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Dissolution, scoop ! : le scénario qui fait peur à Nicolas Sarkozy, Hollande peut-il changer ? : l'avis de Boris Cyrulnik, "Manifeste des 343 salauds" : la réponse de Frédéric Beigbeder
©Reuters

Revue de presse des hebdos

Mais aussi le président en Louis XVI face à une France pré-révolutionnaire — brrrr ! —, et, et, et… l'illusion d'optique sur la "mollesse" de François Hollande et la "dureté" de Nicolas Sarkozy ou de Manuel Valls … Ah, elle est riche et puis elle râpe, la revue de presse !

Barbara Lambert

Barbara Lambert

Barbara Lambert a goûté à l'édition et enseigné la littérature anglaise et américaine avant de devenir journaliste à "Livres Hebdo". Elle est aujourd'hui responsable des rubriques société/idées d'Atlantico.fr.

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La Bretagne gronde… et voilà qu’il souffle sur la France un vent de révolution : ce sont vos hebdos qui le disent, en tout cas… Y auriez-vous pensé ? Pour Laurent Joffrin, du “ Nouvel Observateur ”, ça ne fait pas un pli : François Hollande, c’est Louis XVI. Louis XVI, oui…

Hollande en Louis XVI

Aimablement titré “ Guillotine ”, le premier paragraphe de l’éditorial du directeur de la rédaction de “ L’Obs ” se fait fort de démontrer la parenté entre le président et le roi qui finit à l’échafaud. “ François Hollande ne s’intéresse guère à l’horlogerie, ni à la marine, ces passions bien connues de l’époux de Marie-Antoinette, commence-t-il. Mais, pour le reste, la comparaison finit par s’imposer… Un monarque débonnaire, lucide, trop enclin au compromis, sûr qu’un arrangement est toujours possible entre adeptes de la raison, aussi peu théâtral que possible, certain qu’à la fin des fins les choses finiront par s’arranger. Une personnalité intelligente, opiniâtre, mais tout sauf tragique, qui traverse la tempête en croyant toujours qu’après l’orage le soleil brillera. Las ! La tempête l’a rattrapé. Trop confiant, Louis XVI marchait vers la guillotine. Dans la France d’aujourd’hui, la guillotine est électorale. Moins sanglante, mais pas agréable pour autant. Trop optimiste, le président y marche tout droit ”. Ambiance, ambiance…

Les Français trop vieux pour monter des barricades, d’après Christophe Barbier

La France en colère est-elle prête à se révolter ? Laurent Joffrin n’en parle pas. Dans “ L’Express ”, Christophe Barbier, lui, n’hésite pas : “ Comme une ribambelle de brasiers devient un incendie, la guirlande des révoltes peut aboutir à une révolution, écrit-il d’une plume fleurie, mais les Français sont désormais un vieux peuple, qui tient plus à la pérennité des allocations et à la continuité des loisirs qu’à l’aventure politique. RSA et télévision ont vaincu l’esprit des barricades. Dans “ sécurité sociale ”, la nation hier entendait d’abord “ social ” et pouvait se battre pour ses droits ; aujourd’hui, c’est la “ sécurité ” quilui importe et elle restera dans ses pantoufles tant que les prestations seront versées ”. Bé, dis donc, il a une haute estime des Français — et accessoirement de ses lecteurs, Barbier…

Le grand soir n’est pas à l’ordre du jour, dixit Giesbert

A la question “ la situation est-elle révolutionnaire ? ”, Franz-Olivier Giesbert fournit une réponse un brin plus raisonnable dans “ Le Point ” : “ Même si les bonnets phrygiens poussent comme des champignons sur les cortèges bretons, écrit-il, il faut se méfier des prédictions dès lors qu’elles concernent… l’avenir. On s’épargnera donc le ridicule d’annoncer, comme les prophètes de bistrot ou les bravaches des tréteaux, le grand soir incessamment sous peu. Le communisme et ses avatars ne sont plus que des remugles au fond des poubelles de l’Histoire. Rien à craindre de ce côté-là. Mais force est de constater que la situation actuelle présente des similitudes passablement troublantes avec les décennies qui ont précédé 1789 ”. Ah oui ?

