William Martinet, président de l'UNEF, anti-loi El Khomri et futur ministre... <!-- --> | Atlantico.fr
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William Martinet, président de l'Unef.
William Martinet, président de l'Unef.
©Unef / Wikimedia Commons

Mouvement perpétuel

Étudiant en master au Cnam et diplômé d'une licence de biologie, le leader étudiant à la tête de la fronde anti-loi Travail est le clone des rédacteurs dudit texte.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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William Martinet, président de l'UNEF et leader de la contestation étudiante sur la loi Travail, est un personnage intéressant parce que totalement prototypique.

D'abord, on subodore qu'il ne connaît pas grand chose au monde de l'entreprise – étant encore en 3e année de biologie à 27 ans et militant à plein temps – mais ça ne l'empêche pas d'être convaincu que le texte de Myriam El Khomri signe la fin des haricots pour les salariés du privé.

Il est accessoirement le négociateur officiel de son organisation sur la douloureuse question de la sélection pour l'inscription en master (il est contre, on le comprend).

De fait, au vu de ses difficultés à acquérir les compétences nécessaires à l'obtention de sa licence, il ne connaît sans doute pas grand chose à la vie étudiante au sens propre non plus – au-delà de l'organisation d'AG et de la diffusion de tracts s'entend. Au lycée déjà, il se bagarrait contre le CPE, ce qui ne l'avait toutefois pas empêché de décrocher son bac semble-t-il, mais peut-être sa capacité à multitasker était-elle supérieure à l'époque...

Mais de quoi est-il prototypique, donc ? Oh, pas seulement du branleur qui peut passer dix ans en licence parce que la fac française ne coûte pas un rond et qu'on peut l'encombrer au détriment d'étudiants authentiques pour s'y faire les dents en politique. Non : c'est surtout qu'il est le clone exact de la quasi totalité des têtes pensantes du PS et d'une grande partie de ses élus, passés directement de la contestation estudiantine aux cabinets ministériels après un peu d'assistanat parlementaire (cf. : le type qui vient justement de poignarder El Khomri dans le dos et dont le nom m'échappe).

Ce qui est rigolo, c'est que lorsqu'il sera lui même ministre de ceci ou cela, ou même simplement conseiller du ministre de ceci ou cela, que la majorité de gauche du moment aura procédé à son habituel aggiornamento semi-libéral de mi-mandat, il verra sa propre réforme torpillée dans la rue par son successeur de l'UNEF au nom de la défense des intérêts du peuple. Sa Némésis de dans quinze ans étant probablement encore au collège, il a tout de même le temps de s'y préparer.

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