Le moment Roussel : le roussellement s’impose sur les réseaux sociaux<!-- --> | Atlantico.fr
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Le candidat du Parti communiste français, Fabien Roussel, pose pour un portrait au siège du parti, en janvier 2022.
Le candidat du Parti communiste français, Fabien Roussel, pose pour un portrait au siège du parti, en janvier 2022.
©BERTRAND-GUAY / AFP

Communisme 2.0

La dynamique de Fabien Roussel se poursuit suite à son meeting à Marseille ce dimanche. Grâce au monitoring de Backbone consulting, Véronique Reille Soult analyse ce que les internautes ont dit de la campagne présidentielle sur les réseaux sociaux.

Véronique Reille Soult

Véronique Reille Soult est présidente de Backbone Consulting, experte de l'opinion et de la gestion de crise. Elle a notamment publié "L'ultime pouvoir - La vérité sur l'impact des réseaux sociaux" (2023) aux éditions du Cerf.

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Parmi les nombreux candidats de gauche encore dans la course à l'Elysée, celui du Parti communiste français détonne par son programme et son franc-parler, et cela commence à se traduire peu à peu dans l’opinion, comme en témoigne le niveau d’intérêt en hausse de 50% sur les sept derniers jours. La dynamique, qui s’est enclenchée suite à son grand meeting à Marseille ce dimanche, a notamment pu s’appuyer sur la dégringolade continue et combinée du niveau d’intérêt pour les candidatures d’Anne Hidalgo (en 8ème position et -37%), Christiane Taubira (9ème position et -56%), et Yannick Jadot (10ème position et -38%).

Avec plus de 8 500 messages échangés depuis son meeting marseillais il y a à peine 3 jours, le candidat PCF jusque-là peu connu des Français, permet à la formation communiste de retrouver un temps soit peu le devant de la scène. Et Fabien Roussel ne s’en cache pas : sur l’ensemble de ses réseaux, il a avancé des positions provocatrices sur différentes thématiques ces dernières semaines.  Et les polémiques qu'elles ont suscitées au sein des communautés de gauche ont fini par créer un engagement positif et un sursaut d’intérêt pour sa candidature.

Mais comment ? Face au désespoir de l’électorat de gauche, la promesse de jours heureux a trouvé un écho positif dans l’opinion à la suite de son discours, comme en témoigne le pic de messages observé tout au long de la soirée de dimanche. La valorisation du travail avec l'augmentation du SMIC à 1.500 euros net, le renforcement des services publics via l'embauche de 500.000 fonctionnaires, la nationalisation des grandes banques et entreprises françaises (dont EDF) ou encore le triplement de l'ISF, autant de mesures bien accueillies par les internautes car perçues dans une démarche de valorisation de l’optimisme. L’analyse émotionnelle des messages en atteste, avec une myriade d’emojis positifs observée. Surtout, elle a réveillé un électorat de gauche jeune (près de 70% des messages échangés concernent les 18-35 ans), qui avait progressivement déserté les réseaux sociaux au sujet de la campagne.

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Le registre du positif et des « jours heureux » ont donc eu l’effet de « roussellement » sur les réseaux comme attendu par le candidat. Ce n’est pas si étonnant car un grand nombre de citoyens, et en particulier de nombreux jeunes, ont envie de parler d’un avenir positif et motivant. Il faut se rappeler que lors de la dernière élection présidentielle l’émotion de la JOIE était largement partagée par les soutiens de Jean-Luc Mélenchon. Ce sentiment était partagé par ses soutiens et en particulier, là encore, par les plus jeunes. Chacune de ses prises de paroles provoquaient ce sentiment et faisait monter l’intérêt pour le candidat, jusqu’aux derniers meeting où le discours du candidat a commencé à être plus virulent et vindicatif, provoquant un sentiment inverse dans l’opinion.

Enfin, l’effet dynamique qu’a provoqué son meeting de dimanche se retrouve dans l’analyse des principaux thèmes associés au candidat sur les réseaux. Bien que ses principales mesures annoncées aient concerné le pouvoir d’achat et l’emploi, le thème qui a fait le plus fait réagir est celui que les autres candidats de gauche n’arrivent toujours pas à préempter: l’environnement. Là où Anne Hidalgo, Yannick Jadot et surtout Jean-Luc Mélenchon plaident pour une fermeture des centrales dans les décennies à venir, l’annonce par Fabien Roussel de garder l’atome dans le mix énergétique français a fait l’effet d’une bombe qui semble le porter dans l’opinion. Il a également affiché une certaine fermeté sur la sécurité, l'immigration et le respect de la laïcité. Des sujets sur lesquels ses concurrents restent timorés. Ceci est une nouvelle démonstration que pour émerger et imprimer dans la phase d’adhésion dans laquelle nous sommes rentrés, l’ensemble des candidats sont sommés d’avancer des mesures plus fortes et clivantes, même au sein de leur électorat, sur les thèmes qui préoccupent l’ensemble des Français. Un signal d’alarme à droite et notamment chez Valérie Pécresse, dont de nombreux soutiens poussent à davantage d’audace dans ses propositions pour rattraper le retard sur le futur candidat Macron.

BACKBONE consulting

Cabinet de conseil aux dirigeants, expert de l’écoute et de l’analyse de l’opinion

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