Soixante ans après la réconciliation avec Israël, Berlin semble céder à la tentation d’un reniement historique. Face à la pression croissante du lobby anti-israélien, le gouvernement allemand opère un virage inquiétant.
13 juin 2025Le Réseau Atlantico
Best-Of du 7 au 13 juin
Sabine Beppler-Spahl est est rédactrice pour europeanconservative.com, basée à Berlin. Sabine est présidente du groupe de réflexion libéral allemand Freiblickinstitut et correspondante en Allemagne pour Spiked. Elle a écrit pour plusieurs magazines et journaux allemands.
Soixante ans après la réconciliation avec Israël, Berlin semble céder à la tentation d’un reniement historique. Face à la pression croissante du lobby anti-israélien, le gouvernement allemand opère un virage inquiétant.
Le prix, attribué cette année à la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, fonctionne depuis des années comme un outil de propagande accompagné de polémiques publiques.
Au sein du parti allemand Die Linke, la critique d’Israël s’est muée en obsession idéologique, éclipsant toute nuance. Lors de son dernier congrès, le parti a adopté des résolutions accusant Israël de crimes de guerre, tout en refusant d’associer le boycott de l’État hébreu à l’antisémitisme. Ce durcissement intervient alors que les actes antisémites explosent en Allemagne, et que plusieurs figures de la gauche dénoncent une dérive inquiétante. Une gauche antifasciste… qui peine désormais à défendre les Juifs.
Alors que l’Allemagne traverse sa pire récession depuis la Seconde Guerre mondiale, certains observateurs continuent d’encenser son modèle politique basé sur le consensus et la modération. Mais derrière les compromis salués, une autre réalité émerge : exclusion du débat, affaiblissement des partis traditionnels, montée du populisme, impasse énergétique et désillusion démocratique. Un système que ses défenseurs qualifient de “mature”, mais qui, pour ses critiques, semble à bout de souffle.
Les fact-checkers n'ayant pas réussi à réorienter le discours politique vers la ligne gouvernementale, de nouvelles lois de censure sont jugées nécessaires.
La loi sur l'« incitation à la haine » en Allemagne est un exemple classique de la pente glissante des restrictions à la liberté d'expression.
La classe dirigeante allemande semble avoir atteint un point où elle ne juge même plus nécessaire de préserver l’apparence d’une réactivité démocratique.
Chaque attentat terroriste est suivi d'un effort coordonné des voix de l'establishment pour contrôler le récit public et détourner les critiques des politiques migratoires.