Pas de bain de foule depuis le 11 novembre, passage éclair prévu au salon de l’agriculture : François Hollande a-t-il peur du peuple ? <!-- --> | Atlantico.fr
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François Hollande semble de moins en moins apprécier les bains de foule.
François Hollande semble de moins en moins apprécier les bains de foule.
©Reuters

Faire l'autruche

Le chef de l'État, qui inaugurera samedi le salon de l'agriculture, a prévu d'y rester une matinée seulement, contrairement à 2012, où il battit les records de durée de Jacques Chirac.

André Bercoff

André Bercoff est journaliste et écrivain. Il est notamment connu pour ses ouvrages publiés sous les pseudonymes Philippe de Commines et Caton.

Il est l'auteur de La chasse au Sarko (Rocher, 2011), Qui choisir (First editions, 2012), de Moi, Président (First editions, 2013) et dernièrement Bernard Tapie, Marine Le Pen, la France et moi : Chronique d'une implosion (First editions, 2014).

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Il se murmure que François Hollande ne passera pas un temps excessif au Salon de l’Agriculture, contrairement  2012, où il battit même les records de durée de Jacques Chirac. Impopularité oblige : depuis les sifflets du 11 novembre, les banderoles, les manifs pour tous et contre un seul, toujours le même, les sujets de mécontentement qui se comptent par millions, le président normal d’une République qui l’est de moins en moins, a de légitimes raisons de se méfier.

Georges Brassens chantait : « Ne jetez pas la pierre à la femme adultère : je suis derrière ». Ne lapidons pas injustement le président volage : le rejet de Nicolas Sarkozy était tout aussi spectaculaire il y a encore deux ans. La vérité est que nous sommes tous responsables de l’entropie du pouvoir, qui devient, partout et sous toutes les latitudes, de plus en plus difficile à exercer.

L’économie-monde, qui impose naturellement une interdépendance de plus en plus prégnante ; le formidable et planétaire contre-pouvoir de résonance d’Internet qui signe non seulement la disparition de la vie privée des personnages publics, mais aussi le rétrécissement de leurs marges de manœuvre. La contradiction est frappante entre le régime de monarchie républicaine dans lequel nous vivons depuis plus d’un demi siècle, et la force centrifuge des véritables centres de décision qui se prennent dans les banques centrales, les marchés de Wall Street, de Pékin, de Londres ou d’ailleurs, les investissements qu’il faut chercher avec les dents face aux inégalités, aux dettes et aux déficits qu’on a laissé courir depuis des décennies. Hollande est le fils de ses œuvres solfériniennes et de ses hésitations à prendre sa parcelle de pouvoir aussitôt élu. La vérité est que de plus en plus rares sont les politiques qui osent prendre des risques, tant ils ont le regard et la conscience rivés sur l’horizon des prochaines échéances électorales. Le seul changement urgent, essentiel, vital, dans la Constitution serait d’établir, pour la Présidence, un septennat non renouvelable. Cela permettra aux hommes et aux femmes de bonne volonté, de travailler sans clientélisme, de braver les corporatismes et de démontrer qu’ils peuvent encore exister par l’action et pas seulement par la com’.

Plus que jamais, pour l’Elysée, réélection, piège à cons.

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