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Le Japon remonte, l'Europe coule, les États-Unis sont tirés d'affaire.
Le Japon remonte, l'Europe coule, les États-Unis sont tirés d'affaire.
©Flickr

Revue d'analyses financière

Dans l'œil des marchés : Jean-Jacques Netter, vice-président de l'Institut des Libertés, dresse, chaque mardi, un panorama de ce qu'écrivent les analystes financiers et politiques les plus en vue du marché.

Jean-Jacques Netter

Jean-Jacques Netter

Jean Jacques Netter est vice-président de l’Institut des Libertés, un think tank fondé avec Charles Gave en janvier 2012.

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Après vingt années de sous-performance, le nombre d’investisseurs qui regardent les sociétés japonaises de près est peu nombreux. Cette semaine, les valeurs japonaises ont regagné 7,4%, alors que la politique de Shinzo Abe, le Premier ministre n’a pas donné, jusqu’à maintenant, de résultats significatifs pour relancer l’économie. C’est pourquoi la banque du Japon a annoncé de nouvelles mesures d’assouplissement de sa politique monétaire, ce qui a constitué une surprise. Elle a du être confortée par le fait que malgré la baisse du yen, l’inflation ralentit en raison de la baisse des prix de l’énergie importée.

Bien sûr, l’industrie japonaises que l’on connaissait n’est plus du tout ce qu’elle était, les ventes d’appareils photo Canon et Nikon ont ainsi baissé de 60% en deux ans, car presque tout le monde prend des photos avec son téléphone, mais de nombreuses nouvelles applications se développent : les caméras vidéo sur IP font partie de la panoplie des systèmes de sécurité donnant par exemple un coup de jeune à la vidéo surveillance.

Quand on regarde de près, beaucoup de sociétés japonaises sont en avance sur de nombreuses innovations : dans la robotique, les voitures électriques, les voitures sans conducteur, les énergies alternatives, les services aux personnes âgées. Parmi les valeurs intéressantes qui figurent dans les portefeuilles des investisseurs, on peut retenir : dans la technologie : Fujikura (fibres optiques équipement de réseaux), Hitachi Kokusai Electric (video sans fil), Konica Minolta  (imprimantes), Nidec (équipements pour smartphones), Otsuka (produits pharmaceutiques) ; matériaux de base : Nippon Steel & Sumitomo Metals, Zeon (caoutchouc synthétique, latex..); consommation cyclique : Nitori (meubles),Toyota Motor ; biens de consommation : Broadleaf (applications pour plateforme métiers), Gulliver International (vente de voitures d’occasion), Temp Holdings (travail temporaire), Welcia Holdings (drug stores) ; Financial Services : Aeon Mail (vente internet), Sumitomo Mitsui Financial Group (banque); industrie : Fanuc (robots), Marubeni Corporation (Agro alimentaire).

L’Europe est suspendue à la BCE

En Europe, les résultats annoncés par les sociétés sont plutôt meilleurs que prévu par les analystes. Le dernier indice PMI de la zone euro pour octobre s’inscrit même en légère hausse, par contre les carnets de commande baissent pour le deuxième mois consécutif. Depuis le début de l’année, la performance réalisée par une exposition à l’Europe (+6,4%) a été supérieure à celle des Etats-Unis (+5,9%). Les déceptions concernent les marchés émergents (-6,8%) et les valeurs de consommation allemandes (-6,6%).

Un certain nombre d’investisseurs sont désormais persuadés que tout va dépendre des prochaines décisions de la BCE qui n’aura pas d’autre choix que d’imiter la Banque du Japon en pratiquant du vrai "Quantitative Easing", celui qui a réussi aux Etats-Unis. Parmi les secteurs qui ont leur faveur, on trouve les banques, automobile et équipementiers automobile, assurance, technologie, publicité, aerospatial Civil.

Les thèmes les plus attractifs sont pour eux les sociétés européennes qui exportent aux Etats-Unis et profitent ainsi de la hausse du dollar, les banques les plus exposées aux pays de l’Europe du Sud.

En France, le jeu de rôle avec Bruxelles s’est finalement terminé par le fait que sous la pression de Bruxelles, Michel Sapin, ministre des Finances et des Comptes publics, a "réduit" de 3,6Md€ le déficit budgétaire prévisionnel de la France en prenant quatre mesures aux résultats incertains, grâce à quoi la France échappe aux sanctions.

Personne n’est dupe du flou artistique des comptes français… En Allemagne,l’indice IFO a encore baissé en octobre pour le sixième mois consécutif de baisse. La récession de l’économie allemande est donc bien là. En Italie, la confiance des chefs d’entreprise s’améliore un peu en octobre, les conditions d’accès au crédit sont toujours difficiles. Le chômage a encore progressé en septembre.

Aux Etats-Unis, la croissance revient

La Federal Reserve a mis un terme à six années d’assouplissement quantitatif sans créer aucune turbulences dans les marchés. Le PIB a progressé aux Etats-Unis de 3,5% au troisième trimestre. Le revenu des ménages est en hausse en septembre à cause de la baisse des prix de l’énergie. D’ailleurs, l’indice de confiance des consommateurs en octobre marque une nouvelle progression.

Cela devrait profiter aux sociétés exposées à la consommation domestique.

Parmi les sociétés qui devraient le plus en profiter figurent : Delta Airlines, General Motors, Halliburton, Cummins, Amazon, Netflix, MetLife, EMC Corp, Archer Daniels Midland, Jabil Circuit.

En Chine, le rythme de construction va baisser de 2% par an 

Contrairement à ce que pensent de nombreux investisseurs, le marché immobilier ne devrait pas s’effondrer mais baisser de l’ordre de 2% au cours de la prochaine décennie. On ne peut comparer les bulles immobilières du Japon et des Etats-Unis avec la situation chinoise.

La Russie très touchée par la baisse du prix du pétrole

La dépréciation du rouble se poursuit -23% depuis le début de l’année. Le manque de dollar US devient préoccupant pour les nombreuses entreprises qui ont emprunté en dollar.

Le problème, c’est que si le baril de pétrole reste durablement en dessous de 85$, la Russie va avoir beaucoup de mal à financer son budget. Par contre, à ce niveau plus de la moitié des exploitations américaines ne seront plus rentables. C’est l’opinion de Abdalla El-Badri, secrétaire général de l’OPEP. Les Etats-Unis qui sont devenus le plus grand producteur de gaz du monde vont avoir du mal à devenir bientôt exportateur de gaz et concurrencer la Russie sur son terrain.

Pour les marchés émergents, les moments de resserrements monétaires sont toujours des périodes difficiles car la liquidité en dollar se resserre beaucoup et les sociétés qui ont beaucoup emprunté en devise américaines ont du mal à rembourser leurs dettes. A suivre…

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