1789-2013 : les “ troublantes similitudes ”

“ Qu’est-ce qui a provoqué la Révolution de 1789 ? demande le directeur de la rédaction du “ Point ”. La fiscalité, la centralisation et la bureaucratie. Sans oublier les privilèges et la mollesse insigne de la monarchie qui “ souleva le peuple en voulant le soulager ”. Or, selon Tocqueville, plus un pouvoir est faible, moins il doit reculer ; sinon, il précipite sa chute ”. Antantion : ceci est un avertissement… Où l’on notera, par parenthèses, que Giesbert ne va pas jusqu’à confondre Hollande et Louis XVI, lui… “ La déroute des finances publiques a fini de préparer le terrain pour 1789, poursuit-il. (…) Démangés par une sorte de prurit fiscal, maladie sénile de la gauche, nos gouvernants n’ont pas redressé les finances ni relancé l’économie. (…) La Révolution n’est pas aux portes de Paris. Mais la déliquescence économique, oui, et M. Hollande est désormais condamné à mener, de gré ou de force, la seule politique qui vaille ”. Et de quelle politique s’agit-il ?

La baisse des dépenses publiques, seule voie de sortie

De “ celle que tous ses prédécesseurs ont cherché à éviter, répond Giesbert. Celle qui a remis debout l’Allemagne, la Suède, le Canada, aujourd’hui la Grande-Bretagne, demain l’Espagne. On veut parler de la baisse des dépenses publiques, qui, chez nous, battent des records (57 % par rapport au PIB) et nous précipitent dans la spirale du surendettement ”. Dans “ Challenges ”, Vincent Beaufils partage la même analyse. “ Bien sûr, écrit-il, les reculades successives du gouvernement sur l’impôt mort-né visant l’excédent brut d’exploitation, sur la taxation rétroactive des PEA et sur “ la suspension de l’écotaxe pour prendre le temps nécessaire à la discussion ” sont autant de témoignages d’une incapacité à gouverner que les Français sanctionnent comme jamais depuis que BVA leur pose la question (75 % d’entre eux ayant une mauvaise opinion de la politique économique du gouvernement, ndlr). Mais ces allers-retours sont directement liés au sentiment de surimposition, désormais solidement ancré dans l’opinion, compte tenu du choix de François Hollande de réduire les déficits publics sans engager de réformes sur les dépenses : dans un pays où le consentement à l’impôt était traditionnellement élevé, près de la moitié des Français approuvent aujourd’hui la décision de certains contribuables de quitter le pays ”. Près de la moitié ? Hé bé, l’en a coulé de l’eau sous les ponts depuis le scandale de l’exil fiscal de Gérard Depardieu, on dirait… C’était quand, déjà ? Il y a dix mois, c’est ça ?

Hollande peut-il changer ? : l’avis des psys

Bon, et concrètement, on a des raisons d’espérer qu’il la mette en œuvre, cette politique, notre président ? “ Peut-il changer ? ” se demande “ Le Point ” qui, facétieux qu’il est, est allé demander leur avis à… des psys ! Des psys, oui, oui. Bon, en même temps, c’est pas la première fois que le mag nous fait le coup. Il fut un temps, même, où il le faisait quasi toutes les semaines (voir, notamment, les RP des 14 et 21 juin 2012)… Après tout, ça fait une couv facile et qui peut rapporter gros, hmmm ? On va passer sur le “ portrait psychologique ” que le journal nous ressert à chaque fois, à savoir que François Hollande est un être “ secret ” dont “ on ne peut jamais percer la pensée ”, qui, à la différence de Sarkozy, “ n’aime pas trancher ”, et qui n’est jamais aussi bon que quand il est face à un “ adversaire incarné ”, ce dont il est aujourd’hui malheureusement privé… Voyons voir plutôt l’analyse qu’en fait, surprise !, … Boris Cyrulnik…

