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UniCredit-Société Générale …le retour de JP Mustier ?
©Marco BERTORELLO / AFP

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Après plusieurs semaines sous pression des marchés, la banque UniCredit réfléchirait à fusionner avec la Société Générale.

Alain Pitous

Alain Pitous

Alain Pitous, Directeur Général Adjoint Associé de Talence Gestion (@alainpitous).

Talence Gestion est une société de gestion de portefeuille indépendante spécialisée dans la gestion sous mandat pour les particuliers et la gestion de fonds commun de placement en actions.

Précédemment, il a été pendant 5 ans (2009-2014) Deputy CIO d’Amundi (850 Milliards d’Euro sous gestion) et gérant du fonds Amundi Patrimoine de 2012 à juillet 2014.

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Dans cette période chahutée sur le plan politique en Europe, les banques sont depuis plusieurs semaines sous pression des marchés, leur management adopte de ce fait des postures de communication prudentes et aussi rassurantes que possible. La surprise est venue d’UniCredit : la banque, dirigée par M.Mustier depuis 2016, réfléchirait à fusionner avec la Société Générale.
La réaction du marché a été assez mitigée. En effet plusieurs obstacles importants rendent l’hypothèse d’une opération de cette nature difficile à envisager :
- La situation politique italienne est compliquée, une fusion de cette envergure passera nécessairement sous les fourches caudines du nouveau gouvernement. Le soutien des souverainistes est loin d’être acquis pour une opération à visée européenne. 
- La Banque Centrale Européenne (BCE), même si elle appelle à la création de champions européens, n’a jamais eu à traiter des sujets aussi importants qu’une fusion de deux acteurs dits « systémiques » dans leur pays.
- Quelle serait l’attitude du management d’une banque « Uni-SG » avec la dette italienne ou la dette française ? Il est probable que les gouvernements italiens et français vont regarder à 2 fois avant de laisser toute marge de manœuvre sur ce sujet clé.
- Même si M. Mustier a redressé UniCredit de manière impressionnante depuis son arrivée, le plan stratégique d’assainissement complet devrait durer encore au moins un an.
- L’idée d’un retour de M. Mustier au sein de la Société Générale a reçu un accueil contrasté parmi les membres de la direction de la banque. Il a effectivement été le patron de la partie banque de marchés pendant de nombreuses années et a longtemps été pressenti pour succéder à M. Bouton.
- Enfin, la Société Générale connaît une période mouvementée : elle va devoir s’acquitter de lourdes amendes pour régler différents litiges avec les autorités
américaines. Au-delà des montants significatifs (1.3 Mads $ certains, et encore 1 Mad à venir) le problème est que la SG est fragilisée après plusieurs départs
importants. Or, arriver en position de relative faiblesse dans une discussion de fusion est très pénalisant.
De fait, la Société Générale a démenti toute discussion de fusion avec UniCredit. A ce stade, rationnellement, il est donc peu probable que les discussions avancent très rapidement Pourtant, l’idée pourrait pourtant faire son chemin. Les banques européennes sont trop petites pour résister aux ambitions des puissantes banques américaines.
UniCredit a, pour sa part, clairement affiché ses ambitions européennes depuis plusieurs mois. Commerzbank a ainsi fait l’objet d’un intérêt de la part de la banque italienne il y a quelques mois. Suite à l’augmentation de capital d’Unicredit de 14 Mads€ l’an passé, les SG et Unicredit valent à peu près la même chose (32/34 Mads€) ce qui préserve les ego de chacun. Sur un plan commercial, les deux banques se complètent plutôt bien : les uns étant forts en Europe de l’Ouest, les autres très présents en Europe Centrale. Enfin sur un plan plus financier, les synergies, uniquement en rationalisant l’outil informatique, s’élèveraient rapidement en Milliards d’Euro. 
Nous pensons, comme le marché, que la probabilité d’une opération est encore un peu prématurée mais qu’elle reste tout à fait possible, ne serait-ce que pour un facteur « humain » ...Stratégiquement, à très long-terme, l’opération a du sens. De ce fait, dans les portefeuilles qui détiennent des actions Société Générale, dont le parcours a été décevant ces derniers mois, nous ne vendons surtout pas dans l’attente de futur développement.

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