Front Populaire : Michel Houellebecq a décidé de clarifier certains passages de l’entretien avec Michel Onfray et a rencontré le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz<!-- --> | Atlantico.fr
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Michel Houellebecq et le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, se sont rencontrés ce jeudi 5 janvier après la polémique suite à l'entretien publié dans la revue Front Populaire.
Michel Houellebecq et le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, se sont rencontrés ce jeudi 5 janvier après la polémique suite à l'entretien publié dans la revue Front Populaire.
©EDUARDO MUNOZ ALVAREZ / AFP

Entretien fleuve

Après avoir rencontré Chems-Eddine Hafiz, Michel Houellebecq a rédigé une nouvelle version de certains passages de son entretien croisé avec Michel Onfray, publié dans le hors-série de la revue Front Populaire et au coeur de critiques depuis plusieurs semaines.

Le recteur de la Grande Mosquée de Paris avait déposé plainte le mercredi 28 décembre contre Michel Houellebecq pour « provocation à la haine contre les musulmans ». Les propos au coeur de la polémique étaient issus d’un long entretien dans la revue de Michel Onfray, Front Populaire. 

« Quand des territoires entiers seront sous contrôle islamique, je pense que des actes de résistance auront lieu, a notamment déclaré Houellebecq. Il y aura des attentats devant des mosquées, dans des cafés fréquentés par les musulmans, bref des Bataclan à l'envers (...) Le souhait de la population française de souche, ce n'est pas que les musulmans s'assimilent, mais qu'ils cessent de les voler et de les agresser...».

Selon des révélations du Figaro, les poursuites judiciaires engagées par le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, contre Michel Houellebecq devraient être abandonnées. 

Michel Houellebecq et le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, se sont rencontrés ce jeudi 5 janvier à l'initiative du grand rabbin de France, Haïm Korsia. 

Michel Houellebecq a précisé que dans une longue discussion de six heures, certains propos pouvaient apparaître réducteurs. L’écrivain s'est engagé à les préciser dans un futur livre qui va regrouper l'intégralité de sa conversation avec Michel Onfray parue dans Front Populaire.

Après sa rencontre avec le recteur de la Grande Mosquée de Paris, l’écrivain Michel Houellebecq a rédigé un texte qu’il a transmis au Figaro : 

« A la suite de la proposition de rencontrer le Recteur de la Mosquée de Paris émanant du grand rabbin de France, j'ai pu échanger avec lui ! Chems-Eddine Hafiz m'a fait part de la grande émotion des Musulmans Français causées par certains passages de mon entretien avec Michel Onfray. Il se trouve qu'un livre sera tiré de ces entrevues. Je suis profondément attaché au texte et je veux bien reconnaître que les paragraphes concernés sont ambigus. Je les remplacerai donc, dans l'édition à venir, par des paragraphes explicitant mieux mon propos, et qui, je l'espère, ne heurteront pas les musulmans ».

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Michel Houellebecq a également transmis au Figaro la nouvelle version des paragraphes. 

L’un des paragraphes initiaux publiés dans Front Populaire était le suivant :

« Quand des territoires entiers seront vraiment sous contrôle islamiste, alors je pense que des actes de résistance auront lieu. Il y aura des attentats et des fusillades dans des mosquées, dans des cafés fréquentés par les musulmans, bref des Bataclan à l'envers. Et les musulmans ne se contenteront pas de mettre des bougies et des bouquets de fleurs. Alors, oui, les choses peuvent aller assez vite. Une des choses les plus remarqua­bles dans les réactions à la « lettre des généraux », c'était quand même la proportion de Français qui s'attendent à une guerre civile dans un futur proche ».

Voici la nouvelle version réécrite et explicitée par Michel Houellebecq :

« Si des territoires entiers passaient vraiment sous contrôle islamiste, alors oui, je pense que des actes de résistance auraient lieu. Il y aurait des attentats et des fusillades dans des mosquées, dans des cafés fréquentés par les musulmans, bref des Bataclan à l'envers. Et les musulmans ne se contenteraient pas de mettre des bougies et des bouquets de fleurs. Alors, oui, les choses pourraient aller assez vite. Une des choses les plus remarqua­bles dans les réactions à la « lettre des généraux », c'était quand même la proportion de Français qui s'attendent à une guerre civile dans un futur proche. Je ne crois pas pour ma part que les conditions soient actuellement réunies. Il faudrait d'abord que la police ne puisse effectivement plus pénétrer dans certains quartiers ; ce n'est pas le cas : ils ont parfois du mal, ils doivent déployer les grands moyens, mais ils y arrivent. Il faudrait ensuite que l'armée elle-même ne puisse plus y pénétrer ; et ça, ça me paraît pour l'instant improbable ».

Voici le deuxième paragraphe polémique publié dans Front Populaire :

« Je crois que le souhait de la population française « de souche », comme on dit, ce n'est pas du tout que les musulmans s'assimilent, mai simplement qu'ils cessent de les voler et de les agresser, en somme qu'ils respectent la loi, et qu'ils les respectent. Ou bien, autre bonne solution, qu'ils repartent ».

Voici la nouvelle version détaillée et retravaillée par Michel Houellebecq :

« A mon avis, le souhait d'une grande partie de la popula­tion française “de souche”, comme on dit, n'est pas avant tout que les musulmans s'assimilent. Les histoires de voile, de burkini, de nourriture halal etc, ils s'en ficheront complètement dès qu'ils ne percevront plus les musulmans comme une menace pour leur sécurité. Ce qu'ils demandent, et même qu'ils exigent, c'est que les criminels étrangers soient expulsés, et en général que la justice soit plus sévère avec les petits délinquants. Beaucoup plus sévère ».

Le Figaro

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