Quand la réponse du gouvernement à la menace djihadiste fait l’impasse sur le nécessaire ménage dans la politique étrangère française<!-- --> | Atlantico.fr
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Quelles réponses face au djihad ?
Quelles réponses face au djihad ?
©Reuters

Bal des alliances

Pour lutter contre le terrorisme il faut protéger le territoire national ! C'est du moins l'opinion du gouvernement, Manuel Valls venant d'annoncer une série de mesures pour renforcer la traque des djihadistes en France. Mais il faudra bien un jour traiter le terrorisme islamiste dans son ensemble, à l'international donc. Et il faudra pour cela considérer des alliés comme l'Iran ou la Russie.

Ardavan Amir-Aslani

Ardavan Amir-Aslani

Ardavan Amir-Aslani est avocat et essayiste, spécialiste du Moyen-Orient. Il tient par ailleurs un blog www.amir-aslani.com, et alimente régulièrement son compte Twitter: @a_amir_aslani.

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Fabrice Balanche

Fabrice Balanche

Fabrice Balanche est Visiting Fellow au Washington Institute et ancien directeur du Groupe de recherches et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient à la Maison de l’Orient.

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Michel Guénaire

Michel Guénaire est avocat et écrivain. Il est l’auteur du Génie français (Grasset, 2006) et Après la mondialisation. Le retour à la nation (Les Presses de la Cité, 2022). Vous pouvez retrouver Michel Guénaire sur Twitter : @michelguenaire

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Michael Lambert

Michael Lambert

Michael Eric Lambert est analyste renseignement pour l’agence Pinkerton à Dublin et titulaire d’un doctorat en Histoire des relations internationales à Sorbonne Université en partenariat avec l’INSEAD.

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Atlantico : Après les attentats de Paris, le gouvernement français a décidé de réagir rapidement sur son territoire, à travers une série d'annonces visant à garantir la sécurité nationale. Sur le plan diplomatique, peu de changements, la France continue à entretenir des relations avec le Qatar ou l'Arabie saoudite, des pays accusés de soutenir le terrorisme. Pour traiter le problème à la racine, ne doit-on pas aussi revoir nos alliances ?

Fabrice Balanche : C'est une question complexe, car ces pays sont pour nous d'énormes clients et se caractérisent aussi une opposition à la remise en cause de leurs actions ou de leur modèle. Ils voient l'Europe comme le passé, et se considèrent comme l'avenir. Et cela ne leur pose aucun problème d'interrompre des contrats qu'ils ont pu signer. La seule chose qui fonctionne réellement, c'est le rapport de force.

La question est donc : pouvons-nous faire pression sur eux ? En effet ces pays se remettront en cause le jour où ils auront un souci majeur sur le plan géopolitique. Depuis 2008 par exemple, les Etats-Unis ont su installer ce rapport de force. Obama a lancé les filières d'énergie parallèle, via les gaz et pétroles de schiste, rendant le pays indépendant des approvisionnements énergétiques de l'Arabie saoudite. Cette dernière doit aujourd'hui casser les prix pour essayer d'entraîner dans la faillite les producteurs alternatifs américains. En Europe, nous n'en sommes pas là…

Et si nous parvenions à ne plus faire de ces pays nos partenaires prioritaires dans la région, cela ne les impacterait pas forcément en profondeur, car la carte de la vente des hydrocarbures s'est beaucoup modifiée ces dernières années, pour s'orienter de plus en plus vers l'Asie. Et je rappelle qu'ils nous achètent des produits et des infrastructures qu'ils pourraient très bien acquérir chez d'autres. Et on voit où se trouve le lien de dépendance actuel avec une France qui se fait la porte-parole du Qatar, ou l'Arabie saoudite qui se permet de refuser sa place au Conseil de sécurité des Nations unies en 2013 pour montrer son énervement face à la politique américaine.

Avec le départ de nombreux français vers la Syrie pour faire le jihad, notre pays paye le prix de l'inaction occidentale dans la crise syrienne. Peut-on régler le problème du terrorisme sans inclure Bachar el-Assad ?

Ardavan Amir-Aslani :Assad ne va aller nulle part. Il faudra bien faire avec. Le Général de Gaulle disait que la France n’a pas d’amis, elle n’a que des alliés. C’est à cette réalité qu’il faudra bien se rendre tôt ou tard. Qu’on le veuille ou non, la France a besoin d’Assad, ne serait-ce que pour contenir l’irruption djihadiste localement et pour fournir des infirmations précieuses sur les djihadistes français sur place. Ainsi, la réponse à votre question est bien entendu non. Il faudra bien compter sur le pouvoir laïc à Damas pour combattre localement le terrorisme islamique.

