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Bourse : Tesla est-elle surévaluée ?

1000 milliards de dollars pour Tesla : restera-t-il un seul constructeur automobile européen dans dix ans ?

Elon Musk, le champion du monde des riches, adulé par les classes moyennes de la planète... La performance ne doit rien au hasard

2% de la fortune d’Elon Musk pour résoudre la faim dans le monde : ou les illusions des ONG

Bourse : Tesla est elle surévaluée ?

Le constructeur automobile am&eacute;ricain dirig&eacute; par Elon Musk est d&eacute;sormais la sixi&egrave;me valeur mondiale, derri&egrave;re Apple, Microsoft, Saudi Aramco, Google et Amazon <a href="https://www.lesechos.fr/industrie-services/automobile/tesla-passe-le-cap-des-1000-milliards-de-dollars-a-wall-street-1358283" target="_blank" rel="noopener">souligne le quotidien Les Echos</a>.
Ces derni&egrave;res semaines, le titre TSLA a profit&eacute; de l'acc&eacute;l&eacute;ration mondiale des ventes de v&eacute;hicules &eacute;lectriques et de la publication de bons r&eacute;sultats financiers trimestriels. Mais c'est une &eacute;norme commande du loueur Hertz - plus de 4 milliards de dollars pour 100.000 voitures -, qui a fait basculer Elon Musk et ses troupes dans un autre monde. Il n'aura fallu que onze ans &agrave; Tesla pour passer sa valeur sur les march&eacute;s de z&eacute;ro &agrave; 1.000 milliards.&nbsp;
Il y a deux ans,l'action Tesla flirtait avec les 50 dollars. Le titre atteint aujourd'hui plus de 1.020 dollars.
&nbsp;A ce niveau-l&agrave;, Tesla vaut bien plus en Bourse que tous les autres constructeurs automobiles qui construisent souvent plus de v&eacute;hicules que lui, et affichent des b&eacute;n&eacute;fices bien plus rutilants. Mais Volkswagen vaut dix fois moins sur les march&eacute;s, et Renault cent fois moins&hellip; constatent Les Echos.

