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Halte à la victimisation ! Quand venir de banlieue se transforme en atout pour trouver du boulot
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Chomdu

Venir de Saint-Ouen ou d'Aubervilliers, ce n'est pas forcément un handicap dans la recherche d'emploi. C'est ce qu'Albert Batihe défend, encourageant les pôleurs issus de banlieues défavorisées à ne pas se positionner en victimes. Extraits de "La solution au chômage c'est toi" (1/2).

Albert Batihe

Albert Batihe

Après des études de droit, une école de commerce et une formation courte à l'ENA, Albert Batihe cofonde en 2009 l'association Elandynamic, à travers laquelle il anime des formations à destination des chômeurs de 18 à 25 ans. Il intervient aussi en tant que coach au sein des missions locales et des communes.

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Je me souviens de Yacine, vingt-deux ans, qui voulait bosser dans la climatisation. Il prenait des airs de victime : l’Arabe qui vit dans une cité pourrie de banlieue et qui, par conséquent, est condamné au chômage parce que les patrons sont nécessairement blancs, chrétiens, bourgeois et racistes…

– Je suis arabe, je crèche dans une cité à Saint-Ouen. Les patrons ne veulent pas de moi…

– Cesse de pleurnicher, Yacine ! Si tu arrives dans cet état d’esprit, les patrons verront justement en toi le cliché de l’Arabe qui s’apitoie sur lui-même et ne cherche pas à s’en sortir.

– Tu les connais pas, les patrons. C’est des relous !

– Regarde bien ton CV. Tu vas rencontrer les patrons et leur dire : « J’ai fait des études de chauffagiste, j’habite dans une cité, et là, tous les Arabes comme moi ont des problèmes de chauffage et de climatisation. En me prenant, monsieur, vous vous ouvrez de nouveaux marchés ! » Un patron sait voir où se trouve son intérêt…

Yacine a appliqué la méthode, et finalement il a décroché un travail.

Tu dois faire du milieu d’où tu viens une force. Tu vis dans un quartier pourri ? Vends ta connaissance de ce milieu et ta volonté de t’en sortir, de t’élever en dépit des difficultés auxquelles tu as été confronté toute ta vie. Qu’est-ce qui va déranger ton employeur dans le fait que tu habites un sale coin ? Il va se dire que tu ne sais pas te tenir, que tu te lèves tard, parles mal… Si tu lui montres le contraire, que tu sais t’exprimer, que tu es respectueux, ponctuel, ça fera l’affaire de ton patron, au-delà des préjugés !

Bon, tu ne te fais vraiment pas à l’idée qu’un patron puisse embaucher un jeune des quartiers. OK. Tu peux mentir sur l’endroit où tu vis. Ta petite amie, ton parrain, ton beau-frère, habitent à Paris, dans le 16e ? Tu peux faire croire que c’est là que tu as établi ton camp de base. Mais, conseil de coach, avant la fin de l’entrevue, fais ton coming out. Explique à l’employeur pourquoi tu t’es caché derrière une fausse adresse. Si tu t’es bien présenté, si tu t’es bien conduit pendant cet entretien, il ne reviendra pas sur sa décision de t’embaucher.

L’un des grands maux que je diagnostique quand je reçois des jeunes, c’est leur manque de confiance en eux-mêmes. Pour trouver du boulot, il faut y croire. Les compétences, les diplômes, les opportunités, d’accord, ça compte. Mais n’oublie jamais le facteur numéro 1 : la confiance en soi. Avoir suffisamment confiance en soi pour se mettre à chercher sérieusement du travail, ne pas se cacher derrière de fausses excuses, ne pas faire marche arrière quand le jour de l’entre­tien arrive. Suffisamment confiance en soi pour que l’employeur n’ait pas en face de lui un candidat délavé, qui tremble comme une feuille, incapable de défendre son dossier, de vendre ses compétences. Aie confiance en toi, d’où que tu viennes.

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Pense-(pas) bête :

Si tu pars perdant, tu ne peux pas arriver gagnant. Montre que tu es motivé, c’est mieux que simplement le dire.

Quel que soit l’endroit où tu habites, l’endroit où  tu es né, il y a forcément du bon à en tirer.

Aie confiance en toi, et tu auras déjà fait la moitié  du chemin. Laisse tes doutes en consigne, ça allégera tes peurs et tu avanceras d’autant mieux.

Aie une attitude professionnelle. Ne focalise pas  sur tes origines. L’emploi, c’est revêtir un uniforme.

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Extrait de La solution au chômage c'est toi, Max Milo, (1 juin 2012)

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