Incompréhension, colère et grande peur : les trois leviers de mobilisation en vue du second tour des législatives, entre abstention et mobilisation<!-- --> | Atlantico.fr
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Les électeurs vont se rendre aux urnes le dimanche 19 juin pour le second tour des élections législatives.
Les électeurs vont se rendre aux urnes le dimanche 19 juin pour le second tour des élections législatives.
©FREDERICK FLORIN / AFP

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Grâce au monitoring de Backbone Consulting, Véronique Reille Soult et Victor Boury analysent ce que les internautes ont dit de la campagne des élections législatives et de l'actualité politique sur les réseaux sociaux.

Victor Boury

Victor Boury est directeur général de Backbone Consulting

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Véronique Reille Soult

Véronique Reille Soult est présidente de Backbone Consulting, experte de l'opinion et de la gestion de crise. Elle a notamment publié "L'ultime pouvoir - La vérité sur l'impact des réseaux sociaux" (2023) aux éditions du Cerf.

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Malgré un premier tour à l’abstention record, les élections législatives ne passionnent décidemment pas les internautes. Selon notre analyse des volumes de messages échangés sur les réseaux sociaux pendant les journées de lundi et mardi, seules 350 000 interactions ont été dénombrées. Un intérêt faible en comparaison à la réaction virale qui aurait pu être attendue face au choc politique commenté par l’ensemble des médias traditionnels. Trois leviers ont été identifiés pour expliquer ce désintérêt, chacun portant des conséquences très différentes.

Tout d’abord, les internautes ne comprennent ni le mode de scrutin, ni l’impact qu’ils peuvent avoir sur l’élection.  On recense de nombreuses réactions telles que : « Pourquoi Marine Le Pen qui fait plus de 50% n’est pas élue ? » ou encore « pourquoi les deux premiers partis qui sont au même niveau en pourcentage ne vont pas avoir le même nombre de sièges ? ».

Les questions pointant la complexité du scrutin sur les réseaux sont importantes et démontrent la difficulté à trouver une réponse claire à ces interrogations dans l’espace public. La réaction la plus clairement identifiée est la suivante : « à quoi bon aller voter alors que je ne comprends pas le poids de ma voix ? »

Ce phénomène d’incompréhension, doublé d’un brouillard autour de l’identité des candidats de leur circonscription, nourrit le spectre d’une abstention record au second tour, démobilisant potentiellement nombre de celles et ceux qui se sont déplacés dimanche dernier.

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La police tue ?

La colère prend ensuite le relais de l’incompréhension, en ce que les Français qui ont voté et s’expriment sur les réseaux ne comprennent pas pourquoi le pourcentage obtenu par leur parti n’est pas directement reflété dans le nombre de sièges que celui-ci pourrait occuper à l’Assemblée Nationale. Le sentiment que leurs idées et positions ne pourront pas y être représentées génère une réelle colère et désillusion, incitant à une abstention renouvelée au second tour : « Pourquoi voter ? On ne compte pas ! ».

Un troisième levier prend le contrepied des deux précédents et incite au contraire à la mobilisation et au vote utile. En effet, la récente position de force des candidats de la NUPES éveille la peur des abstentionnistes du premier tour, qui se remémorent certaines positions du parti, et notablement les itérations de son leader sur une police « qui tue ». On observe en conséquence de nombreuses réactions d’internautes appelant à un « tout sauf Mélenchon », leur peur évoluant en une incitation à se mobiliser dimanche.

Un regain d’intérêt pour l’élection n’est donc pas à écarter, étant précisé que la peur est encore susceptible de se déplacer en d’autres endroits selon les évènements et prises de position des prochains jours. 

BACKBONE consulting

Cabinet de conseil aux dirigeants, expert de l’écoute et de l’analyse de l’opinion

https://backbone.consulting

Consultez ici notre Index #Législatives2022

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