La révolution, c’est pour maintenant?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
La révolution, c’est pour maintenant?
©DR

Les entrepreneurs parlent aux Français

Il y a la France qui gagne. Celle qui se bat sur les terrains de sport pour faire briller le drapeau tricolore.Tout le contraire de nos gouvernants, de nos institutions, de nos politiques.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

Voir la bio »

Il y a la France qui gagne. Celle qui se bat sur les terrains de sport pour faire briller le drapeau tricolore, sur le terrain, en prise avec les réalités, la vraie vie, faite d’efforts, de travail, de répétition et de remise en cause. D’ambition. De positivisme. Une France championne du Monde encore hier soir, qui sait faire sienne cette phrase de Mandela qui disait qu’il ne perdait jamais : « Soit je gagne, soit j’apprends ». Tout le contraire de nos gouvernants, de nos institutions, de nos politiques. Ceux dont la France va se débarrasser violemment, si ils ne se font pas violence eux-mêmes.

Il y a désormais plusieurs France, même si la vitre jadis démocratique et transparente est devenue une glace sans teint inversée, à travers laquelle le « peuple » voit les privilégiés se moquer d’eux, de l’arrière salle où ils se barricadent et se protègent des vilains microbes véhiculés par les gueux. Ce peuple qu’ils ne tolèrent qu’une fois les échéances électorales venues. Ce peuple dont ils prétendent tous connaître les attentes, en accordant avec dissonance, leurs délires déconnectés, sur une partition sans cesse rejouée, dont seul le vernis change à chaque échéance pour simuler l’empathie et l’écoute. 
La première France espère le retour du passé. Même pas un passé qui était « great » et qu’on aimerait avoir « again ». Nous semblons être en crise permanente et rares sont ceux, sauf nos aînés, à se souvenir du temps béni du plein emploi, du temps où le pouvoir d’achat n’avait pas encore détruit l’activité des français, à grand coup de promotion permanente sur les prix et de génocide du quotidien pour les hommes. Cette France promet le retour sur soi, la protection contre l’autre. Cet autre, qui prend désormais toute sorte de forme, entre l’étranger, l’industrie étrangère, la finance, le capital. Bref, l’autre. Cette France qui croit que nous pouvons maintenir nos dépenses et un modèle social en volant les plus riches pour donner aux pauvres. Oubliant de dire au passage que nous perdons chaque année ces riches que l’on décourage de réussir et que nous finirons entre pauvres, au restaurant du cœur. Encore faudrait il pour cela qu’il reste quelqu’un pour donner ! Cette France qui regarde l’avenir dans un rétroviseur, et aimerait avancer en marche arrière, sur une autoroute mondiale empruntée par des pays qui ont une tolérance et une pitié limitées pour ceux qui roulent à contre-sens. Cette France c’est celle des extrêmes. Gauche et Droite. Et même ce soir, du PS qui a mis au pouvoir selon Charlie Hebdo, le candidat des « feignasses ».  Cette France qui est responsable par son aveuglement, au nom d’un multiculturalisme béat, des dérives qui ont tué nos compatriotes depuis 2 ans.

Ces courants oublient que pour redistribuer il faut de la richesse. Redistribuer la misère, c’est déjà fait. Elle s’étend aussi vite que le désert qui fera, si l’on y fait rien, 300 millions de migrants climatiques en moins de 20 ans. Je l’ai appris de mes propres yeux et oreilles, en allant sur le terrain en Afrique la semaine passée avec SOS SAHEL. C’est effrayant. Et cela nous concerne. Mais revenons à notre sujet. Le désert intellectuel gagne lui aussi. Encore plus vite que son cousin géographique. La France du repli est en marche, elle aussi, mais contre elle-même, bercée par des illusionnistes qui me font me demander si la démocratie doit vraiment continuer à tolérer le mensonge sous prétexte de liberté d’expression. La dictature de la mauvaise foi ne devrait plus être admise dans les urnes, mais être abandonnée au niveau des latrines de la République.