La France a été le premier pays à reconnaitre l’opposition syrienne dès les premiers jours de la contestation à Damas, allant jusqu’à remettre l’Ambassade syrienne à Paris à la Coalition Nationale Syrienne qui ne représentait qu’elle-même. Elle se coupait, de la sorte, de tout contact véritable avec le pouvoir syrien et de toute source d’information vérifiable sur la situation du pays. Le gouvernement français, par pure méprise, considérait que le régime allait chuter dans les semaines à venir. Or, cela fait quatre ans que le pouvoir du clan Assad tient fermement sur place et n’est pas prêt de tomber. Une élection présidentielle a même été organisée et remportée par Bachar. Il est ridicule de considérer que le régime ne tenait qu’avec sa base alaouite et chrétienne qui ne représente tout au plus que 20% de la population. C’est faire fi de toute la population sunnite laïque syrienne, des classes moyennes etc… Aujourd’hui, force est de constater que la France combat les mêmes groupes qu’Assad, les groupes islamistes fanatiques que sont le prétendu Etat Islamique, le Front Al-Nusra et autres groupuscules fanatiques. Assad est donc devenu l’allié de circonstance de la France sur le fondement de la théorie "l’ennemi de mon ennemi et mon ami". 

Il existe beaucoup de tensions entre les occidentaux et la Russie. Pourtant, les Russes sont aussi impliqués dans la lutte contre le terrorisme islamiste, mais chez eux. Y a-t-il un intérêt, et une possibilité, de collaborer avec Poutine dans ce domaine ?

Michaël Lambert : La question de la cooperation avec la Russie contre la menace du terrorisme islamiste remonte à l’après 11 septembre 2001. A cette époque, les Etats-Unis cherchent des alliés pour lutter activement contre l’emergence des réseaux, tant au Moyen-orient que sur le continent européen. Moscou apparait comme une alliée de premier plan dans la mesure ou elle est l’héritière directe de l’Union soviétique, qui devait faire face à des problématiques similaires en Asie centrale, en Afghanistan (Guerre de 1979-1989), et dans le Caucase russe en Tchétchénie et au Dagestan. Les russes disposent donc d’experts dans ce domaine depuis la fin de la Guerre froide, et c’est la raison qui pousse Washington a demander au Kremlin de l’aider dans le lutte contre le terrorisme en 2001. 

Logiquement, quand les Etats-Unis appellent à l’aide Moscou, c’est naturellement toute l’Europe qui commence à s’intéresser au sujet car les occidentaux travaillent de concert au sein de l’OTAN et de l’OSCE. On a donc, dès 2001, une pleine conscience de l’importance que revet la cooperation internationale avec l’armée russe et les  experts du FSB. 

Non sans une certaines ironie, le Président américain Bush et le Président russe Poutine, à cette époque, s’impliquent ensemble dans une lutte contre des groupes terroristes dont l’existence est le fruit des politiques de leurs pays pendant la Guerre froide. Les américains furent responsables des livraisons d’armes et de l’entraînement des Djihadistes en Afghanistan, qui à l’époque luttaient contre les soviétiques (un bon exemple se retrouve dans la culture populaire, avec le film “Rambo III” de Peter MacDonald, qui vante ouvertement en 1988 la bravoure des moudjahidines). Les russes ne sont pas en reste, car pour endiguer un potentiel coup d’Etat en 1992, le Kremlin autorisa les ex-militaires soviétiques a disposer des stocks armements, ce qui entraina des ventes massives dans le Caucase auprès des intégristes islamistes (un autre exemple se retrouve dans “Lord of War” d’Andrew Niccol, ou le laxisme ukrainien en ce qui concerne la gestion des armes est ouvertement affiché). Pour resumer, en 2001, les américains se retrouvent a lutter contre des terroristes formés par leurs services, et les russes contres leurs propres armes, peuvent en témoigner les recents événements de Charlie Hebdo, ou les armes sont des Kalachnikov, l’arme russe par excellence, du moins avant la chute de l’URSS.

De retour en 2015, les européens et américains souhaitent donc, une nouvelle fois, intensifier leur cooperation avec la Russie dans la lutte contre le terrorisme islamiste international. Peut-on parler d’une attitude pertinente au regard de l’actualité ? D’une manière générale, il est incontestable que la lutte contre le terrorisme permettra d’écarter les tensions entre occidentaux et russe vis à vis de la crise en Ukraine. Qui plus est, le Kremlin a toujours revendiqué l’idée que l’occident devait se défendre contre l’influence de l’Islam, par essence en opposition avec la Chrétienté. C’est donc le meilleur moyen de rapprocher les deux camps et d’atténuer les tensions, ou de relancer un dialogue constructif. 