Hollande manque-t-il de force ? Le verdict de Boris Cyrulnik

“ François Hollande manque-t-il de force ? ” demande “ Le Point ” au psy sans ambage. —“ Les hommes et les femmes forts n’ont pas le sentiment de l’autre, ils ne sont pas freinés par l’empathie ou le doute, répond-il. (…) Ce qui, chez François Hollande, ressemble à une absence de force est selon moi le signe de son empathie. Les autres existent pour lui, il les écoute et en tient compte. Je le crois être un homme équilibré mais cafouilleux ”. —“ Un homme cafouilleux peut-il diriger ? ”, rebondit le mag. —“ François Hollande ne tranche pas, au contraire de Nicolas Sarkozy, grand trancheur, lui. Les hommes qui passent à l’acte donnent l’impression d’avoir du caractère, parce qu’ils choisissent d’imposer leur opinion. François Hollande ne manque pas de volonté, mais il est embarrassé d’un excès de scrupules. Il est plus scientifique que chef d’Etat ”. Holà, holà, est-ce à dire qu’il n’est pas chef d’Etat ?

“ C’est étonnant qu’il soit parvenu là où il est ”

“ J’observe, indique Boris Cyrulnik, qu’il a, pour accéder à ce poste, mené une campagne faussement vigoureuse, il jouait la comédie de la vigueur, de la décision, de la fermeté. Je l’écoutais, je lisais, l’étudiais et j’étais frappé par cette comédie de l’autorité. Or le jeu du comédien est anormalement cohérent, seule l’hésitation est la preuve de l’authenticité. Le candidat Hollande nous a leurrés en nous proposant ce que nous espérions. Désormais, il gouverne avec authenticité, mais en souffrant d’une absence de vigueur et de fermeté. (…) Je crois que François Hollande est un chef d’Etat unique en son genre. C’est d’ailleurs étonnant qu’en faisant montre d’une telle souplesse il soit parvenu là où il est. Je n’oublie pas qu’il doit peut-être à la sexualité pittoresque de DSK d’y être parvenu ”. Pfiou ! Y’en a du grain à moudre, là…

Hollande à l’épreuve des tests : candidat idéal mais piètre dirigeant

Surprise ! Chargé par “ Le Point ” d’établir le profil du président à partir de tests psychologiques (les “ méthodes Milton-Immelman et Big Five), Pascal de Sutter arrive à des conclusions analogues à celles de Boris Cyrulnik… “ Notre analyse de François Hollande a débuté bien avant qu’il ne gagne la primaire socialiste, alors que peu de gens croyaient en ses chances, précise-t-il. A la lumière de son profil psychologique, nous écrivions : “ Les personnalités “ accommodantes agréables ” font d’excellents candidats grâce à leur capital sympathie. L’électeur votera toujours plus facilement pour un candidat qui affiche un comportement chaleureux (…) ”. Malheureusement, ce type de personnalité fonctionne moins bien comme dirigeant en situation de crise exceptionnelle. Nous établissions donc  des “ prévisions ” moins optimistes quant à son futur comportement en tant que président : “ Lorsque des mesures politiques radicales sont à mener, il faut user d’une grande fermeté. Or la nature de Hollande est plus à l’aise dans la négociation et le rassemblement. (…) L’électorat qui l’aura porté au pouvoir serait alors immensément déçu et sa popularité sombrerait ” ”. Ca laisse sans voix.

Hollande prisonnier, quoi qu’il fasse, de la perception qu’on a de lui

Mais le professeur en psychologie Pascal de Sutter n’a pas que des tests dans ses tiroirs : il est aussi capable de formuler des analyses, et plutôt fines… “ Cette personnalité, remarque-t-il, est mal perçue en situation grave, car elle présente une image de mollesse. Pourtant, dans ses actes et ses comportements, nous observons que le président fait preuve régulièrement de dureté et de fermeté. Les guerres au Mali ou en Syrie ont davantage montré la “ mollesse ” des dirigeants occidentaux que celle du président de la République française. (…) François Hollande croit peut-être qu’il sera jugé selon ses résultats. Or, dans notre monde d’illusion psychologique, ce qui compte, ce n’est pas la réalité, c’est la perception de la réalité ”. Mouais, mouais, mouais, encore du bla-bla de spychologue à la mords-moi-le-nœud… Heu, permesso, vous avez pas lu la suite… plutôt convaincante, et assez performante, aussi...

