Thomas Guénolé démonte le système despotique de Mélenchon ; Municipales : LREM tente d'affaiblir encore plus les vieux partis ; Peu de transparence pour les frais de représentation des députés ; CAC 40 : pas de pitié pour les emplois français<!-- --> | Atlantico.fr
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Revue de presse des hebdos

Et aussi : L'Elysée passe de la Peugeot 508 à la 308.

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

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Mélenchon « dictateur » ?

Dans « La Chute de la maison Mélenchon » dont Le Point (3 pages) publie des extraits, le politologue Thomas Guénolé, qui a quitté La France insoumise, la décrit comme une organisation despotique : " L'ascension de Jean-Luc Mélenchon est une imposture politique qui se nourrit de l'espoir de millions de Français et du dévouement de milliers de militants (…) Ils plaident pour une véritable démocratie en France, mais La France insoumise est organisée comme une dictature. Ils disent que Jean-Luc Mélenchon n'est ni le gourou ni le chef du mouvement, mais, par l'intermédiaire d'hommes de paille, il le gouverne en autocrate." 

On note par ailleurs, que le leader de La France Insoumise échappe, pour l'instant, à une mise en examen : "Il était pourtant visé par une plainte en diffamation déposée par Bernard Cazeneuve, qu’il avait qualifié de « gars qui s’est occupé de l’assassinat de Rémi Fraisse », militant écolo tué lors d’une manifestation contre le barrage de Sivens en 2014. Non seulement Jean-Luc Mélenchon s’est réfugié derrière son immunité parlementaire, mais en en plus les députés lui ont facilité la tâche. Le bureau de l’Assemblée nationale, en effet, n’a pas accédé à la demande de levée d’immunité déposée le 12 juin 2018 par une juge d’instruction" souligne l'Express.

Municipales : LREM sème la zizanie

Selon les villes, LREM apporte son soutien à d’autres formations politiques, qu’elles soient de gauche ou de droite remarque l'Obs : " Manière de pouvoir revendiquer leurs éventuelles victoires, mais aussi de semer un peu plus le trouble dans les états-majors des vieux partis".

Exemple : "Le soutien du parti présidentiel au maire socialiste sortant de Clichy-sous-Bois, Olivier Klein, pour le scrutin de mars 2020 sème la zizanie entre la fédération PS de Seine-Saint-Denis qui veut l’exclure et le PS national qui entend tout de même l’investir".

Les frais des députés

En étudiant le train de vie de la République (12 pages), "« L’Obs » a fait parvenir un questionnaire aux 577 députés pour connaître le montant de leurs frais de représentation et de réception. Seuls 47 ont répondu...." L'Obs précise : ", 39 ont bien voulu détailler tous leurs frais : 21 LREM, 6 PS, 4 LFI, 3 MoDem, 2 UDI, 2 LR, 1 ex-LREM."

Puis l'hebdo ajoute : "Lorsque certains dépensent jusqu’à 18 053 euros par an en « frais de bouche » (restaurants, réceptions), d’autres n’y consacrent que 1 428 euros. Un écart de 1 à 13. On remarque aussi qu’il est tout à fait possible de dépenser deux fois plus en gerbes commémoratives qu’en déjeuners de travail…"

Autre exemple : "ce membre de l’opposition qui, préférant « passer ses journées en tee-shirt », estime légitime de se faire payer par l’Assemblée son « uniforme de député », c’est-à-dire tous ses costumes.

La retraite dorée des sénateurs

 Le gouvernement entend supprimer les régimes spéciaux de retraite et faire travailler plus longtemps les Français, rappelle l'Obs, ceci alors que les élus du Palais du Luxembourg conservent, eux, un système de pension très avantageux : "Un régime « plus que spécial » même, puisqu’il s’élève à 4 400 euros brut par mois en moyenne".

Sans oublier que "Les questeurs, vice-présidents ou présidents de groupe jouissent de « pensions supplémentaires allant de 710 à 5 170 euros par mois », selon le règlement de la Caisse des Sénateurs, dévoilé par Mediapart… Ainsi, Michel Charasse, élu et réélu durant vingt-cinq ans, touche allègrement 13 000 euros brut."

La protection des anciens ministres de l'Intérieur

"En arrivant au ministère de l’Intérieur, Christophe Castaner promettait de supprimer la protection à vie de ses prédécesseurs, qui bénéficient d’une voiture avec chauffeur. Un an plus tard, rien n’a changé". note Marianne. "Pas anodin, quand on sait qu’un officier de sécurité coûte en moyenne 72 000 € par an, comme l’avait pointé en 2010 un rapport de la Cour des comptes".

Le parc automobile de l'Elysée

Dans le dossier de l'Obs sur le train de vie des élus, on retrouve l'incontournable René Dosière qui évoque, entre autres, le parc automobile de l'Elysée : " Sous Giscard d’Estaing, l’Elysée possédait en propre 35 véhicules, 49 sous Mitterrand, 61 sous Chirac, 96 sous Sarkozy, 64 sous Hollande et avec Macron on repasse à 82… Le seul point positif, c’est que la présidence a enfin mis en concurrence des assureurs pour obtenir des primes moins chères, et réaliser ainsi entre 60 000 et 80 000 euros d’économies."

L"Elysée précise : « Nous avons acheté des véhicules propres et baissé notre standing en choisissant des Peugeot 308, à la place des 508 ».

Le CAC 40 "Made in Ailleurs"

"Saint-Gobain, Total, Renault, Orange ... ces fleurons français, soutenus par l’Etat et parfois même conçus par lui, semblent faire peu de cas de leur histoire et de leurs origines. Quelques chiffres – publiés en exclusivité par Marianne – suffisent à s’en convaincre : au cours de ces dix dernières années seulement (2008-2018), les groupes du CAC 40 ont réduit de 150 000 personnes le nombre de leurs salariés en France."

Mais il y a des exceptions : les augmentations des effectifs français de LVMH et de Hermès entre 2008 et 2018, respectivement de 58 % et de 77 %, le prouvent.

Macron et Valeurs Actuelles dans le même avion

Valeurs Actuelles a dialogué avec le président pendant le vol de retour depuis la Réunion. L'hebdo commence par raconter une anecdote : "Un matin d'automne en déplacement à Marseille, Emmanuel Macron est descendu prendre son petit déjeuner avec un Valeurs Actuelles coincé sous le bras. À des bonnes âmes légèrement indisposées par cette lecture inattendue dans les mains de celui qui s’est donné pour cap d’être le porte-voix des progressistes de tous bords, le chef de l’État a répliqué par une pirouette : « C’est un très bon journal, il faut le lire pour comprendre ce que pense la droite. »" Cette semaine, c'est Valeurs Actuelles qu'il faut lire pour connaître la pensée d'Emmanuel Macron.

Ceci dans une opposition assumée, mais aussi dans le cadre d'une bienveillance mutuelle : "Ainsi va la relation de notre hebdomadaire avec le plus jeune président de la Ve République : différends maintes fois, oppositions parfois, respect quoi qu’il en soit".

Et cette bonne ambiance dure depuis le début du quinquennat : " Depuis deux ans et demi, Valeurs Actuelles a ainsi pu enquêter à l’Élysée, à Matignon et dans certains ministères, preuve que le nouveau gouvernement, à défaut d’apporter les solutions à tous les maux du pays, avait au moins la qualité de rompre avec le sectarisme de l’ère Hollande. "

L'équipe de Valeurs a donc été invitée à bord de l'Airbus présidentiel : "Cinquante minutes pour convaincre, cinq ans pour changer la face d’un pays au bord de la rupture. Dans son plan de vol pour la France, Emmanuel Macron tente de nous livrer ses réponses à la crise identitaire. Ou quand le réel s’invite dans l’Airbus présidentiel".

Concernant l'intégration des migrants, Macron déclare : "« Vous avez plusieurs phénomènes qui se mélangent. C’est comme dans la chimie, et c’est là où ça devient dangereux : vous avez des gens qui ne sont pas intégrés, qui sont en sécession de la République [c’est la première fois que le président verbalise cette fracture, NDLR], qui se moquent de la religion mais l’utilisent pour provoquer la République. Vous avez typiquement, dans certains quartiers, beaucoup de jeunes-filles qui mettent des voiles parce que ça embête le monde. Elles sont petites-filles de l’immigration mais leurs grands-mères ne portaient pas le voile en arrivant en France. » Bref "  Cette crise conduit à des formes très dures d'islam politique. »

Le président revient aussi sur une Une qui l'a marqué : "Je suis obsédé par ce sujet. Dès le début, je vois que c’est important. Rappelez-vous : mon premier hiver, je fais la une de l’Obs avec des barbelés. J’assume, car je suis en continuité avec mon message sur le droit d’asile. »

Hier après-midi, on parlait déja de l'interview, mais souligne Le Figaro "Selon l’Élysée, cet entretien serait « un recueil de confidences plus qu’une interview » à proprement parler" une nuance qui ne change pas grand chose...

