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Syrie : "César", le photographe de l'horreur aux plus de 50 000 clichés, témoin des tortures du régime de Bachar el-Assad
©Reuters

Horreurs

Le parquet de Paris a ouvert une enquête pénale le 15 septembre dernier, contre le régime de Bachar al-Assad pour "crimes de guerre", après que le Quai d'Orsay lui a fourni un lourd dossier contenant 55 000 photos d'exactions commises en Syrie entre 2011 et 2013.

Il se fait appeler "César" et c'est l'homme par qui le scandale vient d'éclater. Photographe, entre 2011 et 2013, de la police militaire syrienne, ce dernier a copié et fait sortir au péril de sa vie de près de 55 000 photos et documents de détenus qui ont péri dans les geôles de Bachar al-Assad. Garance Le Caisne, collaboratrice de "l’Obs", livre le récit de cet iconographe de l’horreur dans "Opération César" (Stock), un livre qui montre la torture perpétrée par le régime.

Horrifié par les milliers de clichés de corps suppliciés et torturés qu'il a pris, dans les prisons et les centres de tortures du régime, il a contacté l'opposition syrienne qui, après lui avoir demandé de collecter le plus de preuves possible, a organisé son exfiltration de Syrie, le faisant passer pour mort. Il vit aujourd'hui en France, avec plusieurs membres de sa famille, incognito et sous haute protection policière. "Pendant deux ans, César a travaillé dans une unité de documentation de la police militaire. Le régime a fait de lui le photographe de l'un des pires crimes contre l'humanité", a assuré en mars, lors d'une conférence de presse où quelques-unes de ces photos accablantes ont été dévoilées, Hassan Shalabi, membre du réseau qui a organisé sa fuite.

Le parquet de Paris a ouvert une enquête pénale le 15 septembre dernier, contre le régime de Bachar al-Assad pour "crimes de guerre", après que le Quai d'Orsay lui a fourni un lourd dossier contenant 55 000 photos d'exactions commises en Syrie entre 2011 et 2013. Dans l'ouvrage, César témoigne des atrocités. Attention, certains détails peuvent choquer : "Avant la révolution, les prisonniers étaient torturés en prison. Tout le monde savait. Mais là, je n’ai jamais vu une torture pareille. Des personnes avaient des coupures profondes, des yeux arrachés, des dents cassées, des traces de coups avec des câbles qui servent à démarrer les voitures..." 

Les photos de César pourraient également servir de base à la préparation d'un dossier à charge contre le président syrien Bachar al-Assad devant un tribunal pénal international. En août 2013, les procureurs des tribunaux spéciaux, assistés de trois médecins légistes, se mettent à l'œuvre, sous l'impulsion d'un prestigieux cabinet d'avocat londonien, missionné par le Qatar. Ils analysent les clichés et auditionnent César. Leur travail, consigné dans un rapport de 30 pages, est rendu publique en janvier 2014. Au final, les documents exfiltrés par César constituent des "preuves solides, susceptibles d’être admises par un tribunal".  En juillet 2014, le photographe a témoigné devant le Congrès des États-Unis, présentant certains de ces clichés. Le rédacteur en chef adjoint de L'obs, Paul Laubacher, tweete même une photo pour montrer l'horreur :

Lu sur Lobs

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