Quand la “ dureté ” de Nicolas Sarkozy se révèle être une illusion d’optique

“ C’est sous la présidence de Nicolas Sarkozy que le nombre de policiers et de gendarmes a été drastiquement réduit. C’est un fait indiscutable. La criminalité et l’immigration ont continué à augmenter durant son quinquennat. C’est une donnée objective. Et pourtant, la perception de Nicolas Sarkozy par les Français est celle d’un homme dur avec les délinquants et ferme face à l’immigration. Car le jugement d’un peuple se base sur la perception de la personnalité du dirigeant, pas sur les actes qu’il pose. Si la délinquance baissait réellement en France, on attribuerait le résultat aux actions de Manuel Valls, qui a l’air d’un dur, pas aux directives de François Hollande, qui a l’air d’un mou. Si François Hollande veut remonter dans les sondages, il doit surmonter sa réserve et sa pudeur instinctives. Et montrer sans détour aux Français les aspects de sa personnalité les plus remarquables. (…) C’est important pour un candidat, c’est essentiel pour un président de la République ”. A bon entendeur, salut, François… Ah, et puis, ta-ta-ta, attends, quitte pas, ce qui suit devrait pas mal t’intéresser — quant à nous, je vous raconte pas…

Dissolution : Nicolas Sarkozy prend la rumeur “ très au sérieux ”

On vous l’annonçait jeudi dernier, sur la base des informations glanées de-ci, de-là, par les très informés Pierre-Henri de Menthon et Airy Routier de “ Challenges ” (voir la RP du 31 octobre)… Depuis, tous vos hebdos, le “ Journal du dimanche ” en tête, ne parlent plus que de ça. De quoi ? De la dissolution de l’Assemblée… Figurez-vous, figurez-vous… que cette semaine encore, Menthon et Routier ont des révélations à nous faire sur le sujet, pas n’importe lesquelles : des infos en direct de “ l’ex ” — de Nicolas Sarkozy, oui, c’est ça…. “ A Marrakech, écrivent-ils, la gentry parisienne, en week-end à La Mamounia, ne parle que de l’hypothèse d’une dissolution de l’Assemblée nationale après les élections européennes, dont le Front national sortirait en tête. En vacances en famille au Maroc, Nicolas Sarkozy la prend aujourd’hui très au sérieux, alors qu’il la qualifiait de “ farfelue ” il y a quelques mois. Comme beaucoup, il juge que François Hollande ne pourra pas rester inerte jusqu’en 2017, au risque d’être rejeté dans une primaire par le PS ”. Et alors ? Et alors !

Dissolution, scoop ! : le scénario qui fait peur à Nicolas Sarkozy

“ Dès lors, poursuivent les deux chroniqueurs, aucune hypothèse autre que la dissolution ne tient la route, reconnaît devant nous un proche de l’ancien chef de l’Etat. Un remaniement ministériel, en gardant Jean-Marc Ayrault, n’aurait aucun impact sur l’opinion ; en nommant un nouveau Premier ministre, que ce soit Martine Aubry, Laurent Fabius ou Manuel Valls, Hollande s’imposerait une cohabitation au sein de son propre camp. S’il faut cohabiter, mieux vaut donc que ce soit avec la droite, obligée de prendre à son tour des décisions impopulaires. Car la nomination de Jean-François Copé à Matignon “ foutrait un bordel monstre dans nos rangs ”, explique notre interlocuteur, devant qui Nicolas Sarkozy tente de se rassurer : “ Hollande n’aura jamais les c… de faire ça ” ”. L’aurait donc peur, Nicolas ? Hmmm, c’est bon à savoir, ça, François… En même temps, tu notes “ la perception ” que “ l’ex ” a de toi, qui n’est pas, hum !, désolée de te rappeler, très éloignée de celle des Français, aujourd’hui… Tu vas bouger, dis ?

