77 310 logements sociaux ne servent à rien : merci (les migrants) pour l’info<!-- --> | Atlantico.fr
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Dans le Limousin, 1 900 appartements seraient vides depuis au moins un trimestre, soit 5% du parc social du département.
Dans le Limousin, 1 900 appartements seraient vides depuis au moins un trimestre, soit 5% du parc social du département.
©Reuters

Zone Franche

La ministre déléguée aux Personnes handicapées et à la Lutte contre l'exclusion Marie-Arlette Carlotti a proposé l'affectation de 77 310 HLM vides aux réfugiés. Le scandale n'est pas que l'on trouve des HLM pour les réfugiés mais qu'on continue d'en construire là où ils ne servent à rien.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Marie-Arlette Carlotti, fraîchement nommée au Haut comité pour le logement des personnes défavorisées, est évidemment dans son rôle en proposant l'affectation de 77 310 HLM vides aux réfugiés. S'il y a des personnes particulièrement défavorisées en ce moment, ce sont bien ces gens qui s'entassent sur des bateaux pour fuir la guerre et le fanatisme.

Il est toutefois intriguant qu'au pays de la crise du logement permanente, on puisse dénicher des mètres carrés publics par centaines de milliers en cas d'urgence. Les obsédés de la préférence nationale l'ont d'ailleurs remarqué, qui s'étranglent de rage en se découvrant une passion subite pour les SDF bien de chez nous qui habitent une liste d'attente à défaut d'un trois-pièces-cuisine...

L'explication du paradoxe, immédiatement proposée au public par des fact-checkers dont la vocation semble être d'apporter un éclairage progressiste à la complexité de la vie moderne, est pourtant limpide : si ces appartements sont vides, c'est que personne n'en veut ; discussion close, passons à autre chose. Situés, pour la plupart, dans des villes sans tension immobilière, où l'offre privée est suffisante et la demande solvable, ils n'existent que parce que la loi impose 20% de logements sociaux aux communes sous peine d'amende, quel que soit le contexte démographique local.

Chez les "désintoxiqueurs" de Libé, on évoque ainsi le cas du Limousin, où 1 900 appartements seraient vides depuis au moins un trimestre, soit 5% du parc social du département. Chez les "décodeurs" du Monde, on préfère se féliciter de ce que, après tout, cette proportion de logements vides, pour impressionnante qu'elle soit en valeur absolue, ne constitue qu'une minuscule fraction des 5 millions de logements HLM recensés en France (1,9% pour être précis).

On s'étonnera (enfin, on fera semblant) de ce que ni les uns ni les autres n'en tirent la conclusion logique qu'une loi SRU qui met un Limousin désertifié et une Île-de-France pleine comme un oeuf au même régime foncier n'a aucun sens, nos "vérifieurs de faits" passant pourtant plus de temps à taper sur les communes hors-quota qu'à s'interroger sur le bien-fondé des quotas proprement-dits.

Mais bon, pour le coup, tant mieux pour les réfugiés. Du moins ceux qui préféreront le Limousin à l'Allemagne, bien entendu...

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