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Entre sanctions et punitions : François Hollande, fais moi mal !
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Vous aimez le cuir ?

C'est de rigueur, politique de morosité oblige, François Hollande propose des réformes dures. Plutôt que de proposer des incitations, il multiplie sanctions et punitions. Pour oublier ce marasme ambiant, offrons-nous un instant de plaisir : ce soir, c'est atmosphère sado-masochiste avec le candidat socialiste ...

 Santiago

Santiago

Santiago est blogueur.

Il tient la bibliothèque en ligne catallaxia.net et écrit de temps en temps pour le webzine La catallaxine.

 

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Sache-le, François, je vais voter pour toi en avril prochain. Adepte moi aussi du social-masochisme que tu prônes depuis le début de ta campagne, je ne voudrais pas rater l’occasion historique d’éprouver un quinquennat de plaisir qui nous mènera jusqu’au raffinement de la Grèce. Pas celle que tu as perdue pour les besoins de ton marketing personnel – et un peu reprise entre nous, surveille-toi ! – mais celle des banquets festifs et citoyens qui terminaient en orgie, et aujourd’hui dans le stress et la dette. Je ne dis pas que d’autres ne sauraient pas nous faire du mal, mais les extrêmes le feraient sans précaution, trop vite, trop fort, Bayrou ne saurait rien nous faire, et Sarkozy ne sait que te copier, alors…

Attache-moi à mon pays !

Malheureusement, je ne gagne pas assez pour que tu me punisses à 75%. Mais s’il m’arrive de garder un peu d’argent dans ma poche et que j’aie l’idée saugrenue de vouloir aller dans un pays plus apte à me laisser jouir des bénéfices de mon travail, je sais que tu sauras m’attacher à mon pays. Un bon petit mur comme à Berlin, et c’est presque un château qu’on pourrait se faire, avec ses boudoirs d’où on sortirait Lionel qui y philosophe depuis 2002. Et pourquoi rappeler l’ex-futur inéluctable président de la République en maître de cérémonie ? Que je parvienne à m’évader, tu pourras toujours me mettre le fisc à l’arrière-train, me traquer dans un cache-cache masqué où les paradis fiscaux pourraient bien ne jamais aussi bien porter leur nom si tu m’attrapes… je t’appartiens.

Taxe-moi (de tout ce que tu veux) !

Bon, je sais que tu n’aimes pas les riches. C’est gênant : tu dois m’aimer, un peu, alors. Beurk. Mais je suis toujours le riche d’un autre, après tout, et puis un homme, aussi : tu pourras toujours me taxer de sexiste ! Et puis en cherchant bien, ne pourrais-je pas être un peu homophobe, raciste, peu enclin à me rationner pour sauver la Terre[1], un rien négationniste[2], acheté-je toujours "français" ? On pourrait ainsi tous se regarder de travers, se surveiller avec suspicion bienpensante, se gratter la paille ou se taquiner la poutre, et tu pourras finir par nous jeter tous les sur… contre, pardon,  …les autres, à grands coups de fouet de politiquement correct et nous imposant un divin maquis législatif. Miam.

Domine-moi !

Arroge-toi encore le « monopole légal de la violence », et déchaine contre nous les sévices publics que tu veux renforcer, sans la concurrence possible qui nous permettrait de nous soustraire à l’administration de ses grâces et de ses griffes. Réduis-nous tous à l’égalitarisme de ton joug protecteur. Planifie, contrôle, dirige comme un habile despote omniscient : tu es mon maître et en tes mains je place ma vie avec d’autant plus de délectation anticipée, que la dette - que tu ne comptes sérieusement réduire[3] - va nous lier pieds et mains. Et puis tu vas mettre des grains de sable dans la machine financière pour que ça grince, que ça craque, que ça crisse encore et nous enfonce toujours plus dans la crise et le chaos.

Alors, oui, fais-moi mal, François ! Au portefeuille, au corps, à la conscience, à tout ce qu’il me reste de force vive et d’humanité : j’aime l’amour-haine « qui fait boum ! ». Mais ne mise surtout pas sur le social de la confiance, de la liberté, de l’égalité de droit et de la vraie fraternité (celle qui n’est pas contrainte) : ce serait du libéralisme ! Et comme le savent très bien les services secrets made in France (et qui savent s’exporter, eux !) : s’il n’y a pas un peu de gégène, il n’y a pas de plaisir !



[1] Tu oublies un peu le réchauffement climatique, d’ailleurs, mon cher, et les douces pénitences éclairées qu’il nous imposait !

[2] Oh pas sur la Shoah, j’ai été à l’Education nationale, c’est bon, mais sur d’autres époques époques de l’Histoire, essaye…

[3] Arrête, coquinou, on te connait !

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