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Comment François Hollande a réussi à tirer son épingle du jeu de cette année noire
©Reuters

Bilan 2015

En France, 2015 laissera le souvenir d'une année de fracas, de morts violentes, de remises en question économiques, de chocs électoraux, de craquements dans la vie politique nationale. Le système se fissure mais ne cède pas.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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Les plus anciens comparent la situation actuelle à 1958 en expliquant que "tout est à reconstruire", mais la Ve République est solide. Et surtout, toute la vie politique tourne autour de ce moment essentiel qui sera la présidentielle de 2017. A cet égard 2015 fut une année bénéfique pour François Hollande. Rappelez-vous : il y a seulement un peu plus d'un an, au cours de l'année 2014, le monde politico-médiatique, entraînant ou suivant une partie de l'opinion, s'interrogeait : "Peut-il tenir?" (jusqu'à la fin de son mandat). Voyant le piège, François Hollande avait tenté de calmer les esprits en expliquant qu'il ne se représenterait que si le chômage était en baisse. Aujourd'hui, c'est loin d'être le cas, et pourtant les mêmes sont prêts à prendre les paris sur sa réélection. Non par sympathie, mais parce que François Hollande a retrouvé  un socle de popularité honorable qui lui permet d'envisager raisonnablement une nouvelle candidature en 2017, hypothèse que seuls ses soutiens indéfectibles avançaient jusque-là . Mais il s'agissait davantage de vœux que de conviction. François Hollande avait déjà revêtu son costume de chef de guerre. Mais cela s'appelait des OPEX... (opérations extérieures), et les combats se déroulaient au Mali, en Centrafrique. Par bonheur, iI n'y avait presque pas de victimes. Les sujets de préoccupation, outre le chômage dont la courbe demeurait  languissante mais dont l'exécutif annonçait  l'inversion imminente grâce au CICE (Crédit impôt compétitivité ),  étaient le travail dominical, pièce maîtresse de la loi Macron, dite "loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances", et les professions protégées (notaires, taxis, coiffeurs) qui tempêtaient contre cette loi au moment où s'échangeaient les premières salves verbales au Parlement ! 

Il y a un an, on observait avec un mélange d'intérêt et d'amusement les premiers pas du jeune ministre de l'Economie qui n'était pas encore rompu au langage châtié de la politique et osait appeler un chat un chat .Un an plus tard, c'est un grand taiseux, le ministre de la Défense, réélu triomphalement à la présidence de la région Bretagne, - presque sans faire campagne - , et le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, qui a le verbe haut pour envoyer l'opposition dans ses cordes, qui volent la vedette aux autres membres du gouvernement. C'est qu'aujourd'hui la France est en guerre sur son propre sol. Alors oubliée ou presque la bataille autour de la réforme du collège qui a agité le pays au printemps. Oubliée ou presque, la crise grecque et son héros, devenu celui de la Gauche française, Alexis Tsipras, le leader du nouveau parti de gauche grec, Siriza, qui refusait le plan d'austérité imposé par la Commission de Bruxelles à son pays surendetté. Il est rentré dans le rang à l'issue d'une négociation marathon, menée par... François Hollande .   

Aujourd'hui, la crise migratoire, c'est-à-dire l'afflux de réfugiés venant d'Orient, s'est imposée dans le débat. Entre les solutions aussi radicales qu'irréalistes du Front National qui préconise l'expulsion pure et simple, et, à l'opposé les solutions toutes aussi irréalistes de générosité d'une partie de la gauche, la droite de LR ( Les Républicains ), peine à trouver sa place.

Nicolas Sarkozy, réélu à la tête de son parti cherche la synthèse pour reconquérir une opinion effrayée .Pour l'ancien président  dont le retour à l'Elysée ne devait être qu'une promenade de santé, la route est désormais jalonnée d'obstacles... et de concurrents. Son challenger à la présidence de l'UMP, Bruno Le Maire, s'est fait un nom au cours de cette campagne. Peut-il devenir un concurrent sérieux à droite pour 2017 au nom du renouveau ?  Alain Juppé, tel un phénix qui renaît de ses cendres, est en tête des sondages ; mais sera-t-il le favori de la primaire ? François Fillon  est convaincu que son programme finira par convaincre les électeurs de droite... Et voilà qu'après avoir annoncé qu'il renonce à la primaire après avoir conquis la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie face à Marine Le Pen, Xavier Bertrand  fait une envolée dans l'opinion. La présidente du Front National partait favorite de ce scrutin, tout comme sa nièce en PACA. Les candidats FN ont réalisé des scores historiques dans des régions où ils étaient  faiblement implantés. Mais les électeurs ont fait barrage. Au prix d'un retrait de la gauche dans le Nord  et dans le Sud. François Hollande va bien mais son parti est au plus mal, exclu dans ses deux fiefs historiques du Nord et des Bouches du Rhône. L'Alliance Populaire ,proposée par le patron du PS, créera-t-elle la dynamique électorale qu'avait en son temps suscitée la création de l'UMP?

En attendant la réponse, ses chefs ont compris que rien ne serait possible si le chômage ne baisse pas et si quelques mesures de bon sens comme la réforme de l'apprentissage par exemple, que l'on évoque en prenant des pincettes, ne sont  pas rapidement mises en place. Ensemble, comme le suggère l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin…On en reparlera fin 2016....

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