Résorber le chômage : la solution des charges négatives<!-- --> | Atlantico.fr
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Il y a deux solutions évidentes pour faire diminuer le chômage en France.
Il y a deux solutions évidentes pour faire diminuer le chômage en France.
©Reuters

Le Nettoyeur

Il y a deux solutions évidentes pour faire diminuer le chômage en France : rendre moins contraignant notre droit du travail, qui rend les employeurs rétifs à tenter leur chance avec un candidat, et faire baisser le coût du travail ( la deuxième étant la plus intéressante ).

Pascal-Emmanuel Gobry

Pascal-Emmanuel Gobry

Pascal-Emmanuel Gobry est journaliste pour Atlantico.

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Peut-être avez-vous entendu dire que le chômage est un grand problème en France ?

Mais ne vous inquiétez pas, le gouvenement y travaille...

Bon, on pourrait faire autre chose que rire jaune.

Pour les libéraux (c'est mon cas), il y a deux solutions évidentes au chômage : rendre moins contraignant notre droit du travail, qui rend les employeurs rétifs à tenter leur chance avec un candidat, et faire baisser le coût du travail.

C'est la deuxième solution qui est la plus prometteuse. Pour ce qui est de notre droit du travail, les peurs des patrons relèvent autant du fantasme que de la réalité, et certaines réformes, notamment la rupture conventionnelle, ont amélioré la situation. Non, ce n'est pas idéal. Mais pourtant, des milliers d'entreprises françaises acceptent d'employer des millions de gens avec des CDI en droit français, et arrivent néanmoins à survivre.

Le problème du coût du travail est plus important, car il s'agit d'un effet mécanique : si un employé potentiel coûte plus qu'il rapporte, par définition, c'est une perte d'argent pour l'employeur de l'employer. A contrario, si en employant quelqu'un à un prix donné, cet employé génère un revenu supplémentaire au prix de l'embauche, l'employeur gagne plus d'argent et a donc toutes les raisons pour le faire.

Ce n'est pas une coïncidence que le chômage touche en particulier les emplois non-qualifiés, jeunes y compris, c'est-à-dire ceux dont l'emploi rapporte peu à l'employeur, et a contrario les personnes proches de la retraite, c'est-à-dire ceux avec les salaires et les prétentions salariales les plus importantes. Des deux côtés, on retrouve ce même phénomène mécanique.

Quelle est la solution ?

On parle d'abattement de charges. C'est un pas dans la bonne direction. Mais le problème de chômage de masse de la France appelle des solutions encore plus radicales en France : transformer les charges sociales pour créer un barême progressif de charges sociales (qui pourrait, à terme, être fusionné avec la CSG et l'IRPP, mais c'est un autre sujet). Pour les hauts salaires, les charges sociales seraient légèrement plus élevées, avec peut-être, en compensation, au moins au début, une baisse de l'IRPP ou de l'IS. En échange, pour les bas salaires, les charges sociales seraient non pas baissées, mais rendues négatives. C'est-à-dire que l'employé recevrait un chèque de l'Etat chaque mois en complément de son salaire.

Puisque l'effet du coût du travail est mécanique, il est évident que si pour un employeur, le coût de recruter un salarié qui touche 10€ de l'heure passe de 15€, comme c'est le cas aujourd'hui, à, mettons, 9€, l'effet sur le chômage serait radical.

Est-ce que cette mesure élargirait le déficit et la dette ? Sur le long terme (et, sur le court terme, avec des taux historiquement bas, la France a de la marge pour faire des choix ambitieux), tout porte à croire que non, car ce qui détermine le déficit et la dette est avant tout la santé de l'économie. Une économie avec moins de chômage est une économie avec plus de consommation et de production, bref, plus de croissance, et donc une situation fiscale de l'Etat plus saine.

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