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Coronavirus : Emmanuel Macron défend le projet de l’annulation de la dette africaine
©Francois Mori / POOL / AFP

Moratoire

A l’occasion du G20 Finances, qui doit acter un moratoire sur la dette des pays les plus pauvres, le chef de l’Etat Emmanuel Macron a défendu sur les ondes de RFI le projet de solidarité avec le continent africain face à la menace sanitaire du coronavirus et son impact économique.

Emmanuel Macron a lancé un appel pour un moratoire sur la dette des pays africains dans le cadre d’un entretien accordé à RFI en ce mercredi 15 avril. Les pays du G20 Finances se sont montrés favorables à ce dispositif dans la journée de mercredi. 

Selon Emmanuel Macron, un moratoire sur la dette des pays africains est "une étape indispensable" pour aider le continent à traverser la crise du coronavirus, en attendant un effacement total de cette dette. Emmanuel Macron avait invité les ministres des Finances des pays du G20, qui se réunissaient ce mercredi, à acter ce moratoire.

Ce moratoire serait "une première mondiale", selon Emmanuel Macron. 

"Le temps de la crise, on laisse les économies africaines respirer et ne pas servir les intérêts de la dette. C'est une étape indispensable et je pense que c'est une formidable avancée. Chaque année, un tiers de ce que l'Afrique exporte sur le plan commercial sert à servir sa dette. C'est fou ! Et on a accru ce problème ces dernières années".

Emmanuel Macron a réaffirmé qu'il était "favorable à une initiative d'annulation de dette massive". 

"Nous devons absolument aider l'Afrique à renforcer ses capacités à répondre au choc sanitaire et nous devons a fortiori l'aider sur le plan économique".

Le chef de l’Etat a apporté son soutien au continent africain face à la menace du Covid-19, déjà durement touché par les épidémies : 

"Maintenant, sur le virus Covid-19 et l’Afrique, je vais être très clair avec vous. Je ne suis ni dans les catastrophistes, je ne veux pas être non plus dans les naïfs. Ce virus, aujourd’hui, il touche tout le monde. Donc, je ne pense pas qu’il faille collectivement dire qu’un miracle préserverait l’Afrique. En tout cas, si ça pouvait arriver, formidable, et je le souhaite profondément. Mais notre devoir est de tout faire pour aider l’Afrique dans ce contexte. L’Afrique aujourd’hui a une vulnérabilité sanitaire : il y a le VIH, la tuberculose, la malaria… C’est d’ailleurs pour ça qu’on s’est mobilisés à Paris, en octobre dernier, pour le Fonds mondial, pour aider aussi l’Afrique en particulier à se battre contre ces grandes pandémies".

Emmanuel Macron a également évoqué les difficultés sur le plan économique et a défendu son projet de moratoire sur les dettes des pays africains  : 

"L’Afrique aujourd’hui est le continent le plus touché par le choc climatique et le changement climatique. Je pense à la Zambie, qui vient d’essuyer l’une des plus grandes sécheresses depuis 1981, les cyclones qui viennent de toucher le Mozambique, l’Afrique de l’Est qui est attaquée par les criquets, les difficultés qu’on connaît dans le lac Tchad et la sécheresse qui continue… Donc, on parle d’un continent dont des dizaines de millions d’habitants aujourd’hui vivent dans leur chair ce qu’est le choc climatique. On parle d’un continent qui vit la grande difficulté économique. Regardons les chiffres, là aussi : en 2012 en Afrique, on a une dette sur PIB qui est de 30%. Aujourd’hui, elle est de 95%. Donc, les difficultés que je suis en train de décrire vont s’aggraver même si le Covid n’était pas une catastrophe sanitaire – et je ne sais pas dire aujourd’hui s’il ne le sera pas. Donc, nous devons absolument aider l’Afrique à renforcer ses capacités à répondre au choc sanitaire et nous devons, a fortiori, l’aider sur le plan économique à répondre à cette crise qui est déjà là. Nous devons être à ses côtés. C’est ce que j’ai voulu lancer au G20, il y a quelques semaines. Nous avons tenu une visioconférence, j’ai utilisé le temps de parole de la France pour dire : "On va se tenir ensemble, agir pour nos pays, et c’est déjà très dur. On doit absolument aider l’Afrique à s’en sortir. C’est un devoir moral, humain, pour l’Afrique et pour nous". Et c’est ce que j’ai ensuite enclenché avec les leaders africains qui étaient là, dans un travail qui est la méthode à laquelle je crois : mobilisation pour l’Afrique et partenariat avec les leaders".

RFI

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