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Plus de "en même temps" possible face à la haine et la violence qui s’installent en France
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Tribune

Ces derniers jours ont, une nouvelle fois, été riches en évènements violents. A croire que plus personne n’a peur de rien.

Laurence  Sailliet

Laurence Sailliet

Laurence Sailliet est députée européenne Les Républicains et membre du groupe du Parti populaire européen.

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Haine, violence... ces mots décrivent tant la triste réalité de notre quotidien. Je ne sais par quel événement commencer cet édito tant les jours et les heures passés ont donné de la matière pour l’illustrer. Je souhaite pour autant que la hiérarchisation des événements dans cet écrit ne soit pas interprétée comme une hiérarchisation de leur gravité. 

Une fois ce précepte posé, je commencerai alors par les menaces de mort subies par Judith Waintraub, journaliste au Figaro : « on va te rafaler ta mère comme 2 frères sur Charlie ». Qu’a-t-elle fait ? Un tweet dans lequel elle dénonce la banalisation du voile islamique par le biais d’une propagande ordinaire. Juste cela... Ses agresseurs seront-ils punis ? Certainement pas et ce n’est pas la condamnation « ferme », selon ses mots, du Ministre de l’intérieur, qui pense qu’un tweet vaut plus qu’un véritable engagement politique, qui devrait changer la donne. 

Quelques jours plus tôt, à Reims, aux abords du collège Saint-Rémi, une jeune fille de 14 ans est mise à terre par un adolescent. Ce dernier la frappe ensuite à plusieurs reprises alors qu'elle se trouve au sol. La scène, filmée, diffusée et relayée sur les réseaux sociaux, était d’une extrême violence. Ils étaient deux, l’un frappait, l’autre filmait. Ils sont âgés de 13 et 14 ans. Voici le nouveau phénomène : le happy slapping ou vidéolynchage ou vidéoagression, une pratique consistant à filmer l'agression physique d'une personne. Avant on se cachait, maintenant on se met en scène.

A croire que plus personne n’a peur de rien. Comment pourrait-il en être autrement alors que le Ministre de la justice est plus soucieux du devenir des délinquants que de la souffrance des victimes ?

Violence encore lorsque Jean-Marie Bigard, traité de « collabo », a dû être exfiltré de la manifestation des gilets jaunes. Son tort ? S’être désolidarisé du meneur, Jérôme Rodrigues, qui a traité les policiers de nazis, certainement plus pour exister d’ailleurs que pour exprimer une quelconque conviction. Ces factieux, eux non plus, n’ont peur de rien et de personne et sûrement pas des lois de la République qui ne leur sont pas appliquées, trop de risques pour Emmanuel Macron de perdre l’aile gauche de sa majorité. 

Et hier encore, ce passant d’un certain âge, dans ce même rassemblement, jeté au sol pour avoir voulu empêcher un manifestant de dégrader un véhicule, méritait-il de l’être ? Que ce soit lui, ceux qui se sont fait brûler leur voiture ou les policiers cibles d’attaques, ils ont dû accueillir le discours d’autosatisfaction du Ministre de l’intérieur, qui professait sur l’ordre républicain, avec une certaine amertume, c’est le moins que l’on puisse dire.

Alors, le déni ou les jolis discours malheureusement n’y feront rien. Il y a aujourd’hui trop de haine et de violence et seul un constat lucide et de véritables décisions pourront les enrayer.

Le sujet est grave, il en va tout simplement du maintien de la paix dans notre pays car nous glissons inexorablement vers une justice que chacun se rendrait et la totale faillite de la République par l’abandon de l’ordre républicain.

Ainsi, Emmanuel Macron, dans son action à venir, devra faire le choix entre un calcul politique qui le mène à un « en même temps délétère » et sa mission de protection de nos concitoyens.

L’homme d’État prendra- t-il le pas sur l’homme politique ? Seuls des actes courageux pourraient nous le démontrer.

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