En frappant l’Iran par l’algorithme, Israël inaugure une ère où la guerre se joue autant sur les serveurs que sur le terrain. L’IA civile devient un levier stratégique global.
27 juin 2025Le Réseau Atlantico
Best-Of du 21 au 27 juin
Frédéric Gaven est le fondateur du cabinet Nosphi Conseil, spécialisé en transformation digitale/IA.
En frappant l’Iran par l’algorithme, Israël inaugure une ère où la guerre se joue autant sur les serveurs que sur le terrain. L’IA civile devient un levier stratégique global.
Plus performantes que jamais, les intelligences artificielles génératives sont capables de rédiger, traduire, planifier, coder… Mais une question persiste : comprenons-nous vraiment comment elles fonctionnent ? Derrière les prouesses des modèles comme GPT-4 ou Claude, se cache une énigme : nous voyons ce qu’ils produisent, mais pas vraiment comment. Et cette zone grise est peut-être une des plus stratégiques du XXIe siècle.
Dans cette nouvelle guerre froide, le champ de bataille n’est plus l’espace ni les océans, mais le cloud. L’arme n’est plus nucléaire, mais algorithmique. Et la ressource décisive n’est plus le pétrole, mais les GPU, ces processeurs graphiques devenus les moteurs de l’intelligence artificielle. Alors que les États-Unis verrouillent l’accès aux puces les plus performantes, l’Europe regarde passer les convois.
L’administration Trump aurait mandaté Palantir pour bâtir une base de données fédérale unifiée sur les citoyens américains. Derrière ce projet aux implications massives, on retrouve l’influence d’Elon Musk, récemment salué pour son travail au Department of Government Efficiency (DoGE). Une initiative à l’intersection de la lutte contre la fraude, de la restructuration de l’État et d’un tournant algorithmique majeur.
Une équipe de chercheurs de l’université américaine de Cornell a démontré qu’il est désormais possible de reconstituer, à partir des empreintes numériques laissées par un utilisateur lors d’une interaction avec une IA, une partie du contenu textuel généré - même sans accès aux mots d’origine.
Le sommet du 13 mai à Riyad n’était pas un forum d’investissement comme les autres. Dans le silence du désert, l’infrastructure mentale du XXIe siècle s’est en partie déplacée : compute, AGI, armement, capital. En réunissant Trump, MBS, Altman, Musk, Huang et Karp, cette rencontre trace un nouveau corridor de pouvoir entre le Texas et la péninsule Arabique. Derrière la scène, un pacte discret, mais peut-être fondateur pour l’avenir de l’intelligence artificielle mondiale.
L’IA générative au travail n’est plus seulement un outil ou un phénomène d’innovation : face à l’explosion des usages en entreprise, c’est une onde de choc cognitive, discrète mais radicale. Derrière l’efficacité apparente, un glissement silencieux : dépendance, déséquilibre, perte de souveraineté sur la pensée collective. Et si le vrai danger n’était pas l’IA elle-même, mais notre aveuglement volontaire face à elle ?
À l’heure où les algorithmes s’invitent au seuil du sacré, le prochain Conclave révèle une tension inédite : comment préserver l’essence de la fonction religieuse sans la dénaturer, à l’époque de l’intelligence artificielle et du tout visible ?
Nos conversations, nos émotions, nos gestes numériques : tout devient carburant pour entraîner l’intelligence artificielle. À mesure que les bases de données classiques s’assèchent, les réseaux sociaux offrent une matière brute, vivante et instable, devenue indispensable aux géants de la tech. Derrière cette captation silencieuse, c’est une mutation profonde qui s’opère : une intelligence en devenir se nourrit de nos existences pour franchir un seuil inédit.
En 2025, les agents IA s’imposent comme une nouvelle génération de collaborateurs numériques.
L’intelligence artificielle fait une entrée rapide - mais souvent silencieuse - dans les conseils d’administration. Présentée comme un levier d’efficacité et de conformité, elle transforme les processus décisionnels et reconfigure les équilibres internes. Mais cette automatisation progressive des fonctions de gouvernance soulève une question cruciale : en fluidifiant l’analyse et en accélérant la prise de décision, l’IA ne risque-t-elle pas d’éroder ce qui fait le cœur de la gouvernance stratégique - le débat, le dissensus, la responsabilité ?
L’intelligence artificielle permet aujourd’hui de recréer la voix, la personnalité et jusqu’à la présence simulée d’un proche disparu. Une révolution technologique inédite, qui soulève des questions profondes sur notre rapport à la mort, à la mémoire, et au silence. Comment faire son deuil, quand la technologie empêche la séparation ? Et que devient la mort, quand les machines prennent la parole à la place des disparus ?
Quand le cerveau de l'une des entreprises les plus proches du pouvoir américain parle de morale, de démocratie et de philosophie politique, faut-il y voir une confession sincère… ou une justification feutrée ? À travers un essai aussi brillant que dérangeant, Alex Karp esquisse une éthique de l’engagement civique et technologique. Mais peut-on penser le tragique quand on en est l’un de ses architectes ?
L’open source redistribue les cartes dans la course à l’intelligence artificielle. Alors que la puissance brute devient accessible à tous, la véritable bataille s’engage ailleurs : créer du lien, de la confiance et une relation durable avec l’utilisateur. Le compagnonnage cognitif pourrait bien devenir la nouvelle frontière stratégique… et la dernière source de valeur pour les géants de la tech.
Alors que la compétition technologique entre les États-Unis et la Chine s’intensifie, l’intelligence artificielle est devenue un levier stratégique central dans la rivalité entre les deux puissances.
Si l’Intelligence Artificielle Générale est souvent décrite comme un objectif encore lointain, les avancées récentes montrent des IA capables d’apprentissage autonome, d’adaptation contextuelle et de prise de décision sans supervision humaine.
Fin 2024, une alliance d’entreprises privées a redéfini la guerre américaine sans tirer un seul coup de feu. Des révélations du Financial Times ont mis en lumière la formation d’un consortium réunissant Palantir, Anduril, SpaceX et OpenAI, bien décidé à révolutionner les stratégies militaires.
L’histoire des échecs et de l’intelligence artificielle est marquée par un tournant emblématique : la victoire de Deep Blue contre Garry Kasparov en 1997. Ce moment a symbolisé le début d’une nouvelle ère où les machines ont démontré leur supériorité dans un jeu de réflexion qui, jusque-là, était considéré comme le domaine exclusif des grands maîtres humains.
Depuis janvier, un vent d’optimisme souffle sur l’Europe en matière d’intelligence artificielle. L’irruption de DeepSeek et les succès de Mistral AI ont bouleversé les certitudes : contrairement aux idées reçues, entraîner un modèle d’IA génératif ne coûterait pas aussi cher qu’on l’avait longtemps imaginé. Très vite, un récit s’est imposé : l’Europe pourrait désormais développer ses propres modèles d’IA et rivaliser avec OpenAI, Google ou Anthropic.
L’Union européenne, menée par Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen, s’est retrouvée relativement isolée dans sa volonté d’établir un cadre juridique clair pour garantir un usage sécurisé et éthique de ces technologies.