Pénaliser, ne pas pénaliser les clients de prostitué(e)s

Mais changeons de sujet, voulez-vous ? Ca ne vas pas forcément nous faire de l’air frais, mais parlons de “ la proposition de loi sur la pénalisation des clients de prostitué(e)s qui sera en discussion à l’Assemblée nationale le 27 novembre. Dans le registre “ terrain miné ”, (elle) est emblématique, nous dit “ L’Obs ”. (…) Et si, au lieu de protéger les prostitué(e)s, la pénalisation du client avait pour conséquence de les fragiliser en les condamnant à plus de clandestinité ? se demande le mag. Plus de violence et de risques, moins de droits, moins d’accompagnement social ? Même en Suède, pays de référence des abolitionnistes, où une loi de 1999 interdit “ l’achat d’un rapport sexuel ”, certaines expertises relativisent les résultats de la politique de pénalisation du consommateur. A l’inverse, la liberté revendiquée des opposants à la pénalisation est aussi celle des mafias et des trafiquants de filles vendues comme du bétail qui prospèrent dans univers totalement dérégulé. Alors de quelle liberté parle-t-on ? ” De laquelle, oui ? On vous laisse cogiter…

Polémique “ Manifeste de 343 salauds ” : la réponse de Frédéric Beigbeder

… Et on vous livre tout à trac la réponse de Frédéric Beigbeder à la polémique sur le “ Manifeste des 343 salauds ”. “ Regrettez-vous d’avoir signé la pétition des “ 343 salauds ” contre l’abolition de la prostitution ? ”, lui demande “ Le Point ”. —“ Jamais de la vie !, répond BGBD. A mon âge, quand je signe une pétition, je sais ce que je fais ! Et je trouve que la reculade, pour ne pas dire la liquéfaction, de Nicolas Bedos n’est pas du tout à son honneur. Je sais ce que je fais, mais je n’ai pas contrôlé le titre, “ Touche pas à ma pute ”, n’était peut-être pas très heureux. Surtout le possessif, “ ma ” pute… Mais, sur le fond, je ne retire rien ”.

La réponse de Beigbeder à Najat Vallaud-Belkacem

—“ Même quand Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes, dit que “ les 343 salopes réclamaient en leur temps de pouvoir disposer librement de leur corps ” et que “ les 343 salauds réclament le droit de disposer du corps des autres ” ?, réagit le mag. —“ Cette phrase est doublement fausse, rétorque Beigbeder. La première affirmation : les 343 “ salopes ” appelaient à disposer de leur corps ? C’est aussi ce que les prostituées demandent, quand bien même les féministes prétendent savoir à leur place ce qu’elles doivent faire. Quant au second point, il est tout aussi faux. Les 343 “ salauds ” ne demandent absolument pas à disposer du corps d’autrui : nous parlons de relations entre adultes consentants et nous condamnons avec la plus grande force les trafics humains et toute prostitution non choisie par les intéressées. Ce qui serait intéressant, c’est d’écouter l’avis des prostituées, ce que personne ne fait, puisqu’elles sont bien sûr majoritairement hostiles à cette loi ”.

Elisabeth Badinter et Elisabeth de Fontenay sur la ligne Beigbeder ?

—“ Elisabeth Badinter et Elisabeth de Fontenay estiment que cette loi de pénalisation va être “ un enfer pavé de bonnes intentions ”. Qu’en pensez-vous ? lui demande “ Le Point ”. —“ Je suis très heureux car c’est très exactement ce que je pense, répond l’écrivain. Les lois morales sont dangereuses, il faut être prudent avec notre envie légitime, généreuse, humaine, de supprimer le mal par la loi.Il faut bien comprendre que je suis féministe ! Simplement, il existe un clivage très violent, parmi les féministes, entre celles qui sont libertaires (que je soutiens) et celles qui sont prohibitionnistes. Je suis heureux, car de nombreuses féministes “ pro-sexe ” vont nous rejoindre. Vous oubliez de mentionner Marcela Iacub, dont le discours est très proche de notre texte ”. Oui, heu, là, Frédéric, on n’est pas sûr que ce soit une bonne idée de mentionner la Iacub, parce que dans le genre compliqué, pas clair-clair, la dame qui a cherché la gloire, et qui s’est magistralement rétamée, en racontant — fictivement, métaphoriquement, “ poétiquement ” — sa liaison avec DSK, elle se pose un peu là, hmmmm ?

A lire, encore

Beaucoup de choses ! La semaine, en vérité, est plutôt bonne, côté hebdos. On s’est même surpris à lambiner, et avec plaisir, dans nos lectures, c’est vous dire !

