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L'économie française est toujours au point mort.
L'économie française est toujours au point mort.
©Flickr

Revue d'analyse financière

Dans l'œil des marchés : Jean-Jacques Netter, vice-président de l'Institut des Libertés, dresse, chaque mardi, un panorama de ce qu'écrivent les analystes financiers et politiques les plus en vue du marché.

Jean-Jacques Netter

Jean-Jacques Netter

Jean Jacques Netter est vice-président de l’Institut des Libertés, un think tank fondé avec Charles Gave en janvier 2012.

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L’effet pétrole serait pratiquement terminé. La baisse de l’euro a provoqué une hausse des indices PMI, sauf en France et en Allemagne. En revanche, la politique d’intérêt à taux zéro continue ses ravages. Le programme de rachat d’obligations par la BCE est une véritable machine à encourager la spéculation. Nulle part, ces politiques de "quantitative easing" n’arrivent à stimuler les investissements. Elles n’ont jamais été aussi nombreuses à racheter leurs propres actions en bourse.

L’économie française a toujours des semelles de plomb

On a eu droit toute la semaine de la part des grands médias à des titres lyriques sur "le dégel de l’économie française…", "le moral des chefs d’entreprise…", "le climat de la consommation qui s’améliore…",  et même "l’indice CAC 40 en hausse de 21% depuis le début de l’année…".

On est de plus en plus dans "la communication du coupe ruban" exposée à la télévision pour essayer de traiter les unes après les autres les cibles qui ont déserté le parti socialiste au moment des élections.

La réalité est bien évidemment différente. Le problème, bien sûr, c’est que les embauches se font attendre. Le nombre de chômeurs inscrits en catégorie A progresse encore de 15.400 fin mars. C’est la trentième hausse en 34 mois de présidence Hollande. Depuis son élection en mai 2012, la France compte 615.000 chômeurs de plus !

La construction ne repart toujours pas, mais Sylvia Pinel, ministre du Logement, de l'Egalité des territoires et de la Ruralité va encore durcir la procédure pour les expulsions de locataire qui ne payent pas leurs loyers. Elle s’attaque aussi au marché des "micrologements", ce que l’on appelait "les chambres de bonne", pour encadrer les loyers. Comme d’habitude, depuis que les gouvernements encadrent les loyers, cela n’aura aucun effet pour traiter le problème du logement en France. Par contre, les propriétaires cesseront d’entretenir les logements convenablement et  les investisseurs diminueront fortement leurs achats d’immobilier locatif.

La production industrielle en France est 17% en dessous du niveau d’avant la crise. Les capacités de production sont utilisées à hauteur de 80%. Compte tenu du manque de flexibilité du droit du travail et du niveau du SMIC qui dissuade d’engager qui que ce soit de non qualifié, la situation ne risque pas d’évoluer favorablement.

Le gouvernement n’a toujours pas changé de logiciel. La rémunération des apprentis mineurs dans les petites entreprises sera payée par l’Etat. Comme le président de la République a eu déjà l’occasion de le dire, "cela ne coûte rien puisque c’est l’Etat qui paye" !

L’investissement ne repart pas puisque, on le voit bien, les entreprises annoncent pratiquement tous les jours des programmes de rachat de leurs propres titres. C’est notamment le cas pour Airbus, Sanofi, Publicis, Michelin…

En matière d’Education Nationale, on est stupéfait d’apprendre que les 40 établissements "indépendants" qui disposaient de réserves du fait de leur bonne gestion pour préparer de futurs investissements vont les voir ponctionner par le gouvernement "au nom de la solidarité". Cela ressemble beaucoup à ce que vient de faire le gouvernement grec en s’appropriant les liquidités des caisses de retraite pour rembourser ses emprunts !

On est dans une société totalement bloquée, mais on ne peut pas continuer très longtemps à "enfumer" Bruxelles sous de bonnes paroles, qui n’engagent que ceux qui les écoutent. Comme le disait Coluche, "On ne peut pas dire la vérité à la télévision car il y a trop de gens qui regardent". Malgré 70Md€ de hausse d’impôts, la France n’a toujours pas diminué ses dépenses publiques et plus de la moitié du corps électoral reçoit des subventions sous une forme ou une autre.

En Grèce, tout le monde savait que les "Emergency Liquid Assistance", qui maintiennent en vie les banques grecques, pouvaient s’arrêter d’une minute à l’autre. Pour éviter cela, Yanis Varoufakis, le ministre rock star du gouvernement Tsipras, vient d’être écarté. Les obligations grecques sont passées d’un rendement de 29% à 25% à la fin de la semaine dernière.

Au Royaume-uni, l’économie va mieux que la politique

Dans le match économique entre le Royaume-Uni et la France, il n’y a pas photo.  D’un côté le Royaume-uni, avec 3% de croissance et 5,6% de chômage, de l’autre la France, avec 0,4% de croissance du PIB et un chômage de 10,5%.

Depuis 2009, 1 million d’emplois ont été créés, contre 150 000 en France. L’explication est simple : il y a deux fois plus de PME au Royaume-Uni qu’en France.

Les immigrants qualifiés se précipitent à Londres. Ils viennent d’abord de Pologne, puis d’Inde, d’Irlande et de France.

Malgré ces bonnes performances, la gestion de David Cameron, le Premier ministre, est très critiquée par les économistes distingués qui considèrent qu’il n’a créé que de "petits boulots précaires".

Aux Etats-Unis, la hausse du dollar devrait continuer de peser sur les résultats des entreprises. Il y a bien baisse de compétitivité, comme le montre le dernier indice PMI.

Cela n’empêche pas l’indice Nasdaq de dépasser son plus haut historique et les introductions en bourse de rencontrer un grand succès. L’introduction en bourse de Virtu, le flash trader, a été un grand succès, Etsy, plateforme de vente de produits artisanaux, a monté de 94% depuis son introduction en bourse.

Parmi les moins bons signes, il faut noter que John Corzine, ex dirigeant de Goldman Sachs, celui qui a conduit MF Global à la faillite vient de lancer un hedge fund.

En Chine, les achats à terme financés par les banques ont progressé de 70% depuis le début de l’année. L’encours atteint désormais 1730 Md RMB. Cette position représente 8,2% de la capitalisation flottante du marché chinois contre 2,5% pour le NYSE.

"The Economist" de cette semaine pense qu’un véritable krach pourrait se produire dans l’automobile.

Au Japon, l’indice Nikkei a franchi en hausse le seuil symbolique de 20 000, marquant un plus haut de quinze ans.

L’Inde mérite d’être achetée. Parmi les pays qui ont acheté le plus d’actions indiennes figurent : les Etats-Unis (32%), Maurice (22%), Singapour (9%), le Luxembourg (9%) et la Grande-Bretagne (5%). La France figure très loin dans le classement.

Le marché automobile chinois devient vulnérable

Le pays qui est devenu le premier marché automobile du monde risque selon "The Economist" de connaître un krach. Compte tenu des très importants investissements qui ont été réalisés ces dernières années, la capacité de production utilisée est tombée en dessous de 70%. Beaucoup de concessionnaires ont du mal à vendre les modèles qu’ils ont en stock. Certains commencent à demander des compensations à BMW à Toyota ets…C’est la raison pour laquelle Andrew Garthwaite, le stratégiste du Crédit Suisse, a diminué son exposition au secteur automobile pour se reporter sur le secteur des banques.

Le marché chinois se répartit entre les principaux constructeurs suivants :

SAIC (21,1%). Elle est le partenaire de General Motors aux Etats Unis.

FAW(14,7%), qui a renouvelé son partenariat avec Volkswagen pour 25 ans.

Dongfeng (11,8%) qui exploite la marque Fengshen et vend les marques Honda, Nissan et Peugeot.

La société va profiter de la technologie de PSA Peugeot Citroën, Chang An, partenaire de Ford (11,4%).

BAIC, partenaire de Hyundai (8,2%).

Suivent derrière d’autres constructeurs comme : Great Wall Motors, Brilliance Auto, Geely Automobile Holdings, BYD, Chery et Chongquing.

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