La défiance des Français face aux juges

D’après une enquête de l’Ifop pour l'Express (dossier de 11 pages), réalisée les 25 et 26 septembre 2019 seulement 53 % des interrogés ont aujourd’hui encore foi en l’institution judiciaire. Pour 62 % d’entre eux, elle fonctionne mal. D’ailleurs, s’ils devaient avoir affaire à elle, 56 % n’aborderaient pas la situation avec sérénité. 

Les Français ne portent plus les magistrats au pinacle comme naguère. Ils ne sont que 63 % à les penser intègres et honnêtes (83% en 2008). Seuls 71 % les estiment respectueux de la loi (-14 points) et 70% compétents (-17 points). Les affaires politico-fiscalo-financières de la dernière décennie ont sérieusement écorné leur image. Résultat : moins de 1 sondé sur 2 les croit indépendants du pouvoir 

Les 8 500 magistrats ont beau avoir le cuir épais, ces soupçons les ébranlent. Gwenola Joly-Coz, la présidente du tribunal de Pontoise (Val-d’Oise), avoue une certaine perplexité : « C’est tout de même paradoxal. Les gens déclarent ne pas nous faire confiance, et pourtant ils nous saisissent pour un oui, pour un non. Prenez un simple conflit entre voisins : plutôt que de se parler, ils préfèrent souvent nous confier leurs problèmes et nous demander de trancher ! »

Souffrance animale et abattage rituel : l'impossible débat ?

"Pour les industriels de la viande, l’abattage rituel est un marché important qu’ils craignent de perdre si la France le proscrit, comme l’ont fait certains de ses voisins européens" résume l'Express (article de 3 pages).

"Cette année, deux provinces belges, la Flandre et la Wallonie, ont interdit l’abattage rituel, juif et musulman, sur leur territoire, comme quelques années plus tôt le Danemark, la Suède ou la Slovénie. En février, la Cour de justice de l’Union européenne a rendu à son tour un avis remarqué : les viandes issues d’un abattage sans étourdissement ne peuvent plus se targuer du label bio. Chaque fois, dans ces décisions, le raisonnement est le même : oui, la liberté d’exercer son culte et de procéder à un abattage rituel est bien inscrite dans un règlement européen de 2009. Mais non, cette pratique n’est pas compatible avec les exigences de bienêtre animal revendiquées par une part croissante des opinions publiques".

L'Express constate, qu'en France, étrangement, il n'y a "pas de grand débat public sur le sujet. Le gouvernement n’est pas le seul à marcher sur des oeufs.  Lorsque, en 2015, l’ordre des vétérinaires décide de prendre position, il le fait sur la base d’un document de 100 pages – toujours pas public – et d’une phrase dont chaque mot a été soigneusement pesé : « Tout animal abattu doit être privé de conscience d’une manière efficace, avant la saignée et pendant toute la durée de celle-ci. »" 

Espions français et série TV

"Histoire secrète de la DGSE" Le Point (10 pages) publie des extraits du livre d'un de ses journalistes, Jean Guisnel, généralement bien informé. La présentation de l'hebdo est sans doute un peu trop lyrique "Jean Guisnel dévoile tous les mystères du plus secret de nos services secrets" mais le résultat  est plus qu'intéressant

Dans cet épais volume (400 pages) on lit, au passage, que "au sein même de la DGSE, on adore - le mot est faible - "Le bureau des légendes" !" Et on apprend que le contact entre Eric Rochant, le réalisateur de cette série à succès diffusée sur Canal+, et la DGSE a été, avant qu'elle ne soit lancée, très bon. Car l'interlocuteur du réalisateur, au sein de la maison, "a compris que, si la CIA ne communique pratiquement que par les industries du cinéma et du divertissement, ce n'est pas un hasard, mais le résultat d'une politique délibérée, de très longue date".

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