Boostés par le lancement de leur festival, “ Les Inrocks ” ? L’hebdo offre en tout cas deux très bons papiers sur la nouvelle stratégie marketing — payante — du magazine “ Valeurs actuelles ” et l’inquiétant renoncement à la vie amoureuse (et sexuelle) des jeunes Japonais.

“ Le Nouvel Obs ”, lui, consacre une enquête assez passionnante au “ prétendu djihad sexuel de jeunes femmes (…) contraintes de rejoindre la rébellion syrienne pour agrémenter le repos des guerriers ”. A lire aussi : le portrait de Denis Payre, ex-grand patron et créateur du mouvement politique “ Nous Citoyens ” (voir la RP du 10 octobre), les révélations du mag sur “ Le bagne de Bachar el-Hassad ” et le manifeste de “ France créative ”, qui rassemble les principaux acteurs de “ l’industrie culturelle française (soit 74 milliards d’euros et 1, 2 million d’emplois) sous une seule bannière face aux géants d’Internet ”.

Anti-communiste et anti-islamiste notoire et revendiqué, Gérard de Villiers, auteur des best-sellerissimes “ SAS ”, n’était pas un personnage simple, ni forcément sympathique, de prime abord. Et pourtant des personnalités “ de gauche ” comme Claude Lanzmann, réalisateur culte de “ Shoah ”, avaient appris à l’apprécier. Victime du “ politiquement correct ” ? La ministre de la Culture Aurélie Filipetti a choisi d’occulter sa mort. Bravant la morale consensuelle, Patrick Besson lui rend hommage dans “ Le Point ”, sur deux pages. Le portrait est assez beau, et même émouvant.

Un bon mois que l’on ne trouve rien à reprendre dans “ L’Express ” — à l’exception, la semaine dernière, du papier de Marianne Payot sur le Goncourt et Edmonde Charles-Roux (voir la RP du 31 octobre). La couv très “ Historia ” que l’hebdo consacre ce jeudi à “ La dernière traque des nazis ” ne nous a pas davantage inspirée, étant donnée sa “ pertinence ” au regard de l’actualité… Le mag annonce discrètement en une, dans une moitié de bandeau, la sortie d’un “ livre choc sur Rachida Dati ”. Après lecture, les extraits de “ Rachida ne meurt jamais ” d’Elisabeth Chavelet (Editions du Moment) choisis par le journal nous ont paru d’un intérêt plus “ people ” que politique. N’en déplaise à Christophe Barbier qui, en pleine affaire DSK, et malgré toutes ses couvs raccoleuses sur “ le rapport d’expertise ” de Nafissatou Diallo, les révélations de Tristane Banon et de sa mère Anne Mansouret, se défendait de donner dans le créneau. Nous en parlerons donc samedi, dans la revue de presse people… Sur ce, bonne semaine, les goulus ! Et, qui sait, peut-être à samedi, hé ?

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Mots-Clés

Gérard Depardieu, Internet, DSK, Jean-François Copé, Martine Aubry, Laurent Fabius, Nicolas Sarkozy, Rachida Dati, Nicolas Bedos, révolution, Japon, François Hollande, exil fiscal, Syrie, Bachar al-Assad, prostitution, Manuel Valls, Franz-Olivier Giesbert, Patrick Besson, Christophe Barbier, Laurent Joffrin, Tristane Banon, Nafissatou Diallo, tocqueville, Elisabeth Badinter, Louis XVI, Elisabeth Chavelet, Boris Cyrulnik, Jean-marc Ayrault, Gérard de Villiers, Frédéric Beigbeder, Aurélie Filippetti, Marcela Iacub, psychologue, PEA, écotaxe, 1789, BVA, Najat Vallaud-Belkacem, dissolution, célibataire, Airy Routier, Pierre-Henri de Menthon, valeurs actuelles, Editions du Moment, 343 salauds, réduction des dépenses publiques, La Mamounia, industrie culturelle, Vincent Beaufils, Pascal de Sutter, Denis Payre, Touche pas à ma pute, Big Five, loi Olivier, tests psychologiques, France créative, Nous Citoyens, djihad sexuel, Milton-Immelman, Elisabeth de Fontenay

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