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L'inéluctable rapprochement 
entre Israël et l’Iran
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Inattendu

Si les préoccupations sécuritaires au Moyen-orient se focalisent souvent sur les tensions nucléaires entre Israël et l'Iran, c'est oublier qu'ils ont un ennemi commun : le monde arabe. Les deux grandes puissances régionales sont-elles en train d'amorcer un rapprochement inattendu ?

Ardavan Amir-Aslani

Ardavan Amir-Aslani

Ardavan Amir-Aslani est avocat et essayiste, spécialiste du Moyen-Orient. Il tient par ailleurs un blog www.amir-aslani.com, et alimente régulièrement son compte Twitter: @a_amir_aslani.

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Depuis plus de trente ans, le monde s’est habitué aux diatribes des dirigeants iraniens à l’encontre d’Israël. Il n’y a pas un jour qui passe sans que l’on entende les dirigeants israéliens dirent que « toutes les options sont sur la table » en ce qui concerne l’arrêt des ambitions nucléaires de l’Iran. Cependant, cette joute verbale irano-israélienne digne d’une pièce de théâtre qui pourrait s’appeler « Retiens-moi sinon je fais un malheur » a un revers. Celui de la réalité des enjeux géostratégiques régionaux, illustré par une affaire qui défraie les chroniques : la collaboration commerciale entre l’Iran et le plus grand groupe israélien, Ofer Brothers.

Le lendemain du discours de Benjamin Netanyahu devant le congrès américain, où ce dernier a invité les Etats-Unis non seulement à maintenir mais aussi à durcir les sanctions sur l’Iran, le gouvernement américain a frappé de sanctions ce groupe israélien pour commerce illicite avec l’Iran. Initialement, l’affaire concernait la vente d’un pétrolier à l’Iran d’un montant de 8,6 millions de dollars pour se transformer ensuite en de multiples livraisons de pétrole raffiné (une quinzaine de livraisons avec la dernière fin 2010) à l’Iran. L’affaire a connu un nouveau rebondissement lorsque les débats télévisés sur cette affaire au sein de la commission économie du Knesset ont été subitement interrompus quand le président de la commission s’est vu remettre une note dont le contenu n'a pas été divulgué.

Ce dernier incident, ainsi que la déclaration la semaine dernière par l'ancien chef du Mossad, Meir Dagan, indiquant que les relations présumées du groupe Ofer avec l'Iran étaient « exagérées » et que ça serait « stupide » pour Israël d’attaquer l’Iran rappelle l’affaire dite de l’Irangate. En effet, en pleine guerre Iran/Irak, les Israéliens, sur instigation américaine, avaient alors vendu des armes, des pièces détachées d’aéronefs et des missiles à l’Iran.

Guerre verbale ou convergence géostratégique ?

Dès lors que l’on se rappelle que le régime iranien « perse » considère que ses ennemis sont traditionnellement les pays arabes et que ces mêmes pays sont les ennemis historiques d’Israël, est-ce vraiment étonnant  de voir ces deux pays coopérer ? L’adage bien connu ne dit-il pas que « L’ennemi de mon ennemi est mon ami » ? Les Iraniens savent très bien que ce sont les armées irakiennes qui ont décimé l’ouest iranien et pas Tsahal. Ils savent aussi que si l’aviation israélienne n’avait pas détruit la centrale nucléaire d’Osirak en Irak, ils auraient peut-être été victimes d’une attaque nucléaire du régime de Saddam.

Si on fait abstraction de cette guerre, qui n’est que verbale, entre l’Iran et Israël, et que l’on analyse les intérêts géostratégiques des deux pays, on ne peut constater que des points de convergence. Ces deux pays n’ont été en guerre qu’avec des pays arabes et sont tous deux menacés par le terrorisme islamique sunnite. Sans même faire mention des changements que réserve l’avenir du fait de ce printemps arabe. Ne faut-il donc pas s’attendre prochainement à un retournement des alliances ?

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