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Pourquoi la France va bientôt ressembler à la Grèce... mais sans le soleil
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Revue d'analyse financière

Dans l'œil des marchés : Jean-Jacques Netter, vice-président de l'Institut des Libertés, dresse, chaque mardi, un panorama de ce qu'écrivent les analystes financiers et politiques les plus en vue.

Jean-Jacques Netter

Jean-Jacques Netter

Jean Jacques Netter est vice-président de l’Institut des Libertés, un think tank fondé avec Charles Gave en janvier 2012.

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Avant de devenir ministre, Emmanuel Macron disait que la France était un peu « Cuba sans le soleil ». Il avait raison. Aujourd’hui il pourrait ajouter que la France c’est un peu comme la Grèce, si elle ne ressaisit pas rapidement. La France ne représente plus que 12,3% des exportations de la zone euro contre 16% en 2000. Avec plus de 2000Md€ de dettes, il devient impératif de dépenser beaucoup moins, car la quasi totalité des dépenses de l’Etat sont payées avec de l’argent emprunté.

Dans tous les domaines nous dépensons beaucoup plus que nos voisins pour des résultats médiocres :

L’Education Nationale dépense 70 Md€ de crédits annuels pour laisser chaque année 140.000 adolescents qui ne savent ni lire, ni écrire convenablement et ne connaissent pas les rudiments de la politesse. Parallèlement, la France s’enfonce dans le classement mondial Pisa qui mesure la qualité de l’enseignement dans un pays…

Pour l’aide au logement, la France consacre chaque année plus de 46Md€ avec des résultats très mauvais. Les constructions neuves sont au plus bas et les dispositifs mis en place poussent les loyers à la hausse…

L’aide sur les bas salaires coûte 42Md€ soit 2% du PIB.  Tous les programmes visent à soutenir l’emploi non qualifié au détriment de l’emploi qualifié. C’est exactement l’inverse de ce qu’il faudrait faire…

La Formation professionnelle coûte 32 Md€ par an, soit plus que le budget de la défense ou de l’enseignement supérieur. Les syndicats de salariés et les syndicats patronaux qui en profitent n’ont aucun intérêt à changer quoi que ce soit.  Pourtant seul un chômeur sur cinq bénéficie chaque année d’une formation et pas toujours dans les délais ou les cursus correspondant aux besoins de l’économie…

Enfin, l’Aide Médicale d’Etat (AME) pour les étrangers coûte maintenant  autour de 1 Md€. Le résultat très visible est que les Français finissent par être souvent moins bien soignés que les sans papiers…

La France n’a plus les moyens de faire fonctionner un Etat Providence que personne ne nous envie. 

L’élection grecque risque de déclencher une dislocation de l’Euro. Les élections britanniques du mois de mai pourraient déstabiliser la machine européenne. Après le parti d’extrême gauche Syriza en Grèce, le parti Podemos en Espagne est bien placé, à la fin de l’année, pour gagner les prochaines législatives espagnoles. On voit de plus en plus mal comment l’Euro peut survivre dans sa configuration actuelle.

Les mille milliards que la BCE va consacrer à l’achat d’obligations souveraines vont alimenter des marchés déjà saturés de liquidités. Cela a eu pour effet  de faire monter en France, l’indice CAC 40 de plus de 7% en janvier. Excellente démonstration que les liquidités abondantes et les  taux zéro sont un très bon outil pour faire monter les bourses, mais pas pour relancer la croissance.

L’idée d’un Plan Marshall pour l’Europe redevient à la mode. Il aurait trois composantes selon Bill Emmott ancien rédacteur en chef de The Economist: une restructuration des dettes souveraines dans la zone euro, un programme d’investissement public collectivement financé axé sur les énergies et les infra structures, un calendrier d’achèvement du marché unique dans les industries de service et l’économie numérique.

En Allemagne, la reprise s’annonce plus robuste que prévu. Plus que jamais les politiques budgétaires et monétaires sont considérées comme des artifices dangereux, car seule compte la compétitivité des entreprises.

L’Espagne va mieux avec + 1,4% de croissance en 2014 et 0,7% au dernier trimestre. Elle pourrait connaître une croissance de 2% en 2015 si les cours de l’Euro et du pétrole continuent d’être favorables. Le chômage est en légère diminution mais touche encore 23,7% de la population active. Le marché espagnol n’a pas progressé depuis le début de l’année en raison de la crainte de la victoire de Podemos aux prochaines élections.

La France est toujours incapable de prendre les décisions qui pourraient faire repartir l’économie et créer des emplois. Les 35 heures ont eu des effets désastreux pour l’économie pour aboutir au résultat que les Français travaillent en moyenne cinq semaines de moins que les allemands. Les retraites complémentaires marchent vers la faillite

Dans les portefeuilles l’exposition au dollar devrait être surveillée en priorité

Le thème du dollar fort, même s’il est très consensuel devrait perdurer sur l’ensemble de l’année comme cela s’est passé à la fin des années 90. Il faut donc éviter les sociétés qui ont un endettement important en dollar et peu de recettes dans la monnaie américaine. Le meilleur exemple est au Brésil où de nombreuses sociétés, comme Petrobras, auront beaucoup de mal à rembourser les emprunts contractés.

En Europe,  on trouve des sociétés qui réalisent une grande partie de leur chiffre d’affaire en dollar. C’est notamment le cas  pour : Luxottica,Neopost ,  ARM Holdings, AstraZeneca, Reed Elsevier, Sanofi , Delhaize, SAP, Roche, MTU Aero Engines, L'Oréal, SCOR, Dassault Systèmes, Sodexho, Safran, Legrand.

Pour tous ceux qui pensent que la guerre des changes peut déboucher sur des catastrophes, Marc Faber, stratégiste suisse basé à Hong,  recommande de vendre à découvert les banques centrales. Le meilleur moyen pour lui est d’acheter de l’or soit physique soit en achetant un ETF investi dans des mines d’or comme Market Vectors Junior Gold Mines ETF. 

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