Tesla vaut plus de 1.000 milliards en bourse

Bingo

Voitures électriques : Tesla vaut plus de 1.000 milliards en bourse

L&rsquo;industrie automobile est peut-&ecirc;tre &agrave; la veille d&rsquo;une r&eacute;volution historique ou alors, elle va plonger malgr&eacute; elle dans une supercherie que l&rsquo;on d&eacute;couvrira, mais un peu tard.
Honn&ecirc;tement, &agrave; &eacute;couter certains analystes industriels, la voiture &eacute;lectrique va bouleverser l&rsquo;industrie. Selon les leaders &eacute;cologiques, cette mutation est incontournable si on veut se pr&eacute;parer &agrave; lutter pour le climat. Cette ambition est joyeusement relay&eacute;e par la plupart des m&eacute;dias parce que cette &eacute;volution para&icirc;t d&eacute;sormais in&eacute;luctable, mais le grand public reste pourtant dubitatif.
Tr&egrave;s honn&ecirc;tement, aucun constructeur s&eacute;rieux, aucun expert ne peut affirmer que la voiture &eacute;lectrique remplacera compl&egrave;tement la voiture &agrave; essence, et surtout personne n&rsquo;est capable de dire dans combien de temps. Ce que tout le monde constate, c&rsquo;est que la totalit&eacute; de l&rsquo;industrie automobile mondiale se convertit &agrave; l&rsquo;&eacute;lectrique sans savoir si le client va s&rsquo;y mettre massivement. Pour l&rsquo;instant, le client ne se pr&eacute;cipite pas et il a de bonnes raisons, mais ce qui est certain, c&rsquo;est que les &Eacute;tats d&eacute;versent des subventions et des aides comme rarement dans l&rsquo;histoire &eacute;conomique.&nbsp; Alors, il y a un c&ocirc;t&eacute;, certes, utopique dans toute r&eacute;volution, mais dans le cas de la mobilit&eacute; &eacute;lectrique, on fr&ocirc;le souvent la supercherie.
Pour bien marquer l&rsquo;importance du changement, le salon automobile de Francfort, le plus important du monde avec celui de Detroit, s&rsquo;est transport&eacute; &agrave; Munich, et l&agrave;, toutes les voitures pr&eacute;sent&eacute;es sont des voitures &eacute;lectriques. Toutes les grandes marques, &agrave; commencer par les allemandes, mais aussi les fran&ccedil;aises, italiennes et cette ann&eacute;e, pour la premi&egrave;re fois, les marques chinoises, pr&eacute;sentent leurs mod&egrave;les &eacute;lectriques.
Ce qui est tr&egrave;s int&eacute;ressant et assez curieux, c&rsquo;est qu&rsquo;au deal des projecteurs et des paillettes que consomment les constructeurs auto pendant un salon, on commence &agrave; comprendre un certain nombre de v&eacute;rit&eacute;s qui nuancent beaucoup l&rsquo;optimiste officiel.
1er point&nbsp;: les constructeurs remplissent leur vitrine de voitures &eacute;lectriques, mais ne se font pas d&rsquo;illusion sur le comportement des clients. Ils peaufinent la technologie de l&rsquo;&eacute;lectrique, ils essaient de mettre au point des batteries qui seront toutes au lithium, avec syst&egrave;me de recharge rapide (plus rapide) mais sont tr&egrave;s embarrass&eacute;s par le d&eacute;ficit d&rsquo;&eacute;quipements pour recharger ou &eacute;changer des batteries. En dehors de cela, les voitures sont rutilantes. Mais derri&egrave;re la vitrine, les bonnes et vielles voitures &agrave; essence fabriquent la rentabilit&eacute; de la marque, parce qu&rsquo;elles continuent de r&eacute;pondre &agrave; la vraie demande. Et les constructeurs ont besoin de cette rentabilit&eacute; pour financer leur transformation vers l&rsquo;&eacute;lectrique.
2e point&nbsp;: les clients ne se pr&eacute;cipitent pas sur l&rsquo;&eacute;lectrique pour des raisons &eacute;videntes&nbsp;: l&rsquo;autonomie n&rsquo;est pas suffisante, les conditions de recharge des batteries sont al&eacute;atoires et tr&egrave;s longues.
En 2012, <a href="https://www.autonews.fr/actualite-voiture/la-zoe-a-l-affiche-d-un-film-produit-par-besson-45750" target="_blank" rel="noopener">Luc Besson avait produit un film, sans doute en accord avec Renault, qui mettait en sc&egrave;ne une ZOE</a> et qui d&eacute;crivait les aventures d&rsquo;un homme qui retrouvait l&rsquo;amour gr&acirc;ce &agrave; sa voiture qu&rsquo;il fallait recharger des heures et des nuits enti&egrave;res en pleine campagne. Vincent Perez jouait le r&ocirc;le de ce quadra bobo, carri&eacute;riste, qui s&eacute;duit Marie, fille de la campagne gr&acirc;ce aux pannes de batteries de sa voiture. Le prince &eacute;tait donc presque charmant, comme le dit le titre du film. Arnaud Montebourg, ministre de l&rsquo;industrie, &eacute;tait content de cette exposition mais Carlos Ghosn &eacute;tait plus perplexe sur l&rsquo;efficacit&eacute; du message, malgr&eacute; l'insistance de l&rsquo;agence qui avait m&ecirc;me r&eacute;ussi &agrave; placer la Twizy en prime.
<iframe title="YouTube video player" src="https://www.youtube.com/embed/HAC2hWgaXjI" width="560" height="315" frameborder="0" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
Pr&eacute;sente tout au long du film, la Zo&eacute; Renault &eacute;lectrique avait jou&eacute; son premier grand r&ocirc;le au cin&eacute;ma. Le film n&rsquo;est pas rest&eacute; longtemps &agrave; l&rsquo;&eacute;cran. Il est sorti un mercredi de janvier 2013, il a &eacute;t&eacute; retir&eacute; de l&rsquo;affiche dans les 24 heures quand Renault a consid&eacute;r&eacute; que le romantisme du film ne servait gu&egrave;re la cause de la ZOE &eacute;lectrique.
Ce film r&eacute;unissait toute les qualit&eacute;s et les d&eacute;fauts de la voiture &eacute;lectrique. Son c&ocirc;t&eacute; &eacute;cologique, le retour &agrave; la campagne, les vraies valeurs, avec une vision moderniste. Mais le film ne d&eacute;livrait pas la promesse de mobilit&eacute;. S&eacute;duire une femme en lui faisant le coup de la panne n&rsquo;&eacute;tait pas d&rsquo;une originalit&eacute; forte mais le traitement &eacute;tait dr&ocirc;le. En revanche, la fa&ccedil;on dont on avait utilis&eacute; la Zoe &eacute;lectrique n&rsquo;emballait pas le PDG de Renault.
L&rsquo;industrie a fait un peu de progr&egrave;s depuis ce malheureux film, mais le client a toujours du mal &agrave; se convaincre qu&lsquo;il pourra voyager avec sa famille en toute tranquillit&eacute;.
Il faut dire que les constructeurs n&rsquo;ont pas de chance. Pi&eacute;g&eacute;s par le manque d&rsquo;autonomie, les vendeurs essaient de nous expliquer que la voiture &eacute;lectrique est particuli&egrave;rement pratique en ville. Ils ont raison parce que c&rsquo;est vrai. Sauf que le message tombe &agrave; un moment o&ugrave; la maire de Paris a choisi de tout faire pour supprimer les voitures particuli&egrave;res &agrave; Paris, provoquant une impossibilit&eacute; de se d&eacute;placer &agrave; cause du trafic, qu&rsquo;on soit en voiture &eacute;lectrique ou &agrave; essence.
R&eacute;sultat&nbsp;: &nbsp;en dix ans, l&rsquo;&eacute;lectrique n&lsquo;a pas pris 9 % du march&eacute; de l&rsquo;automobile neuve. Pas de quoi faire vivre toute une industrie et surtout pas de quoi financer la mutation.
3e point&nbsp;: Si l&rsquo;Etat continue &agrave; distribuer des bonus &eacute;cologiques et des primes &agrave; la conversion, il va se ruiner. Sans parler des collectivit&eacute;s locales qui s&rsquo;y mettent alors qu&rsquo;elles sont &eacute;galement d&eacute;sargent&eacute;es.
Une voiture &eacute;lectrique coute cher en sortant de l&rsquo;usine ou du concessionnaire. Pour arriver chez le client, l&rsquo;Etat donne donc en bonus et subventions environ entre 40 et 50 % du prix de d&eacute;part de la voiture. Pour qu&rsquo;une voiture &eacute;lectrique soit affich&eacute;e &agrave; 20&nbsp;000 euros, prix moyen d&rsquo;une voiture moyenne &agrave; moteur &agrave; essence ou diesel, l&rsquo;Etat en apporte presque la moiti&eacute;.&nbsp; &nbsp;
Le premier salon mondial consacr&eacute; &agrave; cette r&eacute;volution de la voiture &eacute;lectrique, soul&egrave;ve un certain nombre de question &agrave; lesquelles il faudra bien r&eacute;pondre.
D&rsquo;abord si les &Eacute;tats persistent &agrave; privil&eacute;gier l&rsquo;&eacute;lectrique, il va falloir que cette industrie de l&rsquo;automobile o&ugrave; les emplois sont nombreux se restructure. Ce n&rsquo;est pas la premi&egrave;re pr&eacute;occupation des groupes &eacute;colos. Tous les efforts r&eacute;alis&eacute;s et financ&eacute;s pour am&eacute;liorer le rendement des moteurs thermiques (et ils sont d&eacute;j&agrave; consid&eacute;rables), seront arr&ecirc;t&eacute;s et leurs r&eacute;sultats vont perdre de leur valeur alors qu&rsquo;on n&rsquo;a toujours pas fait l&rsquo;&eacute;valuation compar&eacute;e entre la voiture traditionnelle, mais moderne et am&eacute;lior&eacute;e, et la voiture &eacute;lectrique en ce qui concerne leur empreinte carbone. 
Par ailleurs, il faudra aussi que l&rsquo;Etat s&eacute;curise les fournisseurs d&lsquo;&eacute;lectricit&eacute; et assume l&rsquo;importance du nucl&eacute;aire, seul moyen propre d&rsquo;apporter l&rsquo;&eacute;lectricit&eacute; n&eacute;cessaire.
Ensuite, il faudra n&eacute;cessairement prot&eacute;ger nos fournisseurs de batteries (actuellement les Chinois) et de terres rares, et diversifier les approvisionnements.
Enfin, les verrous qui bloquent l&rsquo;industrie fran&ccedil;aise sont aussi ceux qui bloquent les autres pays constructeurs d&rsquo;automobile, la conversion de l&rsquo;industrie automobile &agrave; l&rsquo;&eacute;lectrique va appeler des accords europ&eacute;ens, de fa&ccedil;on &agrave; s&eacute;curiser les fournitures d&rsquo;accessoires, des batteries et des m&eacute;taux rares, mais aussi la coordination des productions d&rsquo;&eacute;lectricit&eacute;. Ce qui n&rsquo;est toujours pas fait depuis que l&rsquo;Allemagne a ferm&eacute; ses centrales nucl&eacute;aires pour endormir les opposants, lesquels ne sont pas g&ecirc;n&eacute;s de vivre avec les centrales &agrave; charbon.
Apr&egrave;s avoir mis en place une structure nucl&eacute;aire propre qui a &eacute;t&eacute; d&eacute;mont&eacute;e, l&rsquo;Allemagne est donc devenue le plus gros pollueur d&lsquo;Europe puisqu&rsquo;elle se nourrit d&rsquo;&eacute;lectricit&eacute; nucl&eacute;aire, venue d&rsquo;ailleurs.
On a toujours su que les &eacute;cologistes &eacute;taient &agrave; l&lsquo;ouest de la plan&egrave;te et les pollueurs &agrave; l&rsquo;est. C&rsquo;est globalement vrai. Les pays d&eacute;velopp&eacute;s font de gros efforts pour r&eacute;duire leurs &eacute;missions de CO2, mais l&rsquo;Allemagne r&eacute;ussit l&rsquo;exploit d&rsquo;avoir le contingent d&rsquo;&eacute;cologistes le plus actif,&nbsp; mais aussi des taux de pollution les plus lourd d&rsquo;Europe.

Salon de Munich : l’électrique s’impose chez les constructeurs, mais les clients boudent et les Etats se ruinent en subventions

Atlantico Business

Salon de Munich : l’électrique s’impose chez les constructeurs, mais les clients boudent et les Etats se ruinent en subventions automobile industrie avenir Jean-Marc Sylvestre

<h3>Atlantico : La Tesla mod&egrave;le 3 est la voiture qui s&rsquo;est le plus vendue en Europe en septembre 2021, l&rsquo;entreprise a d&eacute;coll&eacute; Bourse et fr&ocirc;le les 1.000 milliards de dollars de capitalisation boursi&egrave;re. Comment analyser ce ph&eacute;nom&egrave;ne ?</h3>
Don Diego de la Vega : Ce n&rsquo;est pas tant le mod&egrave;le T3 que le mod&egrave;le Y qui est un succ&egrave;s. Il y a une volont&eacute; de faire monter Tesla depuis cet &eacute;t&eacute;. La capitalisation boursi&egrave;re a &eacute;t&eacute; pratiquement multipli&eacute;e par deux en quelques mois. A cela plusieurs raisons. D&rsquo;abord, Tesla est une tr&egrave;s bonne entreprise. Ensuite, la Tesla mod&egrave;le 3 obtient de tr&egrave;s bons r&eacute;sultats, comme les pr&eacute;c&eacute;dents mod&egrave;les, et le suivant pourrait &ecirc;tre encore meilleur. On devait construire 850.000 voitures Tesla cette ann&eacute;e, le chiffre va &ecirc;tre d&eacute;pass&eacute; sans probl&egrave;me. On est d&eacute;j&agrave; pratiquement sur 1 million, alors m&ecirc;me que la production europ&eacute;enne n&rsquo;a pas commenc&eacute;. On va rapidement arriver &agrave; 2 puis 3 millions avec les capacit&eacute;s actuelles de Tesla. Mais on peut construire d&rsquo;autres super factories. L&rsquo;entreprise n&rsquo;est absolument pas endett&eacute;e (2 milliards environ). C&rsquo;est l&rsquo;une des boites disposant de la plus forte croissance au monde et d&rsquo;un endettement minimal, mais elle n&rsquo;est not&eacute;e que BB+ par les agences de notation qui sont &agrave; c&ocirc;t&eacute; de la plaque, notamment parce que Telsa n&rsquo;&eacute;met plus de dette. Tesla n&rsquo;est pas client du syst&egrave;me financier traditionnel, peut se d&eacute;velopper avec ses capitaux propres, ne s&rsquo;endette pas, n&rsquo;&eacute;met plus d&rsquo;actions et fait la promotion du Bitcoin. C&rsquo;est la terreur des agences de notation. Si Tesla monte c&rsquo;est gr&acirc;ce &agrave; de tr&egrave;s bons r&eacute;sultats, une masse d&rsquo;afficionados et des millions de gens pendus aux tweets d&rsquo;Elon Musk.
<h3>Rien ne peut s&rsquo;opposer &agrave; cette hausse continue de Tesla&nbsp;?</h3>
Tous les obstacles invent&eacute;s depuis quelques ann&eacute;es pour contrer la mont&eacute;e de Tesla disparaissent un &agrave; un. La raret&eacute; du lithium ne marche pas car Tesla a anticip&eacute; et fait des stocks. Les concurrents n&rsquo;arrivent pas, ils sont encore au prototype et l&rsquo;&eacute;cart technologique avec Tesla n&rsquo;arr&ecirc;te pas de croitre, notamment sur l&rsquo;intelligence artificielle. Le reste de l&rsquo;industrie automobile &agrave; fait des choix beaucoup plus lents qui fonctionnent beaucoup moins bien. Tesla est la seule &agrave; assurer sur le plan de l&rsquo;intelligence artificielle, des technologies du futur, de stockage de l&rsquo;&eacute;lectricit&eacute;, etc. Tous les choix forts d&rsquo;Elon Musk ont &eacute;t&eacute; valid&eacute;s et tous les obstacles sont gomm&eacute;s.
<h3>Certains font la comparaison avec d&rsquo;autres marques automobiles qui produisent beaucoup plus de v&eacute;hicules. Est-ce un argument valable&nbsp;?</h3>
Plusieurs choses ne vont pas dans cette comparaison. D&rsquo;abord, Tesla est plut&ocirc;t haut de gamme et incorpore plus de valeur ajout&eacute;e, c&rsquo;est donc incomparable avec une Renault Zo&eacute; par exemple. Ensuite, 80 % de Tesla est du Tesla car ils se passent de sous-traitants. La plupart des entreprises de l&rsquo;industrie font de l&rsquo;assemblage. Enfin, ce qui compte pour la bourse, c&rsquo;est ce qui va &ecirc;tre produit &agrave; l&rsquo;avenir. Deux nouvelles usines seront op&eacute;rationnelles d&eacute;but 2022. Ils peuvent en construire d&rsquo;autres. Il y aura trois fois plus d&rsquo;usines Tesla dans deux ou trois ans. Pour les autres entreprises, il y en aura plut&ocirc;t moins qu&rsquo;actuellement.
Or plus Tesla va produire, plus le co&ucirc;t unitaire va baisser. Ils ont d&eacute;j&agrave; une marge brute &agrave; 30% et nette &agrave; 15%, malgr&eacute; un investissement important. Ce sont les niveaux de marge d&rsquo;entreprise de luxe et cela va encore augmenter. Ce sera notamment le cas avec son guidage automatis&eacute;. Il y a de forte chance qu&rsquo;il fonctionne par abonnement. Ce serait une manne financi&egrave;re et cela s&rsquo;accompagnerait de beaucoup de donn&eacute;es, potentiellement r&eacute;cup&eacute;r&eacute;e par les satellites Starlink. Si &agrave; cela s&rsquo;ajoute un syst&egrave;me d&rsquo;assurances comme Elon Musk envisage de le proposer, la boite aura une valeur colossale. Elle vaudra trois fois Apple. Le march&eacute; ne fait que jouer en anticipation. Les autres entreprises automobiles n&rsquo;ont que des legacy assets. Et les usines de v&eacute;hicules techniques sont amen&eacute;es &agrave; &ecirc;tre d&eacute;mantel&eacute;es et cela vous couter tr&egrave;s cher. Les entreprises cherchent des moyens de survivre.&nbsp; General Motors n&rsquo;existerait plus s&rsquo;il ne faisait pas pression sur le parti d&eacute;mocrate, Peugeot est sur le fil, etc. Produire beaucoup de v&eacute;hicules thermiques c&rsquo;est, aujourd&rsquo;hui, une contre-publicit&eacute; car les autorit&eacute;s veulent voir disparaitre les v&eacute;hicules thermiques &agrave; l&rsquo;horizon 2035. On expliquait que les entreprises allaient venir concurrencer sur l&rsquo;&eacute;lectrique mais un pure player ne peut pas &ecirc;tre concurrenc&eacute; par des diplodocus. Or l&rsquo;automobile, au niveau macro&eacute;conomique c&rsquo;est &agrave; la fois r&eacute;v&eacute;lateur et crucial.
<h3>Les chiffres des ventes automobiles de septembre t&eacute;moignent-elles d&rsquo;une conversion des europ&eacute;ens et de leurs voitures &agrave; l&rsquo;&eacute;lectrique&nbsp;ou &agrave; Tesla&nbsp;? </h3>
Un peu des deux. Pour les pays riches comme le Luxembourg et la Norv&egrave;ge, c&rsquo;est principalement Tesla. Il y a une conversion plus g&eacute;n&eacute;rale &agrave; l&rsquo;&eacute;lectrique mais l&rsquo;Europe est dans une situation particuli&egrave;re. Ce n&rsquo;est plus que le troisi&egrave;me march&eacute; mondial et il est actuellement en tr&egrave;s mauvaise sant&eacute;. Par ailleurs il est tr&egrave;s segment&eacute; et relativement politique. Par ailleurs, il y a tr&egrave;s peu de bornes en Europe et particuli&egrave;rement en France. Tesla en a construit plus de 10.000 aux Etats-Unis. C&rsquo;est le plus grand r&eacute;seau d&rsquo;infrastructures priv&eacute;es depuis le r&eacute;seau autoroutier d&rsquo;Eisenhower dans les ann&eacute;es 1950. L&rsquo;Etat fran&ccedil;ais aurait pu anticiper et construire un r&eacute;seau comparable, mais ce n&rsquo;est pas le cas. Cela va brider consid&eacute;rablement le d&eacute;veloppement de l&rsquo;&eacute;lectrique. Tesla n&rsquo;a choisi qu&rsquo;un seul site de construction, &agrave; Berlin, et pour le moment importe ses voitures depuis la Chine. L&rsquo;Europe n&rsquo;est pas consid&eacute;r&eacute;e comme prioritaire. Les Chinois, eux, ont accueilli Musk et sa super factory de fa&ccedil;on princi&egrave;re, en pr&eacute;sence de tous les dignitaires du PCC. P&eacute;kin a aussi d&eacute;velopp&eacute; une fili&egrave;re nationale, CATL et BYD pour les batteries par exemple. Ils font ainsi jouer la concurrence et s&rsquo;assurent que les choses soient faites. Les seuls v&eacute;ritables concurrents de Musk sont les Chinois.
<h3>L&rsquo;Europe peut-elle encore saisir le coche&nbsp;?</h3>
Malheureusement, l&rsquo;Europe s&rsquo;y prend tard. Elle se rend compte qu&rsquo;il y a un sujet et essaie de cr&eacute;er des choses pour rattraper le retard mais la r&eacute;alit&eacute; est que la plupart des constructeurs n&rsquo;ont pas assez anticip&eacute;. Volkswagen a mis 50 milliards sur la table mais est trop lente, les autres n&rsquo;ont pas les moyens. Et il n&rsquo;y a pas d&rsquo;acteurs &eacute;mergents cr&eacute;dibles. Nous sommes mal positionn&eacute;s sur le march&eacute;. Nous nous y sommes mis trop tard et le plan de Macron pour la France de 2030 ne va rien r&eacute;gler car il fait du saupoudrage. L&rsquo;argent disponible est peu abondant et mal dirig&eacute;. Il aurait fallu prendre Elon Musk au s&eacute;rieux en 2015-2016. Le r&eacute;sultat est que c&rsquo;est trop peu, trop tard. On est en train de refaire la m&ecirc;me erreur avec l&rsquo;intelligence artificielle de Tesla.
Si on se fait disrupter sur l&rsquo;automobile, nous n&rsquo;avons plus d&rsquo;industrie de moyenne gamme d&rsquo;ici cinq ou dix ans. C&rsquo;est ce que nous dit actuellement le march&eacute; boursier. L&rsquo;id&eacute;al serait d&rsquo;avoir un Elon Musk europ&eacute;en, mais &ccedil;a ne se d&eacute;cr&egrave;te pas. Donc &agrave; d&eacute;faut d&rsquo;avoir du p&eacute;trole ou des id&eacute;es, il faut une monnaie moins ch&egrave;re. Il faut une strat&eacute;gie. A minima, Volkswagen a choisi car son pdg est malin. Nous devons trouver une niche et faire des choix ; cela pourrait &ecirc;tre la Zo&eacute; pour le low cost.

Futur leader européen ?

1000 milliards de dollars pour Tesla : restera-t-il un seul constructeur automobile européen dans dix ans ? Elon Musk véhicule électrique Don Diego de la Vega

Cette semaine, Tesla a r&eacute;ussi &agrave; battre trois records.
D&rsquo;abord, l&rsquo;entreprise est entr&eacute;e dans le club des entreprises les plus ch&egrave;res du monde avec une capitalisation boursi&egrave;re de plus de 1000 milliards de dollars.
Ensuite - et c&rsquo;est li&eacute;, son fondateur et animateur, Elon Musk, a renforc&eacute; son statut d&lsquo;homme le plus riche du monde avec une fortune sup&eacute;rieure &agrave; 250 milliards de dollars, loin devant les Jeff Bezos, Bill Gates ou le fran&ccedil;ais Bernard Arnault. Il s&rsquo;installe au premier rang des quelques stars de la plan&egrave;te, adul&eacute;es, admir&eacute;es et convoit&eacute;es par toute une g&eacute;n&eacute;ration qui forme la classe moyenne dans le monde entier.
Enfin - et c&rsquo;est sans doute le plus &eacute;tonnant, Tesla a r&eacute;ussi &agrave; vendre en Europe plus de Model 3, son mod&egrave;le phare, que de Renault Clio ou de Golf. C&rsquo;est &eacute;tonnant mais c&rsquo;est d&ucirc; &agrave; la p&eacute;nurie mondiale de puces, qui touche moins Tesla parce que Tesla a d&eacute;velopp&eacute; ses propres r&eacute;seaux d&rsquo;approvisionnement.
1e point&nbsp;: La valorisation boursi&egrave;re de Tesla n&rsquo;est pas une &eacute;norme surprise, Tesla faisait d&eacute;j&agrave; partie des entreprises les plus ch&egrave;res. Sauf que cette semaine, Tesla a touch&eacute; le Graal des march&eacute;s financiers en franchissant la barre des 1000 milliards de dollars &agrave; Wall Street pour devenir le 6e membre de ce club ultra select, rejoignant ainsi Apple en t&ecirc;te, suivi de Microsoft, de Aramco (le fonds p&eacute;trolier saoudien), de Google et d&rsquo;Amazon. En fait, si les investisseurs se sont ru&eacute;s cette semaine sur Tesla, c&rsquo;est qu&rsquo;il ont appris l&rsquo;&eacute;norme contrat sign&eacute; avec Hertz le num&eacute;ro 1 mondial de la location qui a command&eacute; plus de 100&nbsp;000 voitures&nbsp; (4 milliards de dollars), mais c&rsquo;est aussi surtout parce que les march&eacute;s ont acquis la conviction que Tesla a toutes les chances de pr&eacute;empter&nbsp; le march&eacute;, non seulement de la voiture &eacute;lectrique, de la voiture connect&eacute;e mais aussi de la voiture z&eacute;ro carbone avant 2050, date limite et symbolique qui sera officialis&eacute;e&nbsp; lors de la COP 26 &agrave; Glasgow. Alors, la conviction a dop&eacute; les investisseurs alors que les risques sont encore importants. Tesla a des concurrents qui travaillent sur le dossier et qui n&rsquo;ont pas envie de se faire tuer, c&rsquo;est le cas de Volkswagen, de Toyota et de Stellantis, le groupe form&eacute; par Peugeot, Citro&euml;n, Chrysler et Fiat.
Les investisseurs n&rsquo;ont d&rsquo;oreilles que pour ce que fait Tesla, ce qui permet &agrave; la firme d&rsquo;Elon Musk d&rsquo;avoir gravi tous les &eacute;chelons de la cote. Il y a dix ans, Tesla valait z&eacute;ro, cette semaine 1000 milliards. La performance est historique. Tesla vaut beaucoup plus cher que General Motors, dix fois plus cher que le num&eacute;ro 1 et 100 fois plus que Renault. Le cours &eacute;volue vite et fort.
Tesla est donc &eacute;videmment surcot&eacute;, objet de toutes les convoitises et le terrain de jeu de la sp&eacute;culation. Il n&rsquo;emp&ecirc;che que, sur le moyen terme, Tesla est dans la logique des Gafa: c'est &agrave; dire des produits innovants qui deviennent incontournables, avec une histoire sur le produit qui d&eacute;passe la valeur du produit lui-m&ecirc;me et une image de marque. On est Tesla-addict comme on est utilisateur d&rsquo;Apple.
2e point&nbsp;: Cette valorisation des esp&eacute;rances de croissance a hiss&eacute; Elon Musk au premier rang des fortunes mondiales, avec plus de 250 milliards de fortune personnelle, c&rsquo;est plus que n&rsquo;importe lequel des patrons de l&rsquo;industrie digitale. Une fortune qui lui permet de prot&eacute;ger son ind&eacute;pendance et de se lancer dans des exp&eacute;riences qui sont moins " bankables" que l&rsquo;automobile du futur. Parce qu&rsquo;en marge de l&rsquo;automobile, il veut aussi d&eacute;velopper le tourisme dans l&rsquo;espace, possible futur eldorado capable d&rsquo;apporter des solutions &agrave; tous les d&eacute;fis de la modernit&eacute;&nbsp;: d&eacute;fi d&eacute;mographique, d&eacute;fi d&rsquo;approvisionnement en mati&egrave;res premi&egrave;res rares etc. Ce qui lui vaut une notori&eacute;t&eacute; qui d&eacute;passe, et de loin, la seule valeur de ses industries.
3e point&nbsp;: Elon Musk est donc riche, tr&egrave;s riche. Il est r&eacute;actif &agrave; tout, agit&eacute; et agitateur, arrogant parfois, mais il incarne plus que d&rsquo;autres, non pas la r&eacute;ussite individuelle et financi&egrave;re, il incarne la modernit&eacute;&nbsp;&agrave; l'heure o&ugrave; les composantes de cette modernit&eacute;, inqui&egrave;tent les opinions publiques internationales. 
Il fait tout ce qu&rsquo;il faut faire pour soigner son image de visionnaire et de pr&eacute;curseur. Il s&rsquo;est certes engag&eacute; dans toutes les briques de la chaine de construction automobile et notamment de tous les composant &eacute;lectriques, mais il a investi les segments de l&rsquo;industrie spatiale avec Space X et la collaboration de la Nasa et du ministre de la d&eacute;fense am&eacute;ricaine. Elon Musk travaille l&agrave; pour son business. Mais quand il emm&egrave;ne dans l&rsquo;espace quelques touristes, il sait tr&egrave;s bien que cette activit&eacute; sera difficilement rentable avant de nombreuses ann&eacute;es, mais il sait aussi que chaque voyage lui vaut une campagne de publicit&eacute; mondiale, ainsi qu&rsquo;un terrain d&rsquo;exp&eacute;rimentation pour am&eacute;liorer le lancement de satellites de communication dont le march&eacute; est exponentiel.
Le g&eacute;nie est moins dans sa capacit&eacute; &agrave; faire de l&rsquo;argent en bourse que dans sa notori&eacute;t&eacute; et sa cote d&rsquo;amour dans les jeunes g&eacute;n&eacute;rations, les classes moyennes qui sont les premi&egrave;res &agrave; souffrir de cette modernit&eacute; mondialis&eacute;e, et m&ecirc;me les populations d&eacute;favoris&eacute;es et pauvres. Le v&eacute;ritable exploit est &agrave; ce niveau-l&agrave;, m&ecirc;me si la notori&eacute;t&eacute; est fragile, elle n&rsquo;a pas de prix, mais elle implique une responsabilit&eacute; qui d&eacute;passe et de loin l&rsquo;&eacute;quilibre d&rsquo;un bilan.

Elon Musk, le champion du monde des riches, adulé par les classes moyennes de la planète... La performance ne doit rien au hasard Tesla SpaceX innovation entreprise véhicules électriques Etats-Unis Jean-Marc Sylvestre

Ah, les probl&egrave;mes de titrage ! En ce week-end de Toussaint 2021 qui marquait aussi l&rsquo;ouverture de la COP26 sur le climat &agrave; Glasgow &ndash; il n&rsquo;est pas anodin de le souligner comme on va voir -, on apprenait&nbsp;<a href="https://edition.cnn.com/2021/10/26/economy/musk-world-hunger-wfp-intl/index.html" target="_blank" rel="noopener">gr&acirc;ce &agrave; CNN</a>&nbsp;que 6 milliards de dollars pourraient r&eacute;soudre la question de la faim dans le monde. Six milliards de dollars, soit seulement un minuscule 2 % de la fortune&nbsp;<a href="https://leblogdenathaliemp.com/2016/04/11/elon-musk-la-tete-dans-les-reves-et-les-pieds-sur-terre/" target="_blank" rel="noopener">d&rsquo;Elon Musk</a>, patron du constructeur d&rsquo;automobiles &eacute;lectriques Tesla, ou des portions tout aussi anecdotiques des patrimoines des autres super-riches de la plan&egrave;te :
<img src="https://atlantico-media.s3.eu-west-3.amazonaws.com/musk1_e11f747deb.jpg" alt="" width="500" height="297" /> Premi&egrave;re publication le 26 octobre 2021
Dans ces conditions, il faudrait vraiment que nos &laquo;&nbsp;rich &amp; famous&nbsp;&raquo; manquent singuli&egrave;rement d&rsquo;humanit&eacute; pour rester sourds &agrave; l&rsquo;appel au secours de David Beasley, directeur du&nbsp;<a href="https://fr.wfp.org/" target="_blank" rel="noopener">Programme alimentaire mondial des Nations Unies</a>&nbsp;(PAM). Entre les conflits arm&eacute;s, l&rsquo;instabilit&eacute; politique, la pand&eacute;mie de Covid-19 et le changement climatique qui font des ravages de l&rsquo;Ethiopie &agrave; l&rsquo;Afghanistan en passant par l&rsquo;Am&eacute;rique centrale, a expliqu&eacute; ce dernier,&nbsp;&laquo;&nbsp;six milliards de dollars pour aider 42 millions de personnes qui vont litt&eacute;ralement mourir si nous ne faisons rien pour elles, ce n&rsquo;est pas compliqu&eacute;.&nbsp;&raquo;
Sollicit&eacute; sur Twitter, Elon Musk s&rsquo;est&nbsp;<a href="https://twitter.com/elonmusk/status/1454808104256737289" target="_blank" rel="noopener">d&eacute;clar&eacute;</a>&nbsp;pr&ecirc;t &agrave; vendre imm&eacute;diatement autant d&rsquo;actions Tesla que n&eacute;cessaire pour r&eacute;unir les 6 milliards demand&eacute;s, mais &agrave; condition que le PAM (WFP en anglais) explique comment il compte s&rsquo;y prendre pour r&eacute;soudre le probl&egrave;me de la faim dans le monde, ceci dans un esprit de transparence des donn&eacute;es&nbsp;&laquo;&nbsp;afin que le public puisse voir pr&eacute;cis&eacute;ment comment l&rsquo;argent est d&eacute;pens&eacute;&nbsp;&raquo;&nbsp;:
<img src="https://atlantico-media.s3.eu-west-3.amazonaws.com/Capture_d_ecran_2021_11_04_a_12_19_24_63c9dbd3f9.png" alt="" width="700" height="169" />
Peut-&ecirc;tre se disait-il qu&rsquo;il ne s&rsquo;engageait pas &agrave; grand-chose, car qui pourrait croire que 6 milliards de dollars, une somme effectivement tr&egrave;s petite &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle des activit&eacute;s humaines mondiales, pourrait suffire &agrave; r&eacute;gler d&eacute;finitivement les probl&egrave;mes plan&eacute;taires de sous-nutrition ?
Peut-&ecirc;tre se disait-il aussi que cet appel public aux premi&egrave;res fortunes mondiales &ndash; David Beasley ayant &eacute;galement cit&eacute; Jeff Bezos &ndash; n&rsquo;&eacute;tait qu&rsquo;une expression de plus de la tendance &agrave; vouloir faire payer les riches et les entreprises pour tous les d&eacute;r&egrave;glements de la marche du monde et peut-&ecirc;tre voulait-il mettre les habituels contempteurs des 0,01 % au pied du mur : montrez-moi de quoi vous serez capables avec mon argent et j&rsquo;aviserai.
Mais finalement, peu importe l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;esprit ou les raisonnements d&rsquo;Elon Musk au moment o&ugrave; il a renvoy&eacute; la balle, car il s&rsquo;av&egrave;re qu&rsquo;il n&rsquo;a jamais &eacute;t&eacute; question de r&eacute;soudre le probl&egrave;me de la faim dans le monde avec 6 milliards de dollars comme pouvait le laisser penser le titre de CNN, mais seulement de contribuer &agrave; r&eacute;soudre des situations d&rsquo;urgence, ainsi que David Beasley l&rsquo;a lui-m&ecirc;me&nbsp;<a href="https://twitter.com/WFPChief/status/1454883966071230472" target="_blank" rel="noopener">pr&eacute;cis&eacute;</a>&nbsp;sur Twitter en d&eacute;non&ccedil;ant l&rsquo;impr&eacute;cision du titre (&laquo;&nbsp;headline not accurate&nbsp;&raquo;). D&rsquo;o&ugrave; correction subs&eacute;quente :
<img src="https://atlantico-media.s3.eu-west-3.amazonaws.com/Faim_dans_le_monde_CNN_second_titre_ceec9ca148.png" alt="" width="700" height="237" /> Publication corrig&eacute;e le 1er&nbsp;novembre 2021
Ceci &eacute;tant &eacute;clairci, l&rsquo;intervention du directeur du PAM sur CNN devient beaucoup plus compr&eacute;hensible. Au sein de l&rsquo;ONU, son organisation a une vocation purement humanitaire qui consiste &agrave; faire parvenir des denr&eacute;es alimentaires aux populations du monde les plus d&eacute;munies, notamment lors de situations d&rsquo;urgence telles que les guerres ou les catastrophes naturelles qui r&eacute;duisent leur acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;alimentation.
Son&nbsp;<a href="https://docs.wfp.org/api/documents/302995adc67749dc90533f741359f840/download/?_ga=2.28838329.428008418.1635854819-861031635.1635854819" target="_blank" rel="noopener">financement</a>&nbsp;d&eacute;pend enti&egrave;rement des contributions volontaires vers&eacute;es par certains pays membres de l&rsquo;ONU, soit 7,9 milliards de dollars en 2020, auxquelles s&rsquo;ajoutent &eacute;ventuellement les dons du secteur priv&eacute; et les contributions d&rsquo;institutions financi&egrave;res telles que la banque mondiale (0,6 milliard en 2020). Autrement dit, M. Beasley s&rsquo;est tout simplement livr&eacute; &agrave; un appel aux dons, un appel tr&egrave;s appuy&eacute;, tr&egrave;s m&eacute;diatis&eacute;, en direction de donateurs potentiellement tr&egrave;s fortun&eacute;s. Potentiellement, car il leur faudra quand m&ecirc;me vendre des titres qui financent actuellement des soci&eacute;t&eacute;s, donc des emplois.
Que fera Elon Musk ? On ne sait. Mais ce que l&rsquo;on sait fort bien en revanche, c&rsquo;est que ses 6 milliards d&eacute;pens&eacute;s de cette fa&ccedil;on n&rsquo;auront pas d&rsquo;autre effet que d&rsquo;all&eacute;ger ponctuellement une situation dramatique, et encore faudra-t-il qu&rsquo;ils parviennent int&eacute;gralement aux populations qui en ont effectivement besoin. Non pas qu&rsquo;ils seront inutiles sur le moment, mais ils ne permettront pas de d&eacute;passer le stade du proverbe :&nbsp;&laquo;&nbsp;Donne un poisson &agrave; un homme et il vivra un jour.&nbsp;&raquo;&nbsp;L&rsquo;avenir n&rsquo;est pas pr&eacute;par&eacute;. D&egrave;s la prochaine crise, il faudra recommencer.
