Ca y est. Darty et la Fnac vont fusionner. Il y a eu des disputes entre actionnaires, qui ont fait oublier quelque chose d&#39;important. Darty vend de l&#39;électroménager, et la Fnac vend des biens culturels. Les deux groupes sont dans le commerce, mais n&#39;ont pas de liens historiques. Il y a quelques années, personne ne pensait à une telle fusion.C&#39;est une fusion qui aurait été inimaginable sans l&#39;impact d&#39;internet, qui remet en question les modèles des commerçants.La Fnac doit complètement repenser son modèle puisqu&#39;elle se concentre sur les biens particulièrement remplacés par internet : le livre, le DVD, la musique. Vous vous souvenez du Virgin des Champs-Elysées ? Moi oui, quand j&#39;étais étudiant j&#39;y passais des heures à errer dans les étals, à regarder des CD, des livres, des albums, des DVD. Je n&#39;y suis plus allé depuis des années.Pour Darty le péril est moins immédiat. Darty, ce n&#39;est pas seulement de la vente, c&#39;est aussi tous les services autour : le conseil, la livraison, la garantie. Mais fondamentalement, rien n&#39;empêche que ce modèle soit tout aussi mis en péril par le e-commerce. Un géant comme Amazon pourrait très bien fournir des services similaires, comme à son habitude à grandes pertes les premières années pour prendre des parts de marché. Conseil en chat virtuel et avec des guides en ligne spécialement rédigés et des vidéos (sans compter les conseils d&#39;utilisateurs, grande force d&#39;Amazon), livreurs spécialement formés, offres de garantie idoines, et le tout à des prix défiant toute concurrence. Ce serait un investissement énorme, mais le géant de Seattle n&#39;en est pas à son premier coup d&#39;essai.Alors, quoi ?Bonne question.La Fnac et Darty espèrent, en fusionnant, dégager des économies d&#39;échelle pour renforcer leur rentabilité, mais ce n&#39;est pas certain étant donné qu&#39;ils vendent des biens différents.L&#39;avenir du commerce n&#39;est pas noir partout. Pour certaines catégories de biens&mdash;à certains prix&mdash;certaines personnes voudront toujours parler à une vraie personne et essayer avant d&#39;acheter. Certaines marques, comme Apple, peuvent également miser sur l&#39;atmosphère irremplaceable de leurs magasins et la qualité de leurs équipes, pour faire revenir les gens. Mais Apple vent des biens à très forte marge, ce qui n&#39;est pas le cas de l&#39;électroménager et du petit électronique.Il y a également ce que le sociologiste américain Ray Oldenburg appelle les &ldquo;tiers endroits&rdquo;, ces lieux publics qui ne sont ni la maison ni le bureau où on peut se retrouver et passer du temps, comme les cafés ou les librairies. Il serait peut être possible pour la Fnac de se transformer en &ldquo;tiers endroit&rdquo;, un genre de Starbucks qui accessoirement vend des biens pour une certaine clientèle, ce qui est plus ou moins le modèle vers lequel Barnes &amp; Noble, le plus grand libraire américain, décimé par Amazon, a évolué.Mais pour la plupart des grandes marques de commerce, y compris la Fnac et Darty, l&#39;avenir n&#39;est pas lumineux.&nbsp;&nbsp;

Darty, la Fnac, et l'avenir du commerce

Le nettoyeur

Voilà qui bouscule un peu le petit monde de l&#39;entreprise française. La Fnac, (184 magasins, 14 500 salariés) et Darty (222 magasins, 12 600 salariés) ont trouvé un accord dans le cadre de leur rapprochement. Celui-ci avait été proposé par la Fnac, en septembre dernier mais l&#39;entreprise a du revoir son offre à la hausse pour obtenir l&#39;accord du concurrent. L&#39;enseigne française de produits culturels espérait ainsi, en avalant Darty, relancer sa stratégie commerciale, en berne depuis la fin programmée du disque. La fusion des deux groupes ferait de la société le leader de la distribution de produits techniques, culturels et électro-ménagers en France.

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Fnac et Darty : accord trouvé !

Petite révolution 

Pas de changement dans notre vision des marchés cette semaine&nbsp;: la volatilité reste importante et de nombreuses questions sont posées concernant la croissance. Notre idée est de revenir prioritairement sur les marchés européens en fonction des opportunités.Cette semaine, l&rsquo;actualité sur les valeurs nous a conduits à nous intéresser à l&rsquo;offre lancée par Fnac sur Darty : en effet, la Fnac a proposé le 30 septembre de reprendre Darty pour 720 millions d&rsquo;euros.Dans ce type de dossier nous analysons les deux aspects&nbsp;: l&rsquo;aspect &quot;industriel&quot; à court, moyen et long terme ainsi bien sûr que l&rsquo;aspect &quot;financier&quot;.Sur le papier, l&rsquo;idée de la Fnac arrive à un bon moment&nbsp;: les deux entreprises ont connu des difficultés il y a quelques temps. Fnac et Darty sont sortis de l&rsquo;ornière, il y a 2 ans pour la Fnac, plus récemment pour Darty. Le moment est donc bien choisi pour envisager une opération de développement. Visiblement, Darty est favorable à l&rsquo;idée proposée par la Fnac de créer en fusionnant le plus grand groupe français de distribution d&rsquo;électronique et de produits techniques. Une fusion permettra à coup sûr de diminuer les coûts d&rsquo;approvisionnement&nbsp;; ce qui est de toute façon positif pour défendre les parts de marchés cumulées des deux entités et de préserver voire améliorer les marges.Sur le plan de la culture d&rsquo;entreprise, les enseignes ont des approches très différentes&nbsp;: il est difficile à ce stade d&rsquo;envisager les collaborations et les complémentarités à mettre en place. Ce sujet est d&rsquo;autant plus difficile à traiter qu&rsquo;un tiers des magasins du nouvel ensemble se trouvent en région parisienne . Il n&rsquo;y a donc pas vraiment de complémentarité ou d&rsquo;expansion géographique. Le projet est pratiquement exclusivement un sujet franco-français&nbsp;: il n&rsquo;y a quasiment pas d&rsquo;implantation de Darty ou Fnac hors de France.De ce fait, l&rsquo;idée de penser que l&rsquo;opération est destinée à contrer le développement du e-commerce parait erronée&nbsp;: la taille du nouvel ensemble restera assez faible à l&rsquo;échelle internationale. C&rsquo;est un bon début qui permet d&rsquo;asseoir le positionnement en France et de gagner un peu de temps face aux Amazon, Google et Apple par exemple qui continue de déployer leur colossale force de frappe à l&rsquo;échelle planétaire.Sur l&rsquo;aspect industriel, notre conclusion est que l&rsquo;opération est intéressante mais ne changera pas fondamentalement la donne à plus long-terme. Elle risque aussi de se heurter à une problématique de culture d&rsquo;entreprise&hellip; Enjeu clé dans une fusion.L&rsquo;aspect financier est en fait plus simple&nbsp;: le montage financier proposé par la Fnac n&rsquo;est pas satisfaisant.<ul><li>Les synergies chiffrées envisagées par la Fnac sont significatives et permettent d&rsquo;envisager une rentabilisation rapide de l&rsquo;opération, si tout va bien. Nous pensons que cela prendra plus de temps que ne l&rsquo;envisage la Fnac.</li><li>La Fnac propose un échange de titres. Rien ne sera payé en cash&nbsp;: les actionnaires anglais de Darty ne vont pas aimer. Apporter des titres en livres sterling pour se retrouver avec des titres en euros aura un effet immédiat&nbsp;: ils vont vendre dès qu&rsquo;ils auront les titres. Pas terrible pour les autres porteurs.</li><li>Le prix est insuffisant&nbsp;: Fnac propose un prix équivalent à 101 pence par action pour Darty. Cela représente une prime de 25%... Attractive en apparence mais qui ne suffira pas pour &quot;amortir&quot; les coûts et les risques liés à toute fusion. De plus, il est possible que les autorités de la concurrence demande au nouveau groupe issu de la fusion de céder quelques magasins&nbsp;; ce qui obérera le résultat de l&rsquo;ensemble.</li></ul>&nbsp;Le point positif de l&rsquo;approche de Fnac est qu&rsquo;en payant en titres, le nouveau groupe n&rsquo;aura pas à supporter des coûts liés à un endettement trop important. Les opérations financées par de la dette sont très souvent mal appréciées par le marché. Le contexte actuel l&rsquo;a montré&nbsp;: des titres comme Altice/Numéricable ou pire Glencore ont été sévèrement sanctionné par le marché ces derniers temps, essentiellement à cause d&rsquo;une dette liée à des rachats d&rsquo;entreprises trop importante.En conclusion&nbsp;: le deal est intéressant dans la mesure où il permet de défendre des parts de marché en France de manière assez peu risqué du fait d&rsquo;un endettement nul pour financer l&rsquo;opération. En faire une opération rentable prendra du temps du fait de cultures d&rsquo;entreprises fortes et différentes. A notre avis, les actionnaires de Darty feront monter les enchères pour suivre l&rsquo;opération. De ce fait, le risque que le deal ne se fasse pas n&rsquo;est pas négligeable. De notre côté, nous ne sommes donc pas acheteur de Fnac à court-terme et attendrons les premiers effets de la nouvelle organisation pour nous positionner éventuellement.

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FNAC – DARTY : un mariage de raison que la bourse ne va pas forcément valider 

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Fnac - Darty : un mariage de raison que la bourse ne va pas forcément valider 

Le Nettoyeur

France

Economie

En France, on n&#39;aime pas trop parler du secteur du tourisme, comme secteur d&#39;avenir pour notre pays. On parle souvent d&#39;innovation et de startups. On parle souvent de &ldquo;réindustrialisation&rdquo; (en réalité la France n&#39;a jamais été &ldquo;déindustrialisée&rdquo; puisque la production industrielle est en croissance constante, ce qui a baissé c&#39;est l&#39;emploi industriel, ce qui veut dire que l&#39;industrie est plus productive que jamais). On parle parfois d&#39;agriculture. Beaucoup plus rarement de tourisme.Alors que, comme chacun sait pourtant, la France est la première destination touristique mondiale, et de loin. Notre patrimoine historique sans pareil. Nos nombreuses merveilles naturelles. La montagne, la plage, la campagne. La tour Eiffel. La bonne bouffe. Le pays de l&#39;amour. Tout ça fait de la &ldquo;marque France&rdquo; un attracteur touristique indéniable.On n&#39;aime pas trop en parler parce qu&#39;on aime l&#39;idée de la grandeur de la France et ça fait un peu sale, un peu petit-bras, de gagner sa vie en quémendant des pourboires de riches étrangers. Mais l&#39;économie est l&#39;économie. La France ne devrait pas avoir que le tourisme comme activié, mais c&#39;est une énorme activité qui crée beaucoup d&#39;emplois.Or, le fait est que si la France attire plus de gens que tout autre pays, elle en extrait moins d&#39;argent que les autres pays, et c&#39;est évidemment bien dommage. Si chaque touriste dépensait 10% de plus à chaque fois qu&#39;il vient en France, ce serait énormément de valeur pour l&#39;économie française, au même coût, puisqu&#39;il s&#39;agit de la même visite.Que faire ?Un premier point : l&#39;infrastructure. La France a une bonne infrastructure, mais on oublie souvent que l&#39;infrastructure française doit être faite, non pour 65 millions de français, mais pour 65 millions de français et 65 millions de touristes qui viennent chaque année&mdash;et donc prennent avions, taxis, bus, routes, autoroutes, métros, RER, et ainsi de suite. Les grèves françaises sont légendaires. Les retards des trains français sont légendaires. Nos aéroports ne sont pas au niveau de ceux des autres pays.Le second point, c&#39;est le commerce. Les gens aiment visiter les grands monuments. Il y a quelque chose qu&#39;ils aiment encore plus faire : faire du shopping après avoir visité des grands monuments. Il y a un très bon exemple dans le domaine : la galerie marchande qui se trouve sous le Musée du Louvre. Tous les visiteurs y passent, avant et après leurs visite du plus beau musée du monde, et dépensent énormément d&#39;argent. De plus, et ce n&#39;est pas négligeable - même indispensable-, cette galerie marchande est une vraie réussite architecturale, qui ne gâche pas du tout l&#39;ensemble du Louvre, au contraire.Ce qui ne peut que faire poser la question : pourquoi n&#39;y a-t-il pas un même genre de galerie marchande autour de la Tour Eiffel et en-dessous, le monument le plus visité au monde ? Je sais que les touristes qui vont à la Tour Eiffel veulent dépenser leur argent, puisqu&#39;à chaque fois qu&#39;on s&#39;approche de la tour Eiffel il faut se battre contre des dizaines de vendeurs à la sauvette (dont je serais prêt à parier qu&#39;ils ne payent pas beaucoup d&#39;impôts). Des millions d&#39;étrangers nous supplient de payer de la TVA pour acheter des petites tours Eiffel en plastique, et nous refusons leur argent. Et ensuite on s&#39;étonne du déficit. La tour Eiffel est l&#39;exemple le plus flagrant, mais on pourrait le multiplier. A condition que ça soit fait avec élégance et respect architectural, comme au Louvre, il ne devrait y avoir aucun problème à intégrer le commerce dans nos plus grandes attractions touristiques.Troisième sujet : l&#39;anglais. Oui, la France est le pays de Molière. Mais la France, en théorie du moins, est aussi le pays de la courtoisie, du savoir-vivre. Et accueillir quelqu&#39;un dans sa langue, ou dans une langue qu&#39;il parle, devrait faire partie du savoir-vivre. C&#39;est quelque chose que la plupart de nos guichetiers ou serveurs ont du mal à intégrer. Certes, l&#39;Education nationale s&#39;y prend très mal. Mais nous sommes au 21ème siècle. Il existe de nombreux services disponibles par internet qui permettent d&#39;apprendre les langues étrangères facilement par immersion et vidéoconférence, à très bas coût. Une campagne nationale encourageant les employeurs dans le secteur du tourisme et des services à proposer ces services à leurs employés devrait être mise en place.Sur le même principe - et là il faut malheureusement mettre les pieds dans le plat, car c&#39;est le point noir le plus grave de la France du point de vue du tourisme- il faudrait une campagne nationale pour la qualité de service. Non, il n&#39;est pas pittoresque que les garçons de café et autres employés de services dans les zones touristiques soient si souvent revêches, pas aimables et peu serviables. Et oui, il est possible de faire autrement. Il y a de nombreux pays où on peut être accueilli dans un café avec le sourire, et ça fait bizarre. Avec la Tour Eiffel et le vin de Bordeaux, c&#39;est aussi une des choses pour lesquelles la France est légendaire. Il faudrait également réfléchir à mettre en place la rémunération par pourboire dans les zones touristiques, afin de donner une incitation aux personnels de service à apporter une meilleure qualité de service.En effet, la France comme destination touristique attractive n&#39;est pas seulement une question de valeur économique&mdash;même si c&#39;est très important--, c&#39;est aussi une question de l&#39;image, et donc de l&#39;honneur, de la France. Un pays qui a confiance en lui et qui regarde l&#39;avenir avec confiance, un pays intelligent, accueillera ses touristes, non seulement en s&#39;organisant efficacement pour leur soutirer le plus d&#39;argent possible, mais le fera avec le sourire.Après tout, être français, c&#39;est aussi être malin et séducteur, non ?

