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Sarkozy, président de l'UMP : la chute ; la France sous régime islamiste en 2022 ? : le livre-bombe de Michel Houellebecq
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Revue de presse des hebdos

Mais aussi la grosse dispute de Nicolas Sarkozy et Nadine Morano, Wauquiez "bébé Buisson", Bruno Le Maire et Emmanuel Macron superstars, les "belles paroles" de François Hollande sur l'immigration qui "ne dupent personne", les vraies raisons de l'agression de Créteil et, et, et... ce que les Français pensent des juifs. Y'a de la bombe, de la matière brûlante, dans la revue de presse des hebdos !

Barbara Lambert

Barbara Lambert

Barbara Lambert a goûté à l'édition et enseigné la littérature anglaise et américaine avant de devenir journaliste à "Livres Hebdo". Elle est aujourd'hui responsable des rubriques société/idées d'Atlantico.fr.

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Mais que nous apprend "Le canard enchaîné" ? Il y aurait eu bisbilles, le 9 décembre, au siège de l'UMP ? Oh, mais qu'est-ce que c'est encore que cette histoire-là ?

Sarkozy/Morano : la grosse dispute

D'après "Le canard", Nicolas Sarkozy et Nadine Morano se seraient méchamment disputés... A quel sujet ? Tout est parti de la proposition, faite par le président du parti à son ancienne ministre, d'un poste de secrétaire à la formation professionnelle : "Je n'en veux pas, de ce secrétariat !", lui jette-t-elle. "Quoi, tu me dis non ?", "hurle"-t-il en retour. La tension montant, "Sarko et Morano s'enferment dans un bureau, rapporte le journal, mais leur dialogue est tellement violent (...) que tous leurs voisins (...) en ont pleinement profité". Et ? Et l'échange n'aurait au final rien apaisé... "Tu sais, il y en a beaucoup qui ne t'aiment pas, à l'UMP", finit par lâcher Nicolas Sarkozy, excédé. —"Et toi, rétorque Morano, tu crois que tout le monde t'aime, à l'UMP ?" Ouille !

Sarkozy à l'UMP : la chute

Anecdotique, ce petit échange d'amabilités ? Peut-être... Commentant le classement des personnalités politiques de "Paris-Match", Bruno Jeudy souligne pourtant "le recul des sarkozystes". Si "la cote (de l'ancien président) remonte de 1 point" avec 42 % de bonne opinion, remarque le journaliste, le fait est qu'il "pointe à la 17e place, encadré par Bruno Le Maire (44 %, stable) et Xavier Bertrand (41 %, - 3). Sa victoire à la présidence de l'UMP ne lui a donc pas permis de prendre le large dans les sondages". Fait notable : "Beaucoup des proches de l'ex de l'Elysée reculent dans cette même enquête", indique Bruno Jeudy. NKM, Valérie Pécresse, François Baroin, Laurent Wauquiez, Christian Estrosi et Henri Guaino sont tous en effet en perte de vitesse... La "marque Sarkozy" aurait-elle perdu de son attrait ? 

Pourquoi Nicolas Sarkozy chute

Dans son baromètre Ipsos, "Le Point" le constate aussi : la victoire de Nicolas Sarkozy "à la tête de l'UMP ne lui assure pas le tremplin escompté. Au contraire, l'ancien chef de l'Etat chute de... 16 points au sein de sa famille politique ! Avec 67 % de bonnes opinions chez les sympathisants, il est relégué à la 3e place derrière Alain Juppé (72 %, - 4) et Christine Lagarde (68 %, stable). Le retour de Sarkozy en chef de parti le banalise... Il s'agit en effet de son plus bas niveau de popularité chez les siens depuis 2002". C'était pas Henri Guaino qui lui avait déconseillé d'y aller, à l'UMP ?

Le Maire et Macron superstars

Et pendant que Sarkozy chute, Bruno Le Maire, lui, explose le compteur : "il se hisse à la 7e place (du baromètre) avec 39 % de bonnes opinions (+ 11 points)", indique "Le Point". Autre "révélation" spectaculaire : le jeune ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, "popularisé par sa loi, saute de la 20e à la 8e place avec 39 % de bonnes opinions, commente le mag. (...) Par ricochet, le couple exécutif relève un peu la tête : François Hollande — 18 % — et Manuel Valls — 36 % — remontent tous deux de 3 points". Le malheur des uns fait le bonheur des autres, on dirait... C'est à noter, en même temps : les deux stars du mois, Bruno Le Maire et Emmanuel Macron, font aussi partie de la "nouvelle génération" des politiques. Qui, ne serait-ce qu'il y a six mois, aurait parié sur ces deux-là — à plus forte raison sur le nouveau ministre de l'Economie, inconnu au bataillon jusqu'à sa nomination ?

Pourquoi Sarkozy a choisi Wauquiez, détesté par ses pairs

Et puisqu'on parle de la jeune garde montante, "L'Obs" a une question : "Comment le jeune Laurent Wauquiez, qui exaspère ses pairs de l'UMP, a(-t-il) réussi à s'imposer à Nicolas Sarkozy jusqu'à être promu secrétaire général du parti" ?, s'interroge l'hebdo. A propos de Wauquiez, "L'Obs" souligne en effet qu'il est "assez rare qu'un homme aussi jeune suscite un tel degré d'hostilité. Chez ses pairs, en tout cas". Le journal rappelle par ailleurs, qu'entre Wauquiez et Sarkozy, tout n'a pas toujours été rose, il y a même eu pas mal de tirage, Wauquiez ayant notamment critiqué le quinquennat de l'ancien président qui, selon lui, "n'aurait fonctionné qu'à la réformette"". Mais pourquoi donc Sarkozy l'a-t-il choisi ?

Wauquiez apprécié des militants

Si Laurent Wauquiez n'est pas apprécié de ses pairs, il reste qu'"il est très apprécié des militants", ce que Nicolas Sarkozy a pu "constater au fil de l'automne", explique "L'Obs". Ce qui a fini de décider le nouveau président de l'UMP, nous dit encore l'hebdo, c'est "son discours musclé (le 27 novembre, au meeting de Nîmes) contre Christiane Taubira, coupable de "vider les prisons et de libérer des délinquants" ou contre "l'immigration du social — ceux qui viennent toucher nos prestations sociales — qui a remplacé l'immigration du travail"". Ce discours, observe le mag, a en effet "rencontré un franc succès".

Wauquiez, alias "bébé Buisson"

Tenant de la parole — et de la droite — fortes, Laurent Wauquiez ? "Sa proximité avec le politologue maurrassien Patrick Buisson, qu'il voit régulièrement, en fait tousser beaucoup à l'UMP, comme François Baroin ou Alain Juppé, remarque "L'Obs". Sans parler de NKM, qui lui a accolé le surnom de "bébé Buisson"". Et le journal d'ajouter : "il y a deux semaines, opposé à Marion Maréchal-Le Pen dans l'émission "Mots croisés", il en a effaré plus d'un lorsqu'il s'est révélé incapable d'expliquer la différence entre l'UMP et le FN, sauf dans le domaine économique". Ouch !

Quand "Nicolas Sarkozy pousse loin le sens de la synthèse"

Entre l'UMP et le FN, la frontière serait-elle si peu marquée ? Serait-elle devenue floue ? Devant la nomination de la porte-parole de Sens commun, Madeleine Bazin de Jessey, au poste de chargée de la formation de l'UMP, "Le Point" est quelque peu dubitatif. "Nicolas Sarkozy pousse loin le sens de la synthèse, observe-t-il. La militante était en effet l'une des organisatrices du meeting de ce mouvement issu de la Manif pour tous, le 15 novembre, où l'ex-président avait été si chahuté que son équipe s'était plainte, ce jour-là, de la composition du public, qui réagissait comme "une salle du FN"".

Les "belles paroles" de François Hollande sur l'immigration

Et puisque nous parlions un peu plus haut d'immigration, "Challenges" revient sur "les belles paroles" que François Hollande a prononcées au musée parisien dédié à l'immigration "après ses envolées au Sommet de la francophonie à Dakar". Elles "ne dupent personne, nous dit le mag. Surtout pas les dirigeants d'entreprises qui se heurtent systématiquement à des refus de visas pour leurs collaborateurs issus du continent africain qui, dixit François Hollande, est pourtant "dans l'Histoire", et constitue même "une partie de l'avenir de l'humanité". (...) "L'administration bloque, témoigne l'un d'eux, ils ne font pas confiance aux entreprises"". Avouez que vous ne vous attendiez pas à cette chute-là... !

Créteil : les vraies raisons de l'agression

Scoop ? "L'Obs" a mené l'enquête sur les véritables motifs de l'agression de Jonathan B. et de son amie, à Créteil. "Les préjugés antijuifs n'ont pas été les seuls mobiles de l'attaque", affirme le journal. D'après "L'Obs", en effet, ce n'était pas le couple qui était visé, mais le frère de Jonathan, Samuel B. Pourquoi lui ? "Il avait l'habitude de louer, à la semaine et en réglant en espèces, une Mercedes achetée en leasing par un proche des cambrioleurs, raconte l'hebdo. "Cette facilité à sortir du cash a donné des idées à certains", explique-t-on dans le quartier". La jeune femme agressée "a par ailleurs certifié aux enquêteurs que les malfaiteurs étaient agressifs mais pas par rapport au côté religion. Ils étaient clairement là pour l'argent". Manuel Valls a-t-il eu tort d'affirmer que Jonathan et sa compagne avaient été agressés "parce qu'ils étaient juifs et donc avaient de l'argent" ?

Créteil, toujours ville du "vivre-ensemble" ?

Contrairement aux apparences, la question n'est pas si simple à trancher... Dans la longue enquête que "L'Obs" a menée à Créteil, que l'on loue pour être la ville du "vivre-ensemble", la procureur de la République Nathalie Bécache indique qu'"il y a quand même des faits à caractère antisémite marquants. On en a décompté 30 pour tout le Val-de-Marne de janvier à juillet 2014, contre 8 pour la même période l'an passé".

La minorité juive n'a jamais été mieux acceptée, mais...

"L'Obs" le souligne par ailleurs : "Le phénomène est national. En France, les violences, injures et dégradations ont quasiment doublé au cours des sept premiers mois de l'année". Interrogée par l'hebdomadaire, Nonna Mayer, directrice de recherche au CNRS, apporte quelques précisions intéressantes : "Dans l'opinion publique, explique-t-elle, la minorité juive est de loin la plus acceptée, la minorité musulmane, la moins aimée après les Roms. Aujourd'hui, 85 % des personnes interrogées estiment que les juifs sont des Français comme les autres. Elles n'étaient qu'un tiers au lendemain de la guerre. Mais (...), d'après l'enquête de la Commission nationale consultative des Droits de l'Homme (CNCDH), 61 % des Français considèrent que les juifs ont "un rapport particulier à l'argent"". Alors, antisémite ou pas, l'agression de Créteil ?

Michel Houellebecq et la soumission à l'islam : le livre qui va secouer !

D'un sujet qui fâche, l'autre... Antantion ! Michel Houellebecq a encore frappé ! Son nouveau livre, "Soumission", ne sort que le 7 janvier chez Flammarion, mais, déjà, on ne parle que de lui. Perché ? Dans son nouvel opus, le provocateur-né nous transplante en 2022... alors que la France est sous régime islamiste. Oui, oui, vous avez bien lu : sous régime islamiste ! "L'élection suprême de 2022, explique "Le Point", qui a lu le livre, a vu se propulser au coeur des isoloirs une autre force politique, la Fraternité musulmane, dirigée par le très rassurant, le très énarque Mohammed Ben Abbes (même promo que Laurent Wauquiez)" qui "accède au pouvoir et nomme François Bayrou à Matignon comme gage d'humanisme". Manque pas d'humour, Michel... Et cela d'autant plus que, comme l'indique le mag, ""soumission" est la traduction de l'arabe islam". Houlà ! Qu'est-ce que c'est que ce caramel-là ?

Un islamisme "presque cool"

D'après "Le Point", il ne faut absolument pas entendre le titre du livre dans le sens d'une "soumission à l'islam". "C'est purement, simplement et amplement une soumission totale, rationnelle et assumée que raconte "Soumission", à savoir le fait de se mettre volontairement sous l'autorité d'un autre. Sans gaieté de coeur pour autant, mais avec une forme de résignation définitive (...)". Heu, c'est pas forcément rassurant-rassurant, c'te affaire... Christophe Ono-dit-Biot le précise dans son article : "Pas de lapidation ni de répression des moeurs. Pas de gardiens de la révolution, de sinistres types à fouet. C'est d'"islamisme modéré" qu'il s'agit (ici). Presque cool. On trouve d'ailleurs, de l'alcool". Il y a aussi de la place pour le sexe... "Le Point" en donne une petite illustration, assez enlevée, en même temps un peu triste, très Houellebecq, quoi...

Un livre qui "donnerait presque envie de se convertir"

Comme si le trouble n'était pas suffisamment installé, Christophe Ono-dit-Biot indique que "ce livre donnerait presque envie de se convertir, et c'est peut-être l'autre bord, le bord identitaire précisément, qui va tomber sur "Soumission". Car, dans cette utopie houellebecquienne, cette extension du domaine de la charia, il est même permis de continuer à étudier Jean Lorrain, auteur fin de siècle, éthéromane et Fécampois qui se faisait surnommer "l'enfilanthrope". (...) Il s'agit juste de se convertir". Hou, l'est parti pour donner, ce livre ! On voit déjà les tribunes, les clashes à la télé, à la radio ! Ca promet... Cela dit, on a hâte de le lire, ce "Soumission", histoire de s'en faire une idée... Sur ce, les gourmands, bonne semaine ! Si vous partez — ce qu'on vous souhaite — profitez ! Et que cela ne vous empêche pas de lire, c'est bon pour tout !

A lire, encore

On n'a plus de place, plus de temps... Comme vous en aurez sans doute un peu pendant les fêtes, on vous recommande vivement la lecture de l'enquête que "Challenges" (en pause jusqu'au 8 janvier) consacre à "la ruée vers l'herbe", dans l'Etat de Washington, où s'est libéralisé le marché du cannabis. Le mag éco est en effet parti à la rencontre des "nababs de la marijuana légale", "pionniers d'un eldorado estimé demain à 100 milliards de dollars à l'échelle du pays". Stupéfiant !(?)

Il est des traditions auxquelles on ne déroge pas. Le "best of" de l'année des "Inrocks" en fait partie... 2014 vu par la prix Goncourt Lydie Salvayre, Eric Reinhardt, Damon Albarn, FKA Twigs, le galeriste Yvon Lambert, Cécile Duflot, entre autres : pas à dire, le mag (en pause, lui aussi, jusqu'au 6 janvier) fait le job. On ne parle même pas de ses "tops & flops", de ses synthèses-bilans sur l'année cinéma, musiques, livres, expos, scènes, médias, qui vient de s'écouler : à chaque fois, même si on n'est pas toujours forcément d'accord, cela reste intéressant, titillant. Cela donne, en tout cas, donne matière à discussion. A l'image de cette carte de voeux que le mag adresse "à nos amis dictateurs, et à quelques autres...", parmi lesquels Vladimir Poutine et... Marine Le Pen. Quoi de plus normal, vous me direz, de la part des "Inrocks" ? Reste que c'est musclé, argumenté, joliment écrit — ce qui ne nuit pas —, cela, surtout, s'inscrit un peu à rebrousse-poil de ce qu'on lit ailleurs. En cette année 2014, où la presse écrite a si fort dégusté — et n'a pas fini de s'en prendre jusque-là —, "Les Inrocks" ont, vent debout, réussi à maintenir un ton, une identité qui lui sont propres. Et qui continuent de remuer, d'agiter, quitte à énerver — d'émouvoir, aussi, parfois. Rien que pour ça, et parce qu'on aime — qu'il faut aimer — la presse, on dit chapeau. Bonne année, "Les Inrocks" ! Que 2015 vous porte !

Le sujet vous intéresse ?

Mots-Clés

Antisémitisme, Xavier Bertrand, UMP, islam, charia, Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, juifs, nkm, Christine Lagarde, François Baroin, Valérie Pecresse, Marine Le Pen, Bruno Le Maire, PS, Henri Guaino, immigration, FN, CNRS, François Bayrou, François Hollande, Cécile Duflot, Patrick Buisson, Manuel Valls, Vladimir Poutine, Christian Estrosi, Canard enchaîné, Nadine Morano, Laurent Wauquiez, Christiane Taubira, Flammarion, Michel Houellebecq, Eric Reinhardt, roms, JDD, conversion, fraternité, Emmanuel Macron, Marion Maréchal-Le Pen, Bloc identitaire, soumission, légalisation du cannabis, Sommet de la Francophonie, Manif pour tous, CNCDH, Nonna Mayer, sens commun, Lydie Salvayre, Créteil, loi Macron, Damon Albarn, Samuel B., Mohammed Ben Abbes, Nathalie Bécache, Jean Lorrain, Etat de Washington, Jonathan B., FKA Twigs, Yvon Lambert, Christophe Ono-dit-Biot, Madeleine Bazin de Jessey

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