Les moins de 25 ans plus déprimés par la crise que leurs aînés, mais confiants dans leur capacité de redressement professionnel<!-- --> | Atlantico.fr
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Des gens partagent un verre sur les rives de la Seine à Paris le 11 mai 2020, le premier jour de l'assouplissement des mesures liées au confinement pour tenter d'endiguer la pandémie de Covid-19.
Des gens partagent un verre sur les rives de la Seine à Paris le 11 mai 2020, le premier jour de l'assouplissement des mesures liées au confinement pour tenter d'endiguer la pandémie de Covid-19.
©Ludovic MARIN / AFP

Atlantico Business

La génération Z est déprimée, parce que l’année qui vient de s’écouler leur a été difficile. Pour l’avenir, ils sont plus optimistes que leurs aînés sur leur capacité à rebondir. Cette génération abîmée n’a pas peur des changements à venir.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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La génération Z restera peut-être comme celle qui aura été sacrifiée dans la lutte contre la Covid 19. Cette partie de la population active, qui a entre 18 et 25 ans, en ressort plutôt déprimée. Il faut reconnaître que la crise a été particulièrement déprimante. La Covid 19 les a frappés dur. Beaucoup de ceux qui avaient peu de formation cherchaient un premier job et ne l’ont évidemment pas trouvé. D’autres ont été arrêtés dans leurs études et comme la majorité n’ont pas beaucoup d’aides pour finir leur apprentissage, ils n’ont même pas pu trouver un petit job d’appoint. Près de 500 000 petits boulots ont été rayés de la carte.  Impossible de compléter la bourse ou l’aide familiale.

Bref, tous les horizons se sont bouchés : la fin des études secondaires a été sabordée, les entrées dans le supérieur ou l’apprentissage ont été fermées, le marché du travail en jachère et pour couronner le tout : interdiction de voyager et de se distraire, sauf à accepter de de se scotcher sur Netflix.

Cette tranche générationnelle, qui a moins de 25 ans, a été la plus touchée par la crise pandémique et par les effets des confinements successifs. Une situation d’autant plus dure à supporter qu’elle leur a paru très injuste, dans la mesure où ils ne se sentaient pas visés par le virus qui s’attaquaient plutôt aux seniors à risque. Ces jeunes ont plus souffert des mesures mises en place pour lutter contre les formes graves de la pandémie que de la pandémie elle-même.

Alors que beaucoup d’études ont montré que les professionnels installés ont été bien indemnisés ou se sont mis au télétravail, la génération Z a « dégusté grave » pour reprendre leur expression. Cette génération a été professionnellement la plus touchée par l'impact économique de la pandémie de Covid-19, c’est ce que révèle une nouvelle enquête « People at Works 2021 : l’étude Workforce View », réalisée par ADP, spécialiste des solutions de Ressources Humaines.

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L'enquête menée auprès de plus de 32 000 salariés dans 17 pays, dont 1 920 en France, révèle que près de quatre jeunes français sur cinq âgés de 18 à 24 ans (78 %) ont vu leur vie professionnelle affectée, contre 60 % chez les travailleurs plus expérimentés. Plus précisément , cette étude montre que :

Quatre travailleurs français sur cinq âgés de 18 à 24 ans (78 %) déclarent que leur vie professionnelle a été affectée, entraînant un changement de vie chez 36 % d’entre eux

Près d’un salarié sur quatre (23 %) dans cette tranche d’âge assure la pérennité de son emploi en pratiquant des horaires de travail plus longs. En moyenne, les 18-24 ans effectuent 8,28 heures supplémentaires hebdomadaires non rémunérées

42 % affirment avoir perdu leur emploi, avoir été confrontés à l’activité partielle ou avoir subi une cessation temporaire d'activité de la part de leur employeur pendant la crise.

Toutefois, 80% des membres de la Génération Z restent optimistes quant à leurs 5 prochaines années professionnelles, et ce pour les raisons suivantes : - S’ils devaient perdre leur emploi aujourd’hui, ils sont trois quarts (77 %) à être convaincus d’en trouver un autre offrant des avantages similaires. Ils estiment être dotés des bonnes compétences pour réussir (84 % )

L'étude révèle aussi que l’impact professionnel de la pandémie a eu de fortes répercussions sur la vie personnelle des jeunes en termes de mode de vie. La Génération Z (36 %) et les jeunes millenials de 25 à 34 ans (32 %) sont ceux qui sont les plus susceptibles d'avoir changé leur mode de vie à la suite du Covid-19, contre seulement 24 % des plus de 45 ans. Les 18-24 ans sont en plus 39 % à prévoir prochainement une évolution dans leur mode de vie, alors que 25 % des plus de 45 ans l’envisagent.

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Les difficultés rencontrées ne semblent pas atteindre l’optimisme de la Génération Z quant à la perspective d’évolution de leur carrière au cours des cinq prochaines années. En effet, leur confiance en l’avenir est restée quasiment stable depuis le début de la pandémie, passant de 82 % il y a un an à 80 % aujourd'hui.

« Avec la pandémie du COVID-19, la Génération Z s’est retrouvée confrontée à de nombreux bouleversements au travail et ce, au tout début de leur carrière. Pour beaucoup, les effets économiques de la crise ont été vécus comme leur première grande épreuve professionnelle à surmonter » explique  Carlos Fontelas de Carvalho, le président d’ADP en France et en Suisse.« Il est toutefois encourageant de constater que, malgré tout, les jeunes travailleurs se montrent résilients et d'un grand optimisme en faisant preuve d'adaptabilité et en recherchant des opportunités pour se construire de solides bases professionnelles ».

Par exemple parmi tous les groupes d’âge, la Génération Z est celle qui a dû faire preuve de la plus grande agilité professionnelle face au Covid-19. Près d'un jeune sur trois (31 % contre 17 % pour l’ensemble des travailleurs) a changé de poste ou a endossé de nouvelles responsabilités, car son employeur a été contraint d'adapter les modes de travail, de recourir à de nouvelles compétences, voire même dans certains cas, de restructurer ses activités.

En outre, près d’un jeune salarié sur quatre (23 %) s'efforce activement d'assurer la pérennité de son emploi en effectuant des horaires de travail plus longs pendant la semaine, contre seulement un employé sur six (17 %) chez les plus de 25 ans. Les 18-24 ans vont même jusqu’à accepter des tâches ou une charge de travail supplémentaires (21 %). D’ailleurs, les trois quarts de cette population pratiquent des heures supplémentaires sans aucune contrepartie financière. Ils sont six d’entre eux sur dix (61 %) à indiquer travailler gratuitement plus de 6 heures par semaine. En moyenne, les 18-24 ans accomplissent 8,28 heures supplémentaires hebdomadaires non rémunérées, chiffre le plus élevé parmi les différentes tranches d’âge interrogées dans l’étude. Et c’est près de 2 heures de plus si l’on compare aux résultats de l’année précédente !

Pour en savoir plus, le rapport « People at Works 2021 : A Global Workforce View » étudie les comportements des salariés face au monde du travail actuel, ainsi que leurs attentes et espoirs vis-à-vis de leur futur environnement de travail. ADP Research Institute a interrogé 32 471 actifs dans 17 pays, dont 1920 en France, entre le 17 novembre et le 11 décembre 2020.

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