Enfin, et c’est tout tout le charme de la diplomatie internationale contemporaine, les russes disposent d’informations sur les groupes terroristes au Moyen-Orient et dans le Caucase que n’ont pas les américains, dans la mesure ou la politique du Kremlin s’oppose souvent à celle des Etats-Unis, et amène Moscou à nouer des liens avec les ennemis de la Maison Blanche. Ne nous méprenons pas, Washington adopte une attitude similaire avec les ennemis de Moscou, et dispose de ses propres contacts auprès de groupes tendancieux, tant au Moyen-Orient qu’en Asie centrale et dans le Caucase.

Pour resumer, la cooperation ne saurait être que bénéfique pour les américains, les européens et les russes. En prenant l’exemple français, une collaboration accrue avec le FSB permettrait d’en savoir plus sur les groupes terroristes du Caucase, l’aspect essentiel étant celui du contrôle des armes qui transitent par cette region. Le Caucase russe est une plaque tournante du trafic d’armes, notamment en Ossètie du Sud. C’est la raison qui pousse à envisager une plus grande cooperation franco-russe, non seulement pour en savoir plus sur les groupes terroristes du Caucase (essentiellement Tchétchènes), bien que distincts de ceux au Moyen-Orient, mais surtout pour contrôler le trafic d’armes. Ne soyons pas naïfs, la Russie contemporaine et son FSB ne sont clairement pas au niveau de l’URSS et du KGB, et la lutte contre le terrorisme reposera essentiellement sur des informations en provenance des Etats-Unis et d’Etats européens avec des experts du Caucase et du Moyen-Orient, c’est le cas de l’Allemagne, la Grande Bretagne et la Suède. 

Cependant, la cooperation avec la Russie, si elle arrive à s’implanter sur le long terme, aura le mérite de faire avancer la diplomatie mondiale et le dialogue sur l’Ukraine, le Kurdistan, les Etats de facto et surtout le trafic d’armes, des sujets occultés en raison de la crise économique en Europe, de l’importance grandissante des débats sur le TTIP, et surtout du manque d’initiative pour la création d’une agence de renseignement supranationale européenne.

Malgré son rôle de puissance régionale l'Iran est écartée des discussions diplomatiques, à cause entre autres de son programme nucléaire. La lutte contre le terrorisme régional est-elle envisageable sans le concours perse ?

Ardavan Amir-Aslani : Bien entendu que non. Alors que ce sont des sunnites fanatisés par la doctrine salafiste  qui tuent nos soldats, nos écoliers et nos journalistes, la France persiste à refuser de regarder la réalité en face et continue sur son chemin de fabrication de l’ennemi prise en l’Iran chiite, qui pourtant est le principal opposant au terrorisme islamiste. La politique française envers l’Iran est dictée par un tropisme excessif des gouvernements français pour les pétromonarchies du golfe persique, et ce depuis l’administration du président Sarkozy jusqu’à la majorité actuelle.

Ainsi personne en France au sein du pouvoir n’a le courage de pointer du doigt cette réalité qui hurle devant nos yeux, c’est-à-dire que ce sont les pétromonarchies arabes sunnites du golfe persique qui fournissent aussi bien les moyens financiers que le cadre idéologique du terrorisme de l’Etat islamique et de ses débouchés en France et ailleurs. C’est incroyable mais vrai. Alors que le wahhâbisme saoudien et qatari arme et finance respectivement l’islamisme de l’Etat islamique et celui des frères musulmans, Paris continue de faire la sourde oreille et maintient des relations amicales avec ceux-là mêmes qui ont directement fourni l’excuse religieuse et l’armement de ceux qui tuent à Paris et ailleurs. Le problème ne vient bien évidemment pas de l’Iran chiite qui est embarqué dans le même combat que l’occident contre cette version moyenâgeuse de l’islam. Les conseillers militaires iraniens sont engagés sur le terrain en Iraq aux cotés des forces spéciales américaines. L’aviation iranienne bombarde les mêmes cibles que l’US Air Force dans les provinces iraquiennes. Et en France, nous continuons de crier au loup dès que le nom de l’Iran est prononcé.

Il s’agit là d’un cas typique de fabrication artificielle de l’ennemi. L’Iran n’est bien entendu pas l’ennemi mais au contraire l’unique allié de choix dont l’occident dispose au moyen orient. Malheureusement, la France, premier pays occidental à prêter mains fortes aux américains contre l’irruption de la secte meurtrière qu’est le prétendu Etat Islamique, s’est alliée précisément avec les pays qui ont financé, armé et fourni l’ossature idéologique de ces déséquilibrés, c’est à dire les pays arabes du golfe Persique.

