Vous savez certainement que « bobo » est l’abréviation de « bourgeois-bohème ». Oubliez vite « bohème » qui est juste là pour la frime<!-- --> | Atlantico.fr
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quai de seine déconfinement les bobos
quai de seine déconfinement les bobos
©© LUDOVIC MARIN / AFP/ LUDOVIC MARIN

Analyse sociologique

Des ethnologues et des sociologues se sont penchés sur cette tribu : ils ont découvert que c’était une classe.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Les apparences, si souvent trompeuses, nous disent que le bobo est de naissance récente. Il s’agit là d’une affirmation erronée. Le bobo est en effet l’héritier fidèle et légitime du petit bourgeois du XIXe siècle. Comme lui, il déclare qu’il vaut mieux faire envie que pitié…

Mais il le dit autrement : il dit « premier de cordée ».  Il n’a aucune sympathie pour les derniers de cordée qu’il précipite dans le vide car ils freinent son ascension. Le bobo en effet n’a qu’une seule religion : le culte de la performance et de la réussite.

Il n’a que mépris pour les petites gens, les pue-la-sueur et les gens de peu. A ses yeux, ils sont coupables d’être pauvres puisqu’ils n’ont pas fait les efforts nécessaires pour devenir riches.

Le bobo est aisé. Et il se montre toujours de façon un peu débraillée. Des polos et des jeans des meilleures marques que les derniers de cordée ne peuvent s’offrir. Cette tenue, elle seule, lui vaut d’être estampillé bohème. C’est vêtu de la sorte que Bobo Ier a mené une campagne électorale victorieuse en 2017.

Le bobo est donc au pouvoir. Son influence est bien plus importante que ne le laisserait supposer son nombre relativement limité. Il siège à l’Assemblée, au gouvernement. Occupe une place de choix dans les médias et l’édition. De là il décrète ce qu’il convient de penser. Et il pense bien. Il le démontre en votant (selon les lieux où il a fait souche) à gauche, écolo ou LREM.

Son portrait ne serait pas complet si l’on oubliait ses penchants alimentaires. Converti au veganisme, il n’aime pas trop la viande. Il y en a une qu’il déteste en particulier : le porc. Cette bidoche répugnante est en effet interdite dans une religion que le bobo aime et respecte sans qu’il soit pour autant pratiquant.

Le bobo parle mais son vocabulaire est singulièrement limité. Remis au goût du jour, le Dictionnaire des idées reçues de Flaubert peut nous en donner un aperçu assez précis.

« Le climat ? Toujours dire qu’il faut le sauver ». « La planète ? Répéter qu’elle est menacée ». « La diversité ? Ne pas manquer de rappeler qu’elle apporte un sang jeune à la France vieillissante ». « Le diesel ? Psalmodier qu’il pue et qu’il pollue ». « Blanc ? Dénoncer sans arrêt ce privilège insupportable ».  « LGBT ? Crier que c’est l’avenir du genre humain ».

Avec toutes ces munitions, le bobo poursuit sa marche impériale. Il dispose d’unités d’élite : les intermittents du spectacle. Etant lui-même un intermittent de la pensée, il a ainsi choisi les meilleurs pour mener le combat.

Ils sont de plus en plus nombreux car l’Etat les subventionne grassement pour leur permettre de monter des spectacles imbéciles et affligeants. Ils se reproduisent entre eux car dans ce groupe humain, l’endogamie veut que les princes n’épousent pas les bergères. Tout bien considéré, les bobos ont toutes les caractéristiques d’une classe. Contre elle, la lutte des classes est une nécessité.  

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