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Coronavirus : la peur provoque une épidémie d’arnaques sur internet et une relance des cyberattaques...
©Reuters

Atlantico Business

Facebook, Amazon et Google essaient de les chasser. Les profiteurs de guerre ont toujours existé. L’arrivée du coronavirus a provoqué une vague d’arnaques en tout genre et surtout, une reprise des cyberattaques sur Internet.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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A partir du moment où une grande partie de l’activité économique se retrouve gênée ou même bloquée par une rupture des approvisionnements, l’activité digitale monte en puissance.

A partir du moment où la psychose a envahi la vie quotidienne, l’internet est devenu le dernier outil de communication dont on peut penser qu’il ne transmet pas le coronavirus. Le problème, c’est que l'internet véhicule d’autres formes de virus.

Moins de réunions, moins d'événements, tous ces phénomènes ont entraîné une augmentation des trafics internet, avec plus de commerce, plus de réunions digitales.

Du coup, les arnaques en tout genre ont trouvé un nouveau terrain d’exercice. Et le risque de l’épidémie de coronavirus a entraîné une épidémie d’escroquerie en tout genre.

En cette période de coronavirus, ce nouveau type d’escroquerie va des publicités frauduleuses pour des remèdes miracles, des masques qui ne correspondent pas aux normes et qui sont proposés à des prix astronomiques... sans parler de ce qui est très grave : des faux vaccins puis des fake news, des faux conseils, des nouveaux coachs de santé, de bien-être. Bref, tout et n‘importe quoi a envahi Le Bon coin, Facebook en proposant des panoplies et accessoires anti-virus... Disons-le clairement, les masques homologués sont assez rares et vendus en pharmacie, tout comme les solutions alcooliques qui permettent de se laver les mains si on n’a pas de savon sous la main.

Les informations qui prétendent apporter des conseils (souvent payants) sur l’origine du virus, sur les moyens de s’en défendre et même sur les trucs pour repérer les porteurs sains, c’est à dire des personnes qui auraient été contaminées mais qui ne le savent pas encore, tout ça n’est que pure arnaque et n’a qu’un but, vendre des tests par la suite.

Les plateformes utilisées sont les plus grandes, celle du Bon coin (on a vu des vieux masques de chirurgie), Instagram, Facebook, Amazon etc.

Bien sûr, ces sites d’informations ou de e-commerce essaient de chasser ce genre d’arnaques et de fausses nouvelles en imposant d’indiquer la source de l’information publiée, en incitant le consommateur à se reporter vers des sources officielles du gouvernement ou des hôpitaux et des médecins.

Mais la surveillance est très limitée. Les arnaqueurs et les escrocs sont très mobiles d’autant que la fausse nouvelle émane souvent d’un groupe d’internautes qui va reprendre un dossier venant d’une officine dont on ignore l’origine et l’intérêt qu‘elle défend.

Ce type d’officine n’est pas nouvelle et est très active en période d’élections. On les a vues à la manœuvre lors de l’élection de Donald Trump ou du Brexit. Elles fournissent en gros de l‘info ou des outils de communication sur des groupes Facebook qui vont les relayer souvent en toute bonne foi. Il faudrait donc revenir à la source mais encore faut-il la découvrir, et la neutraliser.

Toutes ces sources ne sont pas éloignées de celles qui organisent des cybers attaques contre les entreprises.

L‘année dernière, le nombre d’entreprises françaises qui ont déclaré des cybers attaques avaient un peu diminué : 65% contre 80% l’année précédente, selon le baromètre de la cybersécurité des entreprises (le Cesin). Les risques sont importants puisque ces attaques ont des effets sur l’activité de production ou de blocage du site ou du détournement de fonds.

La plus grosse escroquerie passe par ce qu’on appelle le phishing, c’est la menace de blocage du système informatique avec demande de rançon. On menace l’entreprise de lui envoyer un virus ou on se fait passer pour le président en empruntant une adresse email ou sa signature et obtenir un virement d’argent.

Les banques sont très souvent victimes de tentatives de connexion sur les comptes, les noms de domaine mal protégés peuvent être volés ou détournés. Bref, l’imagination des escrocs est sans limite.

Ils sont d’autant plus à l’aise que les victimes n’osent pas se plaindre de peur d’ajouter un préjudice commercial. Se faire pirater quand on est un champion du e-commerce ou une grande agence de voyage.

Selon les pointages faits, il apparaît que le nombre de cyberattaques ait recommencé à monter. Ce monde parallèle de l‘arnaque digitale profite, semble-t-il, de cette période d’inquiétude pour lancer des offensives toxiques. Ils espèrent ainsi bénéficier de la fragilité de tous les acteurs.

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