Le risque de fin du monde doit s’éloigner, l'année 2023 va battre les records historiques sur la création d'entreprises, le cours de l'or et la bourse

L'actualité quotidienne, malgré son flot de mauvaises nouvelles et d'inquiétudes d'ordre politique, nous offre des raisons de nous rassurer quant aux capacités de résilience de l'Hexagone. 

Tout d'abord, le nombre de créations d'entreprises nouvelles devrait probablement atteindre un record historique en 2023, dépassant le million, selon les derniers chiffres de l'INSEE. La majorité de ces créations d'entreprises (60 %) sont encore des micro-entreprises, bien que le nombre d'auto-entrepreneurs ait tendance à ralentir. Ces micro-entreprises se concentrent principalement dans les secteurs du commerce, de la communication et du numérique. À noter que le secteur industriel connaît un dynamisme tout nouveau.

Ce qui est intéressant dans la situation observée en 2023, c'est que le nombre record de micro-entreprises cache en réalité un véritable changement dans les organisations du travail. Lorsque ces micro-entreprises naissent, elles ne restent pas isolées. Elles s'organisent en grappes et s'associent, signifiant que les créateurs abandonnent le salariat au sein d'une structure centralisée pour choisir l'indépendance, sans pour autant renoncer à s'associer pour conquérir un marché ou développer un chantier. Les espaces de co-working ont favorisé ces rapprochements, mais cette forme d'organisation correspond à une véritable tendance.

Ensuite, le deuxième record significatif de l'année 2023 concerne les cours et l'activité boursière. La place de Paris devrait terminer l'année en hausse moyenne de 15 à 20 %, suivant la tendance de la plupart des grandes bourses occidentales. Les analystes expliquent cette évolution par deux facteurs : d'une part, une croyance en la baisse inévitable des taux d'intérêt en 2024, et d'autre part, une hausse résultant des bons résultats des entreprises en 2023. Dans un tel contexte, l'épargne se déplace mécaniquement des marchés obligataires vers les marchés d'actions, traduisant également une meilleure confiance dans la conjoncture à venir.

Enfin, le troisième record de l'année 2023 concerne probablement les cours de l'or. Le prix du métal jaune approchait, à la veille de Noël, de son record historique à plus de 2075 dollars l'once. Cette évolution est principalement due à la pression de la demande mondiale, tirée par deux phénomènes apparemment contradictoires. D'une part, la conviction de la baisse des taux aux États-Unis en 2024, suite aux dernières informations sur l'inflation indiquant un fléchissement assez net, y compris de l'inflation sous-jacente, qui est tombée à moins de 4 %. D'où le changement de ton de la Réserve fédérale. La BCE n'a pas changé de cap, mais les analystes sont convaincus que l'assouplissement en Europe interviendra au printemps prochain. À noter que les taux longs ont déjà baissé d'environ un point au cours de ce dernier trimestre 2023. Si les taux longs diminuent, les opérateurs transfèrent une partie de leurs avoirs investis en bons du Trésor vers l'or. Même si l'or ne rapporte rien en termes de rendement, il rassure la planète entière. Avec les troubles géopolitiques en Ukraine, le Moyen-Orient potentiellement en ébullition, et la Chine qui n'a probablement pas abandonné son projet de récupérer Taïwan, les points de rupture ne manquent pas, renforçant ainsi l'or dans sa fonction éternelle de valeur refuge.