Pourquoi une seule semaine de malbouffe peut suffire à réduire votre capacité à contrôler votre appétit<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Santé
Pourquoi une seule semaine de malbouffe peut suffire à réduire votre capacité à contrôler votre appétit
©SAUL LOEB / AFP

(Mauvais) Régime express

Un régime de "junk food", de "mal bouffe", permettrait de réduire le contrôle de l'appétit grâce à l'influence du cerveau, selon une étude de l'Université Macquarie de Sydney publiée dans la revue Royal Society Open Science.

Béatrice  de Reynal

Béatrice de Reynal

Béatrice de Reynal est nutritionniste Très gourmande, elle ne jette l'opprobre sur aucun aliment et tente de faire partager ses idées de nutrition inspirante. Elle est par ailleurs l'auteur du blog "MiamMiam".

Voir la bio »

Atlantico.fr : La "mal bouffe" aurait un impact direct sur notre cerveau, entravant nos capacités cognitives et nous encourageant à manger plus. Aujourd'hui nous apprenons que les effets s'en feraient ressentir en moins de sept jours. Comment l'expliquer ?

Béatrice de Reynal : Richard J. Stevenson, Heather M. Francis, Tuki Attuquayefio, Dolly Gupta, Martin R. Yeomans, Megan J. Oaten et Terry Davidson, signataires de l’étude scientifique indiquent  que les animaux nourris avec un régime de style occidental (régime Junk food)  présentent des altérations rapides de la fonction hippocampique et un contrôle appétitif plus faible. 

Ils ont examiné si cela se produit également chez l’homme : 110 adultes maigres en bonne santé ont été randomisés (séparés en 2 groupes à leur insu) pour une intervention de régime Junk food d'une semaine ou un groupe témoin de régime habituel. Des mesures de l'apprentissage et de la mémoire dépendants de l'hippocampe et du contrôle de l'appétit ont été obtenues avant et après l'intervention. 

Le test  a été refait après  trois semaines de suivi. 

Par rapport aux témoins, la performance cognitive a diminué dans le groupe Junk food (d = 0,43), mais n'était pas différente au suivi. Le contrôle de l'appétit a également diminué dans le groupe alimentation Junk food (d = 0,47) et cela était fortement corrélé avec le déclin cognitif (d = 1,01). Ces résultats démontrent qu'un régime Junk food peut rapidement altérer le contrôle de l'appétit chez l'homme, un effet qui pourrait favoriser la suralimentation chez les consommateurs d'un régime Junk food  L'étude suggère également un rôle fonctionnel de l'hippocampe dans le contrôle de l'appétit et fournit de nouvelles preuves des effets neurocognitifs indésirables d'un régime Junk food.

Ceci signifie que  manger beaucoup de graisses et de sucres perturbent durablement l’appétit : ce qui avait déjà été observé et mesuré. Cette seule information devrait inciter les parents des jeunes enfants à surtout prendre garde à leurs menus, notamment lorsqu’on entend des parents d’enfants maigres ou minces dire « ils peuvent se le permettre puisqu’ils sont si maigres ». C’est une erreur très grave. Ce travail scientifique indique que leur laisser manger n’importe quoi a un impact sur l’efficacité de leur équilibre faim/satiété et qu’ils sont en train de perturber durablement leur équilibre.

Quels autres effets une consommation quotidienne à moyen et long terme de "junk food" peut-elle avoir sur notre organisme, en particulier sur notre cerveau? 

Comme indiqué, l’effet à long terme est important, et d’autant plus lourd que le sujet est jeune. Les bonnes habitudes doivent se prendre à tout âge, y compris chez les sujets minces ou maigres. Manger de façon déséquilibrée n’est jamais bénéfique

L’effet d’un régime Junk food sur la mémoire, la concentration et l’efficience de l’apprentissage est lui aussi altéré et ceci avait déjà été montré scientifiquement. Mais de la même façon, sauter le petit-déjeuner altère aussi l’attention et les capacités d’apprentissage. 
Il faut donc trouver un bon équilibre.

Malgré les dangers, ce type de consommation demeure une habitude alimentaire de nombreux Français?  La mal bouffe doit-elle être totalement bannie de nos habitudes alimentaires ? Par quoi peut-elle être remplacée ?

Contrairement aux idées reçues, les habitudes alimentaires françaises sont bonnes. Je devrais dire « étaient bonnes » à ceux qui ont adopté définitivement les habitudes anglo-saxonnes.

Mais certains Français tendent à manger aussi mal que les Américains… trop de sodas, trop de fritures, sauces grasses, viandes grasses, et desserts crémeux. Leur appétit risque d’être altéré durablement, et leurs capacités d’activité intellectuelle et mémorielle aussi. Autant le savoir avant de passer commande au Drive ! 

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !