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La guerre des tablettes est déclarée
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La minute "Tech"

Vous avez encore un peu de sous ? Mettez- les de côté pour profiter du déferlement imminent de tablettes électroniques à moins de 150 euros. A moins que vous préfériez un ultrabook qui essaie de matérialiser la revanche des portables

Nathalie Joannes

Nathalie Joannes

Nathalie Joannès, 45 ans, formatrice en Informatique Pédagogique à l’Education Nationale : création de sites et blogs sous différentes plates formes ;  recherche de ressources libres autour de l’éducation ;  formation auprès de public d’adultes sur des logiciels, sites ;  élaboration de projets pédagogiques. Passionnée par la veille, les réseaux sociaux, les usages du web.

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Le succès des iPads alimente deux affrontements intenses. L'un, commercial, est spectaculaire. Il oppose les concepteurs et assembleurs d'ordinateurs portables à Apple.

L'autre, technologique, est moins visible, mais tout aussi féroce. Le fabricant de microprocesseurs Intel ne veut pas être dépossédé de ses parts de marchés dans l'électronique par de petits mais très agiles concurrents qui implantent leurs puces dans les smartphones et les tablettes. Intel lance la contre-offensive des ordinateurs portables ultra-fins et ultra-légers comme les tablettes mais plus créatifs, les ultrabooks.

Amazon contre Apple

Mais revenons sur l'affrontement le plus chaud de l'automne, celui des prix. Les firmes asiatiques Lenovo, Samsung, Sony,Toshiba s'apprêtent à déverser des rivales de l'iPad dans toutes les grandes surfaces de la planète ainsi que sur internet.

Lenovo révèle la finalité de cette campagne d'automne en proposant son IdeaPad à 140 euros. Rappelons, pour situer l'agressivité du défi, que la gamme des iPads commence à 355 euros. Les autres constructeurs vont suivre, forcément, en étalant leur offre entre 150 et 250 euros.

Mais le produit le plus dangereux pour la gamme iPad devrait être la tablette d'Amazon. Parce qu'elle est basée sur le système d'exploitation Android qui progresse dans l'univers de la mobilité. Parce qu'Amazon  dispose comme Apple d'un vaste écosystème technologique et commercial. Enfin parce que l'appareil d'Amazon devrait surgir en octobre à 210 euros. Prix très raisonnable compte tenu du fait qu'Amazon.com peut proposer beaucoup plus de contenus - textes, musique, vidéos - que les magasins  d'Apple. Et Amazon.com a une solide expérience du commerce en ligne.

A force de baisser les prix

L'attaque frontale des Asiatiques et d'Amazon contre Apple dévoile deux enjeux passionnants qui vont sans doute modeler une grande partie de nos usages dans les années à venir:

- Enjeu N°1 : puisqu'une firme comme Amazon peut se permettre de vendre sa tablette à un prix inférieur aux coûts de fabrication (en se rattrapant sur la vente des contenus numériques), l'idée que les produits d'entrée de gamme puissent bientôt être offerts gratuitement n'a rien d'absurde. Inutile de s'attarder sur la braderie estivale de Hewlett-Packard qui perd 200 euros chaque fois que quelqu'un achète une TouchPad en fin de vie à 70 euros. Plus sérieusement, la firme indienne. Lakshmi Access Communications lance une gamme de tablettes sous Android joliment nommées Pepper, Paprika, Tamarind et MirchiPepper, la plus petite avec son écran de 7 pouces est proposée à 70 euros. Mais elle semble bénéficier d'un soutien gouvernemental dans la mesure où elle est destinée aux lycéens et aux étudiants. Ce qui n'est pas bête du tout...

Pour en revenir à la perspective de la gratuité, les opérateurs de téléphonie mobile donnent bien des appareils à un euro pour se rémunérer sur les services que ces terminaux gratuits leur permettent de facturer.

- Enjeu N°2 : la tablette électronique pourrait bien remplacer le smartphone comme "troisième écran", les deux autres étant celui du téléviseur et celui de l'ordinateur portable. Le téléphone "intelligent" et la tablette ont en commun d'être des objets mobiles communicants, mais il est plus agréable de lire, d'écrire ou de regarder une vidéo sur la seconde que sur le téléphone. Si l'écran de la tablette devient l'interface la plus regardée, tout un système économique sera chamboulé, de la techno pure et dure au marketing et à la pub en passant par les applications et les industries de contenus: information, divertissement, dont les jeux.

Ultrabooks pour venger les netbooks

D'où la réaction d'Intel, le plus puissant concepteur et fabricant de microprocesseurs, qui est resté à l'écart du marché de la mobilité. Le succès des tablettes énerve d'autant plus Intel qu'elles ont l'outrecuidance d'utiliser des puces venant d'un jeune constructeur britannique, ARM. Pourquoi ? Parce que les processeurs ARM consomment beaucoup moins d'énergie que ceux d'Intel. Et qu'est-ce qui légitime la mobilité ? La durée de vie des batteries. Paramètre qu'Intel semble avoir négligé entre 2004 et 2009.

Le géant s'ébroue en se dotant d'un budget de plusieurs centaines de millions de dollars pour développer une nouvelle génération de processeurs, très puissants mais moins gourmands, avec un environnement logiciel adapté. Ce sont ces processeurs qui équipent les ultrabooks  proposés par Acer, Lenovo, Samsung et Toshiba: 15 mm d'épaisseur et à peine plus d'un kilo.

Avantage: ces très élégants portables peuvent faire oublier les malheureux netbooks qui ont essuyé les plâtres de la première contre-offensive (ratée) contre les tablettes.

Inconvénient: ils sont chers. Compter 700 euros au minimum. Mais ils sont puissants.  Et comme les tablettes ne parviendront sans doute jamais  à détrôner les portables dans les entreprises, on devrait voir de plus en plus en plus de cadres supérieurs arborant des ultrabooks  en Première classe de TGV.

Le clavier de la tablette est amovible, donc...

Résumons-nous.

Vous avez encore un peu de sous. Vous les placez sur un livret A à 2,25 %. Vous attendez le grand affrontement commercial du week-end du Thanksgiving aux US car c'est à ce moment-là, dans la dernière semaine de novembre, que la coalition des fabricants de tablettes pas chères et  d'ultrabooks très chers, avec Intel inside, se lancera à l'assaut des iPad. Autant profiter de l'empoignade générale pour essayer d'avoir le plus grand choix.

Et puis, on ne sait jamais: si Apple constate que la concurrence low cost commence à grignoter ses 74% de parts de marché, les disciples de Steve Jobs sont capables de baisser brutalement leurs prix eux aussi. Dans tous les cas de figures - vive la concurrence ! -  vous êtes gagnants si vous pouvez patienter jusqu'aux fêtes de fin d'année.

Si vous ne pouvez pas attendre, allez donc voir chez Asus. Les astucieux Taïwanais ont fignolé un objet culte qui porte un nom à rallonge mais qui vaut le détour: Eee Pad Transformer TF101.

C'est une tablette avec un clavier, donc un ordinateur portable.

Mais le clavier de cet ordinateur, est amovible. Donc c'est une tablette quand même.

En fait, c'est comme vous le sentez.

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