse inclure les municipales, élections à deux tours, Jean-Louis Borloo ait tout de suite mis sur la table cette même question qui fâche, toujours celle des alliances au second tour.</div><div>&nbsp;</div><div><strong>De fait, puisque la position de l’UDI n’est manifestement pas négociable, François Bayrou a un choix à faire.</strong> Première possibilité :<strong> il renonce à l’extrême centre et revient, comme avant 2007, au centre-droit, auquel cas l’UDI et le MoDem peuvent se rapprocher, dans ce qui peut aller d’un label commun "Union des centres"</strong>&nbsp;pour toutes les élections à une fusion pure et simple des appareils. La principale difficulté sera alors pour lui d’imposer cette ligne aux cadres et aux adhérents du MoDem, qui sont restés avec lui jusqu’à aujourd’hui précisément parce qu’ils adhèrent au principe d’un extrême centre non-aligné.<strong> Seconde possibilité : il accepte les candidatures communes aux élections européennes, il accepte quelques candidatures communes aux élections municipales où le MoDem local prévoit déjà de s’allier avec l’UMP – comme en Aquitaine –, et il dit non à tout le reste.</strong></div><div>&nbsp;</div><div>À ces considérations s’ajoute la question de l’élection présidentielle. Du point de vue de Jean-Louis Borloo, si l’UDI et le MoDem font durablement attelage commun, alors il faudra une primaire pour choisir le candidat du centre à l’élection présidentielle. Il a cependant ajouté qu’il faudrait probablement, ensuite, que ce candidat du centre participe à une primaire commune de la droite et du centre : autrement dit, qu’il participe à la future primaire de l’UMP. Si François Bayrou accepte d’enfermer sa propre candidature présidentielle, systématique depuis 2002, dans une primaire de la droite et du centre, ce sera de sa part un changement majeur d’ambition politique.</div><div>&nbsp;</div><div><p style="text-align: center;"><em>(Cliquez sur l'image pour l'agrandir</em> )</p></div><div>&nbsp;<p style="text-align: center;"><a href="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/default/files/sondageh_0.jpg" target="_blank"><img src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/default/files/sondageh.jpg" alt="" height="130" width="482"></a></p><p style="text-align: center;">Source :&nbsp;<strong><a href="http://cdn.yougov.com/cumulus_uploads/document/9cvij2z9j7/Barom%C3%A8tre_politique_HP_It%C3%A9l%C3%A9_Juin.pdf" target="_blank">Yougov</a></strong></p></div><h3 class="s2">Selon un baromètre Yougov pour iTélé et le Huffington Post publié au mois de juin 2013, le MoDem de François Bayrou est crédité de 8% des suffrages contre 5% pour l'UDI pour les élections européennes. Quel intérêt pour le MoDem de s'allier à l'UDI pour les européennes ?</h3><div>Sincèrement, ces sondages ne sont absolument pas concluants, à double titre. D’abord, à neuf mois de l’échéance, les intentions de vote des uns et des autres peuvent encore énormément bouger. Ensuite et surtout, les échantillons exploités par les instituts de sondages sont si faibles que les marges d’erreur sont le plus souvent supérieures à 3 points. En l’occurrence, le MoDem serait entre 5 et 11 et l’UDI entre 3 et 8. Pareilles fourchettes tiennent plutôt du râteau, de sorte que la prédiction de score n’est objectivement pas possible à ce stade.</div><div>&nbsp;</div><div><div><p style="text-align: center;"><em>(Cliquez sur l'image pour l'agrandir</em> )</p></div></div><div><p><a href="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/default/files/sondagea_0.jpg" target="_blank"><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/default/files/sondagea.jpg" alt="" height="330" width="477"></a></p><p style="text-align: center;">Source :&nbsp;<strong><a href="http://www.metronews.fr/info/sondage-borloo-et-bayrou-quand-l-union-fait-la-force/mmif!d0n0zlLcOlBGs/" target="_blank">OpinionWay</a></strong></p></div><div><h3 class="s2">Selon le baromètre Metro News – Clai- LCI du 8 septembre, le rapprochement entre François Bayrou et Jean-Louis Borloo ne semble pas laisser l'opinion insensible. Jean-Louis Borloo gagne en effet cinq points de popularité en septembre et François Bayrou six. Les deux hommes enregistrent désormais respectivement 43% et 41% de bonnes opinions. Un duo Bayrou-Borloo pourrait-il peser dans les urnes ? Y a-t-il réellement de la place pour les deux hommes dans un centre unifié ?