La seconde France a décidé que la réforme se ferait au détriment d’une catégorie.  Elle a décidé qu’il fallait une victime facile, un fusible, une cible à désigner au peuple afin qu’il se saisisse des piques nécessaires aux décapitations sommaires sur la place de la République. Faire une victime a l’avantage de rassurer tous les autres qui s’estiment gagnants de cette purge là. Pour cette élection ce sont les fonctionnaires qui sont la cible. Ces vampires qui suceraient le sang de la France et qu’il faudra éliminer. L’avenir dira si cette catégorie contient les salariés fictifs des parlementaires…
Cette France souhaite être la présidente d’une partie des Français contre cette autre partie. Un bien étrange moyen de rassembler les forces d’une nation dont on imaginerait qu’elle aurait plutôt besoin de se tenir les coudes pour se réchauffer, que de se déchirer et s’arracher les vêtements par moins 10 de croissance et de température. Car en matière de croissance, la France, contrairement aux mouvements climatiques, ne connaît pas de réchauffement. Une France qui veut liquider certains pour rhabiller les autres. Ces économies ne vous offriront pas plus qu’un string dans votre garde robe, mais les garagistes et les assureurs n’étant pas assez nombreux parmi les professions mal aimées, les fonctionnaires faisaient une cible plus croustillante. 
Cette France ne parle pas d’Etat plus efficient, plus moderne, plus digital, qui permettrait de donner aux fonctionnaires des objectifs de performance. Elle ne parle pas de faire mieux, de création de valeur. Elle parle uniquement de suppression. Cette France ne parle pas de ceux que le député Pérotin estime à 28 000, ces syndicalistes payés par les administrations et grandes entreprises, pour ne pas travailler (mais à plein temps !!) et nous pourrir la vie, aux frais du contribuables, dans ce paritarisme mafieux, qui croule sous la rente et les privilèges, qu’il dénonce pourtant abondamment armé de sa hargne et de ses moustaches.
Cette France âgée, prie pour le bien de son prochain le dimanche, pour en souhaiter la disparition le lundi. Les derniers fonctionnaires seront les premiers au paradis j’imagine.
Ces 2 premières Frances ont en commun, la démagogie, le maintien mensonger d’une promesse de retour vers le passé et le refus de la réalité, pour les premiers, la politique du nettoyeur sur fonds de bouc émissaire pour les seconds. Il leur faut un ennemi. Ils font de la politique CONTRE, jamais POUR. Ils le paieront cher. La France souhaite une image d’avenir, et au royaume de la purge c’est toujours le FN qui arrivera en tête.
Et puis il y a une troisième France, celle qui se met en marche, sans savoir vers quoi exactement faute d’un programme clair, d’un contenu riche, d’une promesse d’avenir qui aime chacun et son contraire. Une France qui semble aimer tout le monde, y compris les opposés, une France qui a la bienveillance aux yeux clairs et aux dents du bonheur. Au moins elle ne cherche pas l’ennemi à tondre, mais la laine à tisser. C’est déjà un pas, et le pas c’est la base de la marche. Nous attendons que la marche se transforme en course et le discours éthéré, mélange, par sa bonne intention affichée, entre un spectacle de Chantal Goya et Gérard Lenormand. Je viens te chanter la balade… Mais cette France là, ne fera pas de mal, ne cherche pas à tuer l’ennemi, mais assembler les amis de la France, cherche des champions du monde plutôt que les malades d’un monde. Nous allons lui laisser encore 1 mois, le bénéfice du doute, la présomption de bonne foi.
Il y a aussi la France de l’indécision, celle de Hollande. Celui qui aura détruit son propre camp et ruiné la France. Celui dont la démarche semblable à celle d’un zombie sous influence alcoolique a passé son temps à faire des pas de côté, pour mettre la France hors jeu. Sauf au Mali. Peut être pendant une période de sobriété. En tuant son parti il a ouvert un peu plus la voie au FN, après que son mentor lui ai ouvert les portes pendant les 14 années de son règne à partir de 1981.
Reste la France de l’inconnu. Celle des mystères des grands fonds marins électoraux. Celle qui ne vote pas ou rarement. Et dont dépendra le vote de 2017. Celle qui pourrait nous donner une France Marine ou Macronienne. Celle qui pourrait décider de siffler, comme dans les autres pays, la fin de partie pour les politiques traditionnels, les « à bout de souffle » qui n’ont plus rien à offrir et n’ont jamais eu rien à donner. Cette France du ventre mou, dépitée pour une partie, en attente pour l’autre, qui attendra la dernière minute pour faire son choix, dans l’isoloir, en fonction de la température du jour, du niveau d’ensoleillement ou des derniers évènements de l’actualité. Cette France là contient en son sein l’espoir d’un vote éclairé ou du signal de l’obscurantisme. C’est elle qui rend les sondeurs obsolescents. 
Et puis reste ma France. Celle des entrepreneurs associés à leurs salariés. Celle qui ose et y croit encore. Celle qui connaît les solutions et sait qu’un sport collectif ne se joue par pour son capitaine mais pour toute l’équipe, pour ses spectateurs, son environnement. Celle qui sait que rater le virage de 2017, et rater les 5 prochaines années signera inéluctablement la relégation à jamais de la France. Car le monde devient digital et le digital n’a pas son siège en France. Une France qui aime, une France dure avec les faits mais douce avec les hommes, qui est capable d’antagonisme, de contestation, d’opposition, mais toujours dans l’intérêt de l’évolution et de la réussite du collectif. Une France qui finira par quitter……la France. A regret. Mais sûrement. 
Une France qui regarde avec terreur ce film, image par image, dans un ralenti inquiétant qui détaille chaque erreur avec un contraste terrifiant, alors que nous savons tous, nous, les gueux, les gens de rien, les petits, ce que la France au final aimerait chanter en chœur. Un air de handballeur, par exemple, adapté à l’économie. Une vision de l’avenir dont l’homme serait l’obsession, l’objectif ultime et acharné, une vision qui lui donnerait une place possible et lui ôterait toute nostalgie du passé pour l’entraîner avec passion vers un futur dont il serait acteur et bénéficiaire. Nettoyer oui, en accompagnant, mais surtout dessiner, dessiner un mouton dirait St Exupéry qui disait aussi justement, ce que nos politiques feraient bien de méditer avant de disparaître sous des urnes révolutionnaires : « Les hommes passent plus de temps à bâtir des murs quand il faudrait s’acharner à bâtir des ponts ». Tous ensemble. C’est cette France là que j’aimerais épouser au lieu de la quitter. Mais si la France tombe aux mains des extrêmes, elle sera à 5 ans de la révolution. Et elle sera violente. Ce n’est pas cette France là que je veux joindre depuis mon smartphone, car elle ne mérite pas le coût de la communication. La décision est entre nos mains.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !