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Le chômage et l’abstention sont-ils solubles dans la fin du cumul des mandats ?
©Reuters

Promesse d'ivrogne

Les dîners de fin d'année ont été l'occasion de discussions franches. Et qu'en est-il sorti ? Rien de moins que la solution à deux maux français : le chômage et abstentionnisme.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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L'alcool aidant, j'ai pas mal réfléchi aux problèmes de la France et du monde pendant les fêtes. Avec quelques amis également très concernés par la chose civique, et au moins aussi imbibés que moi, on a même apporté plusieurs solutions originales aux graves problèmes du réchauffement de la planète et du conflit israélo-palestinien. Mais c'était dans la nuit du 31 décembre et on aurait dû penser à les noter parce qu'aucun d'entre nous n'a été fichu de s'en souvenir après avoir dessaoulé...

Un truc super malin qui nous est resté, pour autant, et sans doute parce qu'il est sorti à l'heure de l'apéro et donc au tout début des festivités, c'était le moyen de réduire simultanément le chômage et les abstentions aux élections. Je ne sais plus si c'est moi qui ai eu l'idée en premier, ou si c'était Marcel, René ou Gaston en fait, mais on ne va pas chipoter sur ce genre de détail compte tenu de l'importance des enjeux. Il faut avoir le sens des priorités, comme on dit dans le Code Rousseau.

Donc, cette idée lumineuse consisterait à aller au-delà de la misérable et bourrée d'exemptions hypocrites loi sur le cumul des mandats censée entrer en vigueur entre 2017 et 2019 en décrétant, pour de vrai pour le coup, sans doigts croisés derrière le dos à la Jean-Yves Le Drian, une interdiction totale du moindre cumul de fonction élective ou exécutive quelle qu'elle soit.

Vous pouvez être député, maire, conseiller régional, sénateur, ministre, président ou secrétaire général de n'importe laquelle de ces planques dont la République a le secret, tout ce que vous voulez, OK, mais c'est tout. Un truc unique, un seul fromage à la fois. Pas plus. 

—Hum, OK mais si je suis maire d'un tout petit patelin en plus de mon mandat de…

—Non. Rien. Nada. Nibe. Que dalle.

—Bien sûr, bien sûr, ça tombe sous le sens. Mais conseiller régional et adjoint à...

—Non. Un seul truc on a dit. Vous avez un problème de réception ?

Et ce n'est pas tout : vous n'avez plus non plus le droit d'être élu ou nommé plus de deux fois à la même fonction. Le cumul dans le temps, ça aussi c'est terminé. Deux fois six ans comme maire de Pétaouchnok-sur-Seine, par exemple, et, pof, allez faire autre chose. Créez une start-up ou un groupe de rap, c'est hyper-tendance. 

Ah, cerise sur le gâteau, fini les régimes spéciaux de fiscalité et d'accumulation ultra-bonifiée de points retraite : vous payez les mêmes impôts que tout le monde, cotisez comme tout le monde. Ni plus ni moins. Et c'est effectif incessamment : démission immédiate de  tout surnuméraire. Si ça ne provoque pas l'élimination de l'abstention par un peu de renouvellement (Fabius ou Juppé seraient dans le métier depuis la révocation de l’Édit de Nantes), je veux bien me resservir un schnaps au crapaud et le boire cul-sec.

Bon, d'accord, ça a l'air pas mal. Les électeurs apprécieraient. Ça se verrait dans l'isoloir et le pays en serait civiquement tout revigoré sans avoir besoin de se faire peur avec les pères fouettards du FN et du FdG. Mais quel rapport avec la baisse du chômage ?

Hé hé, ça c'est Marcel qui y a pensé : il y a 600 000 postes d'élus en France, autant que dans tout le reste de l'Europe réunie et plus qu'aux États-Unis. Et entre 70 et 80% de cumulards selon les types de mandats. Soit près de 4% de l'emploi total en France dans le secteur marchand. A la louche, on réduit le nombre de chômeurs de moitié rien qu'en les élisant ou en les nommant à un poste quelconque. Et en plus, ça relance la consommation puisque même l'indemnité d'un conseiller général est supérieure au salaire moyen dans ce pays de SMICARDS !

Ben c'est pas la moitié d'un con, ce Marcel. Il devrait se présenter aux élections.

C'est prévu.

Bon, sur ce, je vous laisse réfléchir à tout ça. Et si le trucs sur le réchauffement climatique et et le conflit israélo-palestinien me reviennent, je vous en parle. Bonne année 2016 !

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