Comment savoir s'il faut quitter votre job<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
Si vous vous surprenez à avoir peur le matin en arrivant au travail, c'est qu'il est temps de démissionner.
Si vous vous surprenez à avoir peur le matin en arrivant au travail, c'est qu'il est temps de démissionner.
©Reuters

Sauter le pas

Crise oblige, il semble ces temps-ci inconcevable de quitter son poste lorsque le "graal" du CDI est atteint. Pourtant, la conjoncture ne permet pas de justifier que l'on s’accroche à un métier qui ne nous satisfait sous aucun autre aspect que la rémunération.

Xavier  Camby

Xavier Camby

Xavier Camby est l’auteur de 48 clés pour un management durable - Bien-être et performance, publié aux éditions Yves Briend Ed. Il dirige à Genève la société Essentiel Management qui intervient en Belgique, en France, au Québec et en Suisse. Il anime également le site Essentiel Management .

Voir la bio »

Beaucoup d'entrepreneurs et de dirigeants que je connais se battent chaque jour intensément pour préserver et maintenir les emplois de leur salariés. Ils y consacrent la plus belle part de leur énergie et s'y engagent efficacement avec une admirable loyauté.

Les crises à répétition ont cependant montré que la masse salariale est devenu la première variable d'ajustement, celle qu'on utilise le plus, pour essayer de sauver une entreprise de ses difficultés, passagères ou plus structurelles, dans les PME comme les groupes internationaux. Il ne s'agit pas d'un jugement de valeur mais d'un fait. Le "traitement" social du nouveau chômeur permet à l'entrepreneur de s'assurer une bouffée de trésorerie positive, au détriment néanmoins de la valeur du Capital Humain de son entreprise.

Aucun CDI n'y résiste. Bien que toujours considéré comme le Nirvana - sécuritaire - par les banques, les établissements de crédit ou les bailleurs de tous ordres, il n'offre en fait aucune garantie réelle.

L'engagement réciproque du salarié et de son employeur en est consécutivement devenu de plus en plus fragile, de plus en plus tenu, par le fait de la précarité de notre monde économique.

Cette même recherche sécuritaire, renforcée par les incessants et dramatisants messages d'alarme de tous les médias, peut conduire à demeurer coûte que coûte dans une entreprise ou dans un emploi salarié, au détriment de sa santé physique, morale, psychique et intellectuelle !

Alors, plutôt que de rester à toute force dans une entreprise, certains indicateurs peuvent vous éveiller et vous inciter à chercher ailleurs une nouvelle expérience professionnelle, un nouveau terrain d'apprentissage, une nouvelle dynamique.

  • Vous n'apprenez plus rien ! Comme chaque être vivant, nous sommes faits pour la croissance de toutes nos capacités. C'est le moteur de notre curiosité : rencontrer de nouvelles personnes, apprendre de nouvelles techniques, stimuler nos talents enfouis, inventer, lorsque confrontés à de nouveaux obstacles. Lorsque votre travail vous installe dans la plus morne routine, sans plus aucune place pour l'invention, l'évolution, la rencontre et la création, alors il peut être temps de secouer la poussière qui commence à s'installer dans votre vie professionnelle...
  • Vous ne vous souvenez plus de votre dernier succès, ni de vos derniers efforts pour vous dépasser. Cette perte de motivation est pénible. Tout va, mais rien ne va vraiment très bien, rien de très spécial, rien qui vous permette de créer cette valeur ajoutée dont vous êtes légitimement très fier, le soir venu. Pas de difficultés à surmonter, plus de défis ou de stimuli. Le plaisir peu à peu disparaît de vos journée de travail et il n'y a plus de désir. Seul le virement de la fin du mois vous motive encore. Cet argent nécessaire, ne pourriez-vous pas cependant le gagner ailleurs, tout en vous amusant à nouveau ?
  • Vous êtes malheureux, depuis des semaines, car vos valeurs les plus intimes sont contrariées chaque jour dans votre travail. C'est par exemple le cas d'un nouveau manager, sans beaucoup d'expérience, bien intentionné mais trop peu formé, qui va jouer au pompier incendiaire avec votre équipe. Il allumera par maladresse les incendies conflictuels et passera ensuite un temps déraisonnable à essayer de les éteindre - jetant parfois davantage de combustible sur le foyer... Ou encore, les missions qu'on vous demande d'effectuer vous répugnent et heurtent vos valeurs : vous ne pouvez pas accepter de mentir - même par omission - à ce client ou à ce fournisseur !
  • Vous vous surprenez à médire de votre entreprise, voire à calomnier vos collègues, vos managers ou vos subordonnés ! C'est que votre niveau de frustration est alors devenu trop intense ! Il vous faut l'exprimer, comme un gaz -empoisonné, hélas - qui est demeuré trop longtemps comprimé en vous-même. Vous n'avez plus de plaisir à votre travail, vous vous êtes laisser emporter du côté obscure de la Force, là où le verre est toujours vide, sec, aride...
  • Vous vous surprenez à avoir peur le matin en arrivant au travail. Peur d'une réunion, peur d'un collègue, d'un client ou d'un fournisseur, peur d'échouer ou peur d'être mal jugé, peur d'un boss ou d'un collaborateur... La peur toujours est mauvaise conseillère ! Si vous la laissez se propager en vous, elle vous affaiblira peu à peu, mobilisant et consommant une intense énergie qui ensuite vous fera défaut. Ces angoisses - des peurs sans objet, en fait - risquent de vous faire commettre des erreurs. Votre entourage sentira cette peur en vous, que votre communication non-verbale trahira immanquablement.


Ces quelques indicateurs peuvent vous être précieux. Ils constituent les premiers signaux d'alarme qu'il vous faut entendre, avant qu'arrivent pour vous détruire surmenage, stress permanent, écoeurements ou épuisements professionnels, syndrome d'imposture, dépression...

Les entendre, en vous écoutant vous-même, vous permettra de changer ce qu'il faut changer dans votre vie, dans l'exercice de votre profession, afin de retrouver enthousiasme et plaisir.

Car s'il est certain que la travail fatigue, il n'est jamais nécessaire qu'il fasse souffrir ni qu'il détruise les personnes humaines, affectant gravement leur personnalité.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !