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Après le Brexit et Trump… les banques italiennes : encore une bonne nouvelle !
©Reuters

Atlantico Bourse

Le titre est bien sûr ironique, mais les marchés ont déjoué les craintes entourant le Brexit ou l’élection de Donald Trump. Par conséquent il est possible que l’amorce d’une solution concernant les banques italiennes puisse aussi connaître un prolongement positif sur les actions !

Alain Pitous

Alain Pitous

Alain Pitous, Directeur Général Adjoint Associé de Talence Gestion (@alainpitous).

Talence Gestion est une société de gestion de portefeuille indépendante spécialisée dans la gestion sous mandat pour les particuliers et la gestion de fonds commun de placement en actions.

Précédemment, il a été pendant 5 ans (2009-2014) Deputy CIO d’Amundi (850 Milliards d’Euro sous gestion) et gérant du fonds Amundi Patrimoine de 2012 à juillet 2014.

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Comme souvent pour les investisseurs, les incertitudes ou les situations floues conduisent à la prudence, et lorsqu’une solution ou une issue est trouvée, même si elle est insatisfaisante, les prises de positions, en connaissance de cause, redeviennent possibles. Par construction, ce sont des achats qui sont initiés… les investisseurs inquiets ont généralement déjà vendu pendant la période de doute.

Visiblement, un début de solution s’amorce globalement pour les banques italiennes. Le cas le plus urgent était Monte Paschi Di Sienna, MPS. L’agonie de cette banque s’achève en cette fin d’année 2016. Depuis la crise de 2007, MPS est passé de 15 Mads € de capitalisation à 400M€. Plusieurs tentatives de sauvetage ou des renflouements avec l’aide de l’état avaient déjà eu lieu sans succès. L’acquisition de la banque Antoveneta, des scandales à répétition autour de possibles malversations et des augmentations de capital de plus en plus difficiles à réaliser sont venus à bout, en quelques années, d’une banque créée en 1472.

L’histoire de MPS va donc probablement s’achever. De manière assez classique dans ce type d’affaire : l’état va reprendre la main. Une faillite pure et simple était « politiquement » impossible : en effet, dans la rubrique sans fin des produits d’épargne improbable, les banques italiennes ont depuis des années placé des obligations de leur banque auprès d’une clientèle de petits épargnants. Ne pas les rembourser dans le cas d’une faillite aurait provoqué une émeute fort dommageable dans le contexte électoral que va traverser l’Italie prochainement.

Le parlement italien a autorisé l’augmentation de 20Mds € de la dette publique pour "fixer" le problème des banques italiennes les plus fragiles : en effet après MPS et ses 28Mds € de créances douteuses, viendront VenetoBanca et Popolare di Vicenza et leurs 17 Mds € de créances tout aussi douteuses. Un nettoyage en règle aura lieu : cession des créances les plus à risque, augmentation de capital, réduction d’effectifs, fermetures d’agences… il est aussi probable qu’une forme de vente "à la découpe" ait lieu dans les prochaines années conduisant à la disparition des structures les plus fragiles en Italie. Les plus grandes banques italiennes telle Unicredit ont pour leur part annoncé un puissant plan de restructuration et un appel au marché de 13Mds € dans le courant du premier trimestre 2017.

Les 20Mds supplémentaires de dette publique seront trouvés sur les marchés. La dette de l’Etat Italien va ainsi être portée à plus de 2000Mds € soit 130% du PIB italien et l’Italie va émettre 260Mds de dettes en 2017. Ces montants astronomiques ne semblent pas affoler les marchés pour 2 raisons : les investisseurs subodorent que la Banque Centrale Européenne sera toujours là en 2017 en cas d’accident et avec un taux proche de 2% les obligations italiennes semblent attractives comparées aux autres placements. 

Le fait que la règle prévoyant une séparation formelle entre Etats et banques nationales ait été largement foulée aux pieds n’a pas l’air d’émouvoir les marchés. Au contraire, la conclusion qu’en tire les investisseurs est que les problèmes de contamination connu pendant la crise sont réglés : la quasi faillite de MPS n’a eu aucun impact sur les niveaux de taux italiens, ni sur les cours des autres banques italiennes et encore moins sur les cours des autres banques européennes. Ce « sas » dans lequel sont confinés les banques fragiles semble pour le moment contenter les investisseurs.

Ceci permet, pour un temps au moins, mettre derrière nous le sujet "systémique" des banques en Europe. Néanmoins, pour profiter du rebond enregistré depuis le Brexit, les gérants de Talence Gestion ont procédé à quelques prises de bénéfices sur les banques françaises. 

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