Comment améliorer la rentabilité de l'industrie touristique en France 

Depuis une semaine, les marchés financiers du monde entiers font des tours, avec d&#39;énormes baisses, ensuite remontées, ou pas.Que se passe-t-il ?Cela a commencé en Chine. Depuis des décennies, la Chine pompe de l&#39;argent dans son économie pour financer la croissance - dévaluations compétitives, prêts encouragés par les banques publiques, etc. Tout le monde sait que ça ne peut pas durer indéfiniment. La question n&#39;est pas : est-ce que ça va finir, mais comment ? Est-ce que le gouvernement chinois va pouvoir orchestrer un passage à un autre modèle économique et un ralentissement ordonné, ou est-ce que le château de cartes va s&#39;effondrer ?Cette tension explique que le moindre mouvement du gouvernement chinois soit sur-analysé et puisse mener à des grands mouvements dans les marchés chinois, qui sont particulièrement susceptibles à l&#39;action du gouvernement chinois. Et ainsi, lorsque la Banque centrale chinoise n&#39;a pas annoncé une baisse de taux attendue, la panique a commencé.Comment cette panique s&#39;est-elle répandue au reste du monde ?Il y a une raison évidente : la Chine est une très grande économie, intégrée dans la mondialisation, et donc si l&#39;économie chinoise va mal, les conséquences pour le reste de l&#39;économie mondiale sont mauvaises.Mais ça n&#39;explique pas tout.Aux Etats-Unis, aussi, on attend un ralentissement. La Banque centrale américaine a dit qu&#39;elle comptait bientôt remonter ses taux d&#39;intérêts, mais nul ne sait quand et comment. Puisqu&#39;on sait qu&#39;il va y avoir un dos-d&#39;âne, mais pas où ou de quelle taille, il y a forcément de la nervosité.Mais ça va plus loin. Depuis la crise financière, les marchés financiers ont connu une montée considérable. Pourtant, les économies qui sous-tendent ces marchés financiers, même si elles ont dans l&#39;ensemble renoué avec la croissance, ne vont pas aussi bien que les indices boursiers l&#39;indiqueraient.Cette hausse des indices boursiers se justifie en partie : les grandes entreprises mondiales ont connu une explosion de leurs profits depuis le début de la crise. Mais le problème est que cette explosion de profits est due, principalement, non à la découverte de nouveaux marchés ou au de nouvelles innovations, mais à la capacité de ces entreprises à maîtriser et baisser leurs coûts tout en produisant autant.Le problème fondamental sous-jacent est celui-là : au-delà des chiffres du PIB trimestre après trimestre, l&#39;économie mondiale, si elle ne stagne pas vraiment, n&#39;est pas non plus entrain de découvrir de grands et nouveaux sommets d&#39;innovation. Même sept ans après la crise, la reprise semble toujours fragile.Comment régler ce problème, comment avoir une vraie croissance durable ? Cela, justement, personne ne le sait.Normal, ensuite, que les investisseurs soient nerveux.