Arrêts-maladie automatiques pour symptômes Covid : le malade imaginaire remboursé par la Sécu<!-- --> | Atlantico.fr
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arrêt de travail arrêt maladie COVID-19 CORONAVIRUS
arrêt de travail arrêt maladie COVID-19 CORONAVIRUS
©AFP

Nouveau dispositif

Un nouvel arrêt de travail est entré en vigueur à partir du dimanche 10 janvier et au moins jusqu’au 31 mars. Les salariés et qui souffrent de symptômes du Covid-19 (ou qui sont cas contact) peuvent bénéficier d'un arrêt maladie en allant directement sur le site de l'Assurance Maladie, sans avoir à aller chez un médecin traitant.

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon est présidente du Mouvement ETHIC (Entreprises de taille Humaine Indépendantes et de Croissance) et chef d’entreprise (SDME).

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Certes, il faut dissuader nos concitoyens de semer le virus ! On avait bien  compris. L'imagination est au pouvoir et faute d'être efficaces on invente des solutions sorties d'un chapeau; celle consistant à dissuader les gens de travailler s'ils se sentent patraques est sans conteste vouée au plus grand succès, d'ailleurs la CGT qui n'avait pas été consultée non plus s'est fortement réjouie ; en effet on peut dorénavant sécher le travail dès qu'on ressent un symptôme pouvant coller avec le COVID : mal de tête, courbatures, gorge irritée, une quinte de toux et c'est bon. Et bien sûr plusieurs fois par mois...

Jugez un peu de la facilité et surtout de la tentation: vous n'allez pas au bureau, il suffit de le signaler et vous ne serez pas pénalisé par une journée de carence, vous serez normalement payé... Trois  jours après, si le test de dépistage demandé (quand même) est négatif, vous retournez bosser... Pas besoin de médecin. Si vous êtes positif, vous restez évidemment chez vous comme avant, et on vous enverra un infirmier.

« Un arrêt de travail immédiat en ligne  en cas de « symptôme ». Voilà de nouvelles perspectives ouvertes à chacun. Le "symptôme" désormais est une maladie puisqu' arrêt maladie il y a. Le fait que le jour de carence soit à cette occasion supprimé est une véritable incitation à s’auto diagnostiquer. 

En toute bonne foi, qui, un peu hypocondriaque ces jours-ci, n’a pas eu récemment  des « symptômes »? En cette période où l’anxiété et l’angoisse sont entretenues en permanence, on se demande au moins une fois par semaine si on est pas vraiment trop fatigué ! Enfin c'est mon cas honnêtement! 

Il ne s’agit pas de  soupçonner les salariés de mauvaise foi et on voit déjà les défenseurs des travailleurs opprimés monter au créneau et s'indigner de ce soupçon... mais notre pays aujourd’hui a besoin d’une énergie économique qu’on s’applique à dissuader en permanence, même involontairement et pour de bonnes raisons. Encore un coup d’arrêt potentiel à l’activité des entreprises.

Entre le télétravail érigé en modèle pour l'avenir (pourtant compliqué pour la bonne marche de l’entreprise et  facteur de baisse de productivité) et "l’arrêt symptôme", les salariés sont de plus en plus dissuadés malgré eux, de s’impliquer au maximum et de se rendre au  travail au moment où c’est plus que jamais nécessaire. Que cette mesure soit au moins limitée à ceux qui ne sont pas en télétravail ! On peut, si l'on est asymptomatique, continuer de chez soi à travailler, non ?

D'ailleurs ce sont toujours les mêmes qui imperturbables assurent la marche du pays, imaginez l'infirmière, les pompiers, le policier, le pharmacien, le boucher, le plombier, le patron...  que sais- je, qui s'ausculterait et s'arrêterait tout seul ? Et pourtant ce ne sont pas ces catégories qui propagent particulièrement  la contagion au contraire ; et il ne  s'agit pas pour eux bien sûr, de ne pas être extrêmement vigilants sur leur état de santé.

Une décision "sanitaire" coûteuse, non concertée, angoissante  qui invite à l'auto diagnostic (le pire) et surtout sauf exception, inutile. Les chefs d' entreprises ont depuis longtemps expliqué -quotidiennement- à leurs salariés les règles à suivre en insistant sur le fait qu'ils devaient se protéger eux-mêmes, pour  protéger les autres et l’entreprise toute entière, et leurs collègues veillent : lavage  de mains, gel, distanciation, prise de température, tests, masques, alertes, consignes... ils sont responsables.

Pourquoi en rajouter encore et encore "quel que soit le prix" pour l'économie, cela n’a pas grand sens.

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