</h3></div><div><span style="font-size: 12px; line-height: 1.4;"><strong>Chacun incarne une famille spécifique du centre, donc la réponse est oui</strong>. Jean-Louis Borloo incarne le centre-droit, que caractérise le choix clair de l’alliance systématique avec la droite pour gouverner. François Bayrou incarne l’extrême centre, que caractérise le choix tout aussi clair du non-alignement, donc des alliances négociées au cas par cas. En revanche, bien évidemment, deux candidatures du centre d’envergure comparable à la présidentielle l’éliminent comme force politique par dispersion des voix : il n’en faut qu’une seul si le centre veut peser.</span></div><div>&nbsp;</div><div><strong>Cela étant, pour aller plus loin, si Marine Le Pen se stabilise au delà de 20% des intentions de vote, alors, on peut se demander s’il y a toujours de la place pour avoir à la fois un candidat de la droite et un candidat du centre à la présidentielle</strong>. Dans cette approche, Jean-Louis Borloo a raison de proposer que le candidat du centre, éventuellement désigné par une primaire, participe ensuite à une primaire de la droite et du centre. Cela permettrait d’exprimer la diversité des idées dans le débat électoral sans pour autant faciliter au FN la qualification au second tour.</div><div>&nbsp;<div><div><p style="text-align: center;"><em>(Cliquez sur l'image pour l'agrandir</em> )</p></div></div></div><div><p><a href="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/default/files/sondageb_1.jpg" target="_blank"><img style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/default/files/sondageb.jpg" alt="" height="151" width="479"></a></p><p style="text-align: center;">&nbsp;Source :<strong><a href="http://www.ifop.fr/media/pressdocument/524-1-document_file.pdf" target="_blank">&nbsp;Ifop</a></strong></p></div><h3 class="s2">Les sympathisants de l'UDI se disent à 79% favorables à une alliance de l'UMP (sondage Ifop de décembre 2012). Quelle place pour un parti comme le MoDem dont la stratégie est celle du non-alignement ?</h3><p class="no-margin"><span style="font-size: 12px; color: #333333; font-family: arial, sans-serif; font-weight: normal; line-height: 1.4;">Comme je l’indiquais précédemment, François Bayrou a un choix à faire. Première possibilité : il renonce à l’extrême centre et revient, comme avant 2007, au centre-droit, auquel cas l’UDI et le MoDem peuvent se rapprocher, dans ce qui peut aller d’un label commun "Union des centres" pour toutes les élections à une fusion pure et simple des appareils. La principale difficulté sera alors pour lui d’imposer cette ligne aux cadres et aux adhérents du MoDem, qui sont restés avec lui jusqu’à aujourd’hui précisément parce qu’ils adhèrent au principe d’un extrême centre non-aligné. Seconde possibilité : il accepte les candidatures communes aux élections européennes, il accepte quelques candidatures communes aux élections municipales où le MoDem local prévoit déjà de s’allier avec l’UMP – comme en Aquitaine –, et il dit non à tout le reste.</span><span style="font-size: 12px; line-height: 1.5; text-align: center; font-family: arial, sans-serif; font-weight: normal;">&nbsp;</span></p><p>&nbsp;</p><p>A lire également, de l'auteur de cet article : "<a href="http://www.amazon.fr/Nicolas-Sarkozy-chronique-impossible-ebook/dp/B00D36XS1Q/ref=sr_1_1?ie=UTF8&amp;qid=1370527705&amp;sr=8-1&amp;keywords=nicolas+sarkozy&amp;tag=a0660-21" target="_blank"><strong>Nicolas Sarkozy, chronique d'un retour impossible</strong> ?</a>", <span style="font-size: 12px; line-height: 1.4;">Thomas Guénolé</span>, (First éditions), 2013, 16,90 euros. Pour acheter ce livre, <strong><a href="http://www.amazon.fr/Nicolas-Sarkozy-chronique-impossible-ebook/dp/B00D36XS1Q/ref=sr_1_1?ie=UTF8&amp;qid=1370527705&amp;sr=8-1&amp;keywords=nicolas+sarkozy&amp;tag=a0660-21" target="_blank">cliquez ici</a></strong>.</p><p><img src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/default/files/couv-sarko.jpg" alt="" height="300" width="300"></p>

Rapprochement Borloo-Bayrou : une renaissance du centre est-elle possible ?

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Rapprochement Borloo-Bayrou : une renaissance du centre est-elle possible ?