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Comment Emmanuel Macron est devenu "le petit Mozart de la finance" après avoir gagné sa liberté (et la richesse...) chez Rothschild
©PATRICK KOVARIK / AFP

Bonnes feuilles

Sans façons, il s’est invité dans le peloton de tête des candidats à la présidentielle 2017. Ses adversaires l’ont désormais compris : il faudra compter avec Emmanuel Macron. Le trublion qui agaçait les éléphants socialistes, déterminés à le faire rentrer dans le rang, s’est imposé comme l’un des favoris. Sa démarche séduit et bouscule les clivages traditionnels. Extrait de "Emmanuel Macron, l'invité surprise" de François Xavier Bourmaud, aux Editions de L'Archipel (1/2).

François-Xavier Bourmaud

François-Xavier Bourmaud

François-Xavier Bourmaud est reporter et journaliste politique au Figaro. Il suit notamment l'action de l'Elysée, de Matignon, et de la majorité présidentielle, et est l'auteur de PS : La bataille des egos et de Emmanuel Macron, le banquier qui voulait être roi aux éditions de l'Archipel.

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Son nom n’apparaît pas encore. À peine celui de son employeur est-il signalé. Dans les articles de presse qui relatent l’un des plus gros deals financiers de l’année 2012, c’est seulement au détour d’une phrase que la banque apparaît. « Nestlé, conseillé par Rothschild, a remporté les enchères face à son challenger Danone. » Une transaction à 9  milliards d’euros. Une bataille homérique entre les deux géants mondiaux de l’agro-alimentaire pour racheter à l’américain Pfizer sa branche spécialisée dans la nutrition infantile. L’apogée de la carrière de banquier d’affaires d’Emmanuel Macron. Son ticket d’entrée pour la politique, surtout.

Avec ce deal, celui qui travaille pour Rothschild depuis près de quatre ans maintenant vient d’acquérir son indépendance financière. De quoi devenir « suffisamment riche pour se mettre à l’abri du besoin jusqu’à la fin de ses jours », comme l’écrira le quotidien Libération. La déclaration de patrimoine qu’il publiera à sa nomination à Bercy en témoigne. De 2008 à 2012, son passage dans la banque d’affaires lui aura rapporté près de 3 millions d’euros de revenu brut. De quoi voir venir.

D’autant qu’Emmanuel Macron était déjà propriétaire d’un appartement parisien de quatre-vingt-trois mètres carrés avec terrasse, acquis en 2007 pour une valeur de 900 000 euros, et détenteur de plusieurs comptes d’épargne et d’assurance vie pour une valeur de 200 000 euros. Il est également propriétaire d’un coupé-cabriolet Volkswagen Eos acheté en 2005 et estimé à 6 000 euros. En face, il déclare aussi pour plus d’un million d’euros de dettes sous forme de prêts à rembourser. Grâce à son passage dans la banque d’affaires, Emmanuel Macron est devenu un homme riche. Sa fortune faite, il n’a de comptes à rendre à personne. Il va pouvoir tracer son chemin seul.

Plus que de l’argent, Emmanuel Macron vient donc de gagner ce qui compte le plus à ses yeux, sa liberté, qu’il paie d’un surnom qui lui collera à la peau, « le Mozart de la finance ». Et qui souligne aussi la connaissance intime du fonctionnement du capitalisme qu’Emmanuel Macron a acquise durant sa vie de banquier. « J’assume d’être comme je suis. Ce que j’ai fait pendant quatre ans dans le secteur privé m’est très utile aujourd’hui au ministère de l’Économie, répondra-t‑il plus tard à ceux qui l’attaqueront pour ses années passées chez Rothschild. Ce n’est pas une mauvaise chose que d’avoir un peu fréquenté la vie des entreprises pour s’occuper d’elles. »

Pour l’heure, Emmanuel Macron ne voit pas aussi loin. Difficile d’imaginer que, six ans après son entrée dans la banque d’affaires, il va se retrouver à Bercy. Il est recruté chez Rothschild en septembre 2008, tout juste dix jours avant la chute de la banque américaine Lehman Brothers. La spectaculaire faillite de cette icône de la finance va plonger le monde dans l’une des plus graves crises financières de son histoire. C’est pourtant avec ce décor en toile de fond qu’Emmanuel Macron va s’épanouir dans la banque d’affaires.

Extrait de "Emmanuel Macron, l'invité surprise" de François Xavier Bourmaud, aux Editions de L'Archipel

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