17 octobre 1961 : les demi-vérités d’Emmanuel Macron<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
Emmanuel Macron a commémoré, le samedi 16 octobre, la nuit sanglante du 17 octobre 1961.
Emmanuel Macron a commémoré, le samedi 16 octobre, la nuit sanglante du 17 octobre 1961.
©Ludovic MARIN / AFP

Il faut tout dire

Les demi-vérités sont aussi des demi-mensonges !

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

Voir la bio »

Le président de la République a jugé nécessaire de commémorer le souvenir de cette triste journée. « Des dizaines d’Algériens ont été tués ce jour-là et des centaines d’entre eux blessés » a-t-il déclaré. Et il a ajouté : « la République s’excuse pour cette faute ».

Dont acte. Poursuivons. Le 17 octobre 1961, des milliers d’Algériens manifestèrent dans les rues de Paris à l’appel du FLN. La manifestation était interdite et la répression policière fut sauvage et cruelle.

Sur ce point, le chef de l’Etat n’a pas tort. Mais il a grandement tort de gommer le contexte. La guerre d’Algérie battait alors son plein. Elle ne se déroulait pas seulement dans le bled mais aussi dans les rues de Paris où des policiers tombaient sous les balles des tueurs du FLN.

Les flics avaient la rage au ventre. Et ils s’employèrent à venger les leurs avec brutalité sans discernement. Ajoutons à  cela que des hommes du FLN égorgeaient ceux qui avaient refusé de participer à la manifestation. Et là, on ne comprend pas Emmanuel Macron. Plutôt on le comprend trop bien. Le 17 octobre 2022 n’est même pas un anniversaire rond. Quel besoin avait Macron de s’exprimer sur cette journée tragique ?

Il a sans doute voulu délivrer un message. A qui, pour qui ? Trop de mea culpa tue les mea culpa. Nous verrons le 17 octobre 2023 si Macron va récidiver…

Le lendemain de cette sortie, le chef de l’Etat a rendu hommage aux anciens combattants de la guerre d’Algérie. Il l’a fait avec nuances, en déclarant qu’une partie d’entre eux, minoritaires certes, avaient « pratiqué la torture et le terrorisme ». Quel besoin avait-il de dire ça ? Macron est décidément un être complexe.

PS : La répression de la manifestation fut organisée par le préfet Papon. Ce dernier obéissait aux instructions du général de Gaulle. Emmanuel Macron, rien sur De Gaulle ? 

À Lire Aussi

Le collège de Conflans-Sainte-Honorine ne portera pas le nom de Samuel Paty

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !