Semaine de 4 jours : les Français y croient de plus en plus… les entreprises, un peu moins<!-- --> | Atlantico.fr
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Des salariés dans le quartier de la Grande arche de La Défense.
Des salariés dans le quartier de la Grande arche de La Défense.
©MIGUEL MEDINA / AFP

Atlantico Business

De plus en plus de Français sont convaincus que la semaine de 4 jours va devenir la norme. Une semaine plus courte donc, mais un salaire identique et une organisation plus flexible.. les entreprises ne sont pas forcément prêtes à assumer une telle révolution.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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La perspective d'une semaine de travail de quatre jours continue de susciter l'intérêt. Plus d'un travailleur français sur 5 (22 % contre 28 % au niveau mondial) estime qu'elle sera la norme dans son secteur d'activité dans les cinq prochaines années. Travailler moins de jours, mais pas forcément toucher moins de salaire, ce qui va poser des problèmes d'organisation auxquels les entreprises ne sont pas forcément préparées.

C'est ce que révèle la dernière étude de l'ADP® Research Institute intitulée « People at Work 2023 : l'étude Workforce View », menée auprès de plus de 32 000 actifs dans 17 pays, dont près de 2 000 en France.

Mais cette étude va beaucoup plus loin que de confirmer cette ambition de ne travailler que 4 jours par semaine.

Première observation : 22 % des travailleurs français estiment que la semaine de 4 jours sera la norme dans leur secteur d'activité d'ici 5 ans, et 18 % disent qu'il sera possible de bénéficier d'une flexibilité totale des horaires de travail.

Deuxième observation : 37 % des salariés préféreraient travailler 4 jours par semaine, en conservant le même salaire, mais avec des journées de travail plus longues.

Troisième observation : Seuls 9 % des interrogés accepteraient de travailler moins de jours par semaine avec un salaire réduit. À noter qu'au niveau mondial, une certaine flexibilité des congés payés est également anticipée, 27 % des salariés considérant que, d'ici cinq ans, l'acquisition de jours de congés supplémentaires sera la norme. les salariés de l'industrie (31 %) sont les plus nombreux à affirmer que la semaine de 4 jours deviendra la norme, suivis par ceux de l'informatique et des télécommunications (27 %), de l'immobilier et du commerce (25 %). À l'inverse, les travailleurs des médias et de l'information ne sont que 15 % à faire cette projection.

Le maintien du salaire apparaît comme le critère préalable au déploiement de la semaine de 4 jours. 37 % des interrogés préféreraient travailler 4 jours par semaine, mais en conservant le même salaire, avec des journées de travail plus longues. Les jeunes , les teletravailleurs et les femmes sont les plus demandeurs.

Les salariés  dans le commerce (44 %), l'hôtellerie-restauration (43 %) et les transports (41 %) en sont également particulièrement demandeurs, d'autant plus qu'il s'agit de secteurs dans lesquels le télétravail semble impossible à pratiquer pour la majorité des effectifs. Mais pour tous , Le maintien d'un salaire identique reste  un critère important dans la mise en place de la semaine de 4 jours.

Parallèlement, une part importante des salariés revendique encore plus de flexibilité des horaires : 18 % des travailleurs français (contre 33 % au niveau mondial) considèrent que, d'ici cinq ans, la norme dans leur secteur d'activité sera de bénéficier d'une flexibilité totale des horaires de travail. Ce sont les salariés des secteurs de la finance (27 %), des médias et de l'information (24 %) et de l'industrie (23 %) qui sont les plus nombreux à le penser.

Quant au modèle de travail hybride (présentiel et télétravail), il devrait devenir une pratique standard selon 16 % des travailleurs (28 % au niveau mondial), une projection qui est encore plus visible chez ceux exerçant dans l'informatique et les télécommunications (31 %), la finance et les services (26 %).

Outre la semaine de 4 jours, d'autres options permettant de bénéficier de plus de temps libre devraient voir le jour d'ici les 5 prochaines années. À l'échelle mondiale, plus d'un quart des travailleurs (27 %) estime que, d'ici cinq ans, l'acquisition de jours de congés supplémentaires sera la norme. Ils ne sont que 11 % en France.

Et pour 18 % des collaborateurs dans le monde (10 % en France), il sera normal d'avoir la possibilité de réduire son salaire en échange d'un plus grand nombre de jours de congés annuels, tandis que 12 % (contre 7 % en France) anticipent que les congés illimités deviendront monnaie courante.

Les attentes dans ce domaine se révèlent plus élevées chez les jeunes travailleurs (respectivement 20 % et 14 % des 18-24 ans), ce qui laisse à penser qu'une nouvelle transformation des normes admises au travail se profile à l'horizon.

Pour Carlos Fontelas de Carvalho, Président d'ADP en France et en Suisse, « Nous constatons toujours dans cette étude la demande pour un meilleur équilibre vie professionnelle-vie privée ; cette attente existe depuis longtemps, mais cela s'est clairement accéléré depuis trois ans. Lorsqu'il n'est pas possible de proposer du télétravail ou un format de travail hybride, les employeurs peuvent répondre aux attentes de leurs talents par d’autres moyens, comme la mise en place de la semaine de 4 jours, pour les fidéliser et les motiver. » Et d’ajouter qu’il est nécessaire de faire preuve de vigilance car les risques d’épuisement professionnel chez les salariés existent, que ce soit en travaillant sur des journées plus longues ou en devant réaliser leurs missions en moins de temps. De plus, il est évident qu'une semaine de 4 jours génère aussi des défis considérables en termes d'organisation du travail et du maintien du service et n'est pas réaliste dans de nombreuses organisations.

Conclusion du président d'ADP : « Ainsi, au-delà de ces nouveaux modes de travail, l'enjeu de rétention des talents passera par d'autres leviers comme le plaisir et l'épanouissement au travail, la progression des carrières et les opportunités de formation, très attendues notamment par les plus jeunes collaborateurs ».

Pour aller plus loin :

À propos de l'étude Le rapport « People at Work 2023 : l'étude Workforce View » étudie les comportements des salariés face au monde du travail actuel, ainsi que leurs attentes et espoirs vis-à-vis de leur futur environnement de travail. L'ADP Research Institute a interrogé 32 612 actifs dans 17 pays, dont 1 912 en France.

À propos d'ADP Concevoir de meilleurs modes de travail grâce à des solutions à la pointe de la technologie, des services haut de gamme et des expériences uniques qui permettent aux collaborateurs d'atteindre pleinement leur potentiel. Ressources Humaines, gestion des talents, des temps et de la paie, basées sur les données et conçues pour vos collaborateurs.

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