« Une femme qui ne sait pas rouler le couscous est une menace pour sa famille » <!-- --> | Atlantico.fr
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couscous tradition héritage recette Malika Bendouda ministre algérienne UNESCO
couscous tradition héritage recette Malika Bendouda ministre algérienne UNESCO
©RYAD KRAMDI / AFP

UNESCO (suite) : nous avions vu juste

Et qui a dit ça ? La ministre algérienne de la Culture et des Arts.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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En écrivant que des milliers de femmes avaient été battues à mort car elles ne savaient pas préparer le couscous, nous avions, bien sûr, forcé le trait. Un second degré dont on était en droit de penser qu'il était excessif et hasardeux. Or, nous étions dans le vrai.

Une preuve éclatante vient d'en être donnée par Mme Malika Bendouda, ministre algérienne de la Culture et des Arts. Elle a déclaré : « Une femme qui ne sait pas rouler le couscous est une menace pour sa famille ». Mais que fait-on face à une menace ? On la combat. Et on la tue !

Les déclarations de la ministre algérienne de la Culture et des Arts ont suscité de nombreuses et vives réactions. Car même en Algérie, ramener la femme à la préparation du couscous, ça ne passe pas. Malika Bendouda s'est donc sentie obligée de se défendre.

Elle a indiqué que la phrase incriminée devait être replacée dans son contexte. Le voici. Depuis des temps immémoriaux, écrit-elle, le couscous a fait partie de l'Algérie. Elle était, du temps des Numides, le « grenier à blé de l'empire romain ». Il est certain que le couscous a donné à César la force de vaincre les Gaulois qui bouffaient du sanglier.

Mais les envolées lyriques de Mme Malika Bendouda ne s'arrêtent pas là. « De tout temps, la femme algérienne a su comment conserver le blé ». La femme numide aussi ? Et, sur sa lancée, elle a ajouté : « dans certaines de nos traditions, la préparation du couscous est une caractéristique pour les femmes et un avantage ». Un avantage dont sont hélas privées les descendantes des Gaulois. On suppose que dans l'esprit de Mme Malika Bendouda, la préparation du méchoui est un avantage pour les hommes...

Tant de grandiloquence sirupeuse nous laisse admiratifs. Nous sommes certains que dans sa couscoussière, Mme Malika Bendouda parfume son couscous avec de la fleur d'oranger et y ajoute de la corne de gazelle et des loukoums pour le rendre plus mielleux.

Vu ce qui précède, nous en déduisons que la ministre algérienne de la Culture et des Arts doit être excellente dans la préparation du couscous. Elle doit certainement ce magnifique résultat aux raclées que lui infligeait son époux quand la semoule était mal roulée. Depuis, elle roule et roule inlassablement... En plus, elle vit sous une menace constante. La polygamie étant autorisée en Algérie, son mari peut prendre une deuxième épouse qui roulera mieux qu'elle.

PS : Par égard pour elle, nous nous sommes abstenus d'écrire qu'elle pédalait dans la semoule. Mais nous n'en pensons pas moins.

A lire aussi : L’UNESCO a décidé d’honorer le couscous : nous en sommes très fiers car le couscous c’est la France !

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