L’alimentation végane en pratique : loin d’être 100% naturelle <!-- --> | Atlantico.fr
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Un hamburger vegan.
Un hamburger vegan.
©DANIEL ROLAND / AFP

Bonnes feuilles

Louise Kahors a publié « Le livre noir du véganisme: Peut-on être absolument éthique ? » aux éditions Kiwi. Du flexitarisme au véganisme, l'alimentation dans les pays industrialisés se met depuis quelques décennies à la mode de l'exclusion. Impact environnemental, défense de la cause animale, préservation de la santé ; les adeptes de ces différents modes d'alimentation avancent plusieurs arguments pour justifier leur choix individuel. Extrait 1/2.

Louise Kahors

Louise Kahors

Louise Kahors est journaliste environnementale, mais depuis 2013 elle choisit de se consacrer pleinement à l’information médicale et scientifique, à la fois pour le grand public et les professionnels de santé. Elle collabore ainsi avec différentes structures, publiques et privées, toujours dans le but d’apporter des informations claires et transparentes sur tous les domaines qui touchent à la santé.

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Nous l’avons vu précédemment, l’alimentation végane est strictement identique à celle d’un végétalien. Tout produit issu d’un animal est catégoriquement proscrit et remplacé par un produit d’origine végétale ou synthétique.

QUE MANGE UN VÉGAN ?

C’est une question qui attise souvent la curiosité des omnivores pour lesquels les produits animaux sont souvent au centre des menus. Voici quelques familles d’aliments dont les végans sont friands et dont ils se nourrissent très régulièrement :

• légumes frais ou en conserve ;

• fruits frais, de saison ou en compote, purée ou confiture, mais aussi des fruits secs ;

• laits végétaux, à base de soja, d’amande, de noisette, de coco, qu’ils considèrent comme meilleurs pour la santé que le lait de vache ou de chèvre ;

• produits dérivés des laitages végétaux, comme des crèmes végétales à base de soja, d’avoine ou de coco, des yaourts végétaux, à base de soja, d’amande ou de coco, du beurre végétal, à base de tournesol ou de soja, des fromages végétaux, à base de soja ou de noix de cajou, des glaces végétales à base de soja ou d’amande.

• plats préparés, comme des steaks de soja, des galettes de légumes, des tapenades, etc.

• céréales : millet, blé, épeautre, avoine, orge, riz, maïs, sarrasin, quinoa ;

• épices et des sauces, bien sûr, sans ingrédients d’origine animale ;

• différentes noix, consommées telles quelles ou incorporées dans des préparations ;

• graines, comme les graines de lin ou de chia ;

• extraits végétaux, comme l’agar-agar, qui permet de gélifier des préparations ;

• flocons de levures maltées ;

• chocolat.

Une chose surprenante apparaît : les végans appellent leurs préparations alimentaires avec des mots qui ont été inventés pour les préparations à base de produits animaux. Pourquoi utiliser les mots « lait », « yaourt », « fromage » ou encore « steak » s’ils revendiquent une autre vision de la vie ? Pourquoi ce conformisme aux carnivores, un conformisme qui fait vendre, puisque les industriels n’hésitent pas à l’utiliser à toutes les sauces ? Un steak de soja serait plus vendeur qu’un substitut de viande au soja. Il semblerait que les végans souhaitent tout de même s’identifier à leur précédent mode de consommation omnivore. Vouloir changer radicalement, tout en restant ancré dans certaines habitudes de vie, semble pour le moins contradictoire.

LA QUESTION DE L’ÉLEVAGE INTENSIF

 En se nourrissant exclusivement de produits d’origine végétale, les végans peuvent se targuer de ne pas porter sur leurs épaules le poids écologique de l’élevage. Actuellement, l’élevage, et surtout l’élevage intensif, est responsable d’une partie conséquente de l’émission des gaz à effet de serre, par exemple au travers du méthane produit par les bovins. Pourtant, qu’ils soient élevés pour leur viande ou leur lait, ou laissés à l’état sauvage, leur existence même génère des gaz à effet de serre, tout comme l’ensemble des êtres vivants qui peuplent la planète, les hommes y compris. L’ensemble du règne animal produit du dioxyde de carbone et donc participe à la production des gaz à effet de serre.

Évidemment, le développement de l’élevage intensif pour répondre à une demande de plus en plus croissante en viande accélère le dérèglement climatique. Mais faut-il supprimer toute consommation de viande ou simplement la réduire ? Les experts dans ce domaine annoncent qu’il sera impossible dans les décennies à venir de répondre à la demande en produits carnés de la population mondiale, et appellent à trouver des alternatives. Des alternatives, oui, mais certainement pas une exclusion.

Actuellement, la demande en produits animaux croît, surtout dans les pays en voie de développement, suite à l’augmentation de la population et à l’urbanisation. Selon la FAO (Food and Agriculture Organization, en français Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), l’offre mondiale en viande devrait augmenter de 70 % pour nourrir les 9,6 milliards d’êtres humains estimés en 2050.

Malheureusement, actuellement, pour faire face à cette demande croissante, l’élevage intensif se développe, entraînant plusieurs problèmes majeurs :

• une disparition progressive des méthodes d’élevage traditionnelles au détriment des populations locales, souvent pauvres ;

• une utilisation massive des terres agricoles, pour les pâturages et la production de cultures fourragères ;

• un impact négatif sur l’environnement et la biodiversité.

La FAO prône un développement durable de l’élevage pour contribuer à la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté dans les pays en voie de développement, tout en réduisant l’impact écologique et en rationalisant l’utilisation des ressources. La part de produits carnés dans notre alimentation doit également diminuer, sans pour autant disparaître. L’entomophagie, c’est-à-dire la consommation d’insectes comestibles, est ainsi considérée par l’Organisation des Nations Unies (ONU) comme une alternative 100 % naturelle pour répondre aux défis alimentaires de la population mondiale à l’horizon 2050.

L’offre en insectes comestibles est d’ailleurs en plein essor, pour répondre à une demande croissante. Ces experts de la nutrition sur le plan mondial ne se tournent pourtant pas vers le véganisme. Une preuve parmi d’autres que ce mode de vie n’est pas la réponse universelle aux grandes questions environnementales et nutritionnelles du siècle.

Extrait de l’ouvrage de Louise Kahors, « Le livre noir du véganisme : Peut-on être absolument éthique ? », publié aux éditions Kiwi.

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