La France retrouve sa place de 1er producteur de vin en 2014… mais sera-t-il bon ? <!-- --> | Atlantico.fr
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La France retrouve en 2014 son titre de premier producteur de vin de la planète.
La France retrouve en 2014 son titre de premier producteur de vin de la planète.
©Reuters

Mon millésime

La France retrouve en 2014 son titre de premier producteur de vin de la planète. On pourrait se retrouver avec un millésime 2014 particulièrement qualitatif dans les régions comme le Bordelais, la Bourgogne ou encore la Champagne.

Fabrizio Bucella

Fabrizio Bucella chronique la science et le vin. Docteur en physique et professeur des universités à l'université libre de Bruxelles, il tient une chronique pour Le Point "Le prof en liberté". Chaque semaine, on le retrouve dans le poste de radio et télévision belge de service public (RTBF). Sur les réseaux sociaux, il publie quotidiennement une vidéo ludique sur le vin et la science. Ses comptes sont suivis par plus de 150 000 abonnés.

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Atlantico : La France retrouve en 2014 son titre de premier producteur de vin de la planète. Mais que peut-on dire de la qualité du vin ? 

Fabrizio Bucella : La vendange est rentrée dans de bonnes conditions et surtout dans des volumes importants dans presque dans toutes les régions de l’Hexagone sauf la Corse à cause d’une pression importante de l’oïdium (maladie cryptogamique de la vigne) et le Languedoc-Roussillon à cause d’un temps pluvieux en septembre.

Ainsi que nous le signale la note conjoncture du ministère des affaires économiques, les hausses de production sont importantes dans toutes les régions de France : +52 % à Bordeaux, +46 % pour le Jura ; +35 % dans le Sud-Ouest ;+13 % pour la Champagne; +13 % pour les « autres vignobles du Sud-Est » (Vallée du Rhône et Provence), +12 % en Charentes (Cognac) ; +12 % en Val de Loire ; +12 % en Savoie ; + 9 % en Bourgogne et Beaujolais et +7 % en Alsace.

Concernant la qualité du vin, il est vraiment trop tôt pour se prononcer. Rappelons que le vin, selon sa définition légale, est "le produit obtenu exclusivement par la fermentation alcoolique, totale ou partielle, de raisins frais, foulés ou non, ou de moûts de raisins". C’est peut-être le professeur d’université qui parle, mais aujourd’hui, le vin n’existe pas encore au sens de sa propre définition, il est donc malaisé de parler de son éventuelle qualité.

Quelles seront les régions qu'il faudra privilégier cette année ? 

Supposons que les vignobles ayant rentré une vendange abondante aient également rentré une vendange de qualité. Imaginons que ces vignerons réussissent la difficile tâche de mener l’ensemble des opérations de vinifications à leur terme et ce dans de bonnes conditions. On pourrait donc se retrouver avec un millésime 2014 particulièrement qualitatif dans les régions comme le Bordelais, la Bourgogne ou encore la Champagne. Ce n’est vraiment qu’une prédiction à ce stade. Il semble bien, d’après les échos que je reçois, que la qualité serait également au rendez-vous dans le Sauternais quivendange encore les raisins à ce stade.

Quelle part de cette production sera destinée à l'exportation ? 

Globalement, et depuis quelques années, la France exporte un bon tiers de sa production de vin. Si on table sur une production totale de 46 millions d’hectolitres, cela fait donc 15 millions d’hectolitres qui sont destinés à l’export.

Les meilleurs vins ont-ils déjà été vendus ? Quel budget prévoir pour une bonne bouteille ?

Aucun vin de la vendange 2014 n’a encore été commercialisé. Un des tous premiers vins à être vendus est le beaujolais nouveau, le troisième jeudi du mois de novembre, c’est-à-dire le 20 novembre. Juste avant cela, on aura assisté à la vente des vins du domaine des Hospices de Beaune qui totalise à peu près 60 hectares en Bourgogne. Vu l’augmentation des prix ces dernières années, on peut s’attendre à une vente de belle facture.

Ensuite, il faudra attendre le printemps de l’année suivante et les fameuses "sorties" (des prix) des vins en primeurs à Bordeaux. Ce sont ces prix de vente qui traditionnellement donnent le ton du millésime. C’est un peu un abus de langage car on parle bien d’une seule région avec des déterminants économiques propres qui ne peuvent être généralisés à toutes les autres régions de France.

Concernant le prix d’une bonne bouteille, cela dépend de ce que l’on entend par "bonne bouteille" et surtout de ce que l’on souhaite. Si l’on excepte les vins spéculatifs comme les premiers crus classés du Médoc par exemple, les hausses des prix ne devraient pas dépasser l’inflation.

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