En ces jours de célébration de Kippour, ce pour quoi je demande pardon et ce que j’aurai du mal à pardonner<!-- --> | Atlantico.fr
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Emmanuel Macron, Ursula von der Leyen et Charles Michel lors d'une conférence de presse.
Emmanuel Macron, Ursula von der Leyen et Charles Michel lors d'une conférence de presse.
©OLIVIER HOSLET / POOL / AFP

Les entrepreneurs parlent aux Français

Le froid guette. Les liquidations de PME et TPE augmentent. La croissance baisse du nez, la récession guette. La Bourse sombre. Globalement tout va bien.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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C’est une semaine importante. Comme chaque année. Après la célébration de Rosh Hashana, et la naissance de cette nouvelle année 5883, arrive Kippour, et ce que l’extérieur appelle le jour du « Grand Pardon ». La fête la plus respectée au sein de la communauté, même chez les moins pratiquants. Excellente occasion de tester la force ou la faiblesse de la conscience et de l’humilité humaine à mettre derrière elle, ce qui a pourtant pu la heurter, la blesser, la meurtrir ou la révolter. Je dois avouer une petite faiblesse. Je ne pourrais pas tout pardonner, c’est au-delà de mes forces, et de cela je demande pardon. 

Au rang n°1 de l’impardonnable, la gestion du covid de la France, Italie, Australie, Canada…

Impardonnable car ses effets sont terribles pour les plus démunis de l’humanité. Nous égrenons un chapelet de plus en plus long, des conséquences qui se dévoilent chaque jour, à la sidération de ceux qui ne voulaient pas nous écouter, nous les minoritaires de l’anti-hystérie. Du coup, si j’étais le seul concerné, je pourrais presque faire l’effort de pardonner, car mon statut m’a permis d’échapper en large partie à cette folie en parant en Floride, cet état sans confinement, ni pass sanitaire (interdit par la Constitution). Mais au nom de ma conscience de l’humanité, je ne peux pardonner ce qui a été fait à ceux et surtout celles, qui ont souffert, souffrent et souffriront pour des décennies, sans moyen de s’en défendre ou de s’en remettre. 

Je parle des femmes et principalement des pays émergents. 30 années de perdues en 15 mois selon les organisations internationales dont l’ONU Femme ou l’UNICEF. Education, travail, autonomie. Livrées à nouveau au joug masculin et à la prédation, au nom de la protection des âgés comorbides Européens. Aux femmes encore, qui ont été livrées à leurs bourreaux par le miracle du confinement adopté dans ces pays pour faire plaisir (ou sous pression) à l’occident, notamment en Amérique Latine. Jusqu’à 40% de violences, viols, meurtres en plus pendant le confinement.

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Je parle des jeunes, qui ont pris en moyenne dans le monde 15 mois de retard de scolarité pour les plus petits, qui coûteront selon le FMI, ou The Economist, plusieurs trilliards de PIB mondial, du fait de leur retard à l’arrivée sur le marché du travail (entre autre). Je parle des adolescents, dont les chiffres concernant la dépression lourde et le taux de suicide a atteint un sommet et continue de se traiter à l’heure actuelle. En effet, selon les principales agences de santé des Etats concernés, ils ne parviennent pas, pour une large proportion, à en sortir. Les étudiants également, toujours meurtris et surtout défiants du pouvoir et des entreprises qu’ils ne veulent plus intégrer.

De l’économie, dont on a cassé la supply-chain et produit un cycle inflationniste, que l’Ukraine a accru, mais pour cette dernière, par effet d’aubaine de tant d’acteurs économiques qui se « sucrent » sur le dos de la guerre, puisque désormais on attribue toute augmentation de prix au blocage d’un pays qui ne produit rien ou presque. 

De la démocratie, qui en a pris un coup, que nous avons failli payer en France et qui vient de toucher la Suède, l’Italie, et ce n’est qu’un début, car la gestion du covid, après une phase d’euphorie « subventionnée par la dette », a plongé des millions dans la pauvreté, et va continuer à le faire. Nous avons nié les pouvoirs élus, pour les dépouiller de toute autorité. Nous avons remis les clés de la République à un seul homme dans chaque pays, et même fait des sous-citoyens (pass sanitaire), alors même que tout le monde sait que c’était sans justification (effet limité des vaccins). On a saisi les avoirs de ceux qui se rebellaient, et ceux de leurs familles qui osaient les soutenir (Canada).

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De la santé mentale, et à nouveau de l’économie, puisque désormais toutes les professions en contact avec le public, font l’objet d’une désaffection totale. En terrorisant la population, en leur faisant croire qu’ils allaient mourir, on a chassé une génération entière qui a désormais quitté toute idée de travailler dans le tourisme, la restauration, le secteur hospitalier ou l’éducation. Les chiffres évoquent toujours le même chiffre quand on parle du nombre d’employés manquants à l’appel. A Austin au Texas, un serveur de boulangerie refuse désormais de se déplacer pour moins de 22$ de l’heure (10 à 12$ avant covid), alimentant ainsi une spirale inflationniste qui tue l’économie à petit feu.

Pour tout cela. Aucun Pardon. 

Au rang 2 de l’impardonnable : Nous ne pouvons pardonner des Etats Européens qui après nous avoir terrorisé, nous ont abandonné. Laissant mourir une chance unique de réveil de nos ambitions. Pas de politique massive sur le numérique, qui aurait pu faire renaître l’Europe. Faire entrer Amazon dans les prestataires de la e-monnaie Européenne. Avoir une « patronne » de l’Europe qui menace le résultat d’une élection démocratiquement obtenue en Italie. Impardonnable. 

Voir le désastre Français, mais aussi Européen, qui vacille et cède en Afrique, remplacés pour le commerce par la Chine et pour l’armée, par la Russie, qui alimente les mouvements au Burkina, qui font eux-mêmes suite à ceux du Mali. Une frontière des 2 pays, qui est chaque jour témoin de meurtres en masse, meurtres commis par des terroristes armés initialement par notre calamiteuse intervention en Lybie, puisqu’ils en ont récupéré les moyens, les canaux de distribution et les armes. Nous ne savons même plus travailler avec l’Afrique que nous laissons sombrer sous les jougs religieux, avec la même lâcheté et laxisme que celle que nous affichons en France, en Europe et pousse ainsi, en plus de la récession, à l’arrivée lors de toutes les dernières élections de populistes plus ou moins fantaisistes. 

Ce que je peux pardonner ? Pas grand-chose, mais je suis obligé… ! 

Je peux pardonner aux Français qui ont voté Le Pen et Mélenchon. Abandonnés par l’arrogance Parisienne et ses pseudos neuronés. Abandonnés sur leurs territoires plus pauvres chaque jour, y compris en cessant le remboursement de la téléconsultation en France alors qu’ils vivent au milieu de déserts de toute nature, et notamment médicaux. Voyant qu’on leur a menti pendant 2 années en les prenant pour des « chèvres ». Voyant que la récession les guette et que les écarts de richesse ne cessent de s’amplifier. Je dois leur pardonner, et sans paraphraser « car ils ne savent pas ce qu’ils font », mais en même temps, même dans nos camps libéraux et entrepreneuriaux, l’idée d’un grand coup d’arrêt, d’une guillotine de la soi-disant intelligentsia technocratique, fait son chemin, afin qu’elle fasse enfin son méa-culpa et retrouve le sens de l’État au détriment de son seul intérêt. 

Lors des Législatives en France, pas un politique pour dire « on a tous perdu », mais des débats acharnés entre ceux qui estimaient tous « avoir gagné ». Quand on est élu par moins de 40% des français, voire moins de 20%, comment ne pas se désespérer de ne pas en entendre ne serait-ce qu’un ou une dire « oui, nous avons tous perdu » et que la défiance a gagné ? Cette classe doit disparaître ou se reprendre et si cela doit passer par des élections extrêmes, alors qu’il en soit ainsi. 

J’aimerais pouvoir pardonner tant d’autres choses, comme le fait d’avoir des Ministres du numérique ou des PME, qui ne connaissent pas plus l’un que les autres, avoir une Justice qui libère les Imams frappés d’expulsion sous prétexte qu’ils ont une famille en France (sic), une Europe qui interdise les fusions intra-européennes ou un pays qui interdise à des géants des médias de se former. 

La liste est longue, c’est d’ailleurs le prétexte que je pourrais utiliser pour me justifier de n’avoir pas tout pardonné. « Désolé, la liste était trop impressionnante, mais j’y travaillerais d’ici l’année prochaine », mais je crains que d’ici là elle le soit encore plus. Le froid guette, la liste des mesures d’un niveau de stupidité équivalent à celles prises pendant le Covid semble gagner en France et ailleurs. Les liquidations de PME et TPE augmentent. La croissance baisse du nez, la récession guette. La Bourse sombre. Globalement tout va bien. Donc bonnes fêtes à ceux qui sont concernés ! Pardonnez-moi… ce mauvais humour !

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