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Face aux faux CV : le recruteur se doit être enquêteur, voire même, investigateur.
Face aux faux CV : le recruteur se doit être enquêteur, voire même, investigateur.
©Reuters

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A Toulouse, le procès d'une jeune femme ayant usurpé le titre de psychologue et d'experte judiciaire va s'ouvrir : elle a livré plus de 400 expertises. Même chose à Limoges où un ancien directeur de l'aéroport est accusé d'avoir falsifié son CV.

Grégory Herbé

Grégory Herbé

Grégory Herbé est le fondateur de MyJobCompany, le premier site de recrutement par cooptation et affiliation via les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, LinkedIn, Viadeo...)

 

 

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Tout recruteur a déjà débusqué, l’œil aguerri, à la lecture d’un curriculum vitae, des détails soulevant l’intérêt, le soupçon tel un enquêteur. Car oui, aujourd’hui le recruteur se doit être enquêteur, plus même, investigateur.

Les formations sont légions, les sociétés sont ramifiées en sous société sœurs, les multinationales crées des entités par dizaines, la tache du recruteur à la recherche de la vérité est ardue. La recherche de la vérité, celle qui rassure l’un mais aussi celle qui blesse, handicape, heurte, vexe l’autre…

Au delà de l’aspect fonctionnel du « candidat », la personne améliore, surqualifie, développe ses faits, ses gestes et ses réalisations. C’est une réaction humaine de chercher à atteindre la ligne du dessus, l’étape supérieure dans une société de classement et d’honneur… Certains portent l’amélioration et l’enjolivement à leur paroxysme en devenant de vrais faussaires.

Le curriculum vitae falsifié a toujours existé, je soupçonne même que son nombre ait diminué depuis l’apparition d’Internet rendant la recherche d’information moins fastidieuse. Cependant, l’inventivité des faussaires est toujours plus grande, lorsque l’on pense aux minutes passées à construire le « vrai » curriculum et les heures a rendre une histoire de vie, de travail plus cohérent et moins alambiqué.

Pourquoi de tels trésors d’imagination pour transformer une expérience, pourquoi tant de souffrance à communiquer la vérité à un interlocuteur,  pour travestir une identité dont, la personne, est, pour le moins, responsable ?

L’interlocuteur, le recruteur dont nous parlions en premier lieu, qui doit débusquer l’erreur de logique, la faute de frappe révélatrice, l’absence de concordance de dates, jusqu’ou va t-il ? Jusqu’à vérifier auprès des intéressés, les anciens employeurs la véracité du déroulé professionnel ! Oui, car la confiance n’existe plus entre le candidat et le recruteur, de façon réciproque depuis longtemps.

Cet éloignement réciproque, la rupture de ce couple indissociable, est consommé depuis bien des décennies car l’économie nous permet de répartir la position de dominant et dominé, à tour de rôle. Lorsque le marché est pauvre en offres d’emploi et fort en candidats, le recruteur est roi, lorsque le candidat se fait rare et l’offre abondante, le candidat domine, impose sa loi, car de choix, il n’a que cela…

Cette séparation, cet éloignement, doit-il se traduire dans le mensonge ? Oui, car les deux fuient et les deux se trompent et ne se connaissent plus.

Le recruteur idéalise le candidat parfait dans sa description, le candidat lui rend l’amabilité en devenant ce qu’il souhaite, en collant au descriptif, en formatant son curriculum vitae aux attentes. Le candidat cherche le poste parfait, le recruteur lui rend l’appareil en formatant des fiches de poste précises et rassurantes, comme il l’attend.

Le mensonge est présent partout dans cette relation, le mensonge favorise l’accès au décisionnaire, celui ou celle qui vous permettra d’expliquer vos faits d’armes au delà de cette figure imposée qu’est le CV.  Le recruteur est devenu investigateur, le candidat est devenu faussaire, et par un jeu idiot, ils perdent tout les deux un temps infini car on préfère un compliment menteur qu’une critique sincère…

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