De nombreux exemples montrent que le d&eacute;collage &eacute;conomique &agrave; long terme d&rsquo;une famille, d&rsquo;une r&eacute;gion, d&rsquo;un pays, ne repose pas sur la multiplicit&eacute; des aides financi&egrave;res locales ou internationales, mais sur la possibilit&eacute; pour chacun de s&rsquo;ins&eacute;rer dans les &eacute;changes &eacute;conomiques des march&eacute;s mondiaux plut&ocirc;t que de rester dans le confinement de sa pr&eacute;carit&eacute; locale. Autrement dit, sur le d&eacute;veloppement d&eacute;crit dans la seconde partie du proverbe ci-dessus :&nbsp;&laquo;&nbsp;Apprends-lui &agrave; p&ecirc;cher et il mangera toujours&nbsp;&raquo;.&nbsp;Apprends-lui &agrave; p&ecirc;cher, &agrave; lire, &agrave; &eacute;crire, &agrave; compter, apprends-lui un m&eacute;tier et cr&eacute;e les conditions favorables &agrave; son insertion &eacute;conomique.
&Agrave; ce titre, on peut&nbsp;<a href="https://leblogdenathaliemp.com/2016/10/03/inde-intouchables-combattez-les-castes-avec-du-capital/" target="_blank" rel="noopener">citer</a>&nbsp;la lib&eacute;ralisation de l&rsquo;&eacute;conomie indienne qui s&rsquo;est d&eacute;roul&eacute;e dans les ann&eacute;es 1990. En favorisant l&rsquo;arriv&eacute;e en Inde de grands groupes internationaux demandeurs de services locaux vari&eacute;s, elle a permis &agrave; de nombreux&nbsp;<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Intouchable_(Dalit)" target="_blank" rel="noopener">&laquo;&nbsp;intouchables&nbsp;&raquo;</a>&nbsp;de sortir de la pauvret&eacute; et de devenir parfois des chefs d&rsquo;entreprise &agrave; succ&egrave;s, alors m&ecirc;me que le syst&egrave;me extr&ecirc;mement rigide des castes les condamnait auparavant &agrave; demeurer prisonniers d&rsquo;une &laquo;&nbsp;trappe &agrave; pauvret&eacute;&nbsp;&raquo; de g&eacute;n&eacute;ration en g&eacute;n&eacute;ration.&nbsp;
Plus globalement, la p&eacute;riode 1990-2015 a vu la mondialisation et la lib&eacute;ralisation des &eacute;conomies s&rsquo;accompagner d&rsquo;une&nbsp;<a href="https://graphics.france24.com/seuil-pauvrete-monde-banque-mondiale-baisse-afrique-subsaharienne/index.html" target="_blank" rel="noopener">baisse</a>&nbsp;consid&eacute;rable de la part de la population mondiale vivant sous le seuil international de pauvret&eacute; (de 37,1 % &agrave; 9,6 %) et d&rsquo;une baisse tout aussi consid&eacute;rable de la population souffrant de sous-nutrition : pour la premi&egrave;re fois en 2015, elle est&nbsp;<a href="https://www.fao.org/3/i4646f/i4646f.pdf" target="_blank" rel="noopener">pass&eacute;e</a>&nbsp;sous le seuil des 800 millions de personnes, soit 11 % de la population mondiale contre 18,6 % en 1990, alors que la population du globe augmentait de 1,9 milliard de personnes sur la p&eacute;riode.
Sans surprise, parce qu&rsquo;on entrait dans une p&eacute;riode d&rsquo;emp&ecirc;chement social et &eacute;conomique particuli&egrave;rement s&eacute;v&egrave;re, ces bons r&eacute;sultats se sont malheureusement d&eacute;grad&eacute;s pendant la pand&eacute;mie de Covid.
Par ailleurs, il ressort de nombreuses &eacute;tudes et travaux de recherche, par exemple ceux de&nbsp;<a href="https://www.amazon.fr/Laide-fatale-nouvelles-solutions-lAfrique/dp/2709633604" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Dambisa Moyo</a>&nbsp;ou ceux du Prix Nobel d&rsquo;&eacute;conomie 2015&nbsp;<a href="http://www.lemonde.fr/prix-nobel/article/2015/10/12/le-prix-nobel-d-economie-decerne-au-britannique-angus-deaton_4787769_1772031.html" target="_blank" rel="noopener noreferrer">Angus Deaton</a>, que les grands programmes de d&eacute;veloppement &agrave; base de subventions des pays occidentaux vers les pays en d&eacute;veloppement constituent finalement une politique qui tend &agrave; enfoncer ces derniers pays dans la corruption, l&rsquo;assistanat et la pauvret&eacute;, m&ecirc;me si elle donne bonne conscience aux pays riches.
Faisant le constat que les pays qui ont connu un fort d&eacute;veloppement le doivent &agrave; la cr&eacute;ation de richesse et non &agrave; l&rsquo;aide ext&eacute;rieure, Dambisa Moyo pr&ocirc;ne le respect du droit de propri&eacute;t&eacute; et l&rsquo;ouverture sur l&rsquo;ext&eacute;rieur, c&rsquo;est-&agrave;-dire une vraie politique lib&eacute;rale qui restaure les pays en d&eacute;veloppement et leurs populations dans leur autonomie.
Or il est tr&egrave;s inqui&eacute;tant de voir que si le changement climatique est facilement et fr&eacute;quemment cit&eacute; comme facteur majeur de d&eacute;stabilisation alimentaire des populations les plus vuln&eacute;rables, raison pour laquelle il est toujours plus urgent de mobiliser de fortes sommes contre la sous-nutrition, il est aussi la raison principale d&rsquo;une demande de d&eacute;croissance &eacute;conomique et de r&eacute;gulation accrue des activit&eacute;s humaines de la part des &eacute;cologistes.
Si cette vision malthusienne et autoritaire de l&rsquo;&eacute;cologie devait l&rsquo;emporter sur la vision o&ugrave; les entreprises deviennent les vecteurs cr&eacute;atifs d&rsquo;une croissance en harmonie avec l&rsquo;environnement (chemin que beaucoup d&rsquo;entre elles empruntent d&eacute;j&agrave; spontan&eacute;ment, n&rsquo;en d&eacute;plaise au pape Fran&ccedil;ois), il est &agrave; peu pr&egrave;s certain que le d&eacute;veloppement humain, la sortie de la pauvret&eacute; et l&rsquo;ambition d&rsquo;un monde qui mange &agrave; sa faim du nord au sud et de l&rsquo;est &agrave; l&rsquo;ouest n&rsquo;y trouvera pas son compte.
&nbsp;
<h3><a href="https://leblogdenathaliemp.com/2021/11/03/la-faim-dans-le-monde-et-les-six-milliards-delon-musk/" target="_blank" rel="noopener">Cet article a &eacute;t&eacute; initialement publi&eacute; sur le site de Nathalie MP : cliquez ICI</a></h3>

Coup de baguette magique

2% de la fortune d’Elon Musk pour résoudre la faim dans le monde : ou les illusions des ONG Nathalie MP

L'entrepreneur Elon Musk a annonc&eacute; la cr&eacute;ation prochaine d&rsquo;un robot humano&iuml;de, jeudi &agrave; l'occasion d'une conf&eacute;rence sur l&rsquo;intelligence artificielle. Ce projet sur lequel travaille une division de Tesla en est encore &agrave; ses balbutiements mais un premier d&eacute;monstrateur fonctionnel devrait &ecirc;tre d&eacute;voil&eacute; dans un an. Le robot aura une forme humaine et mesurera 1m72, pour un poids de 56 kilos. Il se d&eacute;placera &agrave; une vitesse maximale de 8 km/h en percevant parfaitement son environnement. Il aura pour mission principale de r&eacute;aliser des actions dangereuses, r&eacute;p&eacute;titives et ennuyeuses &agrave; la place des humains, gr&acirc;ce &agrave; un corps enti&egrave;rement articul&eacute;.

L'analyse d'un économiste

Bourse : Tesla est-elle surévaluée ?

Jean-Paul Betbeze

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