Projet Pegasus : Emmanuel Macron et des ministres du gouvernement figurent parmi les cibles du Maroc<!-- --> | Atlantico.fr
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Le président français Emmanuel Macron s'exprime au téléphone lors d'un sommet de l'UE à Bruxelles le 20 juillet 2020.
Le président français Emmanuel Macron s'exprime au téléphone lors d'un sommet de l'UE à Bruxelles le 20 juillet 2020.
©JOHN THYS / POOL / AFP

Logiciel espion

Le Maroc aurait sélectionné le numéro d'Emmanuel Macron en 2019 pour une possible infection de son téléphone avec le logiciel Pegasus, selon des informations de Forbidden Stories et de 16 partenaires.

Emmanuel Macron figure parmi les cibles du logiciel espion Pegasus, selon des informations de BFMTV et de France Info auprès de plusieurs sources concordantes. Une enquête conjointe menée par 17 rédactions révèle la façon dont Pegasus, un logiciel espion, a été utilisé pour surveiller un grand nombre de cibles.

Officiellement créé pour aider les services de renseignements à lutter contre la criminalité, le logiciel Pegasus mis au point par une société israélienne nommée NSO a servi à espionner des journalistes, des militants des droits humains ou encore des personnalités politiques ou des opposants du monde entier, d'après une enquête publiée ce dimanche par un consortium de journalistes.

Emmanuel Macron possède plusieurs téléphones, sur lesquels il a installé des applications de messagerie comme Telegram, pour échanger avec des proches ou des journalistes. Les recommandations de l’Anssi (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) ou de la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) préconisent au chef de l’Etat de privilégier la ligne ultrasécurisée des téléphones Teorem ou Cryptosmart de l’Elysée pour communiquer.

Selon des informations de France Info, en mars 2019, une agence de renseignement du Maroc, cliente de la société NSO et utilisatrice du logiciel Pegasus, aurait entré l’un des numéros du chef de l’Etat français dans son logiciel espion.

La technologie NSO utilisée par le Maroc permettrait de pénétrer dans le téléphone, récolter les données qui s’y trouvent, avoir accès aux conversations et même activer le micro ou la caméra du  téléphone du chef de l’État.

L’enquête n’a pas permis de révéler si les téléphones portables d’Emmanuel Macron avaient été infectés. Les téléphones en question n’ont pas pu être expertisés.

Son numéro a néanmoins été sélectionné par le Maroc en vue d’une potentielle infection par Pegasus, selon France Info.

Depuis le Maroc, et sans avoir un accès direct aux portables, Rabat serait parvenu à infecter les téléphones de nombreux Français, sur le sol français. Plusieurs analyses techniques réalisées par le consortium de journalistes avec l’appui du Security Lab d’Amnesty international, ont permis de le confirmer.

Plusieurs numéros appartenant à des membres de l’entourage d’Emmanuel Macron ont aussi été sélectionnés comme cibles potentielles par les services marocains, selon les révélations de France Info. Parmi ces personnalités figurent son conseiller Afrique, Franck Paris, dans le courant de l’année 2019, ou bien encore son ancien chef de la sécurité, Alexandre Benalla.

Les numéros d'une quinzaine de ministres ou ex-ministres français ont également été sélectionnés en vue d’une possible infection de leur téléphone. Parmi eux figurent l'ancien Premier ministre Edouard Philippe, ainsi que son épouse, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, ou encore, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire. Une agence de renseignement marocaine aurait lancé cette vaste opération.

L’enquête se poursuit.

Selon les informations de France Inter, le président prend l’affaire très au sérieux et des vérifications sont en cours.

« Si ces faits sont avérés, ils sont très graves. Toute la lumière sera faite sur ces révélations », selon l’Elysée auprès de France Inter.

Le Maroc et la société NSO ont démenti formellement ces révélations. Le Maroc nie toute responsabilité. Le gouvernement marocain a qualifié lundi de « mensongères » les informations de Forbidden Stories et de ses partenaires selon lesquelles les services du royaume avaient infiltré les téléphones de plusieurs personnalités étrangères.

Ce logiciel espion, Pegasus, aurait été utilisé par plusieurs Etats, dont le Maroc, le Mexique, l’Arabie saoudite et la Hongrie, pour surveiller des journalistes ou des opposants notoires aux gouvernements en place.

Cette surveillance était exercée via les téléphones portables des personnes ciblées. Le logiciel avait accès à l'intégralité de leurs appareils, y compris les conversations sur des services de messagerie chiffrée.

Mediapart a annoncé lundi déposer plainte auprès du parquet de Paris après que deux de membres de la rédaction aient été ciblés.

Le parquet de Paris a ouvert mardi une enquête sur l'espionnage de journalistes français dont l'infiltration de téléphones par le logiciel Pegasus pour le compte de l'Etat marocain, qui le conteste.

France Info - France Inter - BFMTV

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