Or, il ne saurait y avoir de solution sans l’Iran, ni dans les guerres qui secouent le Moyen Orient ni dans le combat contre le terrorisme. De Damas à  Bagdad en passant par Beyrouth et Sana, aucune décision ne peut être prise sans l’aval de l’Iran. Partout dans ces pays, les alliés iraniens, qu’il s’agisse d’Assad ou du Al-Abadi, le premier ministre iraquien ou encore les houthis chiites ou le Hezbollah, tous combattent le terrorisme salafiste wahhabite. Le terrorisme qui tue aussi des français. Ainsi, il ne saurait  avoir de solution sans le soutien actif de l’Iran.

Le Premier ministre Valls souhaite lutter contre le départ (et le retour) de jihadisme français, et s'en donne les moyens. Pourtant, ces jihadistes parviennent toujours à rejoindre la Syrie ou l'Irak en passant par la Turquie, dont le jeu est trouble. Finalement, n'y a-t-il pas un moyen de mettre Ankara face à ces contradictions ?

Ardavan Amir Aslani : Cela fait quelques temps que le pouvoir turc a perdu tout contact avec la réalité. L’administration Erdogan qui avait fixé comme objectif d’avoir zéro problème avec ses voisins n’a aujourd’hui Zéro voisin sans problèmes avec la Turquie, de l’Israël en passant par la Syrie, l’Iran ou Chypre. Poussés par une volonté de ramener la prétendue gloire de l’empire Ottoman à Istanbul, ils se sont adonnés l’islamisme des Frères comme idéologie. En Syrie, ils ont joué avec le feu. Allant jusqu’à tirer sur leur propre population kurde qui voulait traverser la frontière pour prêter main forte aux kurdes syriens assiégés à Kobane. Ne nous leurrons pas ; 80% des combattants du prétendu Etat islamique sont étrangers et l’immense majorité d’entre eux des saoudiens. Ce qui explique leur violence extrême à l’égard des populations locales qui leur sont étrangères. Ils sont arrivés majoritairement via la Turquie qui a laissé ouvertement faire. On ne peut donc compter sur les turcs qui aujourd’hui, de par leur position stratégique, ne manqueront pas de monnayer leur renseignement moyennant des avantages tactiques. La Turquie devra faire l'objet de sanctions internationales pour se voir contraindre de cesser de servir de passoir à cette population meurtrière qui traverse ses frontières poreuses. Tant que l’occident ne placera pas les uns et les autres devant leur responsabilité, rien ne changera. Comprenons que la carte européenne n’est plus une incitation pour la Turquie qui maintenant, voit son salut à l’est.

Depuis le 11 septembre, qui dit politique étrangère contre le terrorisme dit intervention dans les zones qui constituent leurs sanctuaires : Afghanistan, Mali, Lybie. Aujourd'hui le monde occidental, France y compris, intervient contre les jihadistes en Irak, mais sans s'engager au sol. Selon vous, notre politique internationale doit-elle continuer en ce sens ?

Michel Guénaire : Notre politique étrangère est inscrite dans une succession d'interventions toutes plus infructueuses les unes que les autres. L’histoire commence en 1991 et non le 11 septembre 2001, quand la France s'associe aux Etats-Unis dans l’opération dite "Tempête du désert" contre l’Irak, et se poursuit jusqu'à nos jours. Nous avons suivi le plus souvent les Américains, mais avons aussi pris des initiatives propres comme en Lybie et au Mali. Il est évident que cette politique étrangère a creusé le fossé qui nous sépare du monde musulman et arabe. L’effet à rebours d’une telle politique est la guerre que nous déclarent maintenant les djihadistes radicaux d’un Etat islamique autoproclamé et d'autres groupuscules. La guerre répond à la guerre.

Je propose un aggiornamento de notre diplomatie, aux termes de laquelle une règle et son exception seraient arrêtées : la règle serait dorénavant la non-intervention, l’exception l’intervention. Cette dernière ne devrait être justifiée que dans des cas d’intérêt humanitaire et stratégique déterminant. Selon cette règle, les guerres en Irak et en Libye n’auraient jamais dû avoir lieu, mais la poursuite actuelle des djihadistes radicaux est légitime. En devenant plus rares et plus concentrées, les attaques occidentales seraient en outre plus efficaces. L’éradication des djihadistes serait aujourd’hui plus rapide avec les moyens regroupés des interventions anciennes.

En conclusion, nos responsables politiques doivent le mesurer. Ils s’inscrivent tous dans la ligne de cet interventionnisme jugé politiquement nécessaire. Ils se trompent. Il leur faut sortir de l’inconscience qui consiste à intervenir sans suite dans des pays, à heurter la culture de ces pays, à devoir affronter en retour la guerre des éléments incontrôlés de ces pays. La France doit réinventer le dialogue des civilisations, la coopération et l'échange. Paris doit changer de diplomatie au Moyen-Orient.

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