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Front de la connerie ? Google répond-il de manière stupide aux exigences idiotes des éditeurs de presse français ?
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Menace

Face au projet de taxe sur le référencement des contenus de presse, Google menace de ne plus référencer les médias français. Les représentants du moteur de recherche seront reçus ce vendredi au cabinet de Fleur Pellerin, la ministre déléguée en charge de l'Economie numérique.

Maurice Botbol

Maurice Botbol

Maurice Botbol est journaliste, fondateur et directeur d'Indigo Publications ; président du Syndicat de la presse indépendante d'information en ligne (Spiil).

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Atlantico : Le Syndicat de la Presse Indépendante d’Information en Ligne (Spill), que vous présidez, s’est prononcé contre la loi dite Google Lex, récemment adoptée en Allemagne (taxation des agrégateurs d'actualité comme Google News), ainsi que la proposition de loi présentée le mois dernier en France par le Syndicat de la presse quotidienne nationale (taxation de l’indexation des contenus de presse). En quoi cela constitue des « solutions inappropriées » ?

Maurice Botbol : Nous pensons qu’il faut faire les choses dans l’ordre. Il faudrait d’abord que Google paye des impôts en France. Il me semble totalement illusoire de vouloir faire payer une redevance à Google qui serait ensuite reversée aux éditeurs alors que l’Etat n’est même pas en mesure d’imposer le géant américain en France.

Le problème est que Google se trouve en position de monopole. Aujourd’hui, les éditeurs sont prisonniers de son algorithme. N’importe quel éditeur se lance dans une course à l’audience où il faut faire plaisir à l’algorithme Google pour pouvoir être en haut des pages, ce qui entraine de manière inéluctable une certaine uniformisation des contenus. Il en résulte une forme de dépendance vis-à-vis de Google en termes d’audience. Si à cette dépendance sur l’audience, on rajoute une nouvelle dépendance en termes de revenus, cela va logiquement renforcer le monopole de Google.

Nous sommes d’accord avec l'Association de la presse IPG (information politique et générale) sur un point : il existe un problème de reconnaissance de la propriété intellectuelle des éditeurs. Par contre, nous ne sommes pas d’accord sur la solution proposée.

Google a menacé dans un courrier au gouvernement de ne plus référencer les médias français s'il devait s'acquitter de la taxe voulue par les éditeurs de presse. Que dire de ce chantage ?

Je trouve cette réaction stupide de la part de Google. Nous ne sommes pas d’accord avec la proposition de taxe qui vise Google mais ce n’est pas pour autant qu’on soutient le géant américain dans cette démarche.

Cela montre bien que Google réagit encore de manière monopolistique. Un acteur dominant du marché qui fixe tout seul ses propres règles. Et c’est bien parce que le géant américain est en situation dominante que nous ne voulons pas dépendre davantage des recettes qui viennent de Google. La réaction de Google valide en quelque sorte cette démonstration.

Le chantage est-il crédible ? Google n’a-t-il pas aussi besoin des éditeurs ?

Google vie de la publicité, je pense qu’il est beaucoup plus utile et profitable à Google d’indexer un site de commerce électronique que site d’information en ligne. En d’autres termes, ils gagneront beaucoup plus d’argent si un internaute tape dans la barre de recherche « iPad » ou « lave-vaisselle » que s’il tape « attentats en Syrie »…

Vous remarquerez à ce propos qu’il n’y a pas